LE CARDINAL. Si je craignais cet homme, ce ne serait pas pour votre cour, ni pour Florence, mais pour vous, duc. LE DUC. Plaisantez-vous, cardinal, et voulez-vous que je vous dise la vérité ? (il lui parle bas). Tout ce que je sais de ces damnés bannis, de tous ces républicains entêtés qui complotent autour de moi, c’est par Lorenzo que je le sais. Il est glissant comme une anguille ; il se fourre partout, et me dit tout. N’a-t-il pas trouvé moyen d’établir une correspondance avec tous ces Strozzi de l’enfer ?
Oui, certes, c’est mon entremetteur ; mais croyez que son entremise, si Fiche oral Premium gy ophetauve I anpe,nq 1 7 , 2015 28 pages Extrait acte l, scène 4 de Lorenzaccio, de Musset Une cour du palais du Duc LE DUC. Cardinal, écoutez un peu ces messieurs qui disent que le pape est scandalisé des désordres de ce pauvre Renzo, et qui prétendent que cela fait tord à mon gouvernement. LE CARDINAL. Messire Francesco Molza vient de débiter ? l’académie romaine une harangue en latin contre le mutilateur de l’arc de Constantin LE DUC.
Allons donc, vous me mettriez en colère ! Renzo un homme à craindre ! le
Tenez ! (Lorenzo paraît au fond d’une galerie basse) Regardez-moi e petit corps maigre, ce lendemain d’orgie ambulant. Regardez-moi ces yeux plombés, ces mains fluettes et maladives, à peine assez fermes pour soutenir n éventail ; ce visage morne, qui sourit quelquefois, mais qui n’a pas la force de rire. C’est là un homme à craindre ? Allons, allons, vous vous moquez de lui. OF peut-être justement parce que tu ne le ferais pas.
Voilà assez longtemps, vois-tu, que les républicains me couvrent de boue et d’infamie ; voilà assez longtemps que les oreilles me tintent, et que l’exécratlon des hommes empoisonne le pain que je mâche ; j’en ai assez d’entendre brailler en plein vent le bavardage humain ; il faut que le monde sache un peu qui je suis et qui il est. Dieu merci ! c’est peut-être demain que je tue Alexandre ; ans deux jours j’aurai fini. Ceux qui tournent autour de moi avec des yeux louches, comme autour d’une curiosité monstrueuse apportée d’Amérique, pourront satisfaire leur gosier et vider leur sac à paroles.
Que les hommes me comprennent ou non, qu’ils agissent ou n’agissent pas, j’aurai dit tout ce que j’ai à dire ; je leur ferai tailler leur plume, si je ne leur fais pas nettoyer leurs piques, et l’humanité gardera sur sa joue le soufflet de mon épée marqué en traits de sang. Qu’ils m’appellent comme ils voudront, Brutus ou Erostrate, il ne me plait pas qu’ils m’oublient. Ma vie entière st au bout de ma dague, et que la Providence retourne ou nan la tête, en m’entendant frapper, je jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d’Alexandre ; dans deux jours, les hommes comparaitront devant le tribunal de ma volonté.
Extrait de l’acte Ill, scène 3 de Lorenzaccio – Alfred de Musset Introduction Dans cette tirade, extraite de l’Acte Ill scène 3 de Lorenzaccio de Alfred de Musset, Lorenzo précise sa pensée sur les hommes et les Républicains. Cest un « rufian » qui a pris goût au vice. Les Républicains ne feront rie tué. Lorenzo a fait PAGF 3 OF pris goût au vice. Les Républicains ne feront rien si le duc est tué. Lorenzo a fait une affaire personnelle de l’assassinat. Cest une tirade longue et mouvementée, elle justifie l’assassinat.
Etude l. Les questions qui poussent aux justifications Le lien avec le passé renoué : en tuant le duc, Lorenzo révèlera alors qui il est. Sil ne le tue pas, la pureté originale de Lorenzo sera à jamais morte. Le meurtre est présenté comme un acte vertueux « C’est tout ce qui me reste de ma vertu ? » Lien entre Lorenzo actuel et son fantôme du passé -> « revenir à la vertu Ce lien est fragile, c’est un « brin d’herbe ». La tourmente : répétition de « veux-tu » (3 fois) : il interpelle Philippe « songes-tu ? ? crois-tu Ces répétitions donnent la mesure aux conjonctions. Tourmente de Lorenzo : il est dans l’impossibilité d’accomplir son acte mais mourir sans tuer le duc est un suicide sans intérêt. « si je pouvais revenir à la vertu, si mon apprentissage du vice pouvait s’évanouir, j’épargnerais peut-être ce conducteur de boeufs. » La vertu et l’assassinat ne sont pas compatibles. La haine est exprimé par un vocabulaire péjoratif : « conducteur de bœuf Lorenzo indique donc ses idées dans son discours.
Il. Le sens de l’assassinat Solitude : opposition entre « je » et « il » (le monde) : révélation ? faire aux autres « j’aurai dit tout ce que j’ai à dire » Lorenzo veut régler des comptes avec les Florentins dont il n’attend rien L’anaphore de « Voilà asse montre la colère de images qu’il utilise indiquent les jugements qu’on lui porte : « on me couvre de boue et d’infamie « l’exécration des hommes empoisonne le pain que je mâche » Orgueil : Lorenzo se pose en homme qui aglt. ? c’est peut être demain que je tue Alexandre » le présent accentue la réalité de son acte. Cest une forme d’orgueil : il veut laisser son nom dans Ihistoire (métaphore du soufflet « et l’humanité gardera sur sa joue le soufflet de mon épée marqué en traits de sang ») -s violence du moyen utilisé. « il ne me plait pas qu’ils m’oublient » : l’acte est vain, nourri d’orgueil qui révèle le besoin de célébrité posthume. Lorenzo lance un défi à l’Humanité entière « Je jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d’Alexandre ».
