La Convention La Convention Montagnarde Juin 1793 – Juillet 1794 La crise de l’ete 1793 La revolte federaliste (juin – juillet 1793) En renversant les Girondins avec l’aide des sans-culottes, la montagne mit un terme a la puissance politique de la Gironde. A la Convention 75 deputes avaient protestes contre les journees du 2 juin 1793. Si Paris s’etait prononce pour ce coup de force, la Province reagit differemment et des juin 1793 se seront plus de 60 departements qui se souleveront contre la Convention Montagnarde. Certains de ces departements n’avaient pas attendu le 2 juin pour se revolter.
Le Jura avait demande la reunion a Bourges des deputes suppleants et Montpellier demandait la convocation des assemblees primaires. A Lyon, le maire montagnard Chalier despote sanguinaire avait ete renverse des le 28 mai. Il sera emprisonne puis guillotine le 17 juillet. Envoye en mission a Lyon, Lindet aura pour reponse que » Lyon ne reconnaitrait l’autorite de la Convention que lorsque celle-ci serait entiere et aurait rapporte son decret du 2 juin qui mettait en arrestation une partie de ses membres « . Lyon avait ensuite organise une Commission de Salut public de Rhone et Loire.
A Marseille egalement la revolte grondait et la
L’insurrection federaliste mettra aux prises des patriotes contre d’autres patriotes. On peut situer l’apogee de la revolte federaliste au 13 juillet 1793, date a laquelle Marat sera poignarde dans sa baignoire par Charlotte Corday venu de Caen. Les Girondins se trouvaient cependant dans une situation difficile, ils levaient des bataillons mais des royalistes s’y enrolaient et la Montagne s’en servait pour denigrer ces adversaires. Des villes comme Brest ou Nantes etaient Girondines mais ne voulaient pas pactiser avec les Vendeens royalistes. En Normandie Puisaye soldat royaliste est le chef d’etat major du republicain Wimpfen.
A Lyon le royaliste Precy prend la tete de l’armee d’insurrection et enfin a Toulon les insurges livrent la ville et la flotte aux Anglais le 27 aout 1793. Avec de tels allies aussi compromettants le mouvement de revolte federaliste echoue. Le succes meme des Vendeens qui venaient de prendre Saumur et Angers reformait dans l’Ouest le bloc des republicains et les departements girondins hesitaient et cherchaient un pretexte pour se reconcilier avec la Convention. La Vendee Suite a la victoire de Fontenay le 25 mai 1793, le mouvement vendeen reuni a Chatillon-sur-Sevre institua trois conseils.
Un conseil civil et un conseil ecclesiastique etaient charge d’annuler les mesures revolutionnaires dans les territoires liberes et un conseil militaire qui designera Cathelineau « le saint de la Vendee » comme generalissime. A trente-cinq ans Cathelineau, voiturier prenait la tete de l’armee vendeenne ou plutot des bandes de guerilla. Leur tactique basee sur l’escarmouche causait des pertes importantes aux » bleus » mais ce n’etait pas une guerre soutenue et les bandes vendeennes se dispersaient apres chaque combat. Cote republicain, depuis le 30 avril 1793 trois armes devaient controler la revolte vendeenne.
Biron commandait sur les cotes de La Rochelle, Canclaux sur les cotes de Brest et Wimpffen qui allait passer chez les Girondins commandait les cotes de Cherbourg. Ces armees n’etaient pas du tout homogenes, aux cotes des soldats reguliers de Westermann, d’Augeraux ou de Marceau on trouvait des bataillons de volontaires malhonnetes et sans scrupule envoyes par Paris. Un nombre important de representants en mission controlait de plus les agissements des officiers et pronaient une repression severe et brutale de la rebellion. Le 9 juin 1793 Saumur tombait aux mains des Vendeens et le 10 juin ils franchissaient la Loire.
Partages sur la conduite a tenir, ils choisirent de descendre le cours de la Loire pour soulever la Bretagne plutot que de remonter la Loire et marcher sur Paris qui n’offrait alors aucune resistance. Les frontieres La situation exterieure n’etait pas brillante non plus. Les tentatives de la diplomatie francaise pour briser la coalition avait toutes echouees et la guerre continuait. Au Sud Dagobert contenait avec peine les Espagnols. En Savoie, le roi de Sardaigne venait de reprendre les vallees de la Maurienne et de la Tarentaise.
