LA POESIE LAUTREAMONT INTRODUCTION Lautreamont (Isidore Ducasse) : Isidore Lucien Ducasse, connu par son pseudonyme de Comte de Lautreamont (qu’il emprunta probablement au Lautreamont d’Eugene Sue), est un poete franco-uruguayen, auteur des Chants de Maldoror et de deux fascicules (Poesies I et Poesies II). De caractere plutot renferme, il se montre brillant eleve, surtout en mathematiques et en sciences. Il arrive en France dans les annees 50 du XIXeme siecle ou il poursuivra ses etudes et decouvrira la litterature pour laquelle il se passionne.
Installe pres de la Bourse, Isidore s’enferme dans sa chambre et passe ses nuits a ecrire. En aout 1868, il fait paraitre a compte d’auteur et sous anonymat, le premier ‘Chant de Maldoror’, qui passe totalement inapercu. Dans l’annee, il acheve les cinq chants suivants et prend le pseudonyme de Comte de Lautreamont. Le volume est imprime l’ete 1869 mais n’est pas mis en vente, l’editeur jugeant finalement le livre trop cru. En1870, Isidore Ducasse fait imprimer sous son vrai nom le premier fascicule de ‘Poesies’, suivi peu apres par le second fascicule.
Si ‘Les Chants de Maldoror’, ou malheur et mechancete tiennent lieu de sublime, incarnait le desespoir, ‘Poesies’ en est le pendant, consacre a l’esperance et la bonte.
Ce texte presente trois caracteristiques que nous allons developper : 1. C’est tout d’abord un poeme avec la forme du dialogue. 2. C’est un texte avec des questions poses et de nature differente, 3. C’est d’essayer de comprendre qui est cet etranger. I. L’affirmation d’une quete. Le texte debute par le pronom personnel renforce « Moi » qui affirme la revendication d’une identite forte (ligne 1-2). Dans toutes les phrases, il y a une recurrence d’un discours sur soi par le « je ». Le mot « besoin » definie la quete du personnage qui est une quete vitale.
Les verbes « eprouver, croire, sentir, respirer » sont des verbes de sensation et des verbes d’action comme « roder, courir, meurtrir ». Cette quete repose sur la sensation et l’action mais pas sur la reflexion. « Je suis fils de l’homme et de la femme » une sorte de pastiche (= reference) de la Bible qui fait reference a Adan et Eve. Cela se fait par une opposition de cette origine et d’une origine aux animaux. Il se definit aussi d’une origine paienne « le fils de la femelle du requin » (= il vive dans la veneration de la nature de la facon la plus brute) et d’un tigre soit s’est une monstre.
Il y a une logique chimerique. C’est ce qu’il aurait aime etre. Il se concoit comme une personne qui se situe entre le regne animal (disons et pensons) et le regne humain (il parle des hommes comme s’il n’en etait pas un). Cela est un motif poetique et plus precisement une poesie grecque (ne pas essayer de comprendre avec notre raison mais avec notre imagination). Maldoror se percoit comme un monstre, on peut penser aux monstres de la nuit comme les vampires, les loups-garous et les monstres solitaire/incompris. Il reprend ce mythe des monstres de la nuit.
La derniere phrase oppose une nature plus sympathique au monstre grace a l’anaphore de « pourtant » qui montre quelqu’un de plus humain. Dans les dernieres phrases, Maldoror revendique ses qualites. Il retrouve un semblable puisque Maldoror definit sa quete d’amour : tous les etres ont besoins de respirer. Maldoror apparait comme une creature etrange avec une quete engageant l’univers de la sensation et de l’action qui a pour objet la rencontre problematique avec ses semblables. Maldoror s’y revele comme un etre hybride qui est ni monstrueux ni sensible. II.
Le romantisme du personnage. Le texte contient de nombreux reminiscence (= souvenir) de cliche romantique (= de la periode romantique). Romantisme : mouvement litteraire : debut du 19eme siecle, theme romantique : amour de la nature, registre du lyrisme, inspiration a l’infinie, gout maladif pour la solitude et la laideur en parlant des auteurs, la laideur contient de la beaute, l’attirance pour le mal, figure du diable, Satan, l’attirance meme pour le meurtre pour les passions violente, la theatralite des images, conscience chretienne d’une culpabilite.
L’aspiration a l’infini : on trouve cette notion a la premiere ligne quand il dit « j’eprouve le besoin de l’infini… » Infini pascalien : infiniment grand et petit: tout ce qui depasse ce qu’on peut concevoir avec notre raison ; l’homme est entre les deux infinis. Ici rappel a travers deux formes de paysages l’incarnation terrestre de l’infinie. Ligne 5 : « mer et montagnes » (= typiquement romantique) (cf. Rene de Chateau Brillant et la description de ces paysages). Ces paysages sont des reflets de l’univers interieur.
Le gout de la solitude : le verbe a l’imperatif « eloignez-vous » + pronom indefini « nul » + expression « nul m’a encore vu » fait une revendication de la solitude puis « isole comme une pierre » exprime un gout de solitude subie. Le gout de la laideur : dans la description qui fait de lui-meme, on trouve une complaisance pour la laideur « os en saillie + face fletrie ». Le gout pour l’obscurite : Maldoror est une creature nocturne « le vent des tenebres; nuit orageuse; caverne…. Attirance pour le mal : « haine, cruaute » qui est reconnue par toute le monde (il a le droit d’etre cruel, c’est sa nature).
Il y a une fascination pour les animaux cruels « desespoir sui n’enerve comme le vin ». Theatralite des images : « Morceau de velours noir ». Maldoror s’abrite derriere un masque qui couvre sa laideur (c’est pour une piece). III. La question du bien et mal : Orgueil luciferien et commente…. De la haine par dieu…. Signifie : il ne faut pas que les yueux soient … » Connotation du mot requin…. Oxymore : « un sourire de haine » La revendication du mal : Maldoror revendique le faite d’etre mauvais : connotation de « requin » et de « tigre ». Mise en valeur de cette fascination pour le predateur, le meurtrier + « souffle empoissonne ».
Fierte heroique a etre mauvais et de l’orgueil luciferien a etre fletri. « Temoins de la laideur que l’Etre supreme… ». Soit revendication d’une victoire de Dieu qu’il a reussi a faire hair. Sa laideur est un chatiment inflige a l’etre supreme (periphrase qui substitue la raison de la foi). Maldoror a pu faire hair celui qui n’est qu’amour. Orgueil revendique avec un oxymore « sourire de haine ». Il a donc ete plus de puissant que Dieu un moment en recevant cette monstruosite qu’il depeint de la fierte. La nostalgie du bien : Chez cet etre qui se dit cruel/perse la nostalgie du bien est une condition ambigu « je ne serai pas si mechant ».
Une mechancete naturelle/ innocente (animale) mais elle est consciente (humaine). Soucis du menager la sensibilite des autres : il se cache, ne veut pas se montrer « il ne faut pas que les yeux soient temoins ». Il ne rend pas son orgueil public (vis-a-vis de Dieu). Il y a bien une fascination du Mal (Maldoror a le mal de l’honneur et le mal de l’Aurore). Figure de l’etrangete qui met en scene a la foi tous les cliches romantiques, du XIXeme siecle mais qui prefigure la poesie surrealiste du XXeme siecle avec l’idee du college. CONCLUSION ?????????????????????????????