La generalisation de l’insecurite sociale et ses effets

La generalisation de l’insecurite sociale et ses effets

Synthese : La generalisation de l’insecurite sociale et ses effets (Loic Wacquant) Loic Wacquant est professeur de sociologie a l’Universite de Californie-Berkeley et chercheur au Centre de Sociologie Europeenne a Paris. Ses travaux, publies dans une douzaine de langues, portent sur l’inegalite urbaine, l’incorporation, l’Etat penal, la domination Ethno- raciale et la theorie sociologique. Il est souvent considere comme un disciple de Pierre Bourdieu avec lequel il a coecrit un article. Dans cet extrait, l’auteur nous parle de l’emergence d’une insecurite sociale souvent confondue avec la delinquance dans les pays capitalistes.

Il nous expose rapidement sa these en expliquant que la delinquance ne s’est pas manifestee spontanement ces dernieres annees mais qu’elle est le fruit de bouleversements socio-economique ; engendres par la logique neoliberale. L’auteur commence sa demonstration en signalant le fait que le rapport entre delinquance et declaration de « l’etat d’urgence » est errone. Il explique que la stigmatisation des populations comme « dangereuses » telles que les jeunes chomeurs de banlieues ou les SDF ou encore les immigres n’est qu’une justification (comme incarnation) du sentiment d’insecurite sociale.

Il expose que l’insecurite sociale serait issue de l’erosion du salariat et de la mise a mal des solidarites de classe et de cultures. Il nous explique donc que

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cette insecurite sociale est possible car le contexte socio-economique prodigue par le capitalisme la favorise. Ainsi l’individualisme et la competition au travail et dans la sphere sociale participe et accentue la naissance d’un sentiment d’anxiete et de peur de l’avenir : on ne sait pas si on gardera son travail, on ne sait pas connait pas l’avenir et on a peur que les enfants ne recoivent pas le meme statut social que les parents.

Il expose que cette question de l’insecurite sociale touche particulierement les familles des classes populaires (sans ou avec peu de capital culturel) ayant difficilement acces aux secteurs proteges du marche du travail. Il est dit que les Etats ont transformes cette question de l’insecurite sociale en question sur l’insecurite physique ou criminelle puisque il parait plus simple de trouver des causes exterieures ou politiques deja en place. La reponse apportee a cette insecurite sociale est de garder la meme politique economique (inegalitaire) de retracter du « giron social » et le renforcement des mesures penales.

Malgre tout cela ne resous pas les mutations du salariat (tertiairisation, flexibilite, rythmes de travail accru…) ainsi que les effets negatifs sur les populations defavorisees. L’auteur explique que cette mutation du salariat est une consequence de la lutte de classe opposant patrons et salaries. Et apparemment ce serait le patronnat qui aurait remporte cette lutte en imposant le modele capitaliste et en mettant en place «  une reconstruction de la puissance publique conforme a leurs interets materiels et symboliques ».

Ainsi le travail desocialise et la precarite apparaissent comme les nouvelles normes en vigueur. En reponse aux actes proferes pour s’opposer a ce systeme on a renforce le systeme punitif en particuliers au niveau des quartiers « desherites » et des peripheries ou les desordres s’accumuleraient. Il reprend le mythe du Leviathan (l’Etat) en exposant qu’il retrouve sa fonction premiere qui est la regulation et le maintien de l’ordre et l’affirmation des valeurs communes par la denonciation publique des categories « deviantes ».

Il met en avant la theorie du « poing de fer » de l’Etat qui stopperait la diffusion de l’insecurite sociale. L’auteur considere que la theorie de « la main gauche » de l’Etat de Bourdieu (qui a pour but d’ameliorer les chances de vie par l’education, le droit au travail…) a ete remplacee par le « main droite » de l’Etat qui use de la police, des administrations penitentiaires et la justice pour regler les problemes. Ce recours a trois fonctions : * Faire accepter la discipline du nouveau salariat a la classe ouvriere. Neutraliser les elements les plus perturbateurs * Reaffirmer l’autorite de l’Etat au quotidien Il est alors question de «  droit a la securite » qui justifie le recours et l’approbation de la gauche a la politique de la « tolerance zero ». Il affirme enfin que ces politiques n’ont pas de rapports nets avec la delinquance. Il explique que les questions de l’augmentation de la delinquance et la question des « violences urbaines » sont un faux debat endigue par les medias et mis au centre de la campagne du RPR.

En revanche elle a bien un lien avec la generalisation du salariat desocialise et du regime politique impose, qualifie de « liberal-paternaliste » : il est permissif avec la partie haute (les entreprises) et repressif avec le bas (salaries et classes populaires). On trouve ensuite un debat qui oppose les auteurs qui pense que les causes de la delinquance sont a trouver au niveau social et ceux qui pense que cela n’engage qu’une responsabilite individuelle issue du libre arbitre de chacun.

Ce debat est ponctue de citations de personnages politiques. En conclusion, je dirais que ce texte ma permis de bien comprendre la transformation de la question de l’insecurite sociale liee a un contexte socio-economique inegalitaire, en question de l’insecurite physique ou criminelle par les gouvernements. Je pense neanmoins que cela manque peut etre de temoignages ou de donnes chiffrees que ce soit sur la mutation du salariat ou des chiffres de la delinquance pour que l’on puisse bien se rendre compte de ce qu’il en retourne.