Le Directoire Le second Directoire Septembre 1797 – Novembre 1799 Fructidor an V – Brumaire an VIII La France sous le Directoire Le 18 fructidor marque une profonde rupture dans l’histoire du Directoire. Jusqu’ici la politique du Directoire pouvait etre consideree comme moderee, a compter de fructidor elle allait maintenant laisser place a une censure accrue a une politique repressive et a des coups d’etats a repetition. Une nouvelle vague anti-royaliste et anti-emigres allait rapidement s’installer ainsi qu’une nouvelle terreur anticlericale.
Paris demandait a la Prusse de chasser Louis XVIII de sa residence de Blankenberg, la persecution religieuse allait reprendre en France et en Belgique suivie par des deportations massives de pretres. L’ecrasement de la droite par le coup d’etat du 18 fructidor ne pouvait que profiter aux Jacobins a plus ou moins longue echeance. Terreur anticlericale Un nouveau serment de haine a la royaute allait etre exige de tous les pretres et fonctionnaires du pays. Une nouvelle terreur s’installait dirigee contre les pretres et les nobles.
Les plus chanceux parvenaient a s’enfuir produisant une nouvelle vague d’immigration les autres etaient condamnes a la deportation. Ce sont quelques 1500 pretres francais et 8000 pretres belges qui furent touche par cette repression pendant l’an
Lors de ces ceremonie, on exaltait le civisme, les progres de la science et de l’agriculture … en vain les habitudes et surtout le refus d’une semaine plus longue de 10 jours maintinrent le dimanche comme jour de repos. Le dernier coup porte au catholicisme se fit a Rome. Le 28 decembre 1797, les Romains s’insurgeaient contre le pillage de leur ville par les Francais et tuaient le general Duphot. Le 20 janvier 1798, le general Berthier occupait Rome puis, sur les ordres du Directoire, enlevait Pie VI pour le deporter a Florence.
Pie VI sera ensuite transfere en France en avril 1799 ou il mourra le 29 aout 1799 a Valence. L’eglise catholique etait au plus mal. Effort economique Des l’an VI la deflation, due a l’assainissement financier effectue par Ramel en 1798, commencait a faire sentir ses effets. Conjugue avec les bonnes recoltes, la baisse des prix agricole entrainait une baisse du pouvoir d’achat des paysans. Par reaction en chaine, les prix s’effondraient, l’industrie et l’agriculture etaient touchees et le commerce se paralysait lentement.
Le chomage s’installait donnant place a une misere grandissante, les petits rentiers recemment touches par la banqueroute des 2/3 grossissaient cette plebe affamee. Face a cette misere l’etat semblait impuissant et ne parvenait pas a retablir l’equilibre budgetaire. Les impots ne rentraient pas et la vente des biens nationaux ne fournissait que peu de numeraire. Des reformes efficaces avaient cependant ete mise en place mais leur effet ne se faisait pas encore sentir, dans quelques mois le Consulat en profiterait. Il manquait alors la confiance a un regime decrie et montre du doigt.
Les victoires militaires qui au debut du Directoire avaient permis de faire entrer dans les caisses du tresor d’importantes sommes preleve dans les pays occupes n’etaint plus au rendez vous. L’etat devait alors faire appel aux fournisseurs des armees qu’il payait en bien nationaux. Cet enrichissement rapide des munitionnaires, de tous « ces nouveaux riches », « ces pourris », »ces fripons » ne faisait qu’augmenter le discredit moral du regime. Qui protegeait donc ces affameurs et qui etait responsable de toute cette corruption ? Les doigts se pointaient vers le palais du Luxembourg, vers Barras, Reubell ou Merlin de Douai.
Il fallait « regenerer » le Directoire. Floreal an VI : Les directeurs contre les Conseils La poussee neo-jacobine contree par les directeurs La campagne electorale de l’opposition jacobine qui debute des brumaire an VI prend un caractere moralisateur et puritain. Les Conseils devaient s’elever au-dessus de cet « ocean de corruption » proclamait le general Marbot a la tribune des Cinq-Cent. Les elections de germinal an VI portaient sur le renouvellement de 437 deputes sur 750 du fait des invalides de fructidor qui n’avaient toujours pas ete remplace. Les elections furent des plus mouvementes.
