L’occupation allemande en France de 1940 a 1945 Les Allemands en France Lors de la defaite de l’armee francaise en 1940, le gouvernement de Vichy, represente par le marechal Philippe Petain, signa l’accord de l’armistice avec l’Allemagne, le 24 juin 1940. A ce moment-lA, la France etait profondement divisee entre la collaboration avec les Allemands ou la poursuite de la guerre. Nombreux furent les Francais qui desapprouverent la signature de l’armistice et la collaboration franco-allemande. Cependant dans certains villages, les Allemands furent accueillis comme des heros : « [… la population de la ville avait reserve un accueil chaleureux aux vainqueurs, les jeunes filles agitant mouchoirs et echarpes en direction des jeunes soldats athletiques de la Wehrmacht, juches sur leurs motos, beaux comme des dieux, les yeux etincelants de satisfaction. »1 Les Allemands deciderent de separer la France en deux parties : la zone occupee par les Allemands (nord) et la zone libre (sud), administree par le gouvernement vichyste. Cela tenait plutot A servir les desseins d’Hitler qu’A satisfaire les Francais.
En effet, cela permettait d’exploiter les tres nombreuses richesses de la France2 : « [… ] les nazis disposent de moyens de pressions considerables sur Vichy : la ligne de demarcation entre
Les Allemands, naturellement tres organises, se sont empresses, lors de la prise de la France, d’y installer une hierarchie nazie. Beaucoup de maires et de conseillers municipaux ont ete remplaces par certains de leurs compatriotes nazis. Les prefets ou fonctionnaires aux ideologies anti-nazies ont aussi ete substitues, voire « elimines ». La plupart des postes importants au gouvernement etaient occupes par des officiers allemands ou des francais pronazis. Comme partout ailleurs, les Allemands etablirent en France leurs « troupes d’epuration », les S. S. abreviation de Schutzstaffel, « escouade de protection »), les Einsatzgruppen (« groupe d’extermination ») et la Gestapo (contraction de Geheime Staats Polizei, « police secrete d’etat ») qui s’occupaient du « nettoyage ethnique », l’elimination des juifs. Le sort des juifs de France Malheureusement, en France, les Juifs ne furent pas mieux traites qu’ailleurs par les nazis. D’ailleurs, il y avait des camps de concentration en France, dont ceux de Drancy et de Struthof. On y envoyait principalement les juifs, les tziganes, les homosexuels, les prisonniers d’opinions, les resistants arretes…
Les juifs etaient soumis, A peu de chose pres, aux memes regles que ceux des autres pays : port de l’etoile de David, discrimination, interdiction de travailler / frequenter (avec) les autres citoyens francais, interdiction d’occuper des fonctions publiques, etc. La police francaise qui collaborait avec les polices allemandes (S. S. ) effectuait des rafles periodiques dans certaines villes et certains quartiers juifs pour en extraire plusieurs centaines de juifs A envoyer vers les camps de la mort. « Le camp de Drancy, dans lequel s’entassent les juifs arretes par la police francaise, devient une antichambre d’Auschwitz. 3 Les juifs qui se cachaient etaient souvent denonces par des collaborateurs francais. On estime que seulement 3 % des juifs (2 100 personnes) envoyes dans les camps de la mort ont survecu. Cependant, de nombreux francais aiderent les juifs A se cacher, souvent au peril de leur propre vie. Des reseaux de resistants organiserent des filieres d’evasion pour les juifs afin qu’ils puissent traverser la frontiere et aller se refugier en Suisse ou dans un autre pays non-occupe. Une des rafles les plus connues en France, fut celle du Vel’ d’Hiv’ (Velodrome d’hiver) en juillet 1942.
