Philosophie : Explication de texte Dans le texte, L’homme devant l’apparence extrait de Propos sur les pouvoirs publie en 1924 ALAIN se preoccupe de definir la pensee. Il soutient que penser c’est d’abord dire non, notion qu’il va definir. Il se demande a quoi il faut penser pour enfin elargir son sujet sur l’impact et l’importance de penser. En cherchant a repondre a cette question : qu’est ce que la pensee remet en question ?
Il aborde donc ce terme « non » qui est associe a la pensee, puis en etudiant son impact sur l’Homme penseur et ce qui l’entoure. L’auteur va nous presenter sa these des la premiere phrase. « Penser c’est dire non ». Le mot « non » est ensuite definit dans la deuxieme phrase. Le « non » et le « oui » sont mis en opposition ils sont respectivement identifies a l’endormissement et au reveil. Le « non » est donc designe metaphoriquement par une connotation meliorative a contrario du oui qui admet une connotation pejorative.
Le « non » serait le reveil ou autrement dit l’eveil et le debut de l’intervention de la pensee dans la vie de l’Homme. ALAIN pose donc sa definition de la pensee en problematique : a quoi faut-il penser, dire non ? Question a laquelle il repond par une question
On voit donc que par ces trois themes ALAIN preconise la reflexion, la pensee sur des idees donnees et qui veulent etre imposees avant d’avoir une opinion sur elle. Il faut connaitre avant de juger. Les trois mots sont ensuite designes et regroupes sous le nom « apparence » ce qui nous renvoie donc au titre de l’extrait l’Homme devant l’apparence. On peut donc dire que l’Homme avec comme seule arme sa pensee doit combattre, c’est-a-dire penser, reflechir sur des idees qui lui sont donnees « brutes », et souvent accepter sans analyse.
La phrase suivante donne lieu a l’elargissement de sa these : c’est a elle-meme que la pensee dit non, en effet, la pensee dit non a des choses qu’elle a recu auparavant et que desormais elle nie, n’accepte plus comme une simple evidence mais cherche a batir une reflexion autour d’une croyance devenue habituelle car la pensee ne s’etait pas eveillee. On porte donc attention en permanence a ce que l’on pense pour en verifier la justesse.
Par le verbe d’action « rompre » et « heureux acquiescement » qui marquent une rupture definitive avec l’Homme qui voit sa pensee endormie et qui suit sans reflexion des preceptes qui lui ont ete inculques. Cette phrase marque bien l’importance du combat de la pensee contre elle-meme. Alain va meme plus loin il distingue deux pensees, celle anterieure a l’eveil, dont on se separe, et celle actuelle, posterieure a l’eveil. Les deux phrases qui suivent montrent l’importance de ce combat dans la vie de l’Homme qui recherche le fond des choses.
ALAIN dans deux grandes phrases va demontrer que sans se servir de sa pensee on croit tout et on se fait abuser. Le monde des objets est connu grace aux perceptions aux sensations, que l’on ecoute « a l’aveugle » et en qui la confiance est absolue. L’Homme consent c’est-a-dire qu’il ne s’exprime pas, donc il accepte car il n’a pas pense le sujet. Il a suivi ses sens sans chercher au-dela, sans penetrer dans la metaphysique.
En se qui concerne le tyran, c’est le manque de recul de l’Homme sur des propos donnes et le respect « hierarchique » qui empeche le combat des idees et qui lui permet de devenir maitre de la pensee endormie d’un Homme, c’est ce qui lui permet de la controler. C’est ainsi qu’ALAIN va prendre des exemples et demontrer sa theorie. Il dit qu’une « doctrine vraie » c’est-a-dire un enseignement accepte et verifie par plusieurs personnes est faut pour tout Homme qui n’a eu de pensee sur les idees proposees.
L’endormissement de la pensee correspond a une certaine passivite de l’esprit et a une qualification de la personne de Candide. ALAIN explique donc les consequences de cette attitude soit : la croyance aveugle et la soumission de l’etre, enveloppe ici sous le nom « esclaves », puisque sans l’action de penser, il n’y a plus de reflexion sur des propos, des idees et elles sont acceptees par mouvement de masse… Tout ce qui est dit vrai, est faux si on ne s’est pas pose des questions dessus.
Comme a commence l’extrait (c’est-a-dire par une definition de penser), on retrouve la meme construction « reflechir, c’est nier ce que l’on croit. ». La reflexion est donc le retour sur ce qu’on nous a enseigne, appris. ALAIN va ensuite (identique a sa premiere demarche) expliquer le terme « croit » puisqu’il l’a associe a reflechir. Celui qui croit en quelque chose, y croit sans savoir ce que c’est reellement, puisqu’il n’a pas reflechi au sujet. Dans ce cas la, l’Homme n’est plus reellement capable de savoir en quoi il croit.
Dans la phrase suivante, il exprime le fait que seule la pensee ne suffit pas pour connaitre les choses, la pensee est un outil qui aide a avoir un nouveau regard, il faut savoir combiner les parties de son esprit pour rechercher une verite vraie. Et il applique son idee au monde qui l’entoure, c’est-a-dire la nature ; pour connaitre une chose, il faut se servir de ses sensations, ses perceptions, auxquelles il faut combiner une certaine reflexion donc une intervention de la pensee ; on a ici une reference importante a Descartes (discours de la methode).
ALAIN se pose une question a lui-meme, appuyant du coup le fait qu’il ne faut pas tout croire, que les idees se regroupent mais peuvent aussi s’ecarter, qu’il faut pouvoir se trouver des propres idees auxquelles croire ou alors en accepter certaines apres avoir bati une reflexion autour. Si l’on croit toutes les idees qui nous sont proposees, on ne verra rien de clair, de net, de precis devant nous puisque rien ne va dans la meme direction et tout n’est pas forcement bon a prendre et a suivre.
Ce « bariolage » est present en chacun de nous et se complexifie chaque jour tant que la pensee ne dit pas non a elle-meme et qu’elle ne denoue pas chaque fil de cette tapisserie. Et qu’elle ne se fabrique pas sa propre toile, celle qui depend de sa pensee et qui chaque jour comportera de nouveaux details, toujours uniques, constituant une image interne, symbole de nous meme. Ce texte nous presente donc le chemin de la reflexion de l’auteur par rapport a ce qu’est la pensee et son utilisation.
Au fil du texte il construit une etude de la facon de penser et de son interet sur des cas concrets. On voit donc que l’utilisation de celle-ci permet la non-acceptation de certaines doctrines, une meilleure connaissance du monde qui nous entoure ainsi que la conception de sa propre maniere de penser, de se faire ses propres idees en disant non a soi meme, non a tout se qu’on a appris… C’est sur cela que conclue ALAIN. Mais la remise en question de tout et toute chose ne plonge t’elle pas l’Homme penseur dans la negation du monde la plus totale ?