Costume de la renaissance

Costume de la renaissance

Tres tot l’homme a du se proteger du froid avec des vetements. Mais ceux-ci sont egalement vite devenus des un art de vivre, un moyen de seduire, d’affirmer sa puissance ou sa revolte. La mode est le reflet des conquetes (en exemple l’influence de la mode grecque ou romaine sur les habits gallo-romains). Mais elle est aussi le reflet des conquetes commerciales. Le duche de Bourgogne fait la mode europeenne a la fin du XIVeme siecle. L’Italie, durant la Renaissance, impose ses modes venitienne et florentine. Ce sont ces deux dernieres periodes que nous allons decouvrir maintenant.

Le duche de Bourgogne, qui comprend le Nord de la France, la Belgique et la Hollande, devient un centre important de la mode vers le milieu du XIVeme siecle, eclipsant la France ruinee par la guerre de cents ans. Les vetements des nobles et des bourgeois tendent a se ressembler, instaurant une veritable mode vestimentaire, remplacant ainsi les habits qui auparavant servaient a affirmer la position sociale. Bien au contraire, des les dernieres annees du XVeme siecle, l’on vit apparaitre des chaussures tres elargies au bout jusqu’a devenir presque carrees.

Le peuple appela par derision ces chaussures « pied d’ours », « bec de canne » ou « mufle de vache ».

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Elle furent portees pendant tout le regne de Louis XII, soit jusqu’en 1515 environ. Les aristocrates ne realisent plus leurs costumes mais en confie l’elaboration a des artisans qui commencent a se multiplier. Chaque element du vetement est elabore par un artisan specialise. Ainsi vont se differencier les habits civils,  militaires et religieux ; les habits de fete et ceux de tous les jours ; ceux des jeunes filles ou des femmes mariees.

Les coupes de cette epoque est caracterisee par des formes allongees et pointues, tant dans les vetements que dans les chaussures ou les coiffures. Les chaussures allongees, nommees des poulaines, peuvent mesurer jusqu’a trois fois la longueur du pied chez les rois et seulement une fois et demi pour les hommes du peuple. La pointe des poulaines (voir l’image – homme) etait si longue dans les annees 1420 qu’il fallait l’attacher a la jambe avec une chaine en or ou argent. Les decolletes sont importants et les chapeaux tres extravagants.

Certains, nommes des hennins (voir l’image), mesurent jusqu’a soixante centimetre de long. Les vetements sont souvent decoupes en deux dans le sens de la longueur, par des couleurs ou des motifs. Une des manches est parfois plus courte et plus etroite que l’autre. Les chaussures egalement sont parfois de deux couleurs alternees. Ces exces disparaitront au XVIeme siecle. Les tissus sont plutot raffines mais de couleur souvent sombre pour mieux faire ressortir les bijoux et les grelots que l’on trouve sur les ceintures, les chaussures ou les chapeaux.

Au XIVeme siecle, les ceintures se reduisent a de simples lanieres d’etoffe ou a une cordelette nouee sur les hanches. Cette ceinture servira a y suspendre des choses (miroir, eventail, breloque) au XVIeme siecle. L’homme porte un pourpoint court, moulant avec un col haut. A sa taille il est maintenu par une ceinture. Il porte en dessous une chemise a manche longue et des braies courtes. Les manches du pourpoint sont fendues au niveau de l’avant-bras ce qui permet de montrer les vetements de dessous. Les epaules, la poitrine et le dos sont rembourres. Sur le devant nous voyons des broderies.

Generalement les jambes ne sont couvertes que de collants. Par dessus, l’homme porte, soit une longue robe fourree a manches longues ou trainantes nommee houppelande, soit un chasuble cousu avec des fentes appele pertuis. Ils ont les cheveux courts a cause des hauts cols. Ils portent sur leur tete des toques ou des chaperons. Ce sont des capuchons avec une pelerine avec une longue cornette. La femme porte des robes longues, moulantes, plutot decolletees et tombant jusqu’au sol. Le corsage est echancre. Les femme doivent porter ce que l’on appelle le tassel, qui cache la chemise intime.

Sur ces robes, au niveau des poignets, nous trouvons des bombardes, qui sont des volants retombant sur les mains. Ces bombardes sont parfois remplacees par des tippets, qui sont de longues bandes decoratives. Sur la robe nous trouvons egalement des fentes pour y glisser les mains. Par dessus, la femme revet un surcot fait de brocard borde de fourrure. Ce surcot deviendra un vetement majeur dans les tenues officielles jusqu’au XVIIeme siecle. Pour sortir, la femme se couvre d’un voile ou d’une coiffe. Seules les servantes vont tete nue. La coiffure se porte en arriere. Le front est rehausse par une epilation des sourcils.

