Le bonheur

Le bonheur

L’etre humain se forge des desirs par l’intermediaire de son imagination afin de poser comme regle d’or de son existence le plaisir, dans le but de mener une existence heureuse. Cependant notre imagination nous donne l’illusion qu’un certain nombre de choses est possible sans voir les moyens des realiser ces desirs. Une inquietude se fait donc sentir quant a la maitrise de ce qui peut se passer. Ainsi, il y a une difference entre ce que nous desirons et imaginons et ce que l’on obtient reellement.

Donc si je ne veux pas me retrouver dans l’illusion d’un bonheur en rapport avec ce que mon imagination me fait voir et si je ne veux pas attendre jusqu’a la « fin des temps » par crainte  d’echouer a cette quete, alors il faut balayer ces erreurs et confusions quant au fait d’etre heureux. Pour cela, il faut faire un examen de soi qui consiste a ne pas confondre le plaisir ephemere des sens, comme le simple sentiment de joie ressenti lors d’un evenement heureux mais qui ne dure jamais longtemps, avec un plaisir durable en rapport avec l’exercice d’une sagesse qui le rendrait stable.

Ainsi, le probleme consiste a determiner les veritables raisons de mener

Désolé, mais les essais complets ne sont disponibles que pour les utilisateurs enregistrés

Choisissez un plan d'adhésion
a bien un examen a l’egard de soi-meme, de differencier le plaisir ephemere du bonheur continu. Pour cela, il faut accepter l’idee que le bonheur se merite, qu’il faut avoir pratique la vertu pour permettre l’elevation d’un reel plaisir. Quel examen dois-je faire sur moi-meme afin que je sois certain de meriter ce bonheur Le chemin le plus connu a suivre pour etre heureux, celui que l’on emprunte, car il est sans embuche, est souvent le plus trompeur. Ce chemin, si evident, est emprunte par un nombre incalculable de personnes. Il est compose de lieux communs.

Par exemple, beaucoup de gens pensent qu’ils seront heureux des lors qu’ils seront en bonne sante, auront acces a la richesse, auront les moyens de s’acheter un home cinema, ou encore une Mercedes coupee cabriolet. Au contraire, pour Seneque, « la chose a faire en tout premier lieu est de ne pas suivre, a la facon du betail, le troupeau des gens qui nous precedent, ce serait alors s’acheminer non ou il faut aller, mais ou va la multitude », c’est ce qu’il affirme dans De la vie heureuse. Pour le philosophe, il ne faut ecouter les conseils des autres, qui nous disent ce qu’il faut faire pour etre heureux.

Il faut proceder a un examen qui fait appel a notre raison afin que le chemin que nous choisissons coincide avec ce que nous sommes veritablement, c’est-a-dire un etre humain maitre de ses propres actes. Nous seul pouvons determiner ce qui va nous permettre d’atteindre le bonheur et non les autres par leurs conseils. Seneque est l’un des fondateurs de l’ecole du Portique qui a pour philosophie le stoicisme. Selon Seneque, il ne faut pas croire aux presents de la fortune mais s’attendre a ce qu’elle nous les reprenne. La joie et la douleur elevent ou abaissent l’ame a l’exces.

Le sage ne doit donc ressentir ni la joie, ni le desir, ni la crainte. Seneque repousse les passions, il ne s’attache a aucun des pretendus liens ou les hommes font consister leur felicite, il ne redoute aucun des maux qui les effrayent. L’homme doit rester stoique, de marbre. Ainsi le bonheur n’est pas dans les choses mas dans l’ame. Pour etre heureux, il faut vivre en harmonie avec la nature, et avant tout avec notre propre nature d’homme. N’oublions pas que l’homme, contrairement a l’animal, est dote de raison, ce qui fait que le bonheur est de nature intellectuelle.

