Explication du document « problemes de philosophie » de russel

Explication du document « problemes de philosophie » de russel

La valeur de la philosophie doit en realite surtout resider dans son caractere incertain meme. Celui qui n’a aucune teinture de philosophie traverse l’existence, prisonnier de prejuges derives du sens commun, des croyances habituelles a son temps ou a son pays et des convictions qui ont grandi en lui sans la cooperation ni le consentement de sa raison. Pour un tel individu, le monde tend a devenir defini fini, evident; les objets ordinaires ne font pas naitre de questions et les possibilites peu familieres sont rejetees avec mepris.

Des que nous commencons a penser conformement a la philosophie, au contraire, nous voyons, comme il a ete dit dans nos premiers chapitres, que meme les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problemes auxquels on ne trouve que des reponses tres incompletes. La philosophie, bien qu’elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la reponse aux doutes qui nous assiegent, peut tout de meme suggerer des possibilites qui elargissent le champ de notre pensee et delivrent celle-ci de la tyrannie de l’habitude.

Tout en ebranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroit enormement notre connaissance d’une realite possible et differente; elle fait disparaitre

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le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n’ont jamais parcouru la region du doute liberateur, et elle garde intact notre sentiment d’emerveillement en nous faisant voir les choses familieres sous un aspect nouveau. Bertrand RUSSEL, Problemes de Philosophie, trad. Guillemin, Payot, 1968, pp. 182-183. A/ Introduction Amorce/ theme): A priori, il parait normal de vouloir s’appuyer sur des certitudes pour agir dans la vie pratique (s’assurer que les freins de la voiture sont en bon etat… ), dans la vie morale ( etre sur que notre ami ne nous trahira pas.. ) et dans la vie intellectuelle (que vaudrait une theorie incertaine, et donc non fiable, en Mathematiques, en Physique? ). Ce ‘sentiment d’etre dans le vrai ‘ est meme notre principal soutien pour prendre une decision, — pour admettre une affirmation, une doctrine …. comme vraie. Probleme/) : Cependant, qu’est-ce que la philosophie nous permet de connaitre avec certitude? La philosophie s’interesse a des questions universelles(qui concernent tous les hommes) mais ne semble, en revanche, pas en mesure de pouvoir y apporter aucune reponse certaine. (Probleme) : En quoi resident donc la valeur et l’interet de la philosophe ? La these de B. Russel semble surprenante La valeur de la philosophie doit en realite; surtout resider dans son caractere incertain. L’interet principal et la valeur de la philosophe consistent, precisement, dans le fait de ne delivrer aucune certitude.

Ce « caractere incertain ‘ confererait a la philosophie toute sa richesse, toute sa vivacite. Que faut-il entendre par la ? B/ Elements de commentaire. 1. Enonce de la these: ( » La valeur… in certain meme + l’opinion commune considere que seule la certitude (= sentiment de detenir une verite ») a de la valeur ( cad est appreciable). Il suffit de ‘sentir qu’on est dans le vrai’ , d’avoir une reponse ferme et indiscutable a nos questions, pour nous decider a agir et/ou pour admettre une affirmation, une doctrine, une theorie scientifique …. omme vraie… + Attitude non satisfaisante intellectuellement: elle nous expose a l’erreur (se tromper soi-meme ou etre trompe par autrui, volontairement ou involontairement) et a l’intolerance (refus de toute autre verite, de se remettre en cause -pourquoi le faire si l’on a raison ? -) + Le philosophe ne pretend pas posseder la verite (cf. etymol. : philosophie il est meme souvent le seul a prendre conscience de son ignorance. Exemple: Socrate, patron des philosophes, disait, en se comparant a un homme pretendument savant : ‘A lotit prendre. e suis plus savant que lui. En effet, il se peut que ni l’un ni l’autre d(‘ nous fi(‘ ,sache rien d(-? bon,- seulement t, lui croit qu’il sait, bien qu’il ne sache pas; tandis que moi,, si’ j . e ne sais rien . e ne crois . s pas non plus rien savoir. Il nie sembles en sommet que je suis tant t soit peu- plus savant que lui, en ceci au moisis que je ne crois pas savoir ce que je ne sais pas.  » (. Platon, Apologie de Socrate) + Donc, loin de constituer un manque ou un handicap, le caractere incertain de la philosophie lui donne toute sa valeur et sa richesse.