Plus de 9000 policiers participerent A l’operation « Vent printanier » en France. Environ 13 000 juifs furent arretes dont une partie furent envoyes A Drancy. Pres de 7 000 autres juifs furent parques dans le Velodrome d’hiver (XVe arrondissement) pendant cinq jours sans nourriture. Ils ont ensuite ete envoyes vers la « Solution finale » dans des camps de la mort. Tres peu en sont ressortis vivants. A l’epoque, le gouvernement vichyste avait decide de collaborer avec les Allemands et d’appliquer les mesures antisemites en France afin d’obtenir un allegement des conditions d’armistice. En se placant dans la perspective d’une Europe allemande, Vichy s’engage dans la voie de collaboration avec l’Allemagne nazie. »4Pres de 70 000 juifs furent ainsi deportes en Allemagne A cause de cette politique raciste. Aujourd’hui, la France tente de faire une croix sur ce douloureux passe. Le gouvernement francais a reconnu ses erreurs et la plupart des coupables ont ete juges au tribunal de Nuremberg pour des crimes de guerre qu’ils avaient commis. Neanmoins, des souvenirs terribles viennent encore hanter les personnes qui ont survecus aux camps de l’enfer. La collaboration du gouvernement de Vichy
Le gouvernement de Vichy Apres la signature de l’armistice en juin 1940, le gouvernement francais s’installa a Vichy, dans la zone non occupee de la France. Quelques semaines plus tard, le 10 juillet 1940, le gouvernement de Vichy obtint les pleins pouvoirs de l’Etat francais. Ce fut donc, des ce jour, le marechal Philippe Petain qui tenu les renes du pouvoir en France. Le marechal Petain faisait partie des veterans de Verdun, un des heros de la Premiere guerre mondiale. Durant l’occupation allemande, de 1940 a 1944, il fut notamment l’inspirateur de la revolution nationale.
Impose par Adolf Hitler au gouvernement vichyste, le Premier ministre Pierre Laval etait le numero deux du gouvernement de Vichy. C’etait aussi un fervent collaborateur avec les Allemands. La 3e Republique francaise cessa d’exister le jour ou le marechal Petain commenca a diriger le pays. Le marechal Petain le dota d’une serie d’actes constitutionnels, qui remplacaient l’ancienne Constitution de l’Etat francais. La 4e Republique francaise pronait les valeurs paysannes : travail, famille, patrie et s’apparentait plutot a l’Etat autoritaire qu’a un regime democratique parlementaire.
En effet, la nouvelle legislation retablit les delits d’opinions et d’appartenance, ce qui permis l’elimination des socialistes, communistes ainsi que l’abolissement des syndicats. De plus, vers octobre 1940, le gouvernement francais adopta des mesures antisemites s’apparentant aux lois de Nuremberg. La collaboration franco-allemande La rencontre de Montoire entre le marechal Petain et le fuhrer Adolf Hitler, le 24 octobre 1940, scella la collaboration entre la France de Vichy et l’Allemagne nazie.
Des lors, Vichy commenca sa politique de collaboration qui comprenait, entre autres, la fabrication d’equipements militaires pour l’armee allemande et la lutte contre les « terroristes » (communistes, gaullistes et revolutionnaires) et les juifs. Petain endossa pleinement la responsabilite de la collaboration avec l’Allemagne : « Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi : c’est moi seul que l’Histoire jugera. »1 En 1942, l’economie de guerre allemande demandait beaucoup d’ouvriers pour travailler dans les usines.
Adolf Hitler demanda alors au marechal Petain l’envoi de travailleurs francais en Allemagne. Les Allemands commencerent par instaurer le principe de trois travailleurs francais pour un prisonnier libere. Helas, ils ne respecterent pas longtemps leur engagement et peu de prisonniers francais furent liberes. D’abord constituee de volontaires, la main-d’oeuvre francaise fut rapidement composee de travailleurs francais envoyes en Allemagne par le Service du Travail Obligatoire (S. T. O. ). Ce service, instaure par Vichy, concernait tous les hommes de 16 a 60 ans.