Certains, decus par fructidor n’allerent pas voter, les autres, pratiquant la politique du pire voterent pour des « exclusifs », les scissions d’assemblee primaires se multiplierent. Lorsque le 30 germinal, les elections furent terminees la poussee a gauche etait tres forte. Sur les 437 sieges a pourvoir, plus de 300 deputes etaient hostiles au Directoire, en y ajoutant les deputes non sortant qui depuis quelques mois se jetaient dans l’opposition, une redoutable majorite anti-directoriale allait se mettre en place le 1 prairial, jour de reunion des conseils renouveles.
Le Directoire avait 30 jours devant lui pour reagir. S’appuyant sur la majorite sortante il fait designer, le 14 floreal, une commission chargee d’examiner les elections. Bailleul, qui en est le rapporteur, propose d’annuler purement et simplement toutes elections pouvant etre dangereuses pour le Directoire. La proposition defendue par Chenier, Debry, Regnier ou Baudin devint la loi du 11 mai 1798 (22 floreal an VI), second coup de force ou coup d’etat du Directoire. Les elections etaient annulees dans sept departements, 22 elus ecartes, 30 autres elus etaient individuellement ecartes pour diverses raisons.
Enfin dans les 21 departements ou il y avait eu scission les conseils s’arrogeaient le droit de choisir entre l’elu de l’assemblee majoritaire et l’elu de la scission minoritaire choisissant dans 90% des cas l’elu minoritaire. 106 deputes jacobins etaient invalides beaucoup trop pour l’equite mais trop peu pour la securite future du Directoire. Les jacobins epargnes arriveraient furieux dans les Conseils. Le 15 mai (26 floreal), le directeur Francois de Neufchateau ecarte, par un tirage au sort « arrange », etait remplace par Treilhard de maniere quelque peu illegale.
La victoire etait incomplete pour la majorite Directoriale qui ne tarderait pas a se dechirer, un coup d’etat incomplet ou manque, la pire chose en politique. Prairial an VII : Les Conseil contre les Directeurs Le mot d’ordre des nouveaux deputes elus allait etre « sus a la corruption », le terrain choisi etait assez large pour pouvoir y coaliser tous les ennemis du Directoire de la droite a la gauche. Barras et Reubell etaient les plus souvent denonces comme corrompus. Un hiver d’une exceptionnelle rigueur, une vie qui rencherissait et un chomage croissant ne laissait rien presager de bon pour le Directoire.
Les elections de l’an VII semblaient s’annoncer encore plus mauvaises que celles de l’an VI. Elles eurent lieu entre le 21 mars et le 9 avril 1799(1 au 20 germinal an VII) , et concernaient 315 deputes. Les parties extremes se coalisant, on assista a une alliance entre les catholiques et les jacobins et la sanction tomba: Presque tous les deputes ayant precedemment ete florealises etaient elus. La poussee neo-jacobine attaque les directeurs divises Le Directoire n’osa reagir devant une telle poussee jacobine qui plus est soutenue par des generaux comme Bernadotte.
Il ne pouvait qu’accepter la sanction des urnes. 50 deputes neo-jacobins entraient dans les conseils. Le tirage au sort ayant designe Reubell comme directeur sortant, Sieyes etait elu a sa place par 118 voix sur 205 le 16 mai 1799 (27 floreal an VII). Sieyes accepta le poste dans le seul but de faire reviser la constitution de l’an III et de mettre en place Sa Constitution murit par lui depuis des annees. Une revision par la voie legale etant quasiment impossible car beaucoup trop longue Sieyes souhaite la faire passer par un coup de force politique.
En attendant, les Conseils en position de force, prenaient l’offensive contre les directeurs le 5 juin 1799 (17 prairial an VII). Les Cinq-Cent exigeaient de la part des directeurs une justification de leur politique et des explications sur les desastres militaires que subissaient depuis quelques mois les armees de la Republique. Les directeurs ignorant ces demandes, les Conseils votent un acte declarant illegale l’election de Treilhard et le remplacent le 17 juin 1799 (29 prairial) par Gohier anciens deputes Jacobin et ministre sous la Convention.