A l’Est, Mayence venait de capituler le 23 juillet et les Prussiens bloquaient maintenant Landau. Dans le Nord les places-fortes de Conde et de Valenciennes etaient aux mains des Autrichiens. Dunkerque etait assiege par les Anglais qui s’etaient dans le meme temps empare de Tobago, de St-Pierre-et-Miquelon et de Pondichery. Barere proclamait a la Convention « La Republique n’est plus qu’une grande ville assiegee « . Le gouvernement de Robespierre La Constitution de l’an I La Convention avait ete reunie en septembre 1792 pour elaborer une nouvelle constitution. Un premier comite, compose de neuf membres, avait aussitot ete elu.
Ce premier comite a majorite Girondine anime par Condorcet ne travailla reellement qu’apres le proces de Louis XVI. Son projet propose reposait sur un executif de sept membres elus au suffrage universel et sur un legislatif a une chambre elue egalement au suffrage universel. Des assembles primaires de quelques centaine de citoyen se prononcaient sur les nouvelles lois. Ce premier projet fut vivement critique particulierement par Saint-Just qui lui reprochait « une royaute de ministres ». Le 4 avril 1793 une nouvelle commission fut mise en place qui n’avanca guere. Girondins et Montagnards s’opposant regulierement sur le probleme des droits.
Les Girondins defenseurs du droit de propriete affirmaient que les droits individuels primaient sur les droits sociaux alors que pour Robespierre et la Montagne le droit au travail et le droit a l’assistance etaient les droits fondamentaux : « La societe est obligee de pourvoir a la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant des moyens de subsistance a ceux qui sont hors d’etat de travailler « . Il fallut trouver un compromis : la propriete resterait un droit naturel mais les secours publics seraient consideres comme une dette sacree.
Apres le 2 juin 1793, les Montagnards n’ayant plus d’opposition terminerent rapidement la redaction de la Constitution. Le 10 juin 1793, Herault de Sechelles principal redacteur avec Saint-Just remettait son projet a la Convention qui l’adoptait le 24 juin 1793. La nouvelle constitution mettait en place un pouvoir legislatif compose d’une assemblee elue au suffrage universel pour un an. Le pouvoir executif reposait sur 24 membres choisis par l’assemblee sur une liste composee d’un candidat par departement et preparee par les assemblees primaires.
Toutes les lois pouvaient etre soumises a un referendum au peuple s’il y avait opposition d’une partie des assemblees primaires. Cette constitution, pour etre adoptee, devait etre soumise a un referendum et on precisait que dans ce cas « la mission de la Convention serait remplie et qu’une nouvelle legislature la remplacerait « . Une concession etait egalement faite au federalisme en precisant que « l’insurrection etait le plus sacre des droits et le plus indispensable des devoirs « . Sur ces paroles pleines d’espoirs les departements voterent pendant plusieurs mois.
A l’issue du scrutin, sur une masse electorale estimee a 7 millions d’electeurs, 1 870 000 exprimerent leurs opinions (73% d’abstention). Le OUI sans condition remportait 1 715 000 voix et le NON 12 000 voix. Cette constitution « beaucoup trop spartiate pour la France » fut declaree trop belle pour qu’on risquat de l’abimer en s’en servant. Le 10 octobre 1793 Saint-Just declarait « dans les circonstances ou se trouve la Republique, la Constitution ne peut etre etablie ; on l’immolerait par elle-meme, elle deviendrait la garaantie des attentats contre la liberte parce qu’elle manquerait de la violence necessaire pour les reprimer « .
Le parchemin fut donc enferme dans une chasse placee au milieu de la salle conventionnelle. Barere dira « cette creche fut son tombeau « . Le 10 octobre 1793, la Convention decretait que le gouvernement de la France serait revolutionnaire jusqu’a la paix. Le gouvernement revolutionnaire Reclame depuis le 10 aout 1792 par la commune insurrectionnelle, divers Montagnards dont Robespierre defendait maintenant cette conception d’un gouvernement revolutionnaire qui devrait aux bons citoyens toute la protection nationale et aux ennemis du peuple la mort.
Billaud-Varenne decrira le futur gouvernement en novembre 1793 : » Le nouveau gouvernement sera terrible pour les conspirateurs, coercitif envers les agents publics, severe pour les prevarications, redoutable aux mechants, protecteur des opprimes, inexorable aux oppresseurs, favorable aux patriotes, bienfaisant pour le peuple « . La Convention, maintenant liberee des Girondins avait bati son gouvernement revolutionnaire. Le Comite de Salut Public : Au sommet de ce gouvernement le Comite de Salut Public conservait dans ses attributions la guerre et la diplomatie.