Au total, pres de trois millions de Francais travaillerent pour les Allemands : 400 000 volontaires, 650 000 travailleurs forces et environ un million de francais qui travaillaient dans les usines allemandes en France. Le S. T. O. eut des effets negatifs pour Vichy. En effet, plusieurs milliers de francais, refusant d’aller travailler en Allemagne, se refugierent clandestinement dans les bois, les montagnes. Ce fut le debut des maquis : des endroits ou les maquisards vivaient en groupe, mal organises, mal loges et mal nourris. Les conditions de vie y etaient difficiles – peut-etre autant que pour ceux qui etaient envoyes en Allemagne…
Les travailleurs sont peu nourris et entasses dans des baraquements, travaillant douze heures par jour pour un petit salaire. 2 Les maquisards volaient souvent de la nourriture dans les villages aux alentours de leurs camps. Lorsqu’ils furent plus nombreux, ils se regrouperent en bandes et attaquerent les Allemands : « une veritable armee de l’ombre qui joua un role important au cours des combats de la Liberation »3. Les divers groupes de la Resistance avaient souvent sous leurs ordres plusieurs maquis qu’ils ravitaillaient et qui, en echange, les aidaient dans leurs actions contre l’occupant.
Peu apres le debut des maquis, une force policiere speciale fut chargee de faire regner l’ordre en France occupee, la Milice. Les miliciens etaient composes de Francais, souvent des criminels ou des tueurs sortis des prisons. Les membres de la milice etaient detestes et persecutes autant par les Francais que par les maquisards. Ils etaient consideres comme des traitres qui combattaient leurs propres compatriotes. De plus, les miliciens commettaient souvent des vols, des assassinats et des pillages. Lors de la liberation de la France en 1944, les miliciens furent souvent executes sans proces devant un peloton d’execution.
Meme l’instauration de tribunaux provisoires par de Gaulle pour juger les collaborateurs ne reussit pas a enrayer le bain de sang cause par la Resistance. Pendant la guerre, le gouvernement vichyste adopta plusieurs mesures de guerre dont le rationnement. Comme dans beaucoup de pays, celui-ci fonctionnait sur la base d’echanges de marchandises contre des coupons. Les coupons donnaient droit a de la nourriture, du tissu et du tabac. Les citoyens etaient divises en plusieurs categories, selon leur age, pour determiner leur ration de chaque denree.
Cela avait pour but une repartition des produits entre tous en temps de guerre. Un marche parallele secret, le marche noir, s’installa rapidement dans la plupart des pays en guerre. Le marche noir etait bien evidemment illegal et beaucoup de personnes firent fortune durant la guerre en s’echangeant des biens par le biais de celui-ci. C’etait souvent les agriculteurs, ceux qui avaient le plus de nourriture, qui etaient responsables du marche noir. Vers la fin de la guerre, il y eut regulierement des penuries de plusieurs denrees alimentaires.
Il n’etait pas rare de voir des dizaines de menageres faire la queue devant un commerce. C’etait parfois les commercants eux-memes qui gardaient une partie des produits dans leur arriere-boutique et qui les vendaient a prix d’or lorsque la demande etait grande afin d’encaisser d’enormes benefices. Les collaborateurs francais Pour nombre de francais, la collaboration avec les Allemands etait la meilleure chose a faire pour les habitants d’un pays vaincu. Ainsi, beaucoup de Francais denoncaient les delits de leurs concitoyens aux occupants allemands comme la Gestapo, les S. S. la Milice (francaise) ou les policiers francais. D’autres denoncaient – ou recherchaient – les juifs caches par les Francais. Le gouvernement vichyste encourageait et recompensait la delation comme le devoir de l’honnete citoyen. La plupart des collaborateurs etaient connus et les Francais se mefiaient sans cesse de leurs voisins qui souvent n’hesitaient pas a recourir a la delation pour recevoir un peu d’argent. Les Francaises qui couchaient, se mariaient ou flirtaient avec des Allemands etaient aussi percues comme des collaboratrices. Elles recevaient des sobriquets peu flatteurs mais tres evocateurs.
