Commentaire madame de sevigne lettre a sa fille

Commentaire madame de sevigne lettre a sa fille

SEQUENCE 1 : LE CLASSISISME Commentaire N°1 : Mme de Sevigne – Lettres Il s’agit d’une lettre extraite de la correspondance de Mme de Sevigne. Celle-ci a entretenue une tres importante correspondance (environs 1500 lettres), la majorite destinee a sa fille, dont celle que nous allons etudier. Mais elle ecrivait aussi des lettres a son entourage, sa famille (oncle, tante,…) ainsi qu’a ses amis. Mme de Sevigne a vecu en plein classicisme, sous le regne de Louis XIV. Elle se tient au courant de tout ce qui peut se passer du fait de son appartenance au monde mondain.

Sa fille se marie et part en Provence. C’est l’element declencheur de ses lettres. Mme de Sevigne et sa fille ont une relation fusionnelle qui entraine une correspondance tres reguliere (3 lettres par semaine). Cette lettre reflete particulierement l’etat d’esprit de Mme de Sevigne, la douleur qu’elle eprouve, apres le depart de sa fille. I) Une lettre A) Les marques de la lettre Ce texte appartient au genre que l’on nomme epistolaire, et effectivement, on peut relever les caracteristiques de la correspondance : – un entete «  A Paris, mardi 3 mars 1671 » une signature, – une formule d’adresse «  ma chere bonne » – une formule de

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conge (l 17-18 ou l 20) On notera ici que « bonne » n’a rien avoir avec le terme de domestique, c’est un terme affectueux. La multiplication des formules de conge revele le sentiment de Mme de Sevigne, elle n’arrive pas a finir sa lettre. Symboliquement, finir la lettre c’est rompre le contact avec sa fille. La situation d’enonciation, le « je » parle a « vous » montre une correspondance privee. Le « je » et le « vous », omnipresent et predominant, servent a reformer le couple mere – fille.

Le « vous » servant a qualifier sa file et ici due a son rang et a son epoque. B) Une lettre litteraire Cette lettre est une correspondance privee d’une mere a sa fille, mais peut etre etudiee aussi sous son cote litteraire. Mme de Sevigne vient de la noblesse et a recu une education. Elle recoit, est recu et aime aller dans les salons. Son expression est soignee et ses lettres sont un veritable travail d’ecriture : – registre soutenu – emploi du subjonctif imparfait – emploi de « je songe » au lieu de « je pense » – attribution d’un terme poetique pour qualifier sa fille, travail sur les images : metaphores, comparaisons : (l 10) « Ces larmes […] est repandue », – emploi d’une figure de style, l’enumeration – emploi d’une gradation (l 8 – 9) Cette lettre rend compte de l’intimite d’une relation mere – fille mais cette intimite n’est pas synonyme de familiarite, les mots sont choisis, le langage soigne, c’est un veritable travail d’ecriture. Cette litterarite se prete egalement et c’est ce que nous allons voir apres a l’expression de sentiments tres fort lies a la souffrance de l’eloignement. II) L’expression des sentiments

A) La souffrance Le sentiment dominant qui transparait dans cette lettre est, bien entendue, la douleur, la souffrance, lies a l’eloignement. On peut releve, a ce titre, le champs lexical qui concerne ce sentiment : « « ces larmes qui tombaient de mes yeux » (l 9) ; « on serait toujours en larmes, c’est-a-dire moi » (l 3) ; « il n’y a lieu dans cette maison qui me blesse le c? ur » (l 4) ; « J’etais capable de me jeter par la fenetre » (l 7), … Cet eloignement est un dechirement et c’est une separation qu’elle n’accepte pas. B) Une souffrance exageree ? (-;hyperbole)

Malgre tout, pour autant qu’elle soit bien reelle et vecue, cette souffrance n’en est pas moins exprimee de facon tres hyperbolique. D’une part, on relevera par exemple, l’abondance des pronoms et adverbes intensifs exprimant la totalite : « continuellement » (l 1), « tout les jours » (l 1), « tout les autres, tout les jour… » (l 12). L’exageration se percoit egalement dans les images lies a la mort « votre chambre me tue » (l 4) ; « j’etais capable de me jeter par la fenetre » (l 7). Donc la souffrance est peut-etre exageree dans la mesure ou elle l’emploi comme un etat de folie.

Le mot est d’ailleurs employe ligne 8 « je suis folle quelques fois » C) Vers une maitrise des sentiments ? ou « la raison contre l’emotion » Enfin, il parait interessant de noter que, malgre cette summertion emotive, il y a un desir de maitrise de soi qui transparait et bien sur, cela est a l’image de la morale classique mais aussi de l’attitude appropriee dans ce milieu du grand monde : « si l’on ne glissait pas dessus, on serait toujours en larmes » (l 3) ; « Il faut glisser sur tout cela […] mouvement de son c? ur » (l 14 – 15). Donc, contre son c? r, il faut opposer la raison. Glisser veut dire se deplacer sur une surface lisse. Le lisse est se qui n’a pas d’asperite. Ce qui signifie qu’il faut montrer un visage lisse, cacher ses emotions (l 5 – 6) Le paravent sert a masquer quelque chose, psychologiquement il sert a masquer ses emotions. Conclusion Malgre la distance qui nous separe de ce courrier et le milieu social dans lequel il etait destine, cette lettre se lit somme toute assez facilement, et la facon dont Mme de Sevigne exprime sa souffrance est touchante et sincere.