Les résumés des articles 228 VIA. Notices bai-bibliographie use des auteurs… 238 4 94 croyons-nous, que la réflexion roumaine sur la francophonie se cristallise et mûrisse, éteignant un niveau théorique et critique. Il nous semble dans la normalise des choses que ce soient les universitaires qui accomplissent cette aspiration de « défense et illustration ». Cassation Roumaine des Départements universitaires Francophones (ARDU), fondée en mars 2007, ayant acquis le statut juridique en 2008, est issue de ce besoin de fédérer les efforts, de partager une expérience, d’imprimer ? pourquoi pas ? une direction. « La tradition » ? Voilà un vocable que l’on aime bien clamer aux moments solennels, comme un bouclier, comme un socle rassurant et confortable. On tombe facilement dans le cliché : la culture roumaine est bel et bien francophone et francophile, depuis toujours… Mais le pourquoi et comment ? Voilà une question que l’on ne se donne plus la peine de se poser. Et pourtant, il y a encore des choses à dire. L’actuel ? Il est mulet, pluriel, trains, inter, polo… Mettons-y un peu d’ordre ! La Francophonie est sur toutes les lèvres. Mais sa place et son statut réels ?
Est-ce un concept obsolète
Les enjeux de l’Idée francophone sont importants et on ne peut ne pas les prendre en compte 9 La Revue Roumaine études Francophones, dont on propose aujourd’hui le premier numéro, sera l’espace de rencontre de nos recherches, de nos expériences, de nos projets. Le thème choisi pour ouvrir le débat, pour entamer l’échange est censé prolonger un questionnèrent du monde contemporain. La formulation correcte aurait pu être plutôt Identité et multilatérales – quoi de neuf ? On essaie justement de ne pas faire le point, de ne pas clore mais de maintenir l’ouverture.
Une énumération assez aléatoire des mots et des formules les plus saillants dans les articles de ce fascicule rend compte de ce qui pourrait être considéré comme la ligne de crête de cette problématique : engagement, dynamique, hybride, multilatérale, diversité, émergence, pluralité, quête diamantaire, poétique de l’alliance, ouverture, poétique de récupération, cartellisation, nomades, écriture décentrée, postériorité, croisement, mélange des ment, centre, périphérie, S 94 académique.
Songeons par exemple à même, l’un des exemples majeurs de ce que le tiers- mondes a pu nous amener à penser. L’émergence, dans ce cadre idéologique, a été strictement analysée dans un contexte politisé. même, qui a encore une aura importante dans le cadre des études posté-coloniales analysait 94 colonisée ! Dans les deux perspectives, seule l’échéance différant, la littérature colonisée de langue européenne semble condamnée à mourir jeune ! Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur, Paris, bûchette-chastes, 1957, p. 126 sqq.. ; nous soulignons. Ce qui est évidemment en totale contradiction 14 Terrible prédiction dont on voit bien, aujourd’hui, le tragique : les nouvelles générations, nées dans la lutte pour la libération, n’ont pas écrit « spontanément dans leur langue retrouvée Cruel démenti de l’histoire : a « littérature colonisée de langue européenne » (les littératures francophones) ne se sont jamais tant mieux portées…
même ne pensait évidemment pas en termes d’émergence : il pensait plutôt à un « renversement » révolutionnaire, ce qui correspondait bien à une idéologie politique aujourd’hui en décrépitude. Le concept d’émergence est cependant bien installé dans notre champ disciplinaire. Il est d’ailleurs d’un usage tellement courant que nous l’utilisons sans véritablement y prendre garde, comme s’il allait de sol que les littératures francophones ne puissent qu’être en situation ‘émergence. Ne simple exemple suffira à souligner les problèmes : silo pourrait s’employer a priori sans trot de discussion pour la littérature tâteraient ou 8 94 cités l’attestent) mais d’autres paramètres, masqués ceux-là, interviennent : une perspective quantitative par exemple car l’on voit bien que l’émergence d’une littérature littérature africaine ne cesserait pas même après une quantité de textes suffisante disposée sur une période assez longue…
Et les problèmes deviennent redoutables : par qui la fin de l’émergence serait-elle signifiée ? La critique ? ‘enseignement supérieur ? Les deux ensemble probablement… Mais la littérature africaine est enseignée depuis longtemps tout en continuant d’émerger ! Au fond, quitte à être iconoclaste, la fin de l’émergence ne serait-elle pas toujours signifiée par Paris, longées ou née rock ? Le « concept » ne définit donc pas explicitement ce qu’il est censé désigner.
D’où l’entreprise épistémologique que je propose ici : il s’agira de « faire parler » le concept et de comprendre ses enjeux, c’est-dire sa productivité en termes d’analyse. 1. Du succès d’une métaphore… Avec l’expérience, pourtant ancienne, de nombreux « exilés du langage pour reprendre le titre d’un ouvrage d’année-résonner délabré paru aux Pauli en 2005. 15 Toute recherche à visée scientifique a besoin de concepts.
Mais ceux-ci doivent être pris pour ce ils sont : des métaphores. La question a 9 94 celle de la « liquidité de la société A vrai dire, les littéraires ne devraient guère être étonnés, tant les textes d’adorera Glissant se résument à une intense production métaphorique à travers par exemple sa célèbre opposition entre « racine » et horizon » dont les études francophones et passionnelles font grand cas.
Pascale casino expliquait quant à elle que la République des Lettres était « une sorte d’utopie ou de légende » qu’elle avait utilisé « comme d’une sorte de métaphore pour exprimer l’idée d’un monde parallèle Tout cela conduit à penser que le « concept » d’émergence n’est sans doute lui-aussi qu’une métaphore que l’on doit soumettre une critique dégageant ses présupposés, quitte soit à l’abandonner soit à la consentes mais en sachant à quoi cela engage.