La pleiade : La Pleiade est un groupe (d’abord nomme « la Brigade ») de sept poetes francais du XVIe siecle. Ils defendent en meme temps l’imitation des auteurs greco-latins et la valeur culturelle de la langue francaise. Ils imposent l’alexandrin et le sonnet comme des formes poetiques majeures. Les idees de la Pleiade sont rassemblees dans un manifeste, Defense et illustration de la langue francaise, publie en avril 1549 sous la signature de Joachim Du Bellay. Son contenu vise a mener une reflexion sur les moyens d’enrichir la langue francaise par des emprunts, la fabrication de neologismes, le rappel de mots disparus, etc.
Ce mouvement est marque par deux poetes : Ronsard et Du Belley Mignonne, allons voir si la rose A Cassandre Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu ceste vespree Les plis de sa robe pourpree, Et son teint au vostre pareil. Las ! voyez comme en peu d’espace, Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ses beautez laisse cheoir ! O vrayment marastre Nature, Puis qu’une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que vostre age fleuronne
Comme a ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beaute. Ronsard. Le baroque et la preciosite : Le baroque est un style qui nait en Italie aux XVIe et XVIIe siecles et se repand rapidement dans la plupart des pays d’Europe. Il touche tous les domaines artistiques, sculpture, peinture, litterature, architecture et musique et se caracterise par l’exageration du mouvement, la surcharge decorative, les effets dramatiques, la tension, l’exuberance et la grandeur parfois pompeuse. Il poursuit le mouvement artistique de la Renaissance artistique, le neoclassicisme lui succede a partir de la seconde moitie du XVIIIe siecle.
La preciosite est un mouvement culturel et un courant litteraire francais du XVIIe siecle cree par des hommes et des femmes qui s’opposent aux manieres rustres du XVIeme siecle, c’est-a-dire, a la violence du baroque. Il repose sur la volonte de se distinguer par la purete du langage, par l’elegance de la tenue et par la dignite des m? urs. Il apparait vers la premiere moitie du XVIIeme siecle. Les deux poetes que je cite sont : Jean Baptiste Chassignet et Agrippa D’Aubignet Le Mepris de la vie et consolation contre la mort. Mortel pense quel est dessous la couverture
D’un charnier mortuaire un corps mange de vers, Decharne, denerve, ou les os decouverts, Depoulpes, denoues, delaissent leur jointure : Ici l’une des mains tombe de pourriture, Les yeux d’autre cote detournes a l’envers Se distillent en glaire, et les muscles divers Servent aux vers goulus d’ordinaire pature : Le ventre dechire cornant de puanteur Infecte l’air voisin de mauvaise senteur, Et le nez mi-ronge difforme le visage ; Puis connaissant l’etat de ta fragilite, Fonde en Dieu seulement, estimant vanite Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
Jean-Baptiste Chassignet Le romantisme : Le romantisme est un courant artistique d’Europe occidentale, apparu au cours du XVIIIe siecle en Grande-Bretagne et en Allemagne, puis au debut du XIXe siecle en France, en Italie et en Espagne. Le romantisme s’esquisse par la revendication des poetes du « je » et du « moi », qui veulent faire connaitre leurs experiences personnelles et faire cesser cet aspect fictif attribue aux poemes et aux romans. Le romantisme se caracterise par une volonte d’explorer toutes les possibilites de l’art afin d’exprimer les extases et les tourments du c? r et de l’ame : il est ainsi une reaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystere et le fantastique et cherchant l’evasion et le ravissement dans le reve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passe. Ideal ou cauchemar d’une sensibilite passionnee et melancolique, ses valeurs esthetiques et morales, ses idees et thematiques nouvelles ne tarderent pas a influencer d’autres domaines, en particulier la peinture et la musique. Le romantisme reste present en France au XIXeme siecle et ce avec des romans d’auteurs comme Victor Hugo. Les deux poetes que je cite sont : Victor Hugo et Musset Tempete en mer
Comme il pleut ce soir, N’est-ce pas mon hote? La-bas a la cote, Le ciel est bien noir, La mer est bien haute! On dirait l’hiver; Parfois on s’y trompe… Le vent de la mer Souffle dans sa trompe. Oh! marins perdus Au, loin dans cette ombre’ Sur la nef qui sombre Que de bras tendus Vers la terre sombre! Pas d’ancre de fer Que le flot ne rompe. Le vent de la mer Souffle dans sa trompe! Victor Hugo Le symbolisme : Le symbolisme est un mouvement litteraire et artistique apparu en France et en Belgique vers 1870, en reaction au naturalisme et au mouvement parnassien. Ce mouvement s’est exporte jusqu’en Russie.