Cependant, beaucoup de gens etaient contre ce genre de pratique. Les collaborateurs etaient tres mal vus par les Francais. Ils etaient percus comme des traitres a leur nation. En 1944, lors de la Liberation, les collaborateurs furent souvent tues d’une balle dans la tete, sans autre forme de proces. On estime que pres de 11 000 de ces collaborateurs furent executes sommairement. Les collaboratrices francaises etaient souvent tondues ou humiliees en public. Pendant l’occupation allemande, le gouvernement francais n’avait pas vraiment d’autre choix que la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Le gouvernement vichyste a pris certaines decisions plutot par obligation que par choix. Cependant, certains elements de Vichy – dont le ministre Pierre Laval – ont fait preuve d’un peu trop de zele quant a l’application des mesures antisemites. D’autres pays occupes comme le Danemark, par exemple, furent beaucoup plus laxistes dans l’application de la politique d’occupation allemande. Par exemple, ces pays ne faisaient pas de deportations massives de juifs. La France est donc en partie responsable de la mort des juifs qu’elle a expedies vers les camps de la mort : « [… les prisons et les camps vichyssois sont les pourvoyeurs des camps nazis : d’ailleurs, la police francaise participe a l’arrestation des suspects et procede a de grandes rafles de juifs. La resistance en France pendant l’occupation allemande La resistance exterieure En juin 1940, le general francais Charles de Gaulle, refugie en Grande-Bretagne, lanca un appel a la resistance depuis les ondes de la British Broadcasting Corporation (B. B. C. ). Ce fut la creation de la France Libre et le debut des Forces Francaises Libres (F. F. L. ), toutes deux dirigees par le general de Gaulle.
Formees d’environ 7 000 hommes bases en Grande-Bretagne, les F. F. L. comptait plus de 70 000 hommes l’annee suivante. Les F. F. L. furent particulierement utiles lors du debarquement de Normandie puisqu’elles assisterent les troupes regulieres. Beaucoup de resistants ou d’hommes du maquis se joignirent aussi aux F. F. L. vers la fin de la guerre. Le Special Operation Executive (S. O. E. ) etait un service « secret » britannique cree en 1940 par Winston Churchill. Dirige par Hugh Dalton, ministre de l’Economie de guerre, ce service s’occupait de la guerre subversive en Europe.
Ses principaux objectifs etaient la collecte de renseignements sur l’ennemi, le sabotage des installations ennemies, et l’entrainement de forces clandestines (resistance). D’ailleurs, selon Churchill, le S. O. E. avait pour mission de « mettre l’Europe a feu et a sang ». Dans les faits, le S. O. E. s’occupait essentiellement d’organiser les groupes de la Resistance et de gerer les reseaux de renseignements. Ce service organisait aussi des parachutages d’armes, de materiel et d’agents allies, ainsi que des sabotages (voies ferrees, usines allemandes, etc. . La resistance interieure Les debuts de la resistance interieure en France furent plutot desorganises. Il faut comprendre que la France etait divisee entre la collaboration avec les Allemands ou la resistance… Il etait donc risque d’aborder ce sujet et tres fastidieux de creer un reseau fiable en zone occupee. Beaucoup de petits groupes se developperent et, a la longue, se rassemblerent pour creer de vastes reseaux : Liberation Nord et Sud, Combat, Franc-Tireur, etc. Jean Moulin fut sans conteste un des grands chefs de la Resistance. Chef de mission d’un courage et d’un esprit de sacrifice exemplaires, a, en personne, etabli la liaison entre les Forces Francaises Combattantes et les Mouvements de la Resistance en France, en deployant, pour y arriver, une ardeur exceptionnelle. »1 Prefet de Chartres en 1941, il fut demis de ses fonctions par Vichy a cause de ses convictions. Il commenca alors a nouer des contacts en zone libre entre les divers reseaux de la resistance. Il eut alors l’idee d’unir les differents mouvements de la resistance afin de rendre plus efficace la Resistance francaise.
