1ere ES. SES Devoir surveille : Dissertation : Correction Sujet : A partir de vos connaissances et des documents joints, repondez a la question suivante : Dans quelle mesure l’intervention de l’Etat se justifie-t-elle dans une economie de marche ? ————————————- Analyse du sujet : 1- Definition des mots-cles : * Etat : l’ensemble des autorites publiques qui, au nom de l’interet general, detiennent le pouvoir politique (c’est-a-dire le pouvoir souverain, le pouvoir de trancher les litiges en dernier ressort) dans un pays donne. * Economie de marche : systeme economique qui fait du marche, c’est-a-dire de la onfrontation d’une demande et d’une offre au moyen d’un prix, le mode essentiel de regulation les activites economiques. 2- Consignes : Le libelle du sujet « dans quelle mesure » nous indique qu’il s’agit d’un sujet de type « debat », qui nous interroge sur la place de l’Etat dans une economie de marche, et donc sur celle du marche. Il s’agit de cerner les frontieres entre Etat et marche. Il ne s’agit pas de savoir pourquoi l’intervention de l’Etat s’est accrue depuis le 19e siecle, mais de presenter un debat essentiel de la science economique : Quelle doit etre la taille de
Le type de plan du decoule de ce type de sujet est donc un plan dialectique inacheve du type : I- Oui (ou Non)… II- Mais… 3- Cadre spatio-temporel : Le sujet a une dimension theorique reelle (cette question de la place de l’Etat dans l’economie est quasiment aussi vieille que la science economique, Cf. le celebre « laissez-faire, laissez passer » des liberaux). Toutefois, elle trouve des illustrations contemporaines qui montre l’actualite de ce sujet ;-): – proposition du candidat Nicolas Sarkozy d’abaisser le taux de prelevements obligatoires de 4 points du PIB ; – relances actuelles de l’economie en Espagne et aux Etats-Unis ; interventions massives des banques centrales pour faire face aux crises des subprimes et aux faillites de certaines banques… Problematisation : Rappel : choisir une problematique revient a trouver l’angle sous lequel vous allez traiter le sujet, l’idee directrice de votre argumentation. En lisant le titre de votre I et de votre II, le correcteur a ainsi une idee tres precise de votre reponse (il faut donc faire des phrases…). Pour repondre a ce sujet, il vous fallait donc trouver 1- des justifications a l’intervention de l’Etat, 2- des justifications a la non-intervention de l’Etat.
Justifications interventions Etat Justifications non-intervention Etat – defaillances du marche : externalites, biens publics, monopoles naturels (fonction allocation) – maintenir ordre, droits propriete -> Etat- – Efficacite du marche pour les biens prives (systeme de prix cf. doc4) – Experience sovietique comme contreexemple. gendarme ; – faire face aux crises (marche pas autoregulateur) – > fonction regulation – faire face aux inegalites produites par le fonctionnement du marche -> fonction redistribution – Encadrer le marche (consommateur) et proteger la concurrence Defaillances Etat (effets pervers de son intervention : Cf. PAC, chomage classique…) – Contraintes de son budget, de l’ouverture internationale et de ses instruments (cf. interdire, reglementer : bon dosage…) Ainsi, la problematique que l’on peut retenir pourrait s’exprimer ici : Si l’intervention de l’Etat se justifie dans une economie de marche par les dysfonctionnements de celui-ci (I), cependant, l’Etat ne doit pas se substituer au marche qui reste l’institution centrale de l’economie de marche (II). Plan propose I- Si l’intervention de l’Etat se justifie dans une economie de marche car…
