PI Pi Acteurs : Stephen Pearlman, Pamela Hart, Ben Shenkman, Mark Margolis, Sean Gullette Realisateur : Darren Aronofsky Scenariste : Darren Aronofsky Duree : 86 min Genre : Fantastique, Policier Les vrais createurs sont inclassables. Le film de Darren Aronofsky (qui plus tard realisera le fameux Requiem for a Dream), Pi, fait parti de ces objets culturels non identifies. Tourne avec moins de 60 000 dollars, dont la plus grosse partie vient d’amis personnels d’Aronofsky a qui il promettait 150 dollars en echange de 100 pretes (ils sont tous remercies dans le generique de fin ! , en noir et blanc « reversal » (c’est a dire tres contraste sans gris : vraiment noir et blanc et rien d’autre) le tout baignant dans une ambiance sonore Jungle/electro ce film est une preuve de plus que le talent et l’imagination font plus que les tonnes d’effets speciaux, les tetes d’affiches et les campagnes de promotions dignes du troisieme reich reunis par les blockbusters hollywoodiens. Presente de cette maniere on pourrait croire que Pi serait un petit film sympa « a la » Blair Witch, une surprise de type etoile filante dans le ciel etoile du cinema contemporain.
Il n’en est rien. Si Blair Witch est bien le
Il travaille sur les previsions boursieres, ce qui lui vaut un pressing constant de la part de « chasseurs de tetes » travaillant pour les banques. Il est sur le point de trouver la formule magique, la veritable pierre philosophale de notre temps, qui lui permettra des predictions d’une precision absolue sur l’evolution des cours. Cependant les golden boys ne sont pas les seuls interesses, d’autres religieux, des juifs etudiants la cabbale, sont eux aussi en lice pour soutirer le secret du cerveau de Max…
Que ce soient les financiers de Wall Street ou les Hassidim les plus integristes, ce ne sont que leurs visions du monde qui change, mais dans le fond c’est le meme ressort qui les anime. Ils souhaitent dominer les autres. Ce message particulierement fort est une des theses centrales de Pi. Plus profondement c’est tout le probleme du merite qui est souleve dans ce film. Le seul qui comprenne le message se desinteresse des applications qu’il pourrait en tirer. Les manipulateurs eux n’y ont pas acces, aveugles qu’ils sont par leurs ambitions.
Cependant la Connaissance n’est jamais gratuite, comme en temoignent les violentes migraines et la quasi-schizophrenie dont souffre Max. Comme Icare, a trop vouloir savoir on se brule les ailes… La solution serait-elle celle de son ancien professeur qui lui a arrete ses recherches quand son ordinateur a explose, bloquant sur une sorte de mur conceptuel ? Vous l’avez compris le champ de ce film est essentiellement intellectuel. Bien sur ne vous attendez pas a de longues et couteuses (pour le producteur) poursuites automobiles ou a des scenes d’action du type Ong Bak.
Cependant meme si vous n’etes pas mathematicien professionnel, je suis sur que vous serez tenu en haleine par Pi. La progression de l’intrigue est tres bien maitrisee et debouche sur une fin renversante. Ce film, dans sa forme me fait beaucoup penser a du Palahniuk. Des repetitions (notamment dans les scenes qui precedent les terribles migraines de Max) qui se modifient insensiblement au cours du recit et des sequences/phrases chocs qui tombent comme des couperets signent un style tres personnel.
Le choix de la technique « Noir OU Blanc » est aussi esthetiquement tres reussi, cette augmentation artificielle des contrastes colle bien avec cette image d’un Max vivant dans le monde ethere de l’esprit mais poursuivi sans relache par les plus bas aspects materiels (par exemple le bug de son ordinateur). D’ailleurs le format meme du film n’est pas le fruit du hasard, il ne s’agit pas de 16/9 eme, le rapport entre longueur et largeur est egal au nombre d’or (1,61… , celui la meme qui est utilise dans l’architecture grecque et dans les spirales des coquillages. Il me semble donc normal de mettre pour note Pi au carre soit 9. 8696044… source : www. krinein. com ———— Prix de la mise en scene, Festival du cinema independant de Sundance (Usa) RESUME Max Cohen (Sean Gullette) est un jeune mathematicien de genie souffrant d’affreuses migraines a repetition et a la recherche d’une serie de chiffres qui expliquera le secret de l’existence et, peut-etre, de Dieu lui-meme.
