Complement 4f294299438d4

Complement 4f294299438d4

Madame Bovary de Flaubert Vers le bac : à l’écrit par Romain Lancrey-Javal Petits Classiques Larousse Vers le bac À l’écrit Madame Bovary de Flaubert Objet d’étude : le roman et ses personnages ; vision de l’homme et du monde (première, toute sect Corpus bac : premièr romans de Flaubert. OF p g nages dans les Texte 1. Flaubert, Madame Bovary (1857), Première partie, chapitre Il, première rencontre de Charles et d’Emma, de « La fracture était simple… » ? « un lorgnon d’écaille Texte 2.

Flaubert, Madame Bovary (1857), Deuxième partie, chapitre II, première rencontre de Charles et de Léon, début du chapitre, de ? Emma descendit la première… » à « quand on le peut, ajouta-t-il Texte 3. Flaubert, L’Education sentimentale (1869), Première partie, chapitre l, première rencontre de Frédéric et de Madame Arnoux. Texte 4. Flaubert, Bouvard et Pécuchet (1 881), Première partie, deux personnages l’un à Pautre – et il faut user de stratagème pour établir le contact, trouver des marques d’attention ou des mots qui ne paraissent pas déplacés ou indiscrets.

La ressemblance s’arrête là. La différence de situation est patente dans les quatre pages de Flaubert. Le premier extrait (rencontre de Charles et d’Emma) se situe dans

Désolé, mais les essais complets ne sont disponibles que pour les utilisateurs enregistrés

Choisissez un plan d'adhésion
un univers de ferme et montre un premer contact entre le médecin venu en urgence et la fille de son patient ; il en résulte un tête à tête nocturne et intime dans un environnement campagnard. Le deuxième extrait (rencontre d’Emma et de Léon) se situe dans un univers provincial d’auberge.

C’est une confrontation collective ; dans l’effervescence de l’arrivée des nouveaux venus, un duo s’esquisse, celui d’Emma et du jeune Petits Classiques Larousse -2 – Madame Bovary de Flaubert homme, Léon, qui ébauche une entente à l’écart de la conversation du groupe en ête. Le troisième extrait (rencontre de Frédéric et de Mme Arnoux) se situe sur le pont d’un bateau ; la rencontre reste muette et presque anonyme ; un jeune homme distingue une femme idéale et la contemple rêveusement.

Enfin, le dernier extrait prend place dans l’univers de la grande ville ; dans un Paris estival, deux promeneurs vont s’asseoir sur le même banc et engagent la conversation. On sent, dès lors, aussi la 2 3 registre – mais ce registre précise sans qu’il y ait d’expression explicite d’émotion ou même d’un sourire (sinon, celui discret, du romancier et de son lecteur devant la latitude d’une rencontre pourtant décisive).

Le deuxième extrait de Madame Bovary mêle plus nettement les registres : le registre satirique (qui s’attache notamment à la faiblesse de Charles – endormi dans la voiture, décalé dans la conversation — et à la pesanteur d’Homais, qui s’impose pompeusement) et le registre lyrique – sur un mode un peu ridicule pour le lecteur lorsqu’il résonne dans les propos de Léon et d’Emma… Mais la description d’Emma au coin du feu fait l’objet d’une description sensuelle et flamboyante d’un lyrisme amoureux (qui s’explique rétrospectivement par le regard du eune homme posé sur elle).

La page de L’Éducation sentimentale combine les mêmes registres, mais en les mêlant étroitement : au lyrisme du coup de foudre ressenti par Frédéric Moreau se superpose l’ironie tacite du romancier qui rend un peu ridicule l’émerveillement du jeune homme pour son lecteur. Enfin, la page de Bouvard et Pécuchet, apparemment neutre, riche d’informations et de sensations, recèle une ironie cachée et tout un jeu parodique, que peut mettre en évidence le commentaire ci-dessous. b. Travaux d’écriture (sur 16 points) — au choix Sujet 1. Commentaire. ??? Vous ferez le commentai ière page de Bouvard et 3 3 d’essayer de développer et de rédiger. l. Une information sur l’espace, la saison et les personnages Il. Un mélange de précision topographique et de poésie de la ville Ill. Une page parodique de première rencontre On se rappellera les principes de l’introduction du commentaire. Petits Classiques Larousse – 3 – Madame Bovary de Flaubert a) Amener le texte Une première page de roman a pour vocation de livrer des informations et de ne pas trop en livrer à la fois pour piquer la curiosité du lecteur. ) Présenter le texte C’est en ménageant l’art de dire les choses, de commencer à faire exister un univers, et en même temps de les taire, de ne pas tout dire que Flaubert ouvre son dernier roman inachevé, Bouvard et Pécuchet, publié de manière posthume en 1881. On apprend les circonstances d’une rencontre – mais en même temps on n’en connaît pas encore bien les protagonistes et les enjeux. c) Questionner le texte Dans quelle mesure ce début de roman ne se contente-il pas de livrer des informations ?