Depuis la chute de la Gironde, Herault de Sechelles, Couthon et Saint-Just y etaient entres. Lors du renouvellement du comite, le 10 juillet 1793, Danton en sera exclu et Robespierre y entrera le 27 juillet. Petit a petit se formera autour de lui le grand comite avec le 14 aout l’arrivee de Carnot et de Prieur de la Cote-d’Or puis en le 6 septembre l’arrivee de Billaud-Varenne et Collot d’Herbois. On retrouvera dans ce grand comite de onze membres constamment reelus, tous les mois jusqu’au 9 thermidor tous les clivages de la Montagne.
Lindet, Carnot et Prieur de la Cote-d’Or representent la droite, la gauche est representee par Robespierre, Saint-Just, Couthon, Prieur de la Marne et Jean Bon Saint-Andre. Billaud-Varenne et Collot d’Herbois representent l’extreme gauche hebertiste. Herault de Sechelles et Barere se joindront aux uns et aux autres au gre des circonstances. Le Comite s’installe aux Tuileries dans le pavillon de l’egalite. Ses membres se partagent a peu pres les affaires. Robespierre un oeuil sur tout sera l’organe du comite a la tribune.
Saint-Just, bras droit de Robespierre, dirige la police et s’occupe volontiers des operations militaires en tant que commissaire aux armees. Couthon est associe aux affaires interieures. Billaud-Varenne et Collot d’Herbois prennent en charge la correspondance avec les representants en mission. Herault de Sechelles et Barere seront plus porte sur la diplomatie. Prieur de la Marne est essentiellement en mission dans les differents departements. Prieur de la Cote-d’Or et Lindet travaillent aux subsistances. Saint Andre s’occupe de la marine et Carnot de l’organisation des armees.
Bien que d’origine diverse, tous les membres sont solidaires et deploient une activite prodigieuse. L’historien Louis Madelin le decrit en ces mots : « Des, mois durant, ces hommes vecurent dans une sorte de geole volontaire, passant des jours et des nuits a triturer les dossiers et, avec les dossiers, la chair humaine, jetant les suspects a la guillotines et les soldats au canon ennemi, vouant des milliers d’hommes les uns a la prison, les autres a la victoire, presque tous a la mort, redonnant des muscles, infusant du sang a une nation entiere, petrissant le cerveau et le coeur d’un pays surmene …
Cette salle verte au fond d’un corridor obscur, fut un laboratoire ou fut travaillee une nation, puis une forge ou sur l’enclume elle fut martelee. Elle sortit des mains de ces hommes defiguree, mais trempee. Napoleon se sentait au fond une legitime gratitude pour qui lui avait prepare cet acier resistant et souple « . Longtemps ils feront taire leur desaccord – pourtant profond sur les questions sociales – pour aboutir a l’essentiel. Leur unite permettra de gouverner la France pendant six a sept mois difficiles.
Sa politique repose sur l’appui des sans-culottes, il est donc necessaire de ravitailler les villes et de tourner l’energie des sans-culottes contre l’aristocratie et la coalition. Prochainement avec le triomphe de Robespierre, l’elimination des Hebertistes et des Dantonistes la puissance du comite augmentera encore. Seul executif il menera seul la politique de la Terreur tout en ranimant la vie economique du pays. Le Grand Comite ordonne les arrestations, dirige la diplomatie, la guerre (bureau topographique), l’armement (commission des armes et poudres) et la vie economique (commission des subsistances).
Le Comite de surete generale: Seul rival du grand comite, le comite de surete generale charge de veiller a la surete de l’etat et veritable ministere de la police. Il est charge de la police generale et notamment de faire arreter les citoyens soupconnes de comploter avec les royalistes ou les ennemis du pays. Il surveille egalement les prisons designant ceux qui doivent passer devant le tribunal revolutionnaire, appliquant la loi des suspects, dirigeant la police et la justice revolutionnaire. Ses principaux membres en seront Vadier, David, Lebas, Amar ou Lacoste.
