Il est d licat de r sumer de fa on lin aire un roman pistolaire

Il est d licat de r sumer de fa on lin aire un roman pistolaire

Il est délicat de résumer de façon linéaire un roman épistolaire, surtout lorsqu’il s’agit des Liaisons dangereuses, car on ne peut matérialiser l’intelligence de l’agencement des lettres ou mettre en valeur la diversité des styles (chaque épistolier a son tempérament, ses expressions, sa rhétorique, ses images). Le roman s’ouvre sur une lettre de la jeune Cécile de Volanges, qui va sortir du couvent pour être mariée par sa mère, Mme de Volanges, à un certain Gercourt.

Or Mme de Merteuil, parente de Mme de Volanges, apprenant ce projet de mariage, décide de se venger de Gercourt, ancien amant qui l’a quittée pour ne autre femme. pour cela, elle propose à son ami et ancien Swp to page amant, le Vicomte de de ruiner le mariage car il est retenu chez présence de la Présid vertueuse. Valmont v jeune Cécile afin or 28 Ge a’ nt refuse l’offre, vieill Rosemonde, par la emme dévote et tion un exploit, mais ce projet agace Mme de Merteuil :  » Déjà vous voilà timide et esclave ; autant vaudrait être amoureux. (lettre 10, de Merteuil à Valmont) La jeune Cécile, qui a quitté le couvent, s’éprend du Chevalier Danceny. Valmont, qui fait surveiller Mme de

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Touwel, apprend que celle-ci a été prévenue contre lui par Mme de Volanges. Dès lors, il accepte de servir la vengeance de Mme de Merteuil, afin de se venger lui aussi, de Mme de Volanges. Cependant, Cécile demande à Danceny de ne plus lui écrire, et la Présidente fait la même demande à Valmont. Dan Dans la deuxième partie du roman, Valmont et Mme de Merteuil, sont tous deux à Paris mais ne parviennent pas à se voir.

Ils élaborent néanmoins leur plan de bataille contre Gercourt et la petite Volanges. Mme de Merteuil convalnc Mme de Volanges de se rendre avec sa fille chez Mme de Rosemonde. Valmont peut ainsi mener de front la séduction de Mme de Tourvel et la perversion de Cécile. Si les deux libertins, Merteuil et Valmont semblent unis par ce projet, ils sont pourtant toujours rivaux Valmont se met en valeur en faisant le récit de ses derniers  » exploits  » et Mme de Merteuil répond par la cinglante lettre 81 ; dans cette lettre autobiographique, elle entend prouver à Valmont sa supériorité. Et qu’avez-vous donc fait, que je n’aie surpassé mllle fos ?  » écrit-elle. Et de raconter sa vie, et le travail qu’elle a fait sur elle-même pour devenir une femme ? la réputation inattaquable, qui, sous ce masque, intrigue, perd des réputations et manipule tout le monde. Afin de prouver ette supériorité, elle élabore un stratagème qui lui permet de perdre Prévan, un autre séducteur, dont Valmont est jaloux et qu’il lui avait présenté comme dangereux pour sa réputation. La Marquise de Merteuil triomphe.

La troisième partie du roman s’ouvre sur le silence de Valmont, qui tarde à entériner l’exploit de sa complice. Enfin, il écrit à Mme de Merteuil, et tente de faire valoir ses propres exploits, afin dobtenir une nuit d’amour avec son ancienne maîtresse. Mais cette dernière les conteste : Valmont peut se prévaloir d’avoir le cœur de Mme de Tourvel, mais il ne peut toujours pas se vanter e l’avoir possédée. Quant à Cécile OF de Mme de Tourvel, mais il ne peut toujours pas se vanter de l’avoir possédée.

Quant à Cécile, c’était une proie bien facile, dont il est impossible de se glorifier. Valmont s’attriste de la mésentente qui est en train de s’installer entre Mme de Merteuil et lui. Il élabore un stratagème pour revoir Mme de Tourvel : il feint une conversion religieuse et entend lui rendre toutes ses lettres. Le début de la quatrième et dernière partie présente la  » chute ‘ de la Présidente de Tourvel :  » La voilà donc, vaincue, cette femme uperbe qui avait osé croire qu’elle pourrait me résister ! écrit, triomphal, Valmont à Merteuil (lettre 125). II exige donc sa nuit d’amour. Mais Merteuil la lui refuse, par jalousie : elle se juge insultée par l’attitude fort cavalière de Valmont, et raccuse d’être amoureux de la Présidente. Elle exige le sacrifice de la Présidente, et fait parvenir à Valmont un i’ petit modèle épistolaire (lettre 142) de lettre de rupture cinglante et destructrice. Valmont le recopie et l’envoie à la Présidente, sans penser aux conséquences d’un tel acte. Il songe à se réconcilier avec celle- i.