Il renvoie chacun de nous a son ignorance fondamentale concernant le principe des choses de l’existence, sur le monde de la nature (les dieux, la mort.. ) et sur la societe humaine (la justice, la beaute, la violence …. 1). cf. Platon, Republique, VII, Allegorie de la Caverne. 2. Demonstration (‘Celui qui …. la tyrannie de l’habitude) 2. 1 Le non- philosophe. a,) Attitude du non- -philosophe: ‘Celui qui n’a aucune … de sa raison’. ). – Sur quoi se fondent nos certitudes ? Sur notre ‘besoin de points de reperes et sur notre sentiment personnel d’etre dans le vrai (par desir d’avoir raison ? , meme si l’on est incapable de le demontrer en toute rigueur. ; Intensite du sentiment ne constitue pas une preuve de validite du raisonnement. – nos certitudes = barrieres intellectuelles qui recouvrent plusieurs formes: ‘prejuges derives du sens commun’ jugements hatifs sur l’apparence des choses, dans lesquels interviennent des sentiments > ex: prejuges raciaux, xenophobie > peur de l’autre, de 1’inconnu … ) inculques par notre education; ‘des croyances habituelles au temps ou au pays'(= l’evolution des sciences et des techniques confondue avec l’idee de progres… ; des convictions morales, politiques… (vision des choses qu’une personne se forge) ‘qui ont grandi sans la cooperation ni le consentement de la raison, ». > Toutes ces certitudes ont en commun de ne pas s’appuyer sur la raison (faculte de distinguer le vrai d’avec le faux) comme point de depart. Elles traduisent refus de penser, une incapacite a se detacher de l’opinion commune (Crime de l’habitude. conformisme intellectuel, mode.. ) b’) Resultat: Fermeture sur soi. (« ‘Pour un tel individu, … rejetees ») + Refus ou incapacite a se remettre en cause soi -meme :; revendique r la certitude implique une fermeture: sur le monde exterieur = ne pas admettre qu’il soit different (reellement > connaitre la realite = connaitre la -cause et l’ essence de ce qui se produit) de ce que nous pensons imaginons (en apparence. ); ‘le monde tend a devenir defini, fini, evident » – sur le point de vue e autrui = on n’admet que son propre point de vue et l’on ne cherche pas a prendre en compte / au serieux les ar, ents, manieres de croire, de vivre et de penser d’autrui(‘les possibilites peu familieres sont rejetees avec mepris. « ) >intolerance 2. 2. Le philosophe- (« Des que nous commencons… la tyrannie de la coutume. ‘).

Attitude: Le desir de penser par soi-meme. – Etonnement et sens du probleme (ce qui fait obstacle a la pensee): rien ne va de soi > refus des evidences immediates et faciles ; prise de conscience de son ignorance (,concernant le monde, les conduites et les connaissances humaines) qui pousse le philosophe a refuser les certitudes pour se mettre en quete de la verite par lui-meme :’C’est, en effet, l’etonnement qui poussa les premiers penseurs aux speculations philosophiques’, Aristote, Ethique a Nicomaque (‘cf le cours: les sources vives de la philosophie: etonnement /Aristote, doute / Descartes et inquietude).

Resultat: Un monde curieux, etonnant et ouvert. – Les diverses doctrines philosophiques ne peuvent ‘nous donner avec certitude la Reponse se aux doutes qui nous assiegent’; chacune propose une explication « possible » de tel probleme, a partir d’un postulat de depart different, voire oppose (. ex. : courants de pensee opposes > idealisme # materialisme, etc. ) Mais chacune d’elle s’applique a demontrer la legitimite (caractere de conformite aux regles de la pensee) de ce qu’elle affirme en s’appuyant sur la raison -comme moyen, pour etablir la demonstration, et comme norme/critere, pour apprecier la valeur de verite d’une proposition et, par suite, pour la rendre comprehensible par chacun 3. Interet de la philosophie: apprendre a penser par soi-meme. (,’Tout en ebranlant … un aspect nouveau. ‘) – L’incertitude est donc 1’indice de la valeur de la philosophie.

Elle invite chacun a ne pas s’enfermer dans des verites etablies par avance et/ou par autrui et a chercher la verite par soi-meme. Savoir remettre en doute conduit a s’opposer au triomphe de tout « dogmatisme arrogant », a liberer notre esprit de toutes les barrieres et a redecouvrir le monde et nous-memes ; la philosophie comme exercice de la liberte de penser = decouvrir d’autres manieres de vivre et de penser, refus du dogmatisme et du fanatisme.

Conclusion: La philosophie ne donne pas de reponses absolues, definitives, qu’il suffirait d’apprendre pour devenir sage et savant (# formules scientifiques, slogans politiques, dogmes religieux, etc. ) ; elle apprend a poser des questions avec rigueur. Quand elle propose des solutions (doctrines philosophiques), il reste a chacun d’entre nous la tache de penser par soi-meme pour en decouvrir la valeur de verite. En ce sens, Kant remarquait qu’on ‘n’apprend pas la philosophie, mais on ne peut qu’apprendre a philosopher’.