A- Le marche connait des defaillances, n’est pas autoregulateur, produit des inegalites… A1- L’Etat a une fonction d’allocation de ressources : – En tant qu’Etat-gendarme, il doit assurer un service public d’ordre interieur et exterieur : proteger les hommes, les biens, le territoire et les droits de propriete. – L’Etat doit internaliser les externalites, puisque le marche s’avere incapable de prendre en compte des sous-produits de l’activite consommatrice ou productive (ex : interdiction, taxation ). – L’Etat doit produire les biens collectifs (qui ne sont pas produits par les firmes privees parce ue non-excluables et non rivaux) et encadrer les monopoles naturels (source de gaspillage) Cette fonction d’allocation est largement reconnue par les auteurs liberaux, dont A. Smith (doc. 1) A2- L’Etat a aussi une fonction de regulation : – Contrairement a la CPP, dans la realite le marche n’est pas auto-regulateur (Cf. analyse de la crise de 1929 par Keynes et la rigidite des prix). – L’intervention de l’Etat se justifie alors pour des raisons a la fois conjoncturelles (deficitspending keynesien) et structurelles (infrastructures, RD…) A3- L’Etat a enfin une fonction de redistribution Le marche produit des inegalites (Cf. travail sur l’assurance), l’intervention de l’Etat peut se justifier pour des raisons morales et politiques (la question de la justice sociale). – Mise en place d’Etat-providence (Cf. doc3) a la fois redistributeur (reduction inegalites de revenus primaires) et protecteur (protection contre les risques sociaux) – Toutefois, les pays, au regard de leurs valeurs, du type de justice sociale privilegie, ont bati des modeles d’Etats-providence tres differents (residuels, universalistes, corporatistes), se traduisant par un poids de l’Etat tres variable dans le PIB (Cf. doc2)
B- … et qu’en concurrence imparfaite, il lui faut proteger la concurrence et les consommateurs. B1- La concurrence tuant la concurrence, l’Etat doit la proteger – Les entreprises mettent en ‘ uvre des strategies (innovation, concentration, differenciation…), qui si elles sont source d’efficacite, ont pour objectif de les preserver de la concurrence. – L’Etat doit donc definir les pratiques illicites et creer des institutions charger de les detecter et de les sanctionner. B2- … tout comme il doit proteger les consommateurs (et les travailleurs) – Contrairement a la CPP, l’information n’est pas parfaite : asymetries d’information. L’Etat doit proteger ceux qui sont susceptibles de subir cette asymetrie : consommateurs, travailleurs, actionnaires… II- …Cependant, l’Etat ne doit pas se substituer au marche qui reste l’institution centrale de l’economie de marche. A- car le marche est plus efficace pour les biens prives A1- L’experience sovietique en est le parfait contre-exemple. La planification etatique a echoue en URSS. La fixation centralisee a Moscou des prix pour chaque categorie de produits, et des quantites a produire usine par usine, s’est averee moins efficace que le jeu des mecanismes du marche a l’Ouest : les problemes de penuries, de files ‘attente, etaient frequents… A2- Le marche est moins couteux car decentralise Le systeme des prix de marche favorise au contraire la circulation de l’information entre les nombreux agents economiques et l’adaptation rapide de leurs comportements aux circonstances. C’est un avantage decisif par rapport a un fonctionnement centralise. Les prix disent « le vrai »(doc. 4) Role des sanctions et incitations : concurrence et profits sont source d’efficacite. B- mais aussi parce que son intervention peut s’averer difficile voire nefaste. B1- L’Etat connait des defaillances : Il ne peut pas tout : son intervention est bornee par son budget (Cf. « les caisses sont vides » de N. Sarkozy) et l’ouverture internationale. – L’exemple de la lutte contre la pollution montre aussi les limites de sa capacite a intervenir : taxer, reglementer suppose que l’Etat soit capable de definir avec pertinence les niveaux de pollution juges acceptables, les amendes economiquement justifiees… Face a ces difficultes – ; volonte de reintroduire des mecanismes de marche (des droits a polluer). B2- L’intervention de l’Etat peut generer des effets pervers. – Ex : PAC ; – SMIC et chomage classique ; – Trappes a inactivite…