Dissertation : faut-il toujours attendre du marche la realisation des equilibres ?

Dissertation : faut-il toujours attendre du marche la realisation des equilibres ?

SUJET : FAUT-IL TOUJOURS ATTENDRE DU MARCHE LA REALISATION DES EQUILIBRES ? PLAN : I – L’efficience du marche est contestable A/ Le marche est-il naturellement equilibre ? B/ Sur des marches desequilibres quels sont les moyens pour revenir a un equilibre ? II – Est-ce que l’Etat a les capacites d’influencer sur le long terme les variables macro et microeconomiques ? A/ L’Etat peut-il etablir des equilibres durables ? B/ L’intervention de l’Etat est-elle efficiente et rationnelle ?

De nos jours l’on constate facilement que sur des marches determines, comme celui du travail en France, il y a de graves desequilibres. Ceci provoque un chomage important et une exclusion sociale cruelle. En premier lieu, il convient de distinguer les equilibres generaux et les equilibres partiels. Il y a un equilibre general quand tous les marches sont en equilibre et, pour qu’il y ait un equilibre sur un marche, il faut que l’offre soit egale a la demande. Le cadre spatio-temporel se limitera a la France et aux Etats-Unis de 1929 a nos jours.

En ce qui concerne l’equilibre des marches, il y a deux grandes oppositions theoriciennes. Tout d’abord, il y a les keynesiens qui preconisent une intervention de l’Etat dans l’economie. A l’inverse, les liberaux et les classiques veulent

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que l’Etat n’intervienne pas dans l’economie et qu’il exerce seulement les fonctions regaliennes. Selon eux, le marche s’autoregule et s’equilibre automatiquement. Cela renvoie au principe de la main invisible. Toutefois, il est imperatif de savoir si le marche est toujours et partout efficient ? Si l’intervention de l’Etat permet de retablir des equilibres durables ?

Et si l’intervention de l’Etat est uniquement souhaitable dans certains cas ? En premier lieu, nous aborderons l’efficience du marche qui peut etre contestee et ensuite nous verrons si l’Etat a les capacites d’influencer, sur le long terme, les variables micro et macro-economiques. I – L’efficience du marche est contestable Sur un marche livre a lui-meme, l’on constate que des equilibres s’effectuent naturellement. Cependant, les individus evaluateurs, intuitifs et maximisateurs de la theorie neoclassique n’ont pas toujours un souci de vie collective.

Ainsi, les externalites negatives denoncees par PIGOU montrent bien que les interventions de l’Etat sont parfois de rigueur. A/ Le marche est-il naturellement equilibre ? Selon le principe de la main invisible d’Adam SMITH, l’intervention de l’Etat serait inutile car l’economie s’autoregule. Leon WALRAS pense lui que l’intervention de l’Etat va briser l’equilibre general des marches. Les offreurs s’adaptent a la demande et, comme l’a enonce JB SAY, les crises sectorielles sont compensees par la croissance d’autres secteurs. L’Etat n’a donc pas a intervenir dans l’economie pour regler les crises sectorielles.

Il en est de meme a l’optimum economique de PARETO ou aucun agent ne peut ameliorer sa situation sans au moins deteriorer celle d’un autre agent ; l’intervention de l’Etat est donc exclue car elle bouleverserait les equilibres. Cependant, l’on constate d’une maniere patente que le marche du travail est desequilibre en France. Pour les neoclassiques, cela est du aux rigidites institutionnelles (SMIC, Syndicats, CCN) qui empechent les salaires de baisser pour parvenir a un equilibre. Cependant, une baisse du salaire entraine une diminution de la consommation.

Cette baisse parait difficilement realisable car, comme l’ont enonce MALINVAUD et CLOWER, les salaires et les prix sont rigides a la baisse a court terme. Pour les neoclassiques, il n’existe qu’un chomage volontaire tandis que KEYNES admet un chomage involontaire du fait du sous-emploi. Selon KEYNES, pour resorber le chomage il faut augmenter la masse monetaire qui fera baisser les taux d’interet et augmenter l’investissement. Car, avant d’investir, l’entrepreneur compare la rentabilite de l’investissement avec un placement sur les marches financiers.

