Commentaire la religieuse de diderot

Commentaire la religieuse de diderot

La Religieuse est un texte de Denis Diderot (1713-1784) ecrit en 1760. Denis Diderot est un philosophe du XVIIe siecle, il appartient donc au mouvement des « lumieres ». Il est egalement maitre d’? uvre d’un ouvrage parmi les plus marquants de son siecle, la celebre Encyclopedie. Denis Diderot s’est inspire d’un fait divers : Suzanne Simonin avait ete enfermee dans un couvent contre son gre et avait ete persecutee par la mere Superieure du couvent et ses executrices. Elle est ainsi confrontee a l’immense pouvoir de l’Eglise.

Denis Diderot ouvre ainsi la voie du realisme car il evoque la brutalite, le calvaire que subit Suzanne Simonin au couvent qui est assimile a une prison. Il critique ainsi l’intolerance religieuse. Tout d’abord, Denis Diderot compare le couvent a une prison. En effet, le champ lexical de la prison est omnipresent dans le texte: « tete de mort, natte, pain noir … ». C’est pourquoi il utilise des expressions symboliques de la prison: « Cependant l’on ouvrit avec de grosses clefs la porte » ce qui reflette l’usage de la clef utilisee par les gardiens de prison.

Suzanne suit un regime alimentaire tel un prisonnier: « pain noir, cruche d’eau … ». L’auteur veut nous projeter ainsi dans ce decor. Il

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aborde egalement le theme de la sequestration; elle est retenue dans « un lieu souterrain, obscur » contre son gre; on la traine jusqu’a avoir les pieds en sang: « j’avais les pieds ensanglantes ». Elle a beau se debattre contre des forces superieures a elle, mais malgre sa resistance elle perd donc sa dignite face a la hierarchie. Ensuite, elle subit sa perte de statut de religieuse. En effet, Denis Diderot insiste sur le champ lexical des vetements: « voile, chemise, bas, sac ».

On lui enleve son voile pour ensuite lui mettre un sac. Elle est en quelque sorte plus rien vis a vis des autres religieuses, qui elles, l’ignorent completement quand elles entendent la cloche sonner: « on avait sonne la cloche pour avertir que personne ne parut ». Elle ne peut donc rien faire contre la hierarchie de la puissante Eglise, elle vit ainsi une forme de chantage: « Obeissez a notre superieure, et vous sortirez d’ici », c’est aussi une forme d’injustice. Elle n’a donc pas le choix que de ne se soumettre aux ordres de la mere Superieure.

Pour finir, elle est plongee dans un dilemme: la mort ou la soumission. L’auteur utilise le champ lexical de la mort: « tete de mort ». Elle est confrontee a ce dilemme elle ne sait pas quoi faire: soit obeir, se soumettre a la mere Superieure et vivre ou mourir et ne pas se retracter face a la mere Superieure. L’auteur fait allusion au chemin de croix du Christ quand il decrit le parcours de Suzanne jusqu’a la cellule, ce qui renforce l’idee de soumission. Arrivee dans la cellule, tout lui rappelle la mort: « crucifix de bois, la tete de mort ».

On peut imaginer, par la suite, le traumatisme que va vivre Suzanne. Pour commencer, l’auteur nous fait part du calvaire que subit Suzanne. On peut donc distinguer une violence anonyme, c’est pour cela qu’il utilise le champ lexical de la violence: « on m’arracha, on me trainait, me detruire ». On reconnait aussi la violence anonyme par le pronom indefini « on » que l’auteur emploie une quinzaine de fois: « on me conduisit, l’on ouvrit, on me jeta ». Suzanne ne sait donc pas exactement qui lui fait subir cette violence. Suzanne est seule contre toutes ces personnes qu’elle ne connait pas pour la plupart.

Il y a aussi un desequilibre entre le dialogue et l’action, ce qui renforce l’idee de violence anonyme. De plus, Suzanne va connaitre une souffrance physique atroce. L’auteur utilise donc le champ lexical de la douleur: « je poussai des cris affreux ». Elle souffre neanmoins du fait de la douleur mais aussi par la violence qu’on lui inflige: « j’avais les pieds ensanglantes et les jambes meurtries » et qu’elle s’inflige: « je me mis toute en sang; je cherchai a me detruire ». On peut aussi voir l’enchainement des actions pour decrire les souffrances de Suzanne.

L’enchainement des actions marque la brutalite des gestes qu’elle subit. Pendant sa souffrance physique, Suzanne subit egalement une souffrance morale. Denis Diderot utilise le champ lexical des sevices moraux: « sans pudeur, supplie, sonne la cloche ». Elle est aussi agacee par les actes de ses persecutrices. On peut voir l’emploi du pronom « je » 18 fois dans le texte, l’auteur emploie ainsi ce pronom pour que le lecteur percoive les sentiments qu’eprouvent Suzanne. La s? ur Sainte-Clement qui, contrairement a sa signification, torture Suzanne aussi physiquement que moralement.

C’est pour cela que Diderot veut denoncer l’intolerance de l’Eglise de son siecle. Diderot veut critiquer l’intolerance religieuse en s’appuyant sur le registre realiste pour choquer le lecteur. L’histoire est issue d’un fait divers, par consequent les personnes presentes dans le recit ont reellement existees. Il insiste beaucoup sur les souffrances physiques que subit Suzanne: « les pieds ensanglantes, les jambes meurtries ». Il detaille la scene tres minutieusement de facon a ce que le lecteur vive la scene et voie la brutalite des gestes qu’on lui inflige.

Pour choquer, il met le lecteur face a la realite des faits en decrivant la scene avec violence. Ainsi, Diderot ne veut rien cacher au lecteur. Il continue sa denonciation en s’aidant du registre pathetique afin d’emouvoir le lecteur. Au fur a mesure de ce recit, une forme de pitie envers Suzanne va naitre. Cette pitie peut amener le lecteur a reagir face a cette injustice. On peut voir aussi des termes au champ lexical de la souffrance: « cris affreux » et de ses sentiments violents: « je cherchai a me detruire ».

L’emotion que ressent le lecteur est d’abord due a la violence et aussi au fait que le lecteur peut alors compatir envers cette violence que subit Suzanne. Il termine sa critique a l’aide du registre polemique dans le but de revolter le lecteur. Denis Diderot veut ainsi choquer le lecteur par l’agressivite des faits. En effet, il denonce les faits avec violence. Il veut ainsi faire reagir le lecteur en l’attaquant vis-a-vis de ce qu’il raconte. La Religieuse est un texte ou Diderot veut nous faire montrer que le couvent est un lieu coupe du monde exterieur.

De plus, ils punissent les personnes qui ne respectent pas les lois, alors qu’il ne les respectent pas eux-meme. En effet, ces punitions qui leurs font subir consistent a les persecuter tout en leur creant une souffrance physique ainsi que morale, comme a Suzanne, qui les poussent parfois a s’auto-mutiler et meme a se tuer. Diderot denonce l’intolerance religieuse en s’appuyant sur l’aspect choquant, emouvant et revoltant que peut avoir ce texte. Neanmoins ce couvent ne generalise pas tout les autres couvents, c’est tout d’abord un lieu de priere et d’accueil. Les couvents peuvent avoir une forme de fraternite et d’entre-aide.