Les cheveux sont redescendus sur les tempes par deux chignons sur lesquels est posee une resille. Sur cette derniere, est pose un voile nomme la huve ou le hennin. (Hommes vetus de surcots (voir l’image)et femmes habillees de cotte hardie (gauche) et de cotte echancree (droite) (voir l’image). ) La mode des « creves », alors en plein essor pour le costume, descendit jusqu’au soulier, souvent en satin ou en velours. Ces chaussures portaient le nom « d’escafignons » (voir l’image), dits aussi « eschapfins » qui vient d’Italie sous le nom de « scapa », mot qui designe toujours de nos jours en Italie les chaussures.

Les escafignons, donc, etaient taillades sur l’empeigne (le devant) pour laisser voir a travers les creves, le tissu precieux des bas blancs ou de couleurs. Rabelais donna une excellente description : | »les souliers, escarpins et pantoufles de velours, etaient dechiquetes a barbe d’ecrevisse.  » | On constate egalement que les pantoufles, chaussures d’interieur, suivaient de pres la mode comme la suivait, par exemple, la forme des armures dont le bout de pied, pointu au XIVeme siecle, etait devenu carre a son extremite, a la fin du XVeme et au debut du XVIeme siecles.

Les bottes en cuir ou en daim se portaient toujours tandis que les elegantes bottines d’etoffes tailladees (crevees) etaient utilisees a la Cour par les seigneurs. Elles ne depassaient pas, en hauteur, le milieu de la jambe. Le peuple, lui, se chaussait toujours de sabots de bois tres rustiques ou de galoches (du latin gallica) maintenues par des brides, souliers a semelle de bois dont la partie superieure est en cuir. Il se chaussait egalement d’estivaux (voir l’image – n°6) qui sont des bottines en cuir souple et leger.

Le terme « estivaux » vient du bas latin aestivaleus, relatif a l’ete : il s’agit donc bien d’un soulier leger porte en ete. Les paysans portaient des « houses » (voir l’image – n°7) qui sont des guetres de cuir fendues d’un bout a l’autre fermees avec des boucles et courroies, ce qui etait si long et difficile que Rabelais les appelait « bottes de patience ». Ils portaient aussi des sandales qui sont faites en cuir, en bois ou en corde, des « bottes » (voir l’image – n°8) qui sont en fait des chaussures legeres et commodes qui ressemblent a s’y meprendre a nos pantoufles d’aujourd’hui. Introduction

Du milieu du XIVeme siecle jusqu’au milieu du XVIIeme siecle, le costume n’a pas seulement un role d’habillement mais il est la aussi pour transformer l’aspect exterieur au moyen d’artifices. D’ailleurs le costume de cour se compliquera avec le temps (voir notre autre dossier sur les costumes de la Renaissance). Lors de ses voyages en Italie, Francois 1er, comme beaucoup de rois, est seduit par la « vie de societe » de ce pays avec ses fetes mythologiques, ses tournois, ses danses, ses defiles et ses mascarades qui donnent l’occasion aux participants de montrer de nouveaux costumes.

Les guerres italiennes font aussi decouvrir le costume Renaissance et cette mode italienne va surtout influencer les matieres et les ornements. La France decouvre le luxe des costumes, la fantaisie, le raffinement. Sous le regne du jeune roi Francois 1er, il faut etre beau, subtil et celui-ci donne l’exemple, tout de suite imite par la Cour de France, a l’images des Cours italiennes : somptueuse, eclatante, fastueuse. Les francais sont conquis par la revelation de cette elegance et ramenent une quantite d’ouvriers italiens qui s’etablissent a Lyon, Paris et Tours pour fournir les elegantes et les elegants de la Cour de France.

Les artisans francais commencent peu a peu a faire concurrence aux italiens. Avec le soutien de materiaux luxueux, d’etoffes riches et lourdes, de broderies epaisses, de bijoux somptueux et de dentelles aerees, les hommes de la Renaissance s’attachent a creer des modeles de costumes en se preoccupant des combinaisons de couleurs et des volumes qui en font l’elegance et l’harmonie. A la fin du XVeme siecle, la France se reconstruit a travers son industrie drapiere et son commerce exterieur. Les tissus du XVeme siecle sont ornes de nouveaux motifs, cassant ainsi la mode des motifs geometriques et semis floraux.

A cette epoque arrive le motif « ananas » qui plus tard sera repris pour une ornementation avec de grands motifs. De majestueuses tenues apparaissent et la principale caracteristique de cette epoque concerne « les creves » que l’on retrouve dans un premier temps sur les manches des vetements mais par la suite sur le reste des costumes ainsi que sur les chaussures. Le costume masculin Le plus en vogue a cette epoque se compose d’un pourpoint a encolure bateau laissant apparaitre le plisse de la chemise.

Il est richement galonne de broderies en relief decorees de pierres et de perles. Celui-ci est souvent taillade de creves en ellipse qui laissent voir une etoffe de couleur differente. Il n’etait en realite qu’un riche gilet. Le pourpoint peut etre court ou s’allonger d’une jupe. La jupe est alors flottante a godets et ouverte devant. Elle laisse apparaitre la braguette tres proeminente en forme d’etui et qui s’attache par des aiguillettes ou agrafes, petits cordons ferres aux deux extremites (voir l’image).

