e Monde Des [email protected]. 201 2/2013 Le Monde Des [email protected] Site : http://www. lemondedespharmaciens. com// Facebook : http://www. facebook. com/Le. Monde. Des. Pharmaciens Marie-Dominique AMY Comment aider l’enfant autiste Approche psychothé et éducative Nouvelle édition revue et augmentée 01 p g Derniers ouvrages parus dans la collection Psychothérapies E. Marc, A. Delourme, La supervision en psychanalyse et en psychothérapie. A. Bioy, D. Michaux et al. , raité d’hypnothérapie. Fondements, méthodes, applications.
A. -M. Cariou-Rognant, A. François Chaperon, N. Duchesne, problème en psychothérapie. M. -D. Amy, Construire et soigner la relation mère-enfant. Marie-oominque AMY CÂOÂQomment aider Approche psychothérapique 2e édition C Dunod, paris, 2009 ISBN 978-2-10-053847-8 TABLE DES MATIERES AVANT-PROPOS À LA NOUVELLE ÉDITION INTRODUCTION p REMIÈRE PARTIE û Dunod – La photocopie non autorisée est un délit A ppRocHE THÉORIQUE 1. De la naissance à la naissance de l’identité 9 2 01 Vers l’autonomie 137 6.
François aujourd’hui 157 La suite de l’histoire La parole de François 164 Réflexions 166 Le point de vue de l’orthophoniste 170 Les thérapeutes du groupe d’expression théâtrale 173 Les enfants exclus de la parole 175 3 01 ils ne peuvent en rien aider les familles à trouver des accueils pour leurs enfants et le manque de places
Comment ceux-ci peuvent-ils s’y retrouver si certains de leurs Interlocuteurs s’attachent qu’à l’aspect psychodynamique du problème et d’autres, ? l’aspect cognitif. Cependant, le consensus de soin et le travail en réseau, réseau incluant bien entendu les parents, ont beaucoup progressé et permettent alors que se réduisent les clivages que vivent elles-mêmes les personnes autistes entre le corporel, le mental et le psychique. Quoi qu’il en soit, beaucoup reste à faire pour que les conflits, trop souvent alimentés par les médias, entre les associations de parents et certains professionnels s’apaisent.
En publiant des recommandations diagnostiques et une politique de soins, la DGAS et le Ministère de la santé s’y emploient mais ils LI Dunod – La photocopie non autorisée est un délit 4 01 La toute puissance toujours négative en est un exemple fort. Ce n’est qu’en sortant des querelles concernant l’inné et l’acquis et en confrontant les recherches des généticiens, neurologues, cognitivistes et psychodynamiciens que nous évoluerons, auprès des personnes vers des approches qui tiennent compte de la globalité de leurs difficultés et de leur personnalité. 995, J ‘ ÉCRIVAIS Faire face à l’autismel . Mon propos d’alors était, en un premier temps, de dire combien grande avait été ma révolte lorsqu’une responsabilité supposée des parents leur était constamment jetée au visage. Je souhaitais également faire part aux équipes de ce que je considérais comme un apport de soin incontournable : le cadre éducatif. Il nous fallait à tout prix sortir de la toute puissance analytique. Nous verrons au cours de ce second écrit que la toute puissance éducative, elle aussi toujours active, n’est pas plus satisfaisante.
Je voulais enfin, dans un troisième temps, montrer aux jeunes thérapeutes, le bien fondé d’un travail psychothérapique psychanalytique lorsqu’il se pratiquait, non pas dans rabsence de contact avec les parents et l’équipe soignante mais au contraire dans une constante lliance thérapeutique. Alliance q ensable dans le travail S 01 afin de montrer comment, même lorsque révolution de l’enfant autiste est spectaculaire, il demeure des troubles de la communication. Troubles qui s’estompent mais disparaissent pas complètement et handicapent considérablement la vie de la personne autiste.
Dans la perspective d’une meilleure vision de l’évolution de François je reprendrai au chapitre 5 les pages que je lui consacrais dans ire face à l’autisme. Il m’a paru important que ceux des lecteurs qui 1. M. -D. Amy, Faire face à l’autisme, paris, Retz, 1995, épuisé. 2 NTRODUCTION onnaissent rien de cet enfant devenu aujourd’hui adolescent puissent s’immerger dans son histoire et prendre conscience des autistiques considérables qui étaient les siennes. Difficultés dont certains pourraient aujourd’hui douter. Certes, l’évolution de François n’est pas majoritaire dans le destin tistes. Beaucoup d’entre développant.