Le Comite de finance: Les finances etaient aux mains d’un troisieme comite, dont Cambon fut le principal rapporteur. Ses principales taches furent le financement de la guerre et le suivi de la dette nationale. Chaque jour, il devait rendre compte au Comite de salut public des differentes operations de la journee. Centralisation du pouvoir : La centralisation etait poussee a son extreme. La Convention avait decide en mars 1793 d’envoyer en mission dans les departements deux de ses membres pour y faire effectuer la grande levee de 1793.
Investis de larges pouvoirs politiques et repressifs ces proconsuls resteront dans les departements pour y etouffer les « complots liberticides » , epurer les administrations empoisonnees de « federalisme » et surveiller les suspects. Totalement subordonnes a la Convention ils devaient correspondent tous les 10 jours avec le Comite de salut Public et pouvaient etre rappeles par celle-ci a tout moment. Pour mener a bien leur mission ils s’appuyaient sur les societes populaires et les Comites Revolutionnaires de surveillance.
Ces comites de surveillance delivraient les cartes civiques, examinaient les papiers des militaires et arreteront les individus qui ne portent pas de cocarde revolutionnaire etc. Le tribunal revolutionnaire : Cree le 10 mars 1793, il est charge de juger les attentats contre la liberte, l’egalite, l’unite, l’indivisibilite de la republique, la surete interieure et exterieure en bref tout ce qui est ennemi de la revolution. Compose a l’origine de 5 juges, d’un accusateur public et d’un jury de 12 personne ses jugements sont immediatement executoires dans les 24 heures sans appel ni recours en cassation possible.
A partir d’aout 1793 les tribunaux revolutionnaires seront renforces. A Paris sous la presidence de Herman puis Dumas on trouvera 16 juges et 60 jures. Le tristement celebre Fouquier-Tinville y tiendra le role redoutable d’accusateur public. Pendant les trois mois de l’ete 1793, le tribunal jugea 202 accuses a Paris dont 139 furent acquittes. Des septembre avec le vote de la loi des suspects et l’instauration de la Terreur ces chiffres allaient rapidement augmenter. Mise en place de facon empirique et non systematique, ce gouvernement sacrifiait les grands principes a la necessite de la victoire.
Reposant sur le principe de Danton qu’en revolution « il faut bacler » il baclait pour triompher, supprimant les declarations d’urgence et les secondes lectures faisant voter dix ou quinze decrets dans une seance. « C’est ainsi dit l’historien Aulard que les plus graves decrets, les decrets terroristes, furent votes en une seule seance ». Tres rapidement, cependant, ce gouvernement revolutionnaire allait montrer son efficacite. Les victoires interieures Sur le plan militaire la Convention profita de la chance que lui offraient ses ennemis interieurs et exterieurs de ne pas coordonner leurs actions.
Fin des federalistes Les foyers federalistes etaient repartis sur le territoire, Caen a l’ouest, Bordeaux au sud-ouest, Marseille et Toulon au sud-est, Lyon au centre et la Franche-Comte a l’est. Le 13 juillet 1793 a Pacis-sur-Eure les bataillons federalistes de Puisaye marchant sur Paris sont attaques et defaits par des gardes nationaux fideles a la Convention. Apprenant la nouvelle les federalistes de Bordeaux qui avaient entame leur marche sur Paris rebroussent chemin le 31 juillet. Le 16 octobre 1793 Bordeaux sera repris par l’armee de Brune.
A Lyon la ville avait organise un gouvernement de salut public et leve une armee de 10. 000 hommes a la tete de laquelle etait mis un ancien emigre royaliste, le Comte de Precy. La Convention decide d’assieger Lyon le 9 aout, sous les ordres de Dubois-Crance puis de Couthon. Le bombardement de la ville commencera le 22 aout. Le 8 octobre Precy reussit a s’enfuir et les troupes republicaines entre dans la ville le 9. Un decret date du 12 octobre annoncait que « La ville de Lyon sera detruite … e nom de Lyon sera efface du tableau des villes de la Republique. la reunion des maisons conservees portera le nom de Ville Affranchie … il sera eleve sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera a la posterite les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec la mention suivante : Lyon fit la guerre a la Liberte. Lyon n’est plus ». La repression sera extremement severe surtout apres l’arrivee de Fouche et Collot d’Herbois le 30 octobre tristement celebre pour leurs mitraillades. Plusieurs milliers de Lyonnais furent condamnes a mort.
