Atelier n° 2 Education a la Citoyennete et Environnement Introduction de cadrage, problematique generale La reflexion de l’atelier s’articulera autour de cinq axes : Ecologique : preserver la biodiversite et la reproduction a long terme des eco-systemes. Economique : assurer le developpement des ressources dans le respect des autres dimensions Social : ameliorer la qualite de la vie Securitaire : garantir la securite individuelle et collective contre les risques et les atteintes a la sante Culturel et esthetique : conserver pour les transmettre aux generations futures, les elements culturels t esthetiques C’est une demarche globale permettant a l’eleve-citoyen de passer d’une reaction emotive a une attitude de responsabilite. Questionnement de l’atelier : 1) Comment creer et developper des attitudes d’eco-citoyennete a l’interieur d’un etablissement scolaire ? 2) Quels dispositifs mettre en place pour une reelle eco-citoyennete ? 3) Comment travailler ensemble ? Quels partenariats ? Les directives europeennes (Natura 2000 … ) se font plus pressantes. La collecte selective des dechets devient une obligation legale et un enjeu electoral puissant pour les communes.
L’ecologie – preoccupation adulte – touche aussi les enfants, mais il n’est pas si facile d’etre un eco-citoyen, jour apres jour … Comment creer et faire durer une telle
Au premier chef figure bien sur la commune : qu’il s’agisse d’amenagements paysages, d’implantation de poubelles de tri, de diffusion d’informations aupres des parents sur les risques industriels… toute reflexion et toute action doit necessairement se mener en lien avec le conseil municipal. Cette premiere instance de la citoyennete institutionnelle est donc la premiere a etre interpellee par les eleves (futurs electeurs… ) sur son action passee, presente et a venir : l’entree par l’environnement amene ainsi, insensiblement, a s’interroger sur les rouages des mecanismes municipaux, sur les procedures a respecter, sur la gestion u budget communal… toutes questions eminemment civiques ! Les enjeux tres prosaiques du recyclage des dechets dont l’obligation se profile rendent de leur cote les communes tres ouvertes a toute action qui pourrait limiter les tonnages traites. Il y a donc sur ce theme une convergence d’interet qui merite d’etre exploitee. Des conditions incontournables ? Cependant, si l’education a la citoyennete trouve une entree tres attractive dans la reflexion sur l’environnement, certaines questions restent ouvertes apres la presentation des differentes experiences roposees et certaines conditions apparaissent devoir etre respectees pour esperer un travail efficace. Si les exemples choisis sont representatifs de la realite, alors : En primaire, il est preferable que les enseignants se « specialisent » : le travail sur les relations homme/ environnement amene, on l’a vu, a de tels developpements qu’il est beaucoup plus rentable qu’un enseignant soit responsable de cet axe de travail, rassemblant les eleves du cycle pour une heure « ecocitoyennete ». Le fait qu’une seule personne coordonne l’ensemble du projet evite l’emiettement des actions et facilite la mise en oeuvre du projet.
Paradoxalement, cette specialisation disciplinaire qui apparait comme un frein au college (voir plus loin) permet dans le premier degre de mener a bien dans le cycle plusieurs projets riches sans exiger un investissement en temps demesure. La creation d’espaces specialises dans l’ecole repond a la meme exigence : elle facilite le travail des eleves par ateliers sur des themes differents. Car le travail sur projet suppose de mettre les eleves en situation d’acteurs de leurs recherches ; cela n’est pas sans incidence sur l’organisation des locaux : il faut penser a l’acces a la B. C. D. a l’equipement en microscopes, en micro-ordinateurs. La aussi, le decloisonnement permet d’utiliser au mieux l’espace disponible et de repartir les enfants dans des ateliers dont un des enseignants du cycle est responsable. L’eco-citoyennete n’est pas au programme : est-ce de l’education civique ? un enseignement scientifique ? La realite se laisse difficilement enfermer dans les cases etanches de nos programmes disciplinaires… Il faut a la fois veiller ne pas faire n’importe quoi, sous pretexte que ca interesse les eleves et aussi ne pas s’interdire certains approfondissements au motif qu’ils ne figurent pas au rogramme : le chemin est parfois etroit entre ces deux ecueils. Ainsi une action apparemment louable comme une journee « plage propre » ou « rue propre » ou l’on fait collecter par les eleves les dechets trouves peut aller a l’encontre des buts poursuivis. Au lieu d’une prise de conscience de la necessite d’une action, elle peut etre percue comme une brimade : ramasser les dechets des autres, sans parler d’ailleurs des risques encourus, enrichit-il la progression de l’enfant dans la construction de sa propre citoyennete ? Il n’est pas certain que tous les projets relatifs a l’environnement permettent d’elargir le travail des leves a l’environnement economique, social, culturel. On a vu a cet egard que le travail sur les dechets, parce qu’il implique une reflexion sur les modes de consommation, sur les techniques de recyclage, sur les responsabilites des collectivites, sur les risques encourus… se prete sans doute mieux a cet elargissement de la perspective. Au college, retour aux choses serieuses ? Dans le secondaire, un travail interdisciplinaire sur l’environnement se heure a des difficultes liees a l’organisation de l’enseignement d’une part, et a l’evolution psychologique des eleves d’autre part.
Un theme comme l’environnement peut evidemment permettre de travailler en education civique, en sciences de la vie et de la Terre, en francais, en mathematiques… encore faut-il reprerer les elements du programme etudies a travers ce theme. Cela suppose une lecture transversale des programmes : l’ecole elementaire est apparemment en avance sur ce point sur le college. A ce niveau d’enseignement, un trvail transdisciplinaire comme celui que supposent une reflexion et une action sur les relations homme / environnement se heurte au cloisonnement et aux intangibles programmations disciplinaires.
Qui va coordonner le projet ? Qui va faire quoi ? A quel moment de l’annee ? Pour quel niveau de classe ? Sur quelles heures ? Et si les eleves sortent, que vont dire les collegues des autres disciplines ? Toutes ces questions sont evidemment beaucoup plus epineuses en college – a fortiori en lycee – qu’a l’ecole. Et sans doute bien des eleves qui ont ecrit, au cours de leur cycle des approfondissements, a leur conseil municipal pour que soit augmente le nombre de poubelles trieuses, qui ont propose des plans d’amenagements urbains… devront, arrives au college, passer sous les fourches caudines des isciplines et reprendre, comme les autres, l’etude de la commune, de la chaine alimentaire, de la symetrie comme s’ils n’en avaient jamais entendu parler. Une reflexion citoyenne suppose la prise de conscience de la pluralite des causes d’un phenomene, et oblige a « convoquer » les differentes disciplines qui permettent d’apprehender ces causes : autant le professeur d’ecole peut le faire sans trop de difficulte puisqu’il suit de toute facon les eleves pour l’ensemble des disciplines et qu’il est maitre du temps qu’il accorde a chacune, autant le professeur de ollege ou de lycee va se heurter aux programmations disciplinaires differentes, aux intervenants differents (et differemment interesses ! ), a la place qu’il peut accorder a ce travail dans sa propre discipline, voire au travail a mener avec les autres classes… Or, on l’a vu, une education a la citoyennete via un travail sur l’environnement ou sur un autre theme ne vise pas seulement a acquerir des savoirs aux eleves, mais aussi, voire surtout, a modifier des representations et des comportements quotidiens. Une telle ambition peut difficilement se satisfaire d’un travail ponctuel qui ne beneficierait que d’un seul eclairage disciplinaire.