Les abandonner à leur sort, c’est signer des états régressifs qui, de temporaires, deviendront définitifs. Il en va tout autant des enfants dont l’intelligence est préservée que de ceux, et ils sont hélas majoritaires, qui associent autisme et déficience intellectuelle. Pour bien soigner ces enfants, adolescents et adultes, il est necessalre de chercher à mieux comprendre comment, chez eux, s’articulent pathologie psychique et pathologie mentale. Cette articulation qui tient de l’imbroglio est encore trop souvent négligée ou méconnue et elle amène parents et soignants à privilégier l’une au détriment de l’autre. y a quelques mois, j’assistais à une journée consacrée par un organisme de formation aux recherches actuelles sur l’autisme et aux différents abords éducatifs qui peuvent être proposés aux personnes autistes. J’y rencontre la présidente. Mère d’un jeune autiste dulte, elle fait un remarquable travail d’information et de formation. Je la connais de longue date. Il y a fort longtemps déjà et à une époque où sans doute étais-je en France la seule psychologue de formation à s’intéresser aux approches éducatives, j’assistai à l’un de leurs tout premiers stages théoriques sur la méthode EACCH.
Je me mets à rire en lui rappelant combien j’avais eu alors l’impression d’être aux yeux des autres sta iaires arents et professionnels, une sorte 01 cesserez-vous d’allonger nos enfants sur votre divan ? » Ainsi, en 2002, une personne aussi bien formée qu’elle aux ognitives des personnes autistes, semblait totalement méconnaître l’impact de leurs troubles psychiques et pouvait encore imaginer que Dunod — La photocopie non autorisée est un délit 3 nous allongions les enfants autistes alors qu’il est impensable d’allonger, en psychothérapie, quelque enfant que ce soit !
Cette image de la psychothérapie analytique ‘nfantile s’était-elle ancrée chez cette femme par un déni massif de l’intérêt porté ? l’inconscient de ces enfants, ou était-elle due à des expériences personnelles malheureuses faites à une époque où trop de psychanalystes pensaient ien faire en ne disant rien du travail qu’ils effectuaient ? ?poque où les parents étaient complètement tenus à l’écart du soin, ce qui leur donnait le sentiment catastrophique d’être un mauvais objet et renforçait chez eux un sentiment de culpabilité, hélas déjà trop présent. Bettelheim et certaines émissions de télévision n’étaient pas bien loin ! Soyons clairs : il ne s’agit pas, dans mon esprit, de faire part aux parents de tous les contenus de séances, mais de leur faire comprendre 8 01 autant que leur pathologie cognitive à la compréhension du monde qui les entoure.
Ce que nous herchons aussi c’est à les aider à établir des liens qui sont si loin du fonctionnement qu’ils nous montrent. On parle toujours à propos de l’autisme d’une pathologie sévère la communication mais celle-ci n’est envisageable que lorsque s’établit entre soi et l’autre un lien, base de tout ce qui est de l’ordre du relationnel. Tout ceci passe par une approche très en profondeur de leur vécu le plus archaïque. I s’agit aussi de proposer aux parents un véritable partenariat.
Ils sont indispensables lorsque soudain apparaissent chez leur enfant des comportements nouveaux qu’il est parfois difficile pour le sychothérapeute de comprendre alors que les parents peuvent souvent en expliquer le contexte. Ceux-ci à leur tour peuvent être déroutés par certaines réactions nouvelles liées au travail éducatif et psychanalytique et qu’il faut alors pouvoir leur expliquer. C’est dans cette réflexion commune que se situe la meilleure compréhension des barrages psychiques qui handicapent la personne autiste tout autant que ses difficultés mentales.
Ne poursuivons pas indéfiniment la querelle concernant l’importance réciproque de l’inné et de l’acquis. Acceptons d’être tributaires de cet écheveau complexe qui sans Cesse Se 9 01 fait maitre. Cest 4 cette histoire si particulièrement compliquée chez l’enfant ou l’adulte autiste que le psychothérapeute va chercher à pénétrer de façon à ce que certaines portes qui semblent totalement fermées aux apprentissages, au lien, à la relation, puissent enfin s’ouvrir.
Alors le divan, le pauvre divan ! Tout d’abord bien des psychanalystes qui ne reçoivent que des enfants n’en possèdent pas dans leur bureau. Sil y en a un, ce qui était mon cas dans mon service, il servira aux enfants à régresser vers des comportements bébé, à s’y enfouir dans des moments de peur u de détresse, à s’endormir lorsque soudain la situation, les images, les sons qu’ils avaient en tête deviennent trop lourds à supporter.
Mais le divan ne sera pas plus investi que le reste du mobilier de la pièce ou que les jouets et les jeux qui leur sont proposés. Je me souviens de ma première rencontre avec Jean-Pierre alors âgé de 6 ans et avec ses parents. À un moment ceux-ci évoquèrent une nourrice qui avait été mal traitante. Jean Pierre s’allongea et s’endormit aussitôt. Ses parents m’avouèrent u’il en était souvent ainsi lorsque le nom de 00F301