Mais ses travaux attirent la convoitise de Juifs orthodoxes (qui y voient la revelation du mystere de la Kabbale) et de financiers de Wall Street, avides de detenir la cle du Marche. Max vit reclus dans son appartement ou domine la presence d’ordinateurs… A la question : « Est-il primordial de comprendre et d’aimer les Mathematiques pour se retrouver a meme de suivre et d’apprecier PI, le premier film de Darren Aronofsky ? « , la reponse est : « Non, mais… » Non, car PI possede suffisamment de caractere et d’identite pour interesser tout spectateur un tant soit peu ouvert a ‘originalite. L’influence evidente sur Darren Aronofsky de Eraserhead (1977), le premier film de David Lynch, largement evoque par tous les critiques a la sortie en salles de PI n’invalide pas l’interet de ce dernier, au contraire. Il gagne en reference assez intelligemment digeree ce qu’il perd en pure « nouveaute ». PI est avant tout un excellent film formel realise en 16mm pour la tres modique somme de 60 000 $ et tourne sans autorisation – ou la mise en scene est systematiquement privilegiee par rapport au propos tenu.
Ce qui explique que le spectateur peut etre totalement retif aux chiffres (le cas de l’auteur de ces lignes) et cependant ne pas decrocher du film. L’atmosphere de celui-ci, profondement tissee de paranoia, accentuee par un Noir et Blanc tres contraste dont les nuances de gris sont exclues, constitue la principale reussite du film. Tout comme l’utilisation de focales « agressives », d’une camera portee et d’une bande son hautement significative. Le Noir et Blanc excepte, ce sont d’ailleurs des traits caracteristiques que l’on retrouvera dans le deuxieme long metrage de Darren Aronofsky (et premier grand succes public) Requiem for a Dream.
L’idee d’alienation domine deja tres largement PI, de la drogue au sens a la fois commun et etendu. Prises multiples de cachets ou injections pour apaiser les migraines de Max confinant a des crises d’epilepsie (plans recurrents de ces prises que l’on retrouvera tels quels et de facon tout aussi repetee dans Requiem for a Dream) avec hallucinations a la cle, mais aussi drogue des maths, de la religion, du pouvoir financier et economique. A la question initiale « Faut-il aimer les Maths pour apprecier PI ? , j’ai repondu « Non, mais… » En effet, il reste qu’il s’agit d’un plus pour comprendre de quoi il retourne exactement au niveau scenario. Car, dans le cas contraire (gageons pour la majorite des spectateurs) l’incomprehension la plus totale risque de regner parmi ceux pour qui le terme « sequence » ne renferme d’autre signification que cinematographique. Il est ainsi question dans ce film de mecanique quantique, de la theorie du chaos ou de l’etrange equation d’une spirale…
Peut-etre que le fait de ne pas comprendre grand-chose a l’histoire transforme le c ur meme de la quete de Max (et des autres protagonistes) en simple McGuffin avec pour effet de renforcer encore la paranoia et l’importance de l’aspect formel du film qui la met en valeur. Quoi qu’il en soit donc, s’il n’arrive pas a la hauteur de son modele presume (Eraserhead precite, on peut aussi evoquer l’excellent et tres etrange Institut Benjamenta de Stephen et Timothy Quay, 1995), et si on peut lui reprocher d’etre un peu trop onscient de lui-meme, PI n’en demeure pas moins une oeuvre tout a fait interessante et personnelle. Note: d’apres ce que j’ai pu comprendre, la recherche de Max est basee sur une « sequence » mathematique, soit une suite de nombres logiques appelee « sequence Fibonacci » et dans laquelle chaque nombre est le total des deux precedents: 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144, 233, 377, 610, 987, 1597, 2584, etc. Le nombre d’or auquel s’arrete Max est 1 618 034. source : p. serve. fr Philippe Serve ——- Pi, le nombre premier ? Darren Aronofsky est assurement un realisateur a suivre car petri de talent.