Mme de Merteuil triomphe, et le fait savoir à Valmont :  » Oui, Vicomte, vous aimiez beaucoup Mme de Toun,’el, et même vous l’aimez encore ; vous l’aimez comme un fou : mais parce que je m’amusais à vous en faire honte, vous l’avez bravement sacrifiée.  » Effectivement, Mme de Tourvel sombre dans la folie, et Valmont ne peut réparer sa faute. Mme de Merteuil brave Valmont, en se refusant à lui, et en lui préférant Danceny. Valmont exige une réponse claire.  » Hé bien ! la guerre.  » répond Mme de Merteuil (au bas de la lettre Mme de Merteuil (au bas de la lettre 153, de Valmont à celle- i).

Valmont a l’initiative : il tente de rappeler à Danceny ses sentiments envers Céclle. Le stratagème semble fonctionner. Mais Mme de Merteuil réplique, en dévoilant la vérité à Danceny, concernant Valmont et Cécile : il provoque Valmont en duel, et le tue. Mais Valmont, avant de mourir, confie les lettres de Mme de Merteuil à Danceny. Danceny, avant de quitter Paris pour Malte, a fait connaître ces lettres, en particulier la lettre 81, autobiographique, et celle qui relate le stratagème de Mme de Merteuil pour perdre Prévan.

La Présidente, en apprenant la mort de Valmont, meurt. Cécile, à la nouvelle de la mort de Valmont et du scandale qui compromet Mme de Merteuil, décide de prendre le voile. Sa mère, qui ne comprend rien, et pense même à l’unir à Danceny, accepte sa décision, sur les conseils discrets de Mme de Rosemonde. La Marquise de Merteuil est publiquement démasquée, et Prévan réhabilité. Atteinte de la petite vérole, Mme de Merteuil devient borgne et se trouve défigurée. Elle perd un procès qui était en cours et doit fuir en Hollande.

Comme l’écrit Mme de Volanges dans la lettre qui clôt Vœuvre :  » Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer ne seule liaison dangereuse ! ‘ 2. Une fin morale ?  » Adieu, ma chère et digne amie. Je vois bien dans tout cela les méchants punis ; mais je n’y trouve nulle consolation pour leurs malheureuses victimes.  » (Lettre 1 73, de Mme de Volanges à Mme de Rosemonde) Les Liaisons dangereuses… Le pluriel a, dans l’œuvre, tou Volanges à Mme de Rosemonde) Les Liaisons dangereuses… Le pluriel a, dans l’œuvre, toute son importance.

La Présidente de TouNel meurt d’avoir aimé Valmont. prévan est (temporairement) humilié par la Marquise de Merteuil, qui voulait simplement prouver sa supériorité u Vicomte en perdant un homme qui avait la réputation de perdre les femmes. Le Vicomte de Valmont meurt en duel, contre Danceny, parce que son ancienne alliée, la Marquise de Merteuil l’a trahi. La Marquise de Merteuil perd son prestige et sa réputation par les lettres envoyées à Valmont et remises par ce dernier au Chevalier Danceny, qui les fait circuler. Danceny perd ses illusions, son amour pour Cécile de Volanges, et s’exile.

Cécile, trompee par Valmont et par Merteuil, mais aussl par Danceny, rentre au couvent. Ces liaisons sont d’autant plus dangereuses qu’elles n’épargnent ersonne : Mme de Volanges, qui avait prévu un mariage prestigieux pour sa fille accepte de voir celle-ci prendre le voile, et découvre à quel point elle a été trompée par la Marquise de Merteuil ; la mort lui enlève une amie en la Présidente de Tourvel. Mme de Rosemonde elle-même, pourtant éloignée des vicissitudes de la vie mondaine, perd son neveu, Valmont, à qui elle vouait un amour tout maternel.

