Introduction Ce poeme des Fleurs du mal de Baudelaire fait partie du cycle de l’amour : c’est l’avant dernier poeme consacre a Mme de Sabatier. Il est fonde sur l’harmonie, avec un ensemble de quatre quatrains formes d’alexandrins, et des rythmes et sonorites organises. Lecture Voici venir les temps ou vibrant sur sa tige Chaque fleur s’evapore ainsi qu’un encensoir; Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir; Valse melancolique et langoureux vertige! Chaque fleur s’evapore ainsi qu’un encensoir; Le violon fremit comme un coeur qu’on afflige;
Valse melancolique et langoureux vertige! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir. Le violon fremit comme un coeur qu’on afflige, Un coeur tendre, qui hait le neant vaste et noir! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir; Le soleil s’est noye dans son sang qui se fige. Un coeur tendre, qui hait le neant vaste et noir, Du passe lumineux recueille tout vestige! Le soleil s’est noye dans son sang qui se fige… Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir! Annonce des axes Lecture methodique I. Une forme particuliere ) forme fixe orientale : le pantoum fonctionnement du pantoum : reprise des vers 2 et 4
II. Vertige des sens et des sensations 1) le vertige La reprise des memes rimes cree un effet lancinant ; au-dela de l’harmonie, le poeme devient une sorte de tourbillon d’images et de sensations, ce qui est exprime par les vers 3 et 4. 2) les differents sens la vue : » triste et beau » ; » luit comme un » l’ouie : » valse » ; » violon » l’odorat : » s’evaporer » ; » encensoir » ; » parfum » Ces diverses sensations se repondent comme dans Correspondances : c’est ’illustration des synesthesies (= correspondances dites horizontales entre les sens). 3) passage au malaise Ce vertige, agreable, tourne au malaise. La dualite est toujours presente chez l’auteur : le tournoiement combine plaisir et malaise. III. Le spleen baudelairien 1) antithese ombre/lumiere l’ombre apparait dans le vers 10 » neant vaste et noir » la lumiere est associee au passe » passe lumineux » et au souvenir » ton souvenir [… ] luit » Pour le poete, inutile de vivre le present, englouti dans les tenebres. ) une dimension religieuse » voici venir le temps ou » est une injonction biblique, prophetique » ostensoir » » reposoir » » encensoir » permettent de donner une dimension religieuse au texte, c’est a dire montrer que le sentiment amoureux a quelque chose de sacre. Conclusion Dans ce poeme, on observe une triple evolution : – temporelle, du crepuscule a la nuit – spatiale, du mouvement a l’immobilite – affective, avec le passage de la perception agreable a la souffrance, puis au souvenir de la femme aimee.