Le bonheur trouve son fondement dans les facultes de l’esprit a s’elever au-dessus de ce qui est ephemere et a n’etre aucunement affecte par la joie, l’espoir, la crainte…Le sage ne cherche pas la richesse et le pouvoir, mais il ne le rejette pas non plus, si ces deux facteurs peuvent amener l’homme a la serenite de l’ame. Le bien ne consiste pas a atteindre la richesse mais a vivre le moment present et rechercher la tranquillite de l’ame : « il en faut peu pour etre heureux ». Ainsi le bonheur peut resider dans le fait de se suffire a soi-meme, et le plaisir de l’ame, de ne jamais dependre du corps.

Lorsque notre corps eprouve une reelle souffrance, une douleur liee a notre corps, l’ame va operer un reel detachement a l’egard du corps. L’ame est alors dans un etat de stabilite, comme lorsque l’homme marche nu-pieds sur des cendres encore rouges sans qu’il soit trouble le moins du monde par la douleur. Ainsi, on atteint une certaine sagesse car l’on se suffit a soi-meme, l’on n’est trouble par quoique ce soit. Par cette sagesse et cette stabilite de l’ame, on touche a un bonheur de nature intellectuelle.

De cette maniere on echappe a l’illusion de la realisation de nos desirs que provoque notre imagination, pour devenir vertueux et sage et ainsi pour meriter ce bonheur tant espere. Ainsi, il faut se contenter de peu pour atteindre le bonheur. En atteignant la sagesse et la stabilite de l’ame, on se rend maitre de soi-meme, et d’une certaine facon, heureux. Quant a Descartes, il met en avant la raison et non l’ame pour parvenir au bonheur car la raison distingue l’homme de l’animal. Dans une lettre a Elizabeth, il explique qu’il faut se plier a trois regles etablies de la morale dite « par provision » dans le Discours de la methode.

Tout d’abord, il faut user de son entendement pour connaitre ce qu’il faut ou ne pas faire. Puis, on suivre sa raison et se detourner de ses passions si l’on veut etre maitre de soi-meme et se maitriser. Etant des etres raisonnes, nous devons donc faire preuve de vertu. Enfin, si l’on suit notre raison, puisque les biens que l’on ne possede pas sont hors de notre portee, on doit s’habitue a ne pas les desirer. Il n’y a rien que « le desir et le regret ou le repentir qui nous puissent empecher d’etre contents. » Si nous tendons l’oreille a notre raison que nous lui pretons attention, nous n’aurons pas le moindre regret, desir ou tristesse.

De plus, si nous avons suivi notre raison, nous avons donc fait tout ce qui etait en notre pouvoir de faire. Ainsi, on peut en conclure que les maladies et les infortunes relevent de la nature autant que la richesse et la sante, et qu’il n’est pas en notre pouvoir de changer quoique ce soit a la situation presente. Cela ne rime donc a rien de desirer ce que l’on n’a pas. Au lieu de vouloir changer l’ordre du monde, on doit changer nos desirs et ce contenter de ce que l’on a. Le fait de sentir que nous avons fait du mieux possible, que nous avons fait preuve de vertu nous onne une satisfaction. Ainsi un homme pauvre peut etre plus heureux qu’un homme riche et en bonne sante, car cet homme aura fait preuve de vertu et se sera contente de ce qu’il avait. Il n’aura rien desire de plus car il savait que l’ecran plat de la television et l’appareil photo numerique etaient hors de sa portee. A l’oppose, un homme riche pourrait jouir d’un plus grand bonheur, mais s’il desire toujours plus que ce qu’il n’a deja, s’il a la folie depensiere dans le sang, il sera moins heureux que le premier homme deguenille, mais satisfait du peu qu’il a.

Cependant, pratiquer la vertu sans user de notre entendement, c’est-a-dire croire que l’on agit correctement en ne consultant pas sa raison, releve de l’erreur et ne permet pas un veritable bonheur durable. Ce n’est qu’en faisant preuve de sagesse et d’esprit a l’aide de notre entendement  que l’on peut y parvenir. La raison nous montre ou se trouve le meilleur de nous-memes et permet a l’homme de se perfectionner jours apres jours, sans dependre d’autres personnes que de lui-meme. La recherche du bonheur correspond donc a la recherche du juste.

