L assomoir zola

L assomoir zola

Roman en 13 chapitres_ precedes d’une breve mais importante preface_ , publie chez Charpentier, le 24 janvier 1877, et constituant le 7e volume de la serie des Rougon-Macquart. Il parut d’abord en feuilleton, dans le Bien Public, du 13 avril au 7 juin 1876 ; interrompue, la publication reprit dans La republique des Lettres (revue litteraire dirigee par Mendes), du 9 juillet 1876 au 7 janvier 1877. Le roman raconte la grandeur puis la decadence de Gervaise Macquart, blanchisseuse dans le quartier de la goutte d’Or, a Paris.

Ap avoir ete abandonnee avec ses 2 fils, Claude et Etienne, par son amant , Auguste Lantier, Gervaise epouse l’ouvrier zingeur Coupeau et parvient a conquerir bonheur et prosperite, concretises par la naissance de leur fille, Nana. Mais le destin la guette : victime d’un accident de travail , Coupeau s’est mis a boire, et le couple est entraine progressivement vers la decheance et la mort, sans la moindre compassion du voisinage : […] ils se regalaient de potins […]. La degringolade de la Banban surtout les faisaient ronronner la journee entiere, comme des matous qu’on caresse. Quelle deche, quel decatissage, mes amis ! (resume du Robert des grands ecrivains de la langue francaise)

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Resume detaille : – Gervaise, blanchisseuse, est abandonnee avec ses deux enfants par Lantier qui ne l’a jamais epousee. Profiteur et oisif, celui-ci a mange tout l’argent du couple et la laisse sans sou. Episode de la bataille au lavoir entre Gervaise et Virginie (la s? ur de celle avec qui Lantier est parti) : Seaux d’eau jete a la figure, puis eau chaude, puis elles en viennent aux mains. Gervaise, folle de rage, inflige une fessee avec son battoir a Virginie. – Gervaise se promet de ne plus se faire avoir par les hommes et d’elever seule et convenablement ses enfants.

Son ideal : « travailler, manger du pain, avoir un trou a soi, elever ses enfants, mourir dans son lit… ». – A force de patience et de sincerite Coupeau, un ouvrier zingeur, bon travailleur et serieux (ne buvant pas) finit par convaincre Gervaise, et l’epouse. – Le couple travaille dur et gagne le respect de tt le quartier. Les Coupeau economisent et Gervaise voient ses reves se realiser. Ils ont une fille, Nana. – Mais le destin la guette…alors qu’elle nourrit l’idee de louer une boutique pour se mettre a son compte en tant que blanchisseuse.

Coupeau tombe d’un toit en voulant faire un signe a sa fille. Gervaise est contrainte d’oublier ses reves et mange leurs economies en soignant son mari. – Coupeau se retablit mais garde une profonde aversion du travail et commence a boire. N’ayant desormais que son seul salaire pour faire vivre sa famille, Gervaise meme en se tuant a la tache n’arrive a joindre les deux bouts. – C’est alors que Goujet, un voisin epris d’elle, lui propose de lui preter de l’argent pour qu’elle puisse s’installer en tant que blanchisseuse. Ils demenagent et s’installent a la boutique. – La blanchisserie est un succes.

Gervaise au sommet de sa gloire, organise un grand repas auquel est convie presque tt le quartier. – Arrivee de Lantier, son ancien amant qui sympathise avec Coupeau. Il vit avec eux a la boutique et a leurs crochets. Il redevient l’amant de Gervaise lorsque Coupeau rentre ivre. – Mais Coupeau boit de plus en plus, et Gervaise devient « gourmande » (champ lexical de la nourriture omnipresent dans le roman. Metaphore. Ils mangent la maison, la boutique, leur vie). Debut de la chute. Coupeau rentre de plus en plus ivre et va de moins en moins travailler. Gervaise, elle, devient faineante et perd sa clientele.

Elle bacle le travail et ne se soucie plus de l’argent qu’elle doit aux Goujet ou aux commercants. – La boutique tourne mal, les Coupeau doivent de l’argent partout mais Gervaise s’y est habituee et ne s’en soucie guere. Ils finissent par la ceder et demenagent dans un trou. – La chute continue encore. Coupeau empire et Gervaise travaille mal, plus personne ne l’embauche. Nana, leur fille travaille chez une fleuriste (les fleuristes sont reputees pour n’etre ttes que des prostituees). Elle finit par partir. Le quartier clame haut sur les toits qu’elle se prostitue ou que Gervaise l’a endue a un vieux. – La fin : Gervaise boit elle aussi maintenant. A force d’aller chercher son mari a l’assomoir (le bar), elle y a pris gout elle aussi et puisqu’il boit sa paye, elle n’a qu’a se joindre a lui, au moins elle verra la couleur de cet argent. Elle ne mange plus a sa faim (elle tente de se prostituer pr manger), n’a plus de chauffage ni meme de meubles. Elle dort sur tas de paille qui garnissait autrefois son matelas. Elle est devenue grosse et marquee. – Coupeau devient fou par l’alcool et a des hallucinations. Il en meurt. – Gervaise meurt a son tour sur son lit de paille.

L’odeur genera les voisins deux jours plus tard. Genese de l’? uvre : L’Assommoir tire son originalite de la peinture sociologique qu’il fait du milieu populaire parisien, a travers l’etude medicale et sociale de l’alcoolisme et de ses ravages. Une serie de de grandes scenes _ la bataille des femmes dans le lavoir, la fete chez Gervaise, la chute de coupeau tombant d’un toit, la visite au Louvre, la forge de Goujet, la scene de delirium tremens de Coupeau a l’hopital, la decheance finale de Gervaise se prostituant dans la rue_ rythme une existence de femme du peuple detruite par la « promiscuite » et par l’alcoolisme.

Pour preparer le roman, Zola visita le quartier de la Goutte d’Or, prenant des notes et dressant des plans de rues. Il s’inspira en outre du livre de Denis Poulot, Le sublime, qui traite de la condition ouvriere, ainsi que de certains dictionnaires d’argot (Larchey, Delvau). Selon le debut de l’Ebauche, le roman devait s’appeler La simple vie de Gervaise Macquart. (robert des gds ecrivains) Reception de l’? uvre :

L’Assommoir fut attaque par les republicains qui reprocherent a Zola d’avoir donne une vision degradante de la classe ouvriere ; et l’usage du vocabulaire et de la syntaxe populaire, stylises par la multiplication du discours indirect libre et par une ecriture narrative faisant elle-meme entendre la voix du peuple parisien (la preface parle de « travail philologique »), choqua la critique. Mais ce fut un grand succes public : pres de 40 000 exemplaires en 1877, 127 000 exemplaires (cumules) en 1893.

Le roman fut adapte au theatre en 1879 (drame en 5 actes et 9 tableaux, de Busnach et Gastineau, realise a l’initiative de Zola) et donna lieu a d’innombrables caricatures et parodies. L’ecrivain americain Henry James celebrait ainsi le roman : « Le ton de l’Assommoir est insurpassable ; du simple fait que l’auteur est capable de le maintenir, c’est une vaste et profonde maree qui porte triomphalement chaque objet decrit » (Du roman considere comme l’un des beaux-arts, 1903). Au cinema, on compte une dizaine d’adaptations francaises, anglaises et americaines, dont Gervaise de Rene Clement (1956). (robert des gds ecrivains)