De plus, destinataire des lettres qui achèvent le roman, seule à connaître l’ampleur du désastre, elle clôt sa dernière lettre à Mme de Volanges par ces ots :  » laissons [« ces tristes événements »] dans l’oubli qui leur convient ; et sans chercher d’inutiles et d’affligeantes lumières, soumettons-nous aux décrets de la Providence, et croyons à la sagesse de ses vues, lors même qu’elle PAGF s OF sagesse de ses vues, lors même qu’elle ne nous permet pas de les comprendre. (lettre 172) Si le dénouement était parfaitement moral, les personnages positifs triompheraient, au détriment des personnages négatifs. Or Mme de Toun’el, la plus positive des figures féminines de l’œuvre, meurt d’avoir trop aimé ; Cécile, qui est loin d’être ntièrement positive, du fait de sa sottise, sort du couvent au début de l’œuvre pour le réintégrer à la fin. Danceny, qui n’a pas résisté au charme vénéneux de Mme de Merteuil part pour Malte, désillusionné. Seule Mme de Volanges et Mme de Rosemonde demeurent.

Mais la première a contribué au désastre en se faisant Pécho des rumeurs qui font et défont les réputations, et en restant aveugle et sourde à ce qui se tramait autour d’elle. Quant à Mme de Rosemonde, si elle incarne un certain bon sens et parait assez sympathique, son grand âge la tient toujours en dehors de la société. De plus, les personnages négatifs ne sont pas punis de façon exemplaire. Camour de Valmont pour la Présidente, qui transparaît dans certaines lettres, sa mort en duel, qui s’apparente à un suicide d’amour, rachètent le personnage.

Quant à Mme de Merteuil, on peut hésiter entre deux interprétations : la première voit en Mme de Merteuil la seule rescapée du désastre : bien que borgne et désargentée, elle peut encore survivre, et même recommencer à vivre, selon ses  » principes  » (lettre 81) libertins. Son physique peut devenir un atout pour feindre l’austérité, et son esprit est intact. La deuxième interprétation privilégie la défaite de Mme de Merteuil, l’austérité, et son esprit est intact. La deuxième interprétation privilégie la défaite de Mme de Merteuil, puisque celle-ci a perdu des armes essentielles, la beauté et l’argent.

Quoi qu’il en soit, Mme de Merteuil survit au désastre. Enfin, il convient de s’intéresser au personnage de Prévan : rival de Valmont, qui comme lui a perdu bien des femmes, humilié par Mme de Merteuil, il est, in extremis, réhabilité. Que faut-il penser de cette réhabilitation, et plus loin, de la société, qui fait et défait des réputations ? Laclos rejoint ici son maitre, Rousseau, puisqu’il pense, comme lui, que le mal est enraciné non dans l’homme, mais dans la société.

Cependant, Les Liaisons dangereuses ne sont pas un roman à thèse : en dernier recours, la fin, loin d’être univoque, laisse la place à l’interprétation personnelle du lecteur. Jean Fabre, lui, a tranché:  » Les Liaisons dangereuses restent un roman prestigieux, dans la mesure même où Laclos nia pas réussi à en faire un roman moral.  » 3. Le genre épistolaire  » C’est le défaut des Romans ; FAuteur se bat les flancs pour s’échauffer, et le Lecteur reste froid. Lettre 33, de la Marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont. Laclos héritier d’une tradition : Historiquement, la vogue des romans par lettres s’explique par la lassitude du public à l’égard de la fiction romanesque. e roman épistolaire fait entendre des  » je des sentiments, des pensées, qui sont l’œuvre d’ épistoliers authentiques, non d’un auteur qui  » se bat les flancs  » pour imiter la réalité. Le genre du roman épistolaire se développe à la fin du XVIIème siècle, et s’impose avec Les Lettres persan 7 OF se développe à la fin du XVIIème siècle, et s’impose avec Les Lettres persanes de Montesquieu, en 1721.

Cette œuvre, qui mêle subtilement les réflexions philosophiques et politiques aux intrigues de sérail, exploite la polyphonie, c’est-à-dire la multiplication des points de vue, en multipliant le nombre des épistoliers. Seul le lecteur dispose de l’intégralité de la correspondance, et profite ainsi d’une vue surplombante sur l’ensemble de l’action. Rousseau, avec Julie ou La Nouvelle HéloiSe (1761) va lui aussi utiliser la polyphonie, mais va surtout faire de la lettre un instrument d’analyse psychologique, un témoignage de sentiments authentiques.