Le mot est propose par Jean Moreas, qui utilise ici l’etymologie du mot symbole (« jeter ensemble ») pour designer l’analogie que cette poesie souhaite etablir entre l’Idee abstraite et l’image chargee de l’exprimer. Pour les Symbolistes, le monde ne saurait se limiter a une apparence concrete reductible a la connaissance rationnelle. Le symbolisme invite ainsi le lecteur a un veritable dechiffrement : d’abord consacre a creer des impressions, grace a l’harmonie musicale puis par un soucis de rigueur il sera voue a la recherche d’un langage inedit. Les deux poetes que je cite sont : Baudelaire et Mallarme
Invitation au Voyage Mon enfant, ma soeur, Songe a la douceur, D’aller la-bas, vivre ensemble! Aimer a loisir, Aimer et mourir, Au pays qui te ressemble! Les soleils mouilles, De ces ciels brouilles, Pour mon esprit ont les charmes, Si mysterieux, De tes traitres yeux, Brillant a travers leurs larmes. La, tout n’est qu’ordre et beaute, Luxe, calme et volupte. Des meubles luisants, Polis par les ans, Decoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Melant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait A l’ame en secret
Sa douce langue natale. La, tout n’est qu’ordre et beaute, Luxe,calme et volupte. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde; C’est pour assouvir Ton moindre desir Qu’ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revetent les champs Les canaux, la ville entiere D’hyacinthe et d’or; Le monde s’endort Dans une chaude lumiere La, tout n’est qu’ordre et beaute, Luxe,calme et volupte. Baudelaire Le Parnasse : Le Parnasse est un mouvement poetique apparu en France en 1886, avec la publication d’un recueil poetique d’Alphonse Lemerre Parnasse Contemporain.
Ce mouvement, avait pour but de valoriser l’art poetique par la retenue, l’impersonnalite et le rejet de l’engagement social et politique de l’artiste. Le Parnasse apparait en reaction aux exces lyriques et sentimentaux du romantisme. Pour les Parnassiens l’art n’a pas a etre utile ou vertueux et son seul but est la beaute. C’est la theorie de « l’art pour l’art » de Theophile Gautier. Ce mouvement rehabilite aussi le travail acharne et minutieux de l’artiste et il utilise souvent la metaphore de la sculpture pour indiquer la resistance de la « matiere poetique ».
Les deux poetes que je cite sont : Theophile Gautier et Heredia J’ai dans mon coeur J’ai dans mon coeur, dont tout voile s’ecarte, Deux bancs d’ivoire, une table en cristal, Ou sont assis, tenant chacun leur carte, Ton faux amour et mon amour loyal. J’ai dans mon coeur, dans mon coeur diaphane, Ton nom cheri qu’enferme un coffret d’or; Prends-en la clef, car nulle main profane Ne doit l’ouvrir ni ne l’ouvrit encor. Fouille mon coeur, ce coeur que tu dedaignes Et qui pourtant n’est peuple que de toi, Et tu verras, mon amour, que tu regnes Sur un pays dont nul homme n’est roi !
Theophile Gautier Le Surrealisme : Le surrealisme est un mouvement artistique, definit comme etant « un automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par ecrit, soit de toute autre maniere, le fonctionnement reel de la pensee », par l’auteur francais Andre Breton dans son ? uvre : Manifeste du Surrealisme. Ce mouvement, fonde au XXeme, cherche a joindre l’imagination a la realite. Les deux poetes que je cite sont : Desnos et Breton. Le pelican Le Capitaine Jonathan, Etant age de dix-huit ans Capture un jour un pelican Dans une ile d’Extreme-orient,
Le pelican de Jonathan Au matin, pond un oeuf tout blanc Et il en sort un pelican Lui ressemblant etonnamment. Et ce deuxieme pelican Pond, a son tour, un oeuf tout blanc D’ou sort, inevitablement Un autre, qui en fait autant. Cela peut durer pendant tres longtemps Si l’on ne fait pas d’omelette avant. Robert Desnos L’oulipo : L’Ouvroir de litterature potentielle, generalement designe par son acronyme OuLiPo, est un groupe international de litteraires et de mathematiciens se definissant comme des « rats qui construisent eux-memes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir ».
Ce groupe est fonde par une association entre le mathematicien Francois Le Lionnais avec le poete Raymond Queneau en 1960. D’abord connu sous le nom Selitex (seminaire de litterature experimentale) puis Olipo, il prend son nom definitif en 1961. Ce mouvement qui se definit comme n’en etant pas un, vise a reflechir autour de la notion de « contrainte » et produire de nouvelles structures destinees a encourager la creation. Les deux poetes que je cite sont : Raymond Queneau et Pereque GRAND STANDIGNE
Un jour on demolira ces beaux immeubles si modernes on en cassera les carreaux de plexiglas ou d’ultravitre on demontera les fourneaux onstruits a polytechnique on sectionnera les antennes collectives de tevision on devissera les ascenseurs on aneantira les vide-ordures on broiera les chauffoses on pulverisera les frigidons quand ces immeubles vieilliront du poids infini de la tristesse des choses Raymond Queneau Le poeme qui m’a le plus plu est Grand Standigne de Raymond Queneau. Tout d’abord parce que le ton employe, nous fait sentir la colere de l’auteur « on demolira », il est directe et n’a peur de rien. Ensuite, la forme est originale et me parait donc plaisante, la taille des vers n’a pas d’importance, pas de strophe,…