Comment introduit-il une attente, un Imaginaire, mals aussl une ironie perceptible — le romancier établissant déjà une connivence vec son lecteur en confrontant deux « bonshommes » ? d) Annoncer une démarche organisée La page semble d’abord répondre aux règles de l’incipit dans la mesure où elle fournit toutes sortes d’informations, pour installer la mémoire d’un paysage urbain et de personnages. Mais la valeur strictement référentielle du texte 4 3 parodique de cette première rencontre. 1.

Un espace urbain propice à la description a) Un espace lumineux et transparent, qui permet le panorama : « étalait b) Une ville désœuvrée et donc deux personnages qui n’ont rien d’autre à faire ue regarder le paysage et les environs. c) Les marques d’une description minutieuse : imparfait duratif, lexique des substances, des couleurs et de la lumière, repérage dans l’espace : « Plus bas… », « Au-delà… » 2. Un été étouffant : l’insistance sur la chaleur a) L’ouverture sur une notation thermique : « chaleur b) Soulignement du caractère désert de la grande VIIIe. ) Tenue vestimentaire débraillée des deux promeneurs. 3. Deux promeneurs désœuvrés a) Indication simple de leurs provenances respectives. b) Marque incertaine de leur destination (pause sur un banc). ) Disponibilité manifeste : engagement de la conversation. Petits Classiques Larousse – 4 – Madame Bovary de Flaubert . Un mélange de précision topographique et de poésie de la ville 1. Des précisions sur la géographie parisienne a) Un lieu inaugural de promenade : le boulevard Bourdon. ) un repérage précis par rapport au canal Saint-Martin. c) Deux origines à égale distance du canal : la Bastille, le Jardin des Plantes. 2. L’attachement au détail a) Une indication précise de la température et une description du canal et de ses environs, dans une énumération minutieuse (les façades, les toits, es quais). 3 de couvre-chef et de veste – indices sociologiques et psychologiques). c) Une indication de leur silhouette (grand/petit, tête en arrière, tête baissée), et de leur nom : Bouvard, Pécuchet. . Une vision poétique de la ville a) Des phrases symétriques, qui montrent et redescendent (première phrase : 13/14 syllabes) ; un rythme binaire : « un bateau/deux rangs de barriques « le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été « l’un/l’autre… créant un balancement continu. b) Des jeux de sonorité ; allitération en b et assonance en ou, par exemple, du ? boulevard Bourdon créant le bourdonnement de la chaleur dans la phrase. ) un imaginaire de la lumière pesante et immobile : « Le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer » : une vibration des couleurs et des silences : la poésie à partir de la monotonie quotidienne de la ville, l’art de remplir ici le vide par le plein de récriture. 1. L’obsession du double a) Un dédoublement visuel : « 33 degrés », effet de réel mais aussi effet de sens – tout va par deux : deux écluses, deux rangs de barrique, deux hommes… b) Rythme et sonorité se redoublent : obsession itérative et inaire ; tout se répète. ) Deux personnages construits symétriquement comme le double l’un de l’autre : évidence du nom ouvre-chef. 6 3 scène du regard et de l’art d’engager la conversation à partir de lieux communs (voir les pages de rencontre dans Madame Bovary). Petits Classiques Larousse – 5 – Madame Bovary de Flaubert c) Un soulignement émerueillé des points communs, où brille l’ironie du romancier (même « idée » d’inscrire son nom dans son couvre- chef). Référence parodique aux « affinités électives » de Goethe — deux personnages faits pour se rencontrer. 3.