Que l’on songe à la ongue lettre-confession de Julie, l’héroine, dans la troisième partie, lettre XVIII. Samuel Richardson a connu un succès immense avec Paméla ou la vertu récompensée (1740) etClarisse Harlowe (1747-1748). Ces deux romans épistolaires ont servi de modèle à Laclos, tout comme ceux de Rousseau et de Montesquieu. Autrement dit, Laclos n’innove pas lorsqu’il choisit la forme épistolaire. Empruntant à Montesquieu l’utilisation subtile des décalages temporels et géographiques engendrés par la correspondance, à Rousseau la finesse des sentiments, le plaisir de la conversation entretenue par lettres interposées, ?

Richardson ses personnages de séducteurs et de jeunes femmes victimes de ceux-ci, il fait, avec Les Liaisons dangereuses une œuvre unique, dans laquelle aucun élément n’est gratuit _En feignant de présenter une correspondance,  » des lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres  » (sous-titre des Liaisons), Laclos, d 8 OF une société et publiées pour l’instruction de quelques autres (sous-titre des Liaisons), Laclos, devenu le rédacteur fictif, veut faire croire à la vérité de ces lettres, et à l’existence des épistoliers. our conforter cet effet de réel, il met en lace, dans l’avertissement de l’éditeur et dans la préface du rédacteur une stratégie du doute, bien connue des auteurs de romans épistolaires : l’  » éditeur  » écrit :  » Nous croyons devoir prévenir le Public que, malgré le titre de cet Ouvrage et ce qu’en dit le Rédacteur dans sa Préface, nous ne garantissons pas l’authenticité de ce Recueil, et nous avons même de fortes raisons de penser que ce n’est qu’un Roman. Le rédacteur, lui, met en avant l’authenticité de cette correspondance, et précise qu’il a  » supprlmé ou changé tous les noms des personnes dont il est question dans ces Lettres. C’est le même souci du respect de l’anonymat des épistoliers qui explique la suppression des noms de lieu ( » aux Ursulines de  » ;  » au Château de « , par exemple) et l’incomplétude du millésime des lettres. Sayons clair : il s’agit bien d’un roman, entièrement composé, inventé par Laclos.

Et cette stratégie, qui joue de l’effet de réel, est, au XVIIIème siècle, âge d’or du roman épistolaire, une convention tacite entre l’auteur et le lecteur, qui assure à ce dernier une grande liberté d’interprétation : il peut penser que cette correspondance est authentique, et chercher des clefs, pour savoir quelles personnes éelles se cachent derrière les personnages du roman ; ou bien il peut accepter l’idée que le roman a parfaitement suppléé la réalité, et qu’en tant que tel, il est captiv PAGF q OF accepter l’idée que le roman a parfaitement suppléé la réalité, et qu’en tant que tel, il est captivant.

Effectivement, le lecteur d’aujourd’hui, averti, sait que Les Liaisons sont une invention de Laclos. Cela ne l’empêche pas d’apprécier l’œuvre, au contraire il ne peut qu’admirer la véracité des personnages imaginés par Laclos, et la qualité de leur correspondance. 2. Originalité des Liaisons dangereuses: Chacun de nous ayant en main tout ce qu’il faut pour perdre l’autre, nous avons un égal intérêt à nous ménager mutuellement Lettre 153, du Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil.

Dans le roman de Laclos, chaque épistolier a son style, ce qui permet au lecteur de le mieux cerner : Cécile s’exprime de façon très gauche, elle commet souvent des fautes de syntaxe, ou utilise trop souvent l’adverbe  » bien « . Mme de Merteuil, elle a du style, et son écriture est efficace : son  » petit modèle épistolaire « , fourni à Valmont pour rompre avec la Présidente, fait mouche, aussi sûrement qu’une balle. Citons-en es dernières phrases : (lettre 141, de Merteuil à Valmont)  » Adieu, mon Ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être.

Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute. Merteuil, et Valmont dans une moindre mesure, manipulent la langue : ils savent feindre, par écrit, des sentiments qui leur sont étrangers. Que l’on se reporte à la lettre 36 de Valmont destinée ? Mme de Tourvel : tout le vocabulaire du sentiment, du tourment amoureux est employé pour émouvoir le destinataire :  » Dévoré par un amour sans espoir, j’implore votre pitié et ne trouve que votre haine : sans