Marseille fut reprise aux federalistes le 25 aout, Barras fut charge d’y organiser la mise en place d’un tribunal revolutionnaire pour chatier les coupables et confisquer les biens des aristocrates. Seul Toulon resistait encore en depit des operations de Carteaux et Dugommier. Il faudra attendre l’arrivee de Bonaparte pour que son action debutee le 15 decembre se voie couronne de succes. Le 18 les Anglais sont contraints d’evacuer la ville et, le 19 decembre Toulon est reprise . Barras, Robespierre le Jeune, Freron et Salicetti organisent une repression severe.
Il est decide que la ville serait rasee a l’exception des arsenaux et rebaptise en Port-de-la-Montagne. Les fusillades commencent des la chute de la ville puis sont remplacees par la guillotine. Fin de l’insurrection vendeenne Le 23 juin l’armee vendeenne occuper Angers, et le 29 juin elle debute le siege de Nantes renforcee par les contingents de Charette qui remonte du Bas-Poitou. L’armee republicaine de Westermann sera ecrasee par les Vendeens a Chatillon-sur-Sevre mais l’assaut contre Nantes echouera et Cathelineau y sera mortellement blesse.
Il mourra le 17 juillet a Saint-Florent-Le-Vieil. Son armee dispersee, les Vendeens elisent d’Elbee pour le remplacer et Stofflet est nomme major general. Pendant tout le reste du mois de juillet les operations militaires stagnerent. Le 1er aout Barere denonce a la Convention l’aide que l’Angleterre apporte aux insurgees. Sur son rapport la Convention fait appliquer dans les pays de l’Ouest la tactique de la terre brulee: destruction des maisons et des recoltes. 15. 000 hommes, detaches de l’armee du Rhin apres la chute de Mayence, sont envoyes en renfort sous le commandement de Kleber.
Debut septembre Kleber penetre en basse Vendee et repousse Charette devant lui. L’affrontement a lieu le 19 septembre a Torfou dans les gorges de Tiffauge , Kleber et Marceau sont battus par Charette qui a recu le soutien de l’armee d’Elbee. Le 1er octobre Barere presente un nouveau rapport « La Vendee et encore la Vendee ! Voila le chancre politique qui devore la Republique. C’est la qu’il faut frapper d’ici au 20 octobre, avant l’hiver ». Les forces republicaines sont reorganisees, les troupes de la Loire-Inferieure sont rattachees a celles des cotes de la Rochelle.
Le 9 octobre quatre colonnes republicaines penetrent en Vendee par Saumur, Fontenay, Nantes et les Sables. Le 17 octobre 1793, les 4 colonnes reunies attaquent l’armee catholique et royale a Cholet. Apres deux jours de combat les Vendeens sont battus et doivent repasser la Loire a Saint-Florent-le-Vieil. Bonchamps et d’Elbee sont grievement blesses et La Rochejaquelein est nomme nouveau generalissime. Il choisit de se replier sur Granville a la tete d’une colonne de 80. 000 personnes, hommes, femmes, enfants, ou il espere recevoir du secours des Anglais.
Durant la marche sur Granville des insurges Bretons et Normands se joignent aux Vendeens, la colonne d’insurges prend Fougere, Dol et Pontorson et arrive devant Granville le 14 novembre. Trop tard, la ville hativement fortifiee resiste aux furieuses attaques des Vendeens. L’armee catholique et royale n’ayant pu prendre le port doit refluer sur la Loire. Pendant ce temps la Marceau avait reorganise les armees republicaines. Le 12 decembre 1793 la colonne vendeenne est surprise au Mans par Marceau et Kleber, le combat est atroce et il dure 14 heures, on comptera plus de 3. 00 victimes parmi lesquelles beaucoup de femmes. Les Vendeens en deroute se replient sur Laval. Accule a la Loire par les colonnes republicaines les Vendeens n’ont plus qu’a mourir, 12 a 15000 hommes sont massacres le 23 decembre 1793 a Savenay apres s’etre rendus. Sur ordre de Prieur-de-la-Marne tous les prisonniers hommes et femmes sont fusilles depouilles de leurs vetements. Ec’ ure Marceau demande a repartir pour la frontiere. Les survivants conduits pat Stofflet et La Rochejaquelein traversent la Loire et se jettent dans les Mauges ou ils continueront le combat pendant deux ans.