Le pourpoint, lorsqu’il est court, laisse apparaitre des hauts de chausses en tonnelets, en lanieres ou a creves, souvent de deux couleurs, qui s’enfoncent dans les bras de chausses retenus par des jarretieres. Les hauts de chausses furent remplaces par des culottes bouffantes serrees au-dessus du genou par un canon ou jarretiere d’etoffe (voir l’image). Les hommes portent aussi un manteau ou dogaline avec de larges manches relevees sur les epaules qui laissent voir le pourpoint. Le costume feminin (voir l’image)

L’epoque de Francois 1er a joue un role preponderant dans l’histoire du costume feminin. Elle voit la creation de la mode du vertugadin, des paniers et de la crinoline. Au XVIeme siecle le costume est particulierement luxueux et raffine. Les broderies en relief, les dentelles, les riches tissus epais sont plutot sombres pour mieux faire ressortir les bijoux et grelots. Tous ces elements de parures contribuaient a la meme aspiration : amplifier la beaute de celles qui les portaient.

La vertugade, puis plus tard vertugadin, est une etrange cage de tissu empese recouvert d’un bas de jupe de taffetas epais et parfois cercle de joncs d’osier donnant une forme conique a la jupe. Ce jupon se porte sous la robe pour lui donner du volume. La robe est largement decolletee en forme carree, souvent avec une ouverture triangulaire sur le devant pour laisser apparaitre la cotte de dessous. On peut voir egalement un pendant de ceinture droit sur le devant de la jupe. La femme porte des robes longues, moulantes, plutot decolletees et tombant jusqu’au sol. Le corsage est echancre.

Les femmes doivent porter ce que l’on appelle le tassel qui cache la chemise intime. Sur ces robes, au niveau des poignets, nous trouvons des bombardes qui sont des volants retombant sur les mains. Ces bombardes sont parfois remplacees par de longues bandes decoratives appelees tippets. Sur la robe nous trouvons egalement des fentes pour y glisser les mains. Par dessus, la femme revet un surcot fait de brocard borde de fourrure. Ce surcot deviendra un vetement majeur dans les tenues officielles jusqu’au XVIIeme siecle. Pour sortir, la femme se couvre d’un voile ou d’une coiffe.

Seules les servantes vont tete nue. La coiffe se porte en arriere. La confection d’une robe de Cour (voir l’image) (patron de la robe de Cour – 37 Ko) La realisation d’une robe de Cour est a la portee d’un novice. Il faut juste un peu d’initiation en coupe et … beaucoup d’imagination. Pour confectionner une robe de Cour, il faut une bonne huitaine de metres de tissus d’ameublement pour le corps de la robe, quelques metres de satin pour le dessous et les manches, de la passementerie, quelques longueurs de perles, des bobines de fil, beaucoup de patience et le tour est joue…

Tout d’abord, on taille tous les morceaux du bustier et de la jupe en double, une fois avec du tissu d’ameublement, l’autre fois avec de la toile pour doubler le costume. Le bustier, forme de neuf morceaux, doit se terminer en pointe sur le devant comme il etait represente a la mode de cette epoque. Il est assemble avec les deux tissus et ajuste sur la personne qui portera la robe, voire sur un mannequin. La jupe est formee de quatre panneaux que l’on coupe : – une fois dans le tissu d’ameublement – une fois dans la toile pour le doublage une fois dans le satin pour le dessous de la robe On assemble le tissu d’ameublement et la toile, en laissant la jupe ouverte devant pour laisser apparaitre le dessous de la robe. Nous assemblons ensuite le bustier et la jupe en froncant a la taille. Il faut noter qu’a cette epoque, les deux morceaux n’etaient pas rattaches : le bustier etait une sorte de corset que l’on portait sur une chemise, elle-meme attachee a la jupe. La robe est fermee dans le dos par une fermeture « eclair » qui doit etre cachee le plus possible afin de ne pas faire d’anachronisme.

Pendant la Renaissance, pour fermer une robe, il y avait des oeillets dans lesquels etaient entrecroise un lacet bien serre pour obtenir une taille fine ! Les manches sont faites d’une seule partie, en satin le plus souvent ; elles sont volumineuses et sont rattachees au bustier. Apres de nombreux essayages pour ajuster le costume, vient le moment des finitions et de la decoration. On pose la passementerie sur la robe autour du decollete pour le mettre en valeur, a la taille et a l’ouverture du devant.

Ces passementeries sont choisies en fonction des tissus. La touche finale : les perles dorees et nacrees pour l’ornement et le plaisir des yeux (voir l’image). Ces memes perles seront egalement utilisees pour la decoration de la coiffe assortie a la robe. La difficulte de realisation du jupon fait qu’il est preferable de l’acheter dans les boutiques specialisees pour le mariage. Il convient de faire le bon choix quant a son volume et sa ligne. Il ne faut pas negliger l’aspect en forme de dome pour le gonflant et la qualite des baleines pour les cassures.