Avec l’immense The Fountain et le culte Requiem for a dream, il nous avait mis de grosses claques cinematographiques dans la tronche. Mais avant ces deux monuments, il avait deja montre tout son talent dans un des meilleurs premiers films depuis bien longtemps, a savoir ? (Pi), qu’il a ecrit et realise. Il faut se pencher sur ce film de plus pres, non seulement pour comprendre ses obsessions mais aussi pour se laisser entrainer dans cette histoire delirante … Le theoreme de la vie Max, alias Maximillian Cohen, est un jeune mathematicien surdoue qui soutient que les mathematiques sont le langage de la nature.
Il essaye de decouvrir la cle de ce mystere en cherchant des manifestations geometriques dans tous les elements du quotidien, ainsi que des sequences previsibles de chiffres, notamment dans les valeurs de la Bourse. Hypocondriaque, malade, craintif, asocial, il vit seul dans son appartement completement phagocyte par un ordinateur geant qu’il a lui-meme fabrique et qui lui permet de calculer les decimales du nombre ? et qui l’aide pour son analyse des valeurs boursieres. Alors qu’il semble enfin decouvrir la solution, plusieurs personnes s’interessent de tres pres a ses recherches.
Son ancien directeur de these qui a mysterieusement abandonne l’idee de trouver une sequence parmi les decimales de ? est le confident de Max. Une etrange femme venant de Wall Street semble vouloir investir et aider Max dans son travail en lui mettant a disposition un materiel informatique tres performant. Un groupe de Juifs Orthodoxes souhaitent l’aide de Max car ils sont persuades que la Torah contient un grand secret. Max doit aussi faire face a lui-meme, et c’est peut-etre la son plus grand ennemi … Artiste experimental
Darren Aronofsky est un realisateur, scenariste et producteur americain qui est ne le 12 fevrier 1969 a Brooklyn (New York). Il est issue d’une famille juive traditionnelle (ce qui aura un impact sur ses films), mais se tourne rapidement vers l’art plutot que vers la religion et integre l’universite d’Harvard pour etudier les techniques de realisation et d’animation. Apres son court metrage de fin d’etudes, Supermarket Sweep, il realise en 1996 son premier long metrage , ? (Pi), avec seulement 60 000 dollars. Le film est un grand succes critique et publique et Aronofosky remporte de nombreux prix.
Pour plus d’informations sur l’homme et sur ses travaux, je vous recommande de vous rendre sur son site personnel qui contient biographie, interviews, et surtout les news sur ses projets en cours. Filmographie En plus de ses films, il faut voir Below, film dont il est scenariste et producteur, realise par David Twohy (Pitch Black, The Chronicles of Riddick) qui fut catalogue comme film de serie B mais qui s’avere en tout point epatant, jouant avec les genres comme rarement. 1991 : Supermarket Sweep (film personnel) – realisateur 1993 : Protozoa (film personnel) – realisateur et scenariste 998 : ? – realisateur et scenariste 2000 : Requiem for a dream – realisateur et scenariste 2002 : Abimes (Below), de David Twohy – scenariste et producteur 2006 : The Fountain – realisateur et producteur 2007 : Flicker – realisateur 2008 : Lone wolf and cub – realisateur et scenariste Quete obsessionnelle On peut qualifier ce film de thriller psychologique tant le suspens et la dimension psychologique du personnage Max sont le coeur du metrage et les themes les plus puissants. Avec Pi, le genie est vecue comme une souffrance, voir une malediction tant les maux de Max sont severes et douloureux.
