Support : LETTRE 81 « Les Liaisons Dangereuses, Choderlos de Laclos du 18e siecle Choderlos de Laclos, auteur du 18e siecle, est considere comme l’homme d’une seul ? uvre « Les Liaisons Dangereuses ». C’est un roman epistolaire qui repose sur le mensonge et le libertinage et qui sera vivement critique par la societe de l’epoque, tres puritaine. Les deux personnages principaux sont la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, anciens amants complices qui se sont allies, l’un pour reconquerir une femme prude, Mme de Tourvel, l’autre pour se venger d’un ancien amant, Gercourt.
Dans cette lettre, la marquise revele a Valmont ses secrets, son art de la manipulation et son hypocrisie. Comment cette lettre represente-t-elle une veritable confession de la marquise ? Dans un premier temps, nous verrons un apprentissage autodidacte et rigoureux, puis une recherche acharne de la toute puissance et pour finir une revolte orgueilleuse. A) Un apprentissage autodidacte et rigoureux a) Une methode scientifique inspiree des lumieres Champs lexical de la raison et de la science : « profonde reflexion » « observer et reflechir » « curiosite » « m’instruire » « je m’etudiais » « la science que je voulais acquerir » « cherche
Par sa volonte et son esprit –> elle cherche a modeler son corps et ses sentiments ( comme un artisan ou un artiste tranforme la matiere) : « Je suis mon ouvrage » « guider les mien a mon gre » « prendre a volonte ce regard distrait » « je m’etudiais a prendre l’aire de la serenites » « je me suis travailler ». ? Travail de dedoublement, control des reactions corporelles et emotives comparables a l’art d’un comedien = parfait art de la feinte A) Une recherche acharnee de la toute puissance (La science qu’elle chercher a acquerir a un veritable but : le pouvoir absolu sur soi et autrui) ) la maitrise de soi « propre ouvrage » –> elle cherche a exercer une souverainete absolu sur son corps, son c? ur et son esprit. Champs lexical du pouvoir et de l’autocontrole : « je me suis prescrites » « je suis mon ouvrage » « je me suis travaillee » « je m’etudiais » + expression « c’est ainsi que j’ai su j’ai su prendre ma physionomie, cette puissance dont je vous ai vu quelque fois si etonne » « je n’avais a moi que ma pensee et je m’indignais qu’on put me la ravir ou me la surprendre contre ma volonte ». b) le pouvoir sur autrui
Impenetrable + dupe son entourage + use de son savoir pour penetrer autrui : « ce travail sur moi-meme avait fixe mon attention sur l’expression des figures et le caractere des physionomies et j’y gagnais ce coup d’? il penetrant » Comparaison finale avec les « Politiques » : art et maniere de gouverner A) Une recherche acharnee de la toute puissance (Son auto education vient de son refus des conditions des femmes de son epoque, dont elle veut se demarquer pour mener en solitaire sa guerre des sexes) a) la critique de la soumission des femmes
Mepris envers les « autres femmes » : elle n’a rien de « commun » avec elles (marquage du contraste), consideres comme des jouets de leurs sentiments et qui se soumettent a ceux qui les dominent. Denonciation de l’education des filles : « fille encore, j’etais vouee par etat au silence et a l’inaction » « je n’avais a moi que ma pensee » = marquise, revolutionnaire. b) Un orgueil vindicatif Omnipresence du pronom « je » : narcissisme demesure + revolte individualiste qui refuse toute solidarite avec les autres femmes.
Volonte d’afficher sa superiorite sur Valmont des le debut : « nee pour venger mon saxe et maitriser le votre » Au terme de cette etude, nous avons pu constater l’egocentrisme et le narcissisme de Mme Merteuil. Elle montre a travers cette lettre, que ses methodes scientifique et peu conventionnelle ont pour unique but de manipuler et se venger d’autrui. La recherche de cette puissance est un caractere libertin dont elle est eprise. La manipulation de Mme de Merteuil va-t-elle se retourner contre elle ? Libertinage
Le Libertinage est une libre pensee qui se developpe, malgre une forte religiosite, au 17eme siecle : des philosophes, des poetes, des hommes de lettres tendent a penser hors des cadres fixees par la religion. Cette liberte de pensee, qui se double parfois d’une liberte des m? urs, court tout au long du 17eme siecle, et trouve un echo emblematique dans le personnage de Dom Juan de Moliere. Des ? uvres majeures comme les Liaisons dangereuses de Laclos ou encore Les Egarements du c? ur et de l’esprit de Crebillon fils, ont introduit de nouveaux codes, une nouvelle facon de penser, d’ecrire et de decrire le libertinage.
La vie en societe est presentee comme un jeu de dupe dont les libertins maitrisent a la perfection les codes et enjeux. Roman epistolaire Le roman epistolaire est un genre litteraire dans lequel le recit se compose de la correspondance fictive d’un ou plusieurs personnages1. Les chapitres de ces romans sont generalement organises par les lettres ecrites entre les personnages (chaque lettre separee des autres et portant un chiffre, une date, le nom du destinataire ou une combinaison de ces elements).
Ce genre est ne au XVIIe siecle et resta tres prise au XVIIIe siecle. Au debut du XXIe siecle est apparue une variante, formellement similaire, le roman par email (courrier electronique). Le ressort principal du genre epistolaire, qui le rapproche ainsi du genre theatral, est de renforcer l’effet de reel en donnant au lecteur le sentiment de s’introduire dans l’intimite des personnages a leur insu : double enonciation. Autre ? uvre de Choderlos de Laclos : Ernestine (1777)