Une mise en scène de l’écriture et de la lecture a) Un paysage-page qui semble écrire la ville avec de l’encre sur fond blanc : la page se « noircit » sous les yeux du lecteur : l’eau même du fleuve est « couleur d’encre » (voir aussi le goût de l’empoisonnement dans la bouche d’Emma Bovary et cette obsession chez Flaubert). b) Deux personnages dont la silhouette semble évoquer des lettres en mouvement de l’alphabet — des personnages-signes, le grand et le petit (voir l’analyse des silhouette de Don Quichotte et de Sancho Pança dans Les Mots et les choses de Michel Foucault). Deux personnages qui lisent le nom et Fidentité l’un de Fautre, en meme temps que le lecteur, ironiquement, dans leur casquette (voir le début de Madame Bovary et l’écho avec la casquette de Charles). On se rappellera les principes de la conclusion de commentaire. a) Présenter un bilan de lecture Ce début de roman prése le intérêt de rassembler étouffant, celui de la grande ville l’été, de mettre en scène le jeu même de Pécriture et de la lecture à l’intérieur du récit. ) Annoncer des prolongements possibles En cela, Bouvard et Pécuchet s’annonce bien comme un roman de échiffrement des signes – ce que les deux personnages vont faire de manière ridicule et ce que le lecteur est convié à faire autrement, grâce au sourire de Sujet 2. Dissertation. Quand on voit un personnage dans un roman, le choix d’un point de vue nous informe-t-il davantage sur celui qu’on regarde ou sur celui qul regarde ? Vous discuterez cette question en vous fondant sur les quatre pages précédentes de Flaubert et sur d’autres romans de votre connaissance, où un personnage en voit un autre.

On se rappellera les principes de l’introduction de dissertation. a) Amener le sujet Petits Classiques Larousse – 6 – Madame Bovary de Flaubert Nous savons tous que, dans la vie courante, lorsque quelqu’un nous parle d’une tierce personne, il nous communique autant de renseignements sur lui-même (son goût, son jugement, ses préférences, sa relation aux autres, ce que les anciens appelait son ethos) que sur celui ou celle dont il nous parle. ) Présenter le sujet De manière comparable, dans un roman, quand nous voyons un personnage ? travers le reeard d’un aut ns des renseignements ? de l’explicite des portraits de personnages. Si explicitement un portrait les livre, implicitement c’est souvent sur le pectateur qu’on obtient indirectement les impressions les plus sûres… Plus largement, la part d’informations reçue ne dépend-elle pas, de fait, du choix de technique et de vision ?

Dans des romans qui utilisent la première personne pour masquer la fiction, nous ne savons des autres personnages que ce que livre le narrateur. En cela, c’est aux personnages perçus que nous pouvons nous attacher d’abord. Mais dans les romans à la troisième personne, dans la grande tradition du XIXe siècle, un narrateur peut corriger ou commenter ce que nous voyons — et nous avons donc simultanément une impression de la lucidité, des entiments, des illusions du spectateur.

En dernier ressort, la construction de l’image d’un personnage se fera toujours, par-delà le spectateur et l’objet du spectacle, dans la conscience du lecteur qui élabore sa propre représentation du personnage. I. La seule perception des autres personnages dans les romans ? la première personne. Il. La vision corrigée et commentée dans les romans à la troisième personne Ill. Une construction qui appartient en dernier ressort au lecteur. La seule perception des autres personnages dans les romans ? 2. Personnages identifiés extérieurement, souvent négativement ans le roman moderne.

Petits Classiques Larousse – 7 – Madame Bovary de Flaubert Personnages enfermés dans leur cynisme, leur lâcheté et leur peur dans les romans de Céline – et dénoncé par le narrateur -, silhouettes prisonnières des conventions dans les romans de Camus, de L’Étranger à La Chute. 3. Jeu tournant des regards dans le roman épistolaire Usbek lucide sur les mystifications occidentales dans Les Lettres persanes de Montesquieu, mais aveugle sur le fonctionnement de son sérail ; Valmont dupe de ses propres manœuvres dans Les Liaisons dangereuses de Laclos. 1.

Un personnage révélé par un autre personnage Alternance des points de vue dans la scène de premiere rencontre entre Julien et Madame de Rênal dans Le Rouge et le noir de Stendhal. 2. Un personnage sur lequel les autres personnages se méprennent : tableau de leur erreurs Mépris immérité que suscite le personnage titre, énigme constituée par Vautrin dans Le Père Goriot de Balzac : établissement, comme souvent d’un secret différé. 3. Une vision qui montre souvent la naiVeté ou le ridicule du spectateur Émerveillement de Charles ou de Léon devant Emma dans Madame Bovary, de 0 3