Dans l’ANTIQUITE Dans l’Antiquite grecque, role tres important de la tragedie : valeur sociale et religieuse (liee au culte de Dionysos). Un choeur celebrait ce dieu en evoluant autour de son autel. Avec la presence d’acteurs apparurent les dialogues, introduits par Eschyle. Le poete dramatique est reconnu dans la cite ; nombreux concours a l’issue desquels le gagnant est tres valorise. Public nombreux et populaire (gratuite des places pour les plus demunis). La representation se deroule dans une theatre en demi-cercle a ciel ouvert, qui contient jusqu’a 20000 places.
Sujets des pieces : les grands mythes : chacun connait le sujet traite (donc aucune difficulte a suivre le deroulement de la piece) : role cathartique du theatre mis en avant. Existence de la comedie (Aristophane) moins prestigieuse toutefois que la tragedie. Une piece comporte bien sur un texte dit par un ou plusieurs acteurs, mais aussi de la musique et de la danse. Le geste theatral a en general une valeur symbolique. Role important des masques. Les acteurs declament, avec un lourd costume, des chaussures qui les grandissent.
Quelques grands noms : Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane ; Terence, Plaute ; un theoricien tres important pour le theatre classique francais : Aristote. Definition du
AU XVIIeme SIECLE (Classicisme) Siecle du classicisme (Moliere, Corneille, Racine) : elaboration des regles de la tragedie classique, avec comme reference principale Aristote. L’heritage grec et romain fournit les sujets, mythiques ou historiques. Les themes traites : la revolte, l’opposition a des forces adverses, la fatalite. Ces sujets permettent de presenter et d’illustrer des problemes contemporains. Structure type : trois ou cinq actes, separes par des entractes. A l’interieur d’un acte, decoupage en scenes (entree ou sortie d’un ou plusieurs personnages) : les scenes doivent etre liees entre elles pour eviter toute rupture de l’action.
Obligation d’une unite de temps (une journee), de lieu (un palais, un carrefour, une place), d’action (une seule action principale) et de ton (pas de melange comique-tragique). Definition de la tragedie : l’action est placee sous le signe du destin (fatum en latin) qui depasse l’homme : il est ineluctable et sacre. C’est une fatalite exterieure (elements exterieurs) ou interieure (combat interieur du heros). Le destin se joue du heros pour mieux le prendre au piege : c’est l’ironie tragique. Le heros lutte contre la force du destin : confrontation tragique parce que l’issue en est en general la mort, qu’elle soit acceptee ou subie.
Le heros est enferme dans un dilemme : deux exigences contradictoires dont il est oblige de choisir l’une. C’est cette obligation de choisir qui fait sa grandeur. Le heros a conscience du pouvoir du destin; Exemple : Oreste : « Je me livre en aveugle au destin qui m’entraine » (Andromaque). L’action se situe dans le passe (mythologie, Antiquite, Bible) L’acte I est l’exposition, dans laquelle le noeud (probleme, conflit) est presente; les trois suivants font progresser l’action dramatique. Le dernier acte est en general celui de la catastrophe et du denouement : la crise s’acheve violemment, en general par la mort du heros.
L’action doit etre simple et noble, la langue poetique et magestueuse. La grandeur du heros impose la noblesse du ton : une tragedie est ecrite en alexandrins. Le respect des bienseances interdit de representer des scenes choquantes, en particulier des meurtres ou des suicides : ceux-ci ont lieu en dehors de la scene et font l’objet de recits par un personnage, apres coup. La comedie offre au contraire le spectacle de la vie ordinaire. Elle est en general composee de trois ou cinq actes. Son denouement est heureux : ses heros (nobles ou roturiers) parviennent a resoudre les conflits auxquels ils sont confrontes.
Le premier but de la comedie est de faire rire. Il utilise pour cela divers procedes : * le comique de mots : accents, repetitions, exagerations, melange de ton, jeu de mots, sous-entendus) * le comique de gestes (coups, chutes, entrees et sorties, poursuites) * le comique de situation (quiproquo,decalage) * le comique de caractere. Le comique a differentes natures : * la satire (critique d’un vice ou d’un ridicule) * la parodie (imitation exageree et caricaturale d’un style) * le burlesque (fait de pousser une situation jusqu’a l’extravagance) l’absurde (fait de presenter une situation etrange ou incomprehensible) * l’ironie (moquerie qui consiste a faire comprendre le contraire de ce que l’on dit) * l’humour (mise en evidence des aspects risibles d’une situation grave). La comedie a une valeur satirique et pedagogique : satire des travers humains ou des abus sociaux. « Castigat ridendo mores » : elle chatie les moeurs en riant. Le public garde vis-a-vis du personnage une necessaire distance ; au contraire, il y a connivence entre l’auteur et son public (clins d’oeil, interpellation sur scene, apartes… )
Au XVIIIeme siecle Voltaire ecrit encore des tragedies, puis le drame bourgeois apparait (Voltaire, Diderot) : volonte d’atteindre le vrai et d’imiter la nature. Refus des conventions en usage dans la tragedie et dans la comedie (regle des unites, personnages caricaturaux, recours a l’alexandrin, sujets mythologiques ou historiques). Les personnages sont empruntes a la vie de tous les jours et s’expriment en langage ordinaire. Le spectateur doit s’identifier a eux et eprouver de l’emotion pour eux. Volonte d’unir ainsi les hommes entre eux et de les rendre meilleurs.
En marge de ce theatre : Marivaux, dans la tradition de la comedie classique : analyses psychologiques toutefois plus fines (subtilite des sentiments et analyse tres fine par le langage : le marivaudage). Les obstacles a la naissance de l’amour (theme privilegie) sont interieurs et le personnage est amene a decouvrir progressivement ce qui se trouve au fond de lui. Beaumarchais : deux comedies : Le Barbier de Seville et Le Mariage de Figaro : attaques contre l’aristocratie et l’ordre social tout entier. Immense succes malgre la coalition menee par la reine et le frere du roi.
Au XIXeme siecle Le drame romantique. Remise en cause totale du theatre tragique : dans la vie, il n’y a pas d’opposition entre tragique et comique, qui se cotoient et s’entremelent. Le tragique, qui met en scene dans un style eleve des heros aux grandes passions et le comique, qui represente les defauts de l’humanite moyenne ne se distinguent pas non plus ainsi. Il faut meler sublime et grotesque. Il faut rompre avec le rythme de l’alexandrin classique ; il faut prendre des sujets modernes ou exotiques ; il faut rompre aussi avec l’invraisemblance des unites de temps et de lieu.
La seule unite valable est celle de l’action (pour que le spectateur puisse comprendre la piece). Fondateur de ce mouvement : Hugo. Texte essentiel : la preface de Cromwell. Quelques phrases : « Tout ce qui est dans la nature est dans l’art ». « La poesie de notre temps est donc le drame ; le caractere du drame est le reel; le reel resulte de la combinaison toute naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent dans le drame comme ils se croisent dans la vie et dans la creation.
Car la poesie vraie, la poesie complete, est dans l’harmonie des contraires. » Au XXeme siecle Bouleversement dans le theatre contemporain entre les differents genres. Parodie de la tragedie (theatre de l’absurde: Beckett, Ionesco : interrogation assez desesperee sur la condition humaine) ; theatre d’idees (Sartre). De nombreuses experiences theatrales font participer le public : theatre cree sur scene (improvisations), reprise du theatre de rue… [pic]