Causes et consequences de la deuxieme guerre mondiale

Causes et consequences de la deuxieme guerre mondiale

?Alors que l’Europe dans son ensemble connait des difficultes importantes et diverses, les Etats-Unis traversent les annees 1920 dans une relative insouciance protectionniste. Les Roaring Twenties marquent l’entree dans la consommation de masse ; la classe moyenne s’affirme comme le moteur d’une societe qui se recentre sur l’industrie et les services. Un decalage certain nait entre des modes de production nouveaux et une consommation ancree dans des reflexes du XIXe siecle. Taylorisme et soutien industriel s’accommodent tant bien que mal de debouches qui restent restreints.

La prosperite generale s’accompagne de plus d’un veritable marasme dans l’agriculture, notamment a cause du retrait des achats europeens. Pour soutenir ce secteur cle de l’economie et de la stabilite sociale, le gouvernement americain engage un politique alliant subventions et hausse des tarifs douaniers. Ainsi, si la prosperite est reelle, une partie en est d’origine speculative. Par ailleurs, dans un contexte de contraction du commerce international, seuls les capitaux sont massivement echanges, notamment a travers les prets et les remboursements transatlantiques.

Ces mouvements financiers engagent un mecanisme de speculation qui favorise les petits porteurs toujours plus nombreux, notamment en Europe. Aux Etats-Unis, la speculation est d’abord tres majoritairement boursiere et non, par exemple, immobiliere ; et bien que les actionnaires ne

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representent alors qu’un peu plus de 1 % des Americains, cela suffit pour creer un decalage important entre augmentation du cours moyen des actions (+200 % entre 1922 et 1929) et augmentation du profit des entreprises (+50 % dans le meme temps).

La speculation ponctionne l’economie et prive la sphere reelle de capitaux precieux qui ne font qu’alimenter une bulle financiere. Le mois de septembre 1929 est marque par une guerre des taux d’interets entre les deux places boursieres majeures d’alors, New York et Londres. D’une crise mineure au Royaume-Uni, les speculateurs americains engendrent par un retournement de confiance soudain une panique boursiere de large ampleur.

Le jeudi 24 octobre, treize millions de titres sont vendus ; le « jeudi noir », plus de seize millions. L’indice boursier de Wall Street s’effondre, et cette crise boursiere se mue tres vite en crise bancaire. Les banques n’etant pas remboursees de l’argent qu’elles ont massivement prete, elles limitent voire suspendent leur prets. Tres vite, la crise traverse l’Atlantique et touche plus ou moins violemment et rapidement les pays europeens, selon leur degre de dependance des Etats-Unis.

Les prets accordes par les banques americaines sont a court terme, tandis que les banques europeennes concernees pretent a plus long terme, pour soutenir les efforts de reconstruction. L’argent venant a manquer pour rembourser, les Etats-Unis acceptent de creer des pret-relais ; mais a partir de janvier 1930, cette solution n’est plus viable : la crise economique se generalise. Quelques pays sont largement moins touches, telle l’Italie autarcique de Mussolini. Face a ce desastre, des mesures d’adaptation d’ordre socio-economiques doivent etre prises par les pouvoirs politiques.

Dans un premier temps, et dans la majorite des pays europeens, des reponses classiques sont proposees et appliquees ; principalement, la deflation — reduire la masse monetaire pour en assurer la robustesse a court terme — notamment en contractant les depenses publiques ; reduire la demande pour soutenir les prix. Au Royaume-Uni, les difficultes economiques sont presentes depuis 1926. La crise de 1929 constitue une aggravation notable. A partir de janvier 1930, un comite economique consultatif est cree, ce qui souligne l’impuissance du gouvernement a gerer les evenements.

Une courte periode de tripartisme assure la remontee du parti Travailliste, mais les premiers mois sont marques par la desorganisation. Aux Etats-Unis, la crise dure jusqu’a debut 1933. Le president republicain Hoover peine a aller contre les pratiques liberales ; il n’a d’ailleurs pas les moyens essentiels d’une politique active. Pour soutenir les prix, des organisations etatiques rachetent des produits que les Europeens ne sont plus en mesure d’importer ; mais des lacunes structurelles et l’opposition du Congres font que les stocks sont revendus peu apres.

L’ebauche d’une protection sociale apparait, avec des prets accordes aux Etats federaux pour subventionner la lutte contre le chomage. Toutefois, la plupart de ces prets a court terme sont refuses, car non remboursables par les Etats. Enfin, les travaux publics explosent, pour soutenir l’emploi. La crise se propage tres rapidement en Allemagne, des janvier 1930. Les Etats-Unis suspendent leurs prets ; la faillite du Kredit Anstalt en mai 1931 est un second coup dur porte aux finances du pays, car il detenait la moitie de l’industrie autrichienne, jusqu’alors tres prospere.

Pour aider efficacement l’Allemagne et enrayer le chomage prenant des proportions gargantuesques, le Moratoire Hoover est adopte et met fin aux reparations allemandes en 1931. L’axe principal de la politique dite de redressement est la deflation, tentee par les chanceliers Bruning et Von Papen. C’est un echec complet : fin 1933, on estime que 50 % des actifs travaillent pour l’Etat. En France, la crise est plus tardive, car la part de l’agriculture dans l’economie est plus importante, le pays a moins de relations avec l’exterieur, et dispose de son empire colonial, et du franc fort : moins de deux mille chomeurs officiels en 1930.

Cependant, les exportations commencent a chuter et les solutions tentees sont parfois maladroites, souvent contradictoires : les soubresauts politiques, les lobbies en place empechent un amenagement efficace et un regroupement des structures. A l’instar des Etats-Unis, on realise de grands travaux (plan Marquet), mais a l’inverse des autres pays, la lutte setourne contre l’inflation, et non contre le chomage.