Le Point. fr – Publié le 09/04/2013 à 08:26 Pour Hervé Gattegno, l’obligation pour les ministres de publier leur patrimoine est une posture inutile. C’est confondre l’intégrité avec l’intégrisme ! Le président de la République François Hollande. C Bertrand Guay / AFP Par Hervé Gattegno RMC : Pour tenter d’endiguer la dégradation du climat politique, le gouvernement annonce un projet de moralisation de la vie publique pour le 24 a leur patrimoine. Vou sens. Votre parti pris cauchemar ! Hervé Gattegno : C’é o View nev:ÇEge requis de publier cela va dans le bon as un idéal… ais un s de François Hollande n’y changent rien : avec le choc de l’affaire Cahuzac, on voit monter une exigence de vertu qui revient à passer d’un excès à l’autre : là où l’on s’accommodait jusqu’ici (à tort) de règles générales et de sanctions assez théoriques, il faudrait maintenant savoir en détail ce que possède chaque élu, s’il a fait des emprunts, s’il a hérité, s’il détient un ou plusieurs biens, seul ou avec sa femme… Cest une posture inutile parce qu’elle n’interdit pas le mensonge ; et dangereuse en ce qu’elle expose les élus ? une curiosité malsaine et à la suspicion
C’est confondre l’intégrité avec l’intégrisme. Est-ce que ce n’est pas une exigence démocratique que les citoyens puissent connaître la situation de fortune de ceux qui les dirigent ? La démocratie exige de la transparence, pas la transparence absolue. Quel usage sera fait de ces informations ? On le devine éjà : à désigner à la vindicte les élus dont le patrimoine sera jugé trop important, sans qu’on sache d’ailleurs par rapport à quel critère.
En tout cas, aucune fraude ne pourra être constatée grâce à ces déclarations -Jérôme Cahuzac en avait rempli une : c’est le montant du patrimoine qui sera jugé, et non son origine. On sait que les Français ont le fantasme d’une vie politique peuplée de salnts faisant vœu de pauvreté : de ce point de vue, il sera toujours mieux vu de déclarer un capital modeste plutôt qu’une ortune, même acquise en toute légalité Mais alors comment rétablir la confiance envers les politiques ?
Vous suggérez de ne rien faire ? Ily a une double priorité : un plan national de lutte contre la fraude fiscale, avec moyens renforcés et sanctions aggravées (ce serait moins populaire qu’on fait semblant de le croire) ; un contrôle accru et permanent sur les responsables publics – mais sans plus de publiclté que les enquêtes financières classiques. Surtout, François Hollande doit porter au niveau européen la