Les rapports de force se modifiant, le 18 juin (30 prairial) La Revelliere et Merlin de Douai sont contraints a la demission par les Conseils. Barras et Sieyes soutiennent les Conseils, le premier sentant le vent tourne, le second voyant la une opportunite pour son projet de revision de constitution. Les deux nouveaux Directeurs nommes sont Roger Ducos et le general d’operette Moulin. La nouvelle politique jacobine Les neo-jacobins vont alors tenter de mettre en place une nouvelle politique de salut public et obtiennent rapidement le soutient du general Joubert qui est nomme commandant de la division militaire de Paris.
Revanche des Conseils sur le Directoire le courant de gauche se renforce, Fouche prend le ministere de la police, Cambaceres la justice, Lindet la justice et Bernadotte la guerre. C’est cet episode, nomme abusivement le coup d’etat de Prairial an VII, qui ouvre la troisieme et derniere periode du Directoire. La revolution allait-elle reprendre un nouveau depart ? Une nouvelle Terreur allait-elle se mettre en place ? Certains contemporains auront pus le croire avec la mise en place de la nouvelle politique. Le 10 messidor une levee en masse est decidee, premiere application de la loi Jourdan sur la conscription. • Le 10 messidor un emprunt force de 100 millions de francs est leve sur les riches pour equiper les nouvelles troupes. • Le 24 messidor une loi scelerate sur les otages est votee instituant des listes d’otages dans chaque departement. Les directeurs La Revelliere, Merlin, Treilhard et Reubell etaient mis en accusation par les deputes alors que Barras et Sieyes etaient attaques par la presse neo-jacobine.
Sieyes contre-attaque aussitot en agitant l’epouvantail d’une nouvelle Terreur et fait fermer le club de la « Reunion d’amis de la Liberte et de l’Egalite ». Aux Cinq-Cents les neo-jacobins perdent du terrain et la mise en accusation des 4 anciens Directeurs est repoussee le 1er fructidor. Profitant d’un mouvement de reaction anti-jacobin qui semble s’installer, et sentant les armees ennemies en force sur nos fontieres les royalistes tentent une insurection sans lendemain a Toulouse ou au Mans. Le 28 fructidor, le general Jourdan propose de declarer la patrie en danger mais la proposition est ecartee de justesse par les Conseils.
Le lendemain, Bernadotte, soupconne de preparer un coup d’etat pro-jacobin est ecarte du ministere de la guerre par Sieyes qui le remplace par Dubois-Crance. Vendemiaire an VIII dissipe les craintes d’un retour a la Terreur, les victoires francaises de Bergen et de Zurich suivis de la dislocation de la seconde coalition rendent les mesures de salut public inutiles. Brumaire an VIII : Bonaparte contre le Directoire Le 9 octobre 1799 (17 vendemiaire an VIII), apres pres de dix-huit mois d’absence, Bonaparte debarque a St Raphael et fait son entree a Paris le 24 sous les vivats des foules. Moins d’un mois plus tard il sera le nouvel omme fort du regime mais pour l’heure plusieurs solutions s’offrent a lui :Sauver le regime Directorial en y negociant une place de choix, renverser le regime discrediter en devenant l’homme des jacobins ou celui des royalistes ou bien profiter de la confusion pour prendre le pouvoir a son propre compte. Sieyes prepare un coup d’etat parlementaire Pour les partisans de la revision de la Constitution menes par Sieyes, l’heure d’agir a sonnee. Il leur faut de l’argent et une epee. L’argent sera fourni par les profiteurs des guerres, les grands munitionnaires qui fournissaient les armees de la Republique.
L’epee pressentie aurait dut etre Joubert s’il n’avait ete tue a Novi. Moreau refuse la proposition de Sieyes l’epee sera donc proposee a Bonaparte. Indecis sur la position a prendre celui-ci ne se ralliera que tardivement a la conjuration. Le 31 octobre (9 brumaire), Bonaparte rencontre Sieyes et Roederer qui lui soumettent l’idee d’un changement de constitution pour mettre en place « un gouvernement energique republicain sans populacite, un gouvernement qui ramene tous les royalistes de bonne foi, ceux qui ne veulent que la surete des personnes et des proprietes ».
