Etude analytique d’un extrait des lettres persanes, montesquieu

Etude analytique d’un extrait des lettres persanes, montesquieu

Lettres persanes, Montesquieu RECHERCHE Histoire des arts 1. Le gout de l’Europe du debut du XVIIIe siecle pour tout ce qui est oriental s’illustre dans de nombreux domaines artistiques tels que la peinture. , avec notamment la Sultane prenant le cafe de Carle Van Loo (1755), ou encore l’Odalisque a l’esclave (1839, Fogg Art Museum, Cambridge, Massachusetts) ou le Bain Turc (1862, musee du Louvre, Paris) d’Ingres et Theodore Chasseriaux (le Coucher de Desdemone, 1849, musee du Louvre, Paris ; Interieur de harem, 1856, musee du Louvre, Paris).

La litterature partage cet engouement, avec entre autres la tragedie de Racine Bajazet, les Lettres persanes de Montesquieu (1720), et Zaire de Voltaire. Cet « orientalisme » concerne egalement le domaine de la musique : l’Enlevement au serail de Mozart (1780). Histoire litteraire 2. Les sources de Montesquieu sont legion, allant jusqu’a ses lectures et conversations pendant l’ecriture de l’oeuvre. Il obtint la majorite de ses connaissances sur la Perse (qui ne sont pas negligeables) du livre de Jean Chardin Voyages en Perse.

Il s’inspira egalement des Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Rycaut. Certains aspects du livre portent l’empreinte de modeles, desquels le plus important est L’Espion dans les cours des princes chretiens de

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Giovanni Paolo Marana, celebre a l’epoque. Les Lettres persanes se demarquent de la plupart des ecrits a sujets orientaux par le peu d’influence sur elles qu’ont les Mille et une nuits d’Antoine Galland, la Bible et le Coran. LECTURE ANALYTIQUE 3. Les Lettres Persanes est d’abord un roman epistolaire.

On y retrouve donc les indices de l’ecriture epistolaire : remarquons l’emetteur et le destinataire au haut de la lettre « Rica a Ibben », ainsi que le lieu et la date ou a ete ecrite la lettre « De paris, le 4 de Rebiab 2,1712 ». De meme l’emetteur de la lettre emploie un pronom personnel a seconde personne du singulier pour designer son destinataire « Ce que je te dis ». Par ailleurs l’auteur de la lettre est etranger : il prend des precautions de langage par rapport a ce qu’il avance « On lui a vu ».

De plus il n’utilise pas les termes propres a designer ce qu’il decrit ; on peut lire par exemple « trois ne sont qu’un » designe le dogme de la Sainte Trinite. Ce choix favorise de prime abord l’objectivite de l’auteur, qui decide ne pas porter de jugement de valeur. Dans un second temps, il est plus explicite vis a vis de son correspondant, qui a un point de vue « oriental » aussi. 4. Quoique ce recit soit en apparence objectif, il sous entend certaines critiques concernant le roi. Tout d’abord c’est un manipulateur qui tire es richesses « de la vanite de ses sujets », de meme « il exerce son empire sur l’esprit meme de ses sujets ; il les fait penser comme il veut ». Ce dernier monopolise le pouvoir puisqu’il peut devaluer la monnaie. Enfin, cette lettre insinue que le roi est comme « u n charlatan » car « il va meme jusqu’a leur faire croire qu’il les guerit …en les touchant ». Il presente aussi la maniere dont Louis XIV se procure de l’argent pour faire la guerre comme un tour de magie : vente de charges, devaluation de la monnaie… 5.

Le pape est d’abord qualifie de magicien, qui par definition est une personne qui divertit avec des phenomenes obtenus par des manipulations et des trucages divers (= pejoratif). D’ailleurs, celui-ci « fait croire » diverses choses a ses sujets : comme le roi, c’est un manipulateur. Montesquieu denonce une hierarchie dans la manipulation : le pape manipule le roi qui manipule les sujets : « il y a un autre magicien, plus fort que lui (le roi) , qui n’est pas moins maitre de son esprit qu’il l’est lui-meme de celui des autres ».

C’est le pouvoir de la religion sur les esprits a cette epoque qui est critique. 6. En presentant ses critiques naivement, Montesquieu montre que le roi et le pape ne sont que des manipulateurs. L’enumeration ligne 17 montre que le pape est comme un artiste de foire. Montesquieu enumere des articles de foi contraires au bon sens, que l’on ne peut pas accepter (« que le pain n’est pas du pain », etc. ). De facon subtile, il montre que le pape peut etre oppose a la foi chretienne et catholique : « il leur defend de lire… » (interdiction de lire la bible pour les femmes).

Mais avant tout Montesquieu travaille sur la credibilite des gens (champ lexical de la credulite). Le registre de cette lettre est donc satirique. Il provoque chez le lecteur une prise de conscience, des difficultes financieres a la fin du regne de Louis XIV en l’occurrence, et l’amene a reflechir, et qui plus est a prendre position. (indignation ? ) CONCLUSION L’innocence des deux voyageurs persans permet de porter un regard critique sur l’omnipotence de l’Eglise et son emprise sur les esprits.

PLAN DE COMMENTAIRE COMPOSE I- La lettre d’un etranger 1. La decouverte de la France a travers l’epistolaire 2. Un point de vue etonne et naif 3. II- La critique de la societe francaise 1. Critique du roi 2. Critique du Pape 3. III- Les procedes d’ecritures qui conferent une grande efficacite a la denonciation 1. Un regard faussement naif pour susciter le sens critique du lecteur 2. Une structure habile (gradation ds la critique comique, ironie) 3. Les effets du registre satirique sur le lecteur