En 1941, le general de Gaulle lui donna la mission de coordonner les mouvements de la resistance en zone libre. En un an et demi, Jean Moulin reussit a unifier trois grands mouvements de la Resistance : Combat, Liberation Sud et Franc-Tireur en un seul « Mouvements unis de la Resistance (M. U. R. ) », tout cela en changeant en permanence de lieux et d’identites. Jean Moulin servait principalement de liaison entre la resistance interieure et la France Libre. Il reussit a coordonner les operations de plusieurs groupes de la resistance, partis politiques, syndicats en les regroupant au Conseil national de la Resistance (C.
N. R. ). Il fut trahi et arrete le 9 juin 1943 a Caluire par la Gestapo. Lorsque celle-ci le tortura et l’interrogea, Moulin ne revela rien de ce qu’il savait – il connaissait presque tous les rouages de la resistance francaise… Il mourut dans un camp de concentration allemand ou il avait ete deporte. La Resistance francaise comportait plusieurs mouvements et reseaux. Les premiers sensibilisaient et organisaient la population tandis que les seconds s’occupaient plutot du travail « militaire » (sabotage, evasion, collecte de renseignement, etc. ) Voici une liste des principaux groupes de la resistance : Armee secrete (A. S. ) ; * Ceux de la Resistance (C. D. L. R. ) ; * Combat (mouvement) ; * Francs-Tireurs et Partisans (F. T. P. ) ; * Front national (communistes) ; * Liberation-Nord ; * Liberation-Sud ; * Organisation de resistance de l’armee (O. R. A. ). Le tableau des Groupes de la Resistance2 montre les divers groupes de la Resistance Francaise et les liens entre ceux-ci. La structure evolua pendant la guerre et certains groupes furent demanteles ou modifies… Les divisions et liaisons entre groupes etaient complexes et plutot floues pour certains : « [… l’organigramme etait suffisamment complexe pour permettre a chacun de faire ce qui lui plaisait. Mais il avait neanmoins le merite d’exister, aussi quand tout le monde etait de bonne volonte, on pouvait faire avancer les choses. »3 Lorsque l’Allemagne envahit la France, beaucoup de Francais manifesterent leur resistance a l’occupation de facon passive. Que ce soit en boycottant les commerces allemands, en dechirant les affiches allemandes ou en faisant mine de ne pas comprendre l’allemand, les Francais usaient de tous les moyens possibles pour manifester leur patriotisme.
Les auteurs de ces actes etaient quelquefois punis mais cela irritait les Allemands et leur faisait sentir qu’on les acceptait tres mal. Neanmoins, ces petits actes patriotiques permirent aux Francais de garder leur dignite dans un pays occupe par l’ennemi. Plusieurs Francais occupant des fonctions publiques (policiers, postiers, telephonistes, fonctionnaires, etc. ) collaboraient discretement avec la Resistance en leur fournissant des informations ou en les aidant secretement. Les reseaux clandestins de la Resistance n’etant pas invincibles, ils arrivaient que les Allemands capturent un ou plusieurs agents et decouvrent une partie du reseau.
Pour empecher les « degats » que cela pouvait causer, les groupes de la Resistance pratiquaient le cloisonnement de l’information. Cette technique ne permettait a chaque membre de ne connaitre qu’un seul autre membre. Et plus on montait les echelons de la hierarchie, plus on savait de choses et plus on connaissait de membres. Les Allemands reussirent certaines belles prises en capturant parfois des reseaux entiers. Ils arrivaient que les resistants soient arretes puis relaches. Ils devenaient ensuite des agents doubles en informant les Allemands des actions de la Resistance.