En se rendant soi-meme meilleur, on se libere de toute forme de regrets et de desirs illusoires : on a fait ce qu’il fallait, tout ce qui etait en notre pouvoir. Nous ne sommes plus dans l’attente d’un bonheur souhaite par notre propre imagination, mais dans un bonheur immediat du a notre raison, qui nous permet de nous contenter de ce que l’on a, sans desirer ce qui n’est pas a  portee de main. Alors que Descartes pense que c’est par l’imperatif du perfectionnement de soi et de la pensee que l’on peut acceder au bonheur, Kant, lui, pense que la raison suscite un contentement sans rapport avec ce que nous attendons du bonheur.

Car en usant de notre entendement, on se detourne de ses desirs en se contentant de ce que l’on a. Ainsi, il n’y a pas pire illusion que de croire qu’il y a un bonheur qui nous attend a la fin de la longue route sinueuse de la vie alors qu’en fait il n’y a pas de veritablement de chemin pour atteindre ce bonheur. Selon Kant, le bonheur est de nature empirique et non de nature intellectuelle. Le philosophe veut dire par la que le bonheur n’est accessible que par l’experience. On ne peut donc pas determiner ce qu’est veritablement le bonheur, on ne sait pas ce que l’on veut exactement.

Si l’on emet des desirs et que l’on tente de les realiser, on se rend compte qu’il en resulte des consequences infinies, qui bien souvent ne menent pas au bonheur. Par exemple, si un homme veut la richesse, des obstacles viennent alors troubler son premier bonheur : il y aura toujours des « jaloux » pour le manipuler et essayer de lui soutirer de l’argent. Il sera alors decu et furieux de cette mascarade et ne profitera pas alors de sa richesse et d’un bonheur qu’il avait tant souhaite.

C’est pourquoi, Kant, dans sa fondation de la metaphysique des m’ urs, en appelle aux imperatifs de la prudence qui correspondent a des conseils empiriques, c’est-a-dire des conseils qui se fondent sur l’experience et qui peuvent etre consideres comme des devoirs a part entiere. Par exemple economiser de l’argent pour peut-etre un jour s’acheter un home cinema, etre courtois, faire un regime pour un jour etre au top de la forme…Ces imperatifs de la prudence favorisent dans la plupart des cas le bien-etre. Cependant ils restent des conseils (concilia) de la raison, et ne correspondent donc pas aux commandements (praecepta) de la raison.

Ainsi « le probleme de determiner de maniere sure et universelle quelle action favoriserait le bonheur d’un etre raisonnable est totalement insoluble ». Nul imperatif ne permet d’acceder directement au bonheur car « le bonheur est un ideal, non pas de la raison, mais de l’imagination » et repose sur l’experience. Il n’y a qu’au fur et a mesure que l’on parcourt le chemin de la vie que l’on peut discerner peu a peu ce que serait le bonheur pour nous. On ne peut donc pas determiner ce qu’est veritablement le bonheur. Ainsi Kant nous conseille de suivre nos devoirs, d’ecouter la loi morale, de faire donc preuve de vertu.

Ainsi, en faisant preuve de sagesse, l’homme eprouve une certaine satisfaction. C’est pour cela que Kant affirme : « le bonheur se merite. » Ainsi on peut dire que pour etre heureux, il faut savoir elever son ame au-dessus des troubles du corps et du c’ ur, se detacher de toute passion et surtout user de son entendement afin de se contenter du peu que l’on a et se detourner de ses regrets et desirs. Enfin, meme si le bonheur en lui-meme et par lui-meme est impossible a determiner, il faut quand meme faire preuve de agesse et ne pas oublier ses devoirs envers les autres. Cette necessite d’exercer la vertu nous amene a eprouver une satisfaction presque plus grande que le bonheur meme. Le bonheur Plan I. Le bonheur est de nature intellectuelle, on l’atteint par la sagesse de l’ame, qui nous detourne de nos passions. (stoicisme de Seneque) II. Pour etre atteindre le bonheur, il faut, selon Descartes, user de sa raison et se contenter de ce que l’on a, tout en se rendant meilleur jours apres jours. III. le bonheur est nature empirique: on l’atteint par l’experience.