KEYNES veut relancer l’emploi par le biais d’une  » illusion monetaire  » qui va faire baisser le pouvoir d’achat tout en augmentant sensiblement les salaires et plus fortement les prix. Pour relancer l’emploi, l’Etat peut aussi lancer de grands travaux. Ceux-ci sont finances (ex- post) apres coup ; l’Etat donne des revenus supplementaires aux menages, aux entreprises qui vont le depenser et ainsi augmenter le revenu des entreprises qui vont embaucher. Pour KEYNES, le niveau de l’emploi est determine par le niveau de la production qui depend de la demande effective.

Pour les neoclassiques, c’est l’offre qui va determiner la demande. Les equilibres sont differents. Selon WALRAS, en condition de concurrence pure et parfaite (homogeneite des produits, information parfaite, atomicite du marche, pas de barrieres et libre circulation des facteurs de production), il peut y avoir un equilibre general mais cette situation semble irreelle sur un marche concurrentiel. Cependant, l’on constate des desequilibres patents. Est-ce que cela est du a l’intervention de l’Etat ou alors au marche ? B/ Sur des marches desequilibres, quels sont les moyens de revenir a un equilibre ?

Pour les classiques et les neoclassiques, les desequilibres sont dus a l’intervention de l’Etat. A l’inverse, les keynesiens pensent que les desequilibres sont dus aux carences de l’economie. La politique monetaire est une arme qui, pour les keynesiens, permet de retrouver l’equilibre. En augmentant la masse monetaire, on fait baisser les taux d’interet ce qui permet de relancer l’investissement. De plus,  les depenses de l’Etat, financees par un deficit budgetaire, permettent selon KHAN (collaborateur de Keynes) de creer des emplois induits. Mais l’augmentation du revenu des menages a pour effet d’augmenter l’epargne.

Chez les neoclassiques, l’epargne est automatiquement egale a l’investissement (financement ex-ante). Pour les keynesiens, l’epargne est generee ex-post et permet d’observer l’egalite entre epargne et investissement. Toutefois, les liberaux contredisent sa these en invoquant les anticipations adaptatives des agents. Les agents, apres plusieurs relances, s’habituent a la hausse des prix. Les depenses budgetaires d’une politique keynesienne sont amorties selon les keynesiens, car les rentrees fiscales dues a la relance seront superieures a la depense initiale de l’Etat.

BEVERIDGE demande que ces aides aillent vers les classes sociales les plus pauvres ayant une forte propension a consommer. De plus, il y a un desequilibre certain entre ceux qui interviennent et ceux qui pensent qu’il convient de veiller a ameliorer le fonctionnement du marche. D’une part, les classiques et les neoclassiques disent que s’il y a un desequilibre, le marche se trouvera lui-meme une solution. Il s’agit de l’idee du  » tatonnement  » walrassien. D’autre part, les keynesiens font de la politique monetaire leur principal moyen d’action.

Cependant, pour pouvoir utiliser la politique monetaire il faut que la banque centrale soit dependante du gouvernement ; or, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Sur les moyens de retablir l’equilibre sur les marches, les avis sont radicalement opposes entre keynesiens et neoclassiques. Neanmoins, l’on constate que durant les annees 60 regnait le paradigme keynesien, quitte a supporter une forte inflation. Toutefois, c’est la politique keynesienne qui a permis a la France de se relever des deux premieres guerres mondiales. Mais, aujourd’hui, une politique de ce type est xclue car les banques centrales sont independantes. La recherche de competitivite et la rigueur economique des politiques liberales semblent avoir pris le dessus meme chez les democrates socialistes. II- Est-ce que l’Etat a les capacites d’influencer, sur le long terme, les variables macro et microeconomiques ? Il convient de se demander si l’Etat a les capacites, sur le long terme, d’eviter le phenomene d’inflation du aux politiques keynesiennes. L’inflation des annees 70 et suivantes est-elle le contre coup du choc petrolier ou des politiques keynesiennes ? A/ L’Etat peut-il etablir des equilibres durables ?