Conclusion Cette dernière tirade révèle a Philippe Strozzi les justifications de l’acte de Lorenzo -> tristesse et lassitude absolues. Le meurtre est la seule possibilité de retrouver son unité : à la fois l’orgueil (vice) et purification (Lorenzo d’autrefois). PAGF s OF parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps. Monsieur le baron était un des plus pulssants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres.
Sa grande salle même était ornée d’une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son rand aumônier. Ils l’appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes. Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendalt encore plus respectable.
Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraiche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l’oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère. Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. ? Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblem nt été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses.
Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. » Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment ; car l trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu’il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire.
Il concluait qu’après le bonheur d’être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d’être Mlle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous les jours ; et le quatrième, d’entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la terre. Un jour Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu’on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la emme de chambre de sa mère, petite brune très jolie et très docile.
Comme mademoiselle Cunégonde avalt beaucoup de disposition pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin ; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s’en retourna toute agitée, toute pensive, toute remplie du désir d’être savante, songeant qu’elle pourrait bien être la raison suffisant 7 OF toute remplie du désir d’être savante, songeant qu’elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne. Elle rencontra Candide en revenant au château, et rougit • Candide rougit aussi.
Elle lui dit bonjour d’une voix entrecoupée; et candide lui parla sans savoir ce qu’il disait. Le lendemain, après le dîner, comme on sortait de table, Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent; Cunégonde laissa tomber son mouchoir, Candide le ramassa; elle lui prit innocemment la main; le jeune homme baisa innocemment le main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière; leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s’enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains ‘égarèrent.
Monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh passa auprès du paravent, et voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du château à grands de pied dans le derrière. Cunégonde s’évanouit: elle fut souffletée par madame la baronne dès qu’elle fut revenue à elle-même,’ et tout fut consterné dans le plus beau et le plus agréable des châteaux possibles. Extrait du chapitre 1 de Candide – Voltaire 8 OF successifs, correspondant à peu près chacun à un personnage; le chapitre est clôt par le départ de Candide et sa découverte du monde.
Tout semble aller pour le mieux, mais des indices indiquent u lecteur qu’il faut prendre le récit au second degré, et le ton ironique est déjà présent dès le premier chapitre. La description qui ressemble à un conte de fée contribue à dénoncer un univers fondé sur l’illusion. La perspective critique et philosophique est donc déjà présente dès le début de l’oeuvre. l. La présentation des personnages Les personnages sont présentés successivement selon l’ordre d’entrée en scène.
Tout d’abord, Candide est un élément important du premier paragraphe. Le narrateur établit une relation entre sa physionomie et son caractère: « esprit simple « sa physionomie nnonçant son caractère Il décrit ses origines généalogiques: c’est un enfant naturel. Candide est un personnage naïf, incapable de duplication ni de dissimulation. Toutefois, il est ingénu mais pas sot: « il avait le jugement assez droit Cela laisse une perspective d’évolution, et montre qu’il est capable d’éducation et de progrès.
Candide est en porte-à-faux au château, car il est discrédité et il n’appartient pas à la caste représentée par le fils du baron. Cest un personnage central plus que principal. La présentation du baron se fait par petites étapes; des phrases brèves font le tour de tout ses biens. Son pouvoir est mis en relief: « un des plus puissants » avec des signes extérieurs de richesse: « tapisserie », « grand aumônier » : cette apparence de richesse fat de lul un personna PAGF OF tapisserie D, « grand aumônier » : cette apparence de richesse fait de lui un personnage important.
La baronne est évoquée en premier lieu par sa masse; elle apparait comme l’image traditionnelle d’une maitresse de maison et digne de respect dont elle profite. puis Cunégonde est décrite par trois adjectifs: « fraîche, grasse, appétissante elles représente la sensualité. Le fils du aron est décrit très brièvement: « en tout digne de son père »; il n’a pas de caractère. Enfin Pangloss est décrit en dernier; le ton est administratif, il est assimilé à un « oracle »; « admirablement » présentation dans le discours de Pangloss.
L’évocation de ce contexte s’apparente donc beaucoup à celle du conte. Il. Les caractéristiques du conte La description du lieu en fait un microcosme, un endroit merveilleux et coupé du monde et de la réalité. On retrouve la formule traditionnelle: « il y’avait les personnages sont mis en scène dans un lieu imprécls: « en Westphalie qui est un pays eu connu et qui a la réputation d’être arriéré, le nom de château: « Thunder-ten-tronckh » a des sonorités abruptes relevant de l’imagination; de même, l’époque est intemporelle.
On se situe donc dans un monde qui semble lointain, voire imaginaire: le monde d’un conte. On retrouve également les personnages et le milieu traditionnels: le contexte aristocratique, « le château ainsi quelle pouvoir, les richesses, et un monde fixé dans des codifications sociales rigides. Tout est sous le signe de la richesse et de la beauté, les termes employés sont valorisants et élogieux: tout va bien. A