Le 3 novembre (12 brumaire), nouvelle entrevue avec Fouche qui s’engage a ne pas entraver le deroulement du coup d’etat. Rallie a la conjuration Fouche ouvrira egalement les caisses du Tresor Public aux conjures. Le 6 novembre (15 brumaire), alors que les conseils viennent d’offrir un banquet en l’honneur de Moreau et de Bonaparte, le plan d’action est pret: Creer un vide de l’executif par une demission des Directeurs puis intimider les conseils qui devant la vacance du pouvoir et dans l’urgence nommeront une commission chargee de proposer une nouvelle Constitution: un veritable coup d’etat parlementaire.
Pour faire le vide a la tete de l’executif, Sieyes et Ducos demissionneraient, Barras serait achete pendant qu’on surveillerait les jacobins Gohier et Moulin. 18 brumaire an VIII Le 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII) au matin tout est pret, le conseil des Anciens appele en urgence aux Tuileries a 7 heures apprend que la Republique est menacee. Affole les Anciens votent rapidement un decret en quatre articles, • Art 1 : le Corps legislatif est transfere a St Cloud. • Art 2 : Le Corps Legislatif se reunira a St Cloud demain 19 brumaire a 12h. Toute autre deliberation est interdite ailleurs et avant ce temps. Art 3 :Le general Bonaparte est charge de l’execution du present decret et prendra toutes les mesures necessaires pour la surete de la representation nationale. • Art 4 : Le general Bonaparte est appele au sein du Conseil pour y recevoir le present decret et preter serment. Bonaparte, nomme commandant de la garde nationale et de la 17eme division militaire, se rend aux Tuileries a la tete d’un brillant cortege ou l’on retrouve Murat, Moreau, Lannes, Marmont, Berthier, Lefebvre tous ou presque futurs marechaux. Apres un discours mediocre il prete serment pour la sauvegarde de la Republique.
Quittant le palais a 11h, il tombe sur le secretaire de Barras accouru aux nouvelles et l’apostrophe ainsi « Qu’avez vous fait de cette France que je vous avais laissee si brillante ? Je vous ai laisse la paix, j’ai retrouve la guerre ! Je vous ai laisse des victoires, j’ai retrouve des revers ! Je vous ai laisse les millions d’Italie, j’ai retrouve partout les lois spoliatrices et la misere … ». La fin de son apostrophe est saluee par les vivats des soldats presents. A la meme heure les Cinq-Cent, sous la presidence de Lucien Bonaparte, prenait connaissance du decret des Anciens il y eu quelques protestations mais pas de resistance.
Comme prevu Sieyes et Ducos demissionnaient. Talleyrand obtint sans trop de difficulte la demission de Barras » … je rentre avec joie dans le rang de simple citoyen » qui quittait definitivement la vie publique ce 18 brumaire. Moulin et Gohier ayant refuses de signer leur lettre de demission etaient consignes au Luxembourg sous la garde de Moreau. La journee se terminait, la premiere partie du complot avait parfaitement reussi et sur les murs de Paris des affiches appelaient au calme, la rente montait de plus d’un point.
Pour les conjures la crainte d’une reaction des jacobins etait bien presente le lendemain ce serait le pouvoir ou la guillotine. 19 brumaire an VIII Le matin du 10 novembre 1799 (19 brumaire an VIII) le chateau de St Cloud est prepare en hate pour recevoir les Conseils qui siegeront au milieu de 6000 soldats sous les ordres du general Serurier ancien de l’armee d’Italie. Les Anciens siegeront a l’etage et les Cinq-Cents au dehors dans l’Orangerie. Bonaparte arrive vers midi accompagne d’un detachement de cavalerie. A 14h Lucien Bonaparte ouvre la seance aux Cinq-Cents.