L’obsession et la folie guettent le mathematicien a chaque instant, lui qui vit uniquement pour son travail en quasi ermite, ayant tres peu de contacts avec le monde exterieur. Pour lui tout est propice a trouver la solution de ce mystere qui l’obsede, et il cherche frenetiquement cette cle dans toute les manifestations du quotidien comme un nuage, de la fumee, un cafe … La vision du chaos En terme de realisation, le film est une merveille et utilise au mieux la technique du Black & White reverseal (noir et blanc inversible) qui n’affiche que du noir pur et du blanc pur, pas de nuances du gris.
Un peu a la maniere du film d’animation Renaissance. La mise en scene est tres elaboree, chaque plan est audacieux et captivant, entrainant le spectateur au plus profond de l’esprit de Max et de son obsession. Lors des scenes en exterieur, le cadre de la camera est tres variable, representant a souhait l’insignifiance de l’homme dans la ville et aussi de sa profonde solitude. Aronofsky filme toujours avec beaucoup de talent New York sa ville natale, mettant en valeur le melange ethnique, l’etrangete et la sensation d’etouffement.
Certaines sequences sont caracteristiques du cinema de Darren Aronofsky comme ces sequences ou Max se gave de medicaments et qui sont quasi similaires a celles de Requiem for a dream. Le film est porte de bout en bout par l’acteur Sean Gullette qui est un ami de Aronofsky qu’il a cotoye a Harvard, ils ont egalement realises ensemble leur film de fin d’etudes Supermarket Sweep. Vers l’infini Le nombre pi, note par la lettre grecque ? est le rapport constant entre la circonference d’un cercle et son diametre. Il est appele aussi constante d’Archimede.
Une valeur approchee de Pi est 3,14159265359. ? est un nombre irrationnel, c’est-a-dire qu’il n’est pas le rapport de deux nombres entiers. En fait, ce nombre est transcendant. Ceci signifie qu’il n’existe pas de polynome non nul a coefficients entiers dont ? soit une racine. La transcendance de ? etablit l’impossibilite de resoudre le probleme de la quadrature du cercle : il est impossible de construire, a l’aide de la regle et du compas seulement, un carre dont la surface est rigoureusement egale a la surface d’un disque donne.
Du fait de sa nature irrationnelle, le nombre ? ne possede pas de decimale terminale, il est infini. Un moyen mnemotechnique existe pour retenir les decimales de Pi, mais il est peu pratique, c’est un poeme : Que j’aime a faire apprendre un nombre utile aux sages ! Immortel Archimede, artiste, ingenieur, Qui de ton jugement peut priser la valeur ? Pour moi ton probleme eut de pareils avantages. Jadis, mysterieux, un probleme bloquait Tout l’admirable procede, l’oeuvre grandiose Que Pythagore decouvrit aux anciens Grecs. O quadrature !
Vieux tourment du philosophe Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez Defie Pythagore et ses imitateurs. Comment integrer l’espace plan circulaire ? Former un triangle auquel il equivaudra ? Nouvelle invention : Archimede inscrira Dedans un hexagone ; appreciera son aire Fonction du rayon. Pas trop ne s’y tiendra : Dedoublera chaque element anterieur ; Toujours de l’orbe calculee approchera ; Definira limite ; enfin, l’arc, le limiteur De cet inquietant cercle, ennemi trop rebelle Professeur, enseignez son probleme avec zele
Le nombre de lettres de chaque mot correspond a une decimale, sauf pour le chiffre « 0 » dont le codage correspond a un mot de 10 lettres. Talent et audace En voyant ce premier film de Darren Aronofsky, on pense immediatement a Eraserhead, le premier film de David Lynch. On retrouve en effet un traitement du noir et blanc prodigieux et surtout un univers etrange et inquietant, qui pousse le spectateur a reflechir sur soi et sur son univers. Veritable vitrine du talent immense d’Aronofsky, Pi est une lecon de cinema tant en terme de mise en scene que d’imagination, de questionnement et de mise en abime. Un spectacle rare …