Documents droits etre traites. A commencer par un probleme evident et permanent de regulation des operations bancaires. Les faillites recentes de banques en Islande, en Irlande et dans l’ile de Man ont demontre la capacite tres limitee de ces petits gouvernements a aider les deposants d’une banque en faillite. Cela expose ceux qui ont agi de bonne foi a un risque inutile, met a la charge de la population de ces territoires des dettes dont ils n’ont raisonnablement pas les moyens, et transfere le risque sur le reste du systeme bancaire partout dans le monde.
Un autre angle d’attaque consiste a proposer que les dirigeants des maisons meres des groupes bancaires soient responsables des activites de leurs filiales dans les paradis fiscaux. Et que les principaux centres financiers decident d’integrer dans leur domaine de regulation les fonds de leurs etablissements bancaires residant theoriquement dans des paradis fiscaux, en s’appuyant sur le fait que la gestion de ces fonds est en fait situee dans leur territoire. Ils ont a l’evidence le droit de le faire, comme l’a revele la liquidation des fonds speculatifs geres par Bear Stearns dans es iles Caimans, ou le management de ces entites n’avait aucune realite locale, toutes les
Pour celles-la, des sanctions sont necessaires afin d’assurer qu’elles se plient aux normes de conduite internationalement admises. Les petits Etats qui refuseraient de participer au processus seraient probablement soumis a une pression considerable. Beaucoup cederont assez facilement. Par exemple, toutes les juridictions qui sont dans l’orbite du Royaume-Uni pourraient rentrer dans le systeme de regulation de l’Union europeenne. D’autres, comme les Bermudes ou la Suisse, sont dans le collimateur des Etats-Unis. Montres du doigt, les territoires qui maintiennent le secret vont voir s’accroitre la pression a leur gard. Alors, et alors seulement, des sanctions seront imposees, parce qu’on aura elimine le risque d’une fuite des capitaux vers un autre lieu, le nombre de territoires possibles etant reduit. Quand y parviendra-t-on? C’est difficile a dire. Peu de monde avait prevu les progres qui ont ete realises en 2008 et 2009 dans la bataille contre le secret, et qui sont dus a la montee d’un consensus politique anti-paradis fiscaux chez les grands Etats. L’avancee des initiatives qui en decoulent dependra pour beaucoup de la severite de la recession dans laquelle se trouve plongee la planete.
Mais comme son impact s’avere durable, on peut s’attendre a des progres rapides, parce que les gouvernements auront besoin de toutes les ressources qu’ils pourront reunir pour soutenir la creation d’une nouvelle architecture financiere dans laquelle des institutions bancaires stables puissent operer. Avec l’experience acquise grace aux banques dont ils sont devenus proprietaires, ils realiseront qu’il n’est pas de leur interet que le capital public qu’ils apportent pour sauver leurs systemes bancaires serve a nourrir des transactions dans des juridictions secretes.