Un depute Jacobin reussit a la faire debuter par un serment de fidelite a la Constitution de l’an III tandis que les Anciens, souhaitant remplacer les trois directeurs demissionnaires, suspendent la seance vers les 15h. L’affaire s’engage donc mal pour les conjures … Perdant son calme Bonaparte penetre dans la salle des Anciens ou il ne reussit qu’a eveiller la crainte d’une dictature militaire et a monter l’assemblee contre lui. Bonaparte se rend alors a l’Orangerie ou il est fort mal accueilli par des menaces et des cris hostiles « A bas le tyran ! « , « Hors la loi ! « Vive la Republique et la Constitution de l’an III ». Menace, bouscule et houspille Bonaparte sort de l’Orangerie hagard. Lucien Bonaparte tente en vain de defendre son frere a la tribune et de ramener le calme au Conseil. Ne pouvant controler les operations Lucien depose sa toge et sort rejoindre son frere. Au dehors les deux freres se ressaisissent et harangue l’un les troupes qu’il a amenees avec lui, l’autre la garde du corps legislatif. Lucien emporte les dernieres hesitations des grenadiers en montrant le visage de son frere macule de sang pretendant une tentative d’assassinat sur sa personne. Je confie aux guerriers le soin de delivrer la majorite de leurs representants… Quant a ceux qui persisteraient a rester dans l’Orangerie il importe qu’on les expulse. Ce ne sont plus les representants du peuple mais les representants du poignard. » Vers 17h30 les tambours se mettent a battre. Les grenadiers de Murat suivi de ceux du corps legislatif entre dans l’Orangerie baionnette au canon. Murat pousse un tonitruant « Foutez-moi tout ce monde dehors ! » En cinq minutes la salle est videe les derniers deputes quittant la salle en sautant par les fenetres. « La farce est jouee » (Real).
Coup d’etat parlementaire ou militaire Le plan de Sieyes s’ecroulait le coup d’etat parlementaire devenait coup d’etat militaire, il echappait au politicien et revenait au sabre. Les Cinq-Cents expulses, les Anciens sont rapidement convaincus de la necessite de voter une constitution provisoire. A 18h45 Lemercier, president des Anciens, fait voter un decret constatant la retraite du conseil des Cinq-Cents, nommant une commission executive provisoire de trois membres remplacant les Directeurs, le pouvoir etant exerce par une commission prise dans le conseil des Anciens.
Ni Bonaparte ni Sieyes n’etaient pourtant satisfaits. Ils ordonnent que l’on reunisse tous les membres du corps legislatif qu’ou pourrait trouver. Vers 21 heures, la farce continue, une cinquantaine de deputes sont rassembles de gre ou de force sous la presidence de Lucien Bonaparte. Ils votent leur reconnaissance a Bonaparte et aux generaux qui l’entourent puis nomme Bonaparte, Sieyes et Roger Ducos membre de la commission executive: ils seront appeles consuls. Vingt-cinq membres de chacun des deux conseils formeront deux commissions distinctes chargees de discuter avec les consuls de la nouvelle constitution.
Vers 4 heures du matin le 11 novembre (20 brumaire), les commissions etant nommees, les trois consuls pretaient serment devant elles. A Paris rien ne bouge, la nouvelle de la dissolution des conseils d’emeut personne et la capitale semble se satisfaire de la version des evenements donnee par Bonaparte qui apparait alors comme le veritable maitre du jeu politique. « Sauve de l’assassinat par les grenadiers du corps legislatif Bonaparte parvient a dejouer un complot Jacobin liberticide et menacant les proprietes ». Le 12 novembre, les journaux paraissent, Fouche y invite les « bons citoyens » a se regrouper autour du nouveau pouvoir.
La rente monte, les banquiers et les proprietaires se rallient a Bonaparte. Souhaitant stabiliser sa position Bonaparte presente sa politique au-dessus des partis ni Jacobine, ni royaliste « Ni bonnet rouge, ni talon rouge », la revolution semblait finie Bonaparte allait devoir en consolider les conquetes liberte, egalite et surtout propriete . Un mois plus tard le 15 decembre 1799 (24 frimaire an VIII), les trois nouveaux consuls, Bonaparte, Cambaceres et Lebrun, presentaient la nouvelle constitution aux Francais et ils proclamaient « Citoyen la Revolution est fixee aux principes qui l’ont commencee : elle est finie ! «