La repression est terrible. Le general Grignon ordonne de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d’etre brule et de passer au fil de la baionnette tous les habitants. Marceau est remplace par le general Turreau qui devient commandant en chef de l’armee de l’Ouest le 4 novembre 1793. Tristement celebre pour ces colonnes infernales il declare « La Vendee doit etre un cimetiere national ». On parle de 117. 000 disparus sur les quatre departements. Des commissions militaires sevissent un peu partout et fusillent tous les suspects. Les victoires aux frontieres
Le 23 aout 1793, Barere soulevait l’Assemblee en proclamant « Des ce moment jusqu’a celui ou les ennemis auront ete chasses du territoire de la Republique, tous les Francais sont en requisition permanente pour le service des armees. Les jeunes gens iront au combat; les hommes maries forgeront les armes et transporteront les subsistances; les femmes feront des tentes, des habits et serviront dans les hopitaux; les enfants mettront le vieux linge en charpie; les vieillards se feront transporter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers, precher la haine des rois et l’unite de la Republique.
La levee sera generale, les citoyens non maries ou veufs sans enfants marcheront les premiers …Le bataillon qui sera organise dans chaque district sera reuni sous une banniere portant cette inscription – Le peuple francais debout contre les tyrans ! « . Carnot allait organiser militairement cette fureur populaire. Il fallait une nouvelle requisition mais pour eviter les desagrements dus a l’indiscipline des volontaires de 91 et de 92, on amalgamerait ces nouvelles recrues avec les anciens a raison de un bataillon de veterans pour deux bataillons de volontaires.
Le 25 aout 1793 lors du vote de la leve en masse la Convention parlera des « quatorze armees de la republique » quatorze armees de 100. 000 hommes ! La Republique disposera reellement de 752. 000 soldats qui seront repartis, par Carnot, de facon naturellement inegale entre l’interieur et l’exterieur. L’armee du Nord et Meuse comptera 113. 000 hommes alors que l’armee de l’Interieur n’en eut que 4. 000. Pour armer, nourrir, habiller et payer ces « quatorze armees » on utilisa les biens confisques des emigres et on emit des milliers de nouveaux assignats.
On organisa la fabrication de la poudre avec les savants Fourcroy, Monge ou Berthollet. Guyton dirigeait les recherches sur l’aerostation militaire. Chappe proposait son systeme de telegraphe. Pour les vetements et les vivres, les commissaires se chargeaient des requisitions dans les villes. Barras requisitionnera 20. 000 chemises a Marseille, Fouche privera Lyon de chaussures et le 10 novembre un decret requisitionnera pour la nourriture du soldat la huitieme partie des cochons de la republique. Restait a trouver des chefs pour conduire ces armees.
Grave probleme, livres aux patriotes que recommandaient les clubs, l’armee risquait d’etre perdue. Heureusement de jeunes gens comme Hoche, Jourdan ou Moreau allaient se reveler etre a la fois des patriotes et des chefs respectables. Ces generaux seront severement surveilles par les commissaires aux armees, et si certains malchanceux seront victimes de ce systeme, chez d’autre au contraire la terreur surexcitera le genie. Un genie strategique et une audace qui deconcerteront les plans de campagne des vieux et lourds tacticiens de l’ancienne Europe.
Les 6 et 8 septembre 1793 Houchard remporte sur les Anglo-Hanovriens du duc d’York la victoire de Hondschoote qui permet de degager Dunkerque. Dans les jours qui suivent Houchard, n’ayant pas su exploiter sa victoire, est destitue et remplace par Jourdan le 20 septembre. Carnot rejoint Jourdan le 8 octobre pour preparer la reprise de Maubeuge aux Autrichiens de Cobourg et de Clerfayt. Les 15 et 16 octobre 1793, c’est la bataille de Wattignies ou, par une man’ uvre hardie de Carnot, les Francais remportent la victoire. Les forces coalisees se replient, l’offensive est contenue dans le Nord.
Sur le front de l’Est les armees de Moselle et du Rhin commandees par Hoche et Pichegru, assistes des representants en mission Baudot, Lacoste, Saint-Just et Lebas repoussent les austro-prussiens. Le 26 decembre 1793, Hoche commandant l’ensemble des forces francaises bat Wurmser et Brunswick et occupe le Geisberg. Le lendemain Wissembourg est pris et le surlendemain Landau est libere. Les coalises repassent le Rhin et prennent leur quartier d’hiver. Sur les Pyrenees les Espagnols sont contenus alors que Kellermann avait repris la Savoie des octobre.