La bruyere – en quoi la bryuere peint-il une societe du ridicule ?

La bruyere – en quoi la bryuere peint-il une societe du ridicule ?

EN QUOI LA BRYUERE PEINT-IL UNE SOCIETE DU RIDICULE ? I. UNE SOCIETE OU LE RIDICULE TUE L’etranger ridiculise. La cour est un lieu ou tout ce qui n’est pas dans la norme qui la regit est ridicule : « Ne connaitre point le nom et le visage d’un homme est un titre pour en rire et le mepriser » (DG, 39). Le piege du ridicule. On est constamment oblige de se premunir « contre les pieges que l’on tend sans cesse pour faire tomber dans le ridicule » (DC,88). Une assurance contre le ridicule. Ainsi, etre grand, c’est avoir les moyens de « tourner le ris et la moquerie contre ceux » qui osent vous attaquer, en s’entourant de gens d’esprit (DG, 34).

II. LA BRUYERE UTILISE LE RIDICULE La moquerie dans Les Caracteres. La Bruyere oppose l’attitude du sage, qui consiste a blamer le vice « simplement, naturellement » a celle du mauvais moraliste qui userait de « traits piquants et satiriques » (DG, 46). Ces paroles pieuses sont purement theoriques. En realite, La Bruyere vivant dans une societe si sensible au ridicule, s’en sert. Il se moque de ceux qu’il attaque. Ainsi le portrait du grand inaccessible qui pirouette

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sur lui-meme comme un bonhomme de carton (DG, 32) suscite le rire, comme celui des courtisans presses qui ne vont nulle part (DC, 19).

Le burlesque cree le ridicule. Ridicule et distinction sociales. Les comportements taxes de ridicules par La Bruyere st souvent ceux par lesquels un courtisans tente de sortir de sa condition, comme les imitateurs de grands qu’ils sont ds DC, 15 et DC, 17. Le ridicule est un ressort du rire profondeme,nt conservateur. Le « ridicule » politique. La Bruyere lui-m emploie sans cesse le mot : « il serait ridicule » de vouloir excuser le peuple (DG, 22), c’est a dire inconvenant. Alors que quelques annees plus tard on discutera aprement de la place du peuple ds la scte, ici, ce sujet est hors de propos. Le ridicule moral.

Dans sa satire de la cour, La Bruyere utilise l’expression « ridicule vanite » (DC, 72) et stigmatise les « amours ridicule » des jeunes gens (DC, 74). Cette fois est ridicule ce qui n’entre pas ds la norme morale. Contre cette scte denaturee, La B decide de renvoyer, en miroir, leurs ridicules aux gens de cour. III. LA B S’INSURGE CONTRE LE RIDICULE Echapper au rire des grands. Le propos de La B s’accommode mal de cette socte qui tourne tt en ridicule. Il s’en emeut et considere comme la caracteristiques des gds « leur extreme pente a rire aux depens d’autrui et a jeter un ridicule souvent ou il n’en peut avoir » (DG, 26).

Retrouver sa liberte, pour un courtisan, c’est cesser d’essuyer le « ris amer » du gd (DG, 51). Le refus du rire. Soudain, le ridicule parait lui-m hors de propos. LA B va jusqu’a stigmatiser la propension generale des gds a « rire d’un nain, d’un singe, d’un imbecile, d’un mauvais conte » (DG, 27), opposant a cette hilarite facile la sobriete des gens du peuple « qui ne rient qu’a propos ». La morale finale de LA B semble parfois, en contradiction avec son sens du ridicule, s’orienter vers un ideal d’homme vertueux qui ne rit jamais, tel qu’apparaitra Rousseau a la fin du siecle suivant.