Resume de Milton Friedman (1995), Essais d’economie positive, Editions Liberalia, pp. 3-17. Ce texte de Milton Friedman s’interroge sur le contenu d’une methodologie permettant de faire progresser nos connaissances scientifiques en economie. En particulier, l’auteur cherche a demontrer que, contrairement a une opinion souvent professee, l’adequation des theories economiques avec notre perception des motivations sous-jacentes aux comportements economiques n’est pas un critere pertinent pour juger de leur validite scientifique.
Pour demontrer cette proposition, Friedman observe que les connaissances economiques prennent trois formes differentes : l’economie se compose tout d’abord de savoirs etablis non scientifiquement (art) que l’auteur ignore dans la suite de son analyse. Elle est aussi une science permettant la formulation de proposition normatives, -c’est-a-dire deduites a partir de systemes de valeurs ethiques, et positives, deduites a partir de chaines de causalites mises en evidence dans le fonctionnement empirique des economies.
L’absence de consensus sur la methodologie pour formuler des propositions economiques positives est particulierement importante selon Friedman. En effet, la persistance d’importants debats sur les politiques publiques s’explique selon lui par une divergence d’opinions non sur leurs finalites normatives, -souvent consensuelles dans les societes occidentales, -mais sur leur capacite a atteindre ces finalites. En d’autres termes, c’est onc l’absence de consensus
Le test des hypotheses doit donc etre effectue a partir de la realite complexe et non controlable des societes humaines. En consequence, les hypotheses en economie sont souvent formulees a partir de postulats qui n’ont pu etre demontres ou sont souvent irrealistes. La critique souvent formulee a l’encontre de ces postulats n’est cependant pas justifiee : cette absence de demonstration et de realisme n’est pas un probleme en soi, du moment qu’ils permettent a formuler des hypotheses confirmees par le reel, ou que l’on connaisse les situations dans lesquelles elles ne le sont pas.
La pertinence des postulats devrait donc etre jugee a partir du critere de leur simplicite, c’est-a-dire leur capacite a expliquer une gamme etendue de phenomenes a partir de connaissances limitees. L’adoption par la communaute scientifique d’un postulat temoigne souvent de cet interet pratique a permettre la formulation d’hypotheses non falsifiees. (409 mots)