Certains disent que les politiques keynesiennes sont efficaces a court terme mais, a long terme, ils les comparent a de l’alcoolisme. En effet, les neoclassiques disent qu’a long terme il n’y a qu’une augmentation de la dette publique et des impots. De plus, les emprunts d’Etat creent un effet d’eviction financiere. Cela a pour effet d’augmenter les taux d’interet et de rendre plus difficile l’acces a l’emprunt des autres agents. Selon les liberaux, l’Etat avec ses politiques de relance n’atteint pas le but recherche car les agents font des anticipations adaptatives.

Ainsi, la baisse des encaisses reelles provoquee par l’inflation entraine une baisse de la consommation et une augmentation de l’epargne. Les liberaux adherent a la theorie quantitative de la monnaie, tandis que les keynesiens ne l’adoptent pas, sauf en situation de plein emploi. Selon Milton FRIEDMAN, si l’on compare les situations avant et apres une politique de relance, rien n’a change a part le niveau des prix (inflation). Cela a pour consequence, d’entrainer une spirale inflationniste.

Apres la perception des augmentations de prix, les salaries vont demander l’indexation de leur salaire sur les prix. Cependant, l’on est force de constater aux Etats-Unis et en France, durant les  » Trente Glorieuses « , l’efficacite de l’intervention de l’Etat. La seule difference entre 1980 et 1996 est que les Etats-Unis ont continue leur expansion economique tandis que la croissance de la France etait anemiee. Les effets pervers de l’augmentation des prix du petrole et des matieres premieres se sont ressentis sur l’inflation plus en France qu’aux Etats-Unis.

De plus, en France la politique de relance etait inadaptee en 1981 et a accentue la dette publique. Ainsi de 1970 a 1981, il y a eu une periode de stagflation. Cette situation a pu etre rattrapee seulement par une politique de rigueur. En effet, la desinflation de 1982 a 1996 s’est accompagnee d’un chomage eleve. Pour les liberaux, le chomage est le prix a payer pour retrouver une economie saine. Sous un autre angle, il convient de constater que l’intervention de l’Etat n’est pas innocente. B/ L’intervention de l’Etat est-elle efficiente et rationnelle ?

Il est evident que les hommes politiques ne defendent pas seulement l’interet de la nation, ils ont aussi un souci de reelection. Comme l’a enonce BUCHANAN, les hommes politiques sont amenes a creer des desequilibres economiques importants a cause de decisions inefficientes. Certains liberaux se sont aussi apercu que, lorsque l’Etat intervient dans l’economie, il fait souvent des choix malvenus. Si, a la place de l’Etat, une entreprise privee avait ete missionnee elle aurait ete souvent plus efficace.

Mais cependant, ce sont les politiques keynesiennes interventionnistes qui ont permis de sortir des crises les plus rudes. Durant ces periodes de politique keynesienne les taux de croissance de l’economie ont ete pousses jusqu’a leur paroxysme. En definitive, nous pouvons dire que dans certaines conditions, une intervention de l’Etat est imperative, notamment durant les periodes de crise tres prononcees comme la crise de 1929. Toutefois, il est clair que les politiques liberales sont aujourd’hui dominantes et laissent aux marches une certaine autonomie en ce qui concerne la realisation des equilibres.

Mais parallelement aux politiques keynesiennes et a la 3eme revolution industrielle, l’on a constate d’immenses progres techniques. En revanche, un inconvenient majeur persiste en France, le chomage. Ni les politiques keynesiennes, ni les politiques liberales n’ont permis de resoudre ce probleme et, de surcroit, le marche est loin de pouvoir retablir un equilibre sur ce marche. Est-ce que le retour a une forte croissance pourrait faire baisser le chomage ? Ou alors faut-il attendre le papy boom avec ce qu’il vehicule d’immobilisme ?