Dissertation : la protection sociale lutte-t-elle efficacement contre l’exclusion ?

Dissertation : la protection sociale lutte-t-elle efficacement contre l’exclusion ?

t -Dissertation appuyee sur un dossier docunimhire Il est demande au candidat : – de repondre a la question posee explicitement ou implicitement dans le sujet ; – de construire une argumentation a partir d’une problematique qu’il devra elaborer ; – de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; – de rediger en utilisant un vocabulaire economique et social spectfique et approprie a la question, en organisant le developpement sous la forme d’un plan coherent qui menage l’equilibre des parties.

Il sera tenu compte dans la notation de la clarte de l’expression et du soin apporte a la presentation. SUJET La protection sociale permet-elle de lutter efficacement contre l’exclusion dans les pays developpes a economie de marche ? (Vous pouvez privilegier le cas fiancais). Document 1 Depenses consacrees aux minima sociaux* en %. % _________ _ -_. __ ___-_____ _ 1970 1975 1980 1985 1990 1995 * Les minima sociaux sont principalement le minimum vieillesse, l’allocation de parent isole, le minimum invalidite, le revenu minimum d’insertion (RMI), l’allocation de solidarite specifique (ASS).

Source : cc Les minima sociaux : 25 ans de transformations », Dossiers du CERC- Association, n’2, 1997. ECOE2 217

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Document 2 En croisant les divers dispositifs d’insertion, on estime a 1 400 000 le nombre de personnes « en grande difficulte sociale », et a environ un million celles qui percoivent le RMI. Il y a trente ans, les pauvres etaient principalement des personnes agees et des petits agriculteurs. Aujourd’hui, les « nouveaux pauvres » se recrutent majoritairement parmi les chomeurs et les « RMIstes » appartenant aux categories sociales defavorisees (ouvriers et employes).

On note egalement une progression des familles monoparentales parmi les foyers vivant au-dessous du seuil de pauvrete ( de 12% a 17%, entre 1984 et 1994). Source : Sciences humaines no 72 – Mai 1997. Document 3 La politique de I’Etat-Providence (… ) est compensatoire, elle continue a etre un facteur d’integration. (… ) Le role integrateur de la politique sociale est evident en ce qui concerne les assistes installes depuis des annees dans cette condition. 11 apparait egalement pour ceux pour lesquels le processus d’exclusion ou de marginalisation est le plus avance.

Pour eux, obtenir le RMI (revenu minimum d’insertion), c’est disposer de quelques ressources meme si elles sont tres modestes ; c’est aussi pour une personne qui s’est retrouvee privee de tout echange social, etablir quelques liens avec les travailleurs sociaux et c’est aussi obtenir, meme s’il est egalement tres modeste, une forme de statut social. Mais, en meme temps et de maniere inevitable, la politique sociale devalorise et disqualifie ceux auxquels on apporte des secours.

Bien qu’ils se fondent non sur l’idee de charite, mais sur le droit de tout citoyen a beneficier de conditions de vie decentes, les transferts sociaux ont pour effets pervers de donner a leurs beneficiaires un statut d’assistes et de consacrer leur echec. Source: D. Schnapper, « Integration et exclusion dans les societes modernes » in L ‘exclusion, 1 ‘etat des savoirs, sous la direction de S. Paugam, La Decouverte, 1996. Document 4 En France, une personne malade est forcement soignee, quels que soient ses revenus ou sa situation sociale.

C’est du moins ce que l’on croit en ces temps de hausse continue des depenses de sante. Pourtant les gens defilent tous les jours dans les centres de soins gratuits ouverts par plusieurs associations humanitaires comme Remede, Medecins sans frontieres ou encore Medecins du Monde. Ce n’est pas un hasard, ils repondent a un besoin reel. Jeune chomeur sans allocation qui ne peut se payer le dentiste, SDF (sans domicile fixe) non soigne, mere de famille incapable d’avancer la consultation pour l’angine de sa fille.

On aurait pu penser que la creation du RMI en 1988 resorberait en grande partie ce type de precarite. Mais, en fait, a mesure que les dispositifs d’aide sociale se consolident, on decouvre toujours plus de zones de pauvrete ignorees. (… ) Le cas des sans domicile-fixe (15% des patients recus dans les centres de soins gratuits) ou des etrangers residant en France depuis moins de trois ans reste quasiment insoluble. Pas de logement ou pas de preuve de residence de plus de trois mois, et les dossiers ne sont pas instruits. Source : A.

Gaudu, (( Les exclus de la Securite Sociale )k, Alternatives economiques, decembre 1992. ECOE2 317 Document 5 Le RMI chez les 25-29 ans. I I Nombre de bCnCficiaires de 25-29 ans 86 500 103 900 118400 141 100 180 000 211 600 217 800 226 700 DCcembre 1989 . . . . . . . . . . . . . . DCcembre 1990 . . . . . . . . . . . . . . Decembre 199 1 . . . . . . . . . . . . . . DBcembre 1992 . . . . . . . . . . . . . . DBcembre 1993 . . . . . . . . . . . . . . DBcembre 1994 . . . . . . . . . . . . . . Dtcembre 1995 . . . . . . . . . . . . . . Juin 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Source : CNAF, metropole. Part des 25-29 ans dans l’ensemble des bCnCficiaires (en %) 26,6 25,4 25,O 25,3 26,5 27,0 26,5 26,3 Source : Conseil superieur de l’emploi, des revenus et des couts, 1996. Document 6 Le marche est le mecanisme le plus efficace pour procurer a chacun des ressources qui sont fonction de ses merites individuels. Si, pour des raisons independantes de sa volonte, l’individu ne peut se procurer ses moyens de subsistances sur le marche, les solidarites familiales doivent y. ourvoir, et a defaut les reseaux de sociabilite prives. Ce n’est qu’en derniere instance que 1’Etat doit intervenir. (… ) Pour tous les neoliberaux, le meilleur moyen de lutte contre l’exclusion reside non dans des politiques de protection des faibles, mais au contraire dans une politique globale de deregulation. Une plus grande flexibilite des salaires a la baisse est presentee comme le meilleur moyen de donner un travail aux plus demunis.

Dans cette perspective, revenu minimal et salaire minimal ne sont pas des politiques protectrices des droits sociaux des citoyens, mais au contraire des “machines a exclure”. Les nouvelles politiques neoliberales, aussi bien aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zelande qu’en GrandeBretagne, se caracterisent par la remise en cause de l’assistance sociale aux plus demunis et l’abandon des politiques de plein emploi. Source : F. X Merrien, « Etat-providence et lutte contre l’exclusion )) in L ‘exclusion, I ‘etat des savoirs, sous la direction de S. Paugam, La Decouverte, 1996. ECOE2 417