Cela etait particulierement utile dans le cas des operateurs radios qui communiquaient avec l’Angleterre. Les Allemands pouvaient ainsi connaitre beaucoup de renseignements sur les autres reseaux ou tromper l’ennemi en envoyant deliberement de fausses informations par l’intermediaire des agents doubles. Le reseau Prosper, un des plus importants reseaux du S. O. E. fut demasque en juin 1943. Les Allemands le retournerent en utilisant le Funkspiel (litteralement « jeu de radio ») avec lequel ils pouvaient utiliser les operateurs radios a leur avantage.
Cela mena a l’arrestation de plus d’un millier de resistants dont 35 agents allies. On sait maintenant que les Britanniques utiliserent le reseau Prosper pour duper les Allemands. En livrant les membres du reseau Prosper aux agences de renseignement allemandes, les Allies purent faire croire a celles-ci qu’ils allaient debarquer au Pas-de-Calais. Cela suscita plus tard une certaine controverse puisque environ 400 resistants sont morts a la suite de l’emprisonnement ou de la deportation vers les camps de concentration allemands.
Certains resistants de ce reseau furent aussi consideres comme des traitres aux yeux de leurs compatriotes puisqu’ils livrerent, peut-etre sans le savoir, d’autres resistants a la Gestapo. Aujourd’hui certaines personnes, dont Jacques Bureau, un des anciens du reseau Prosper, demandent des comptes aux Anglais sur ce desastre… La presse clandestine Pendant l’Occupation, les journaux officiels etaient soumis a la censure, a la propagande et controles par les Allemands. Beaucoup de mouvements de resistance diffusaient donc leur propre journal clandestin, se resumant souvent a un feuillet de quelques pages…
Les matieres premieres (papiers, encre) etaient peu disponibles parce que contingentees. Les machines a ecrire aussi etaient saisies et il fallait donc disposer de machines a imprimer speciales. La diffusion se faisait le plus souvent en passant le journal de mains en mains ou par la livraison a domicile. Certains journaux etaient plus populaires que d’autres : Defense de la France (400 000 exemplaires), Combat (300 000 exemplaires), Liberation et Franc-Tireur (150 000 exemplaires). Les informations concernaient souvent les nouvelles de l’etranger, de la Resistance ou des batailles de l’armee allemande.
Les bureaux des journaux clandestins etaient provisoires et souvent deplaces pour echapper au controle de la Gestapo. L’impression etait generalement realisee avec les moyens disponibles. La Resistance lors de la Liberation Vers 1944, des rumeurs circulaient concernant un debarquement imminent des Allies. Le Comite de coordination de la Resistance avait planifie un soulevement general lors de l’arrivee des Allies. La plupart des groupes de la Resistance avait des objectifs precis (sabotages, deraillement, etc. ) qu’ils devaient executer lorsqu’ils entendraient le message code correspondant a la B. B. C.
Au debut de juin 1944, debuterent donc des series d’attaques contre les usines d’armement, les gares, etc. A mesure que les Allies penetraient a l’interieur de la France, les reseaux de la Resistance venaient leur preter main-forte. Certains departements dans le Sud-ouest, entre autres, furent liberes par les maquis avant meme l’arrivee des soldats allies. Les resistants de la ville de Paris se souleverent lors de l’arrivee des Allies (21 aout 1944) et engagerent le combat contre les Allemands : « Dans de durs combats de rue, les resistants du colonel FTP Rol-Tanguy tiennent en echec les soldats du general von Choltiz [… [et ils] obtiennent le 25 la reddition de von Choltiz. »4 Toutefois, l’heure de la vengeance avait sonnee pour les Francais. Les collaborateurs furent arretes, humilies, battus et meme tues. La Resistance abattit un grand nombre de ceux-ci ainsi que des Allemands : « Durant les semaines qui precederent et suivirent la liberation, au moins 11 000 collaborateurs furent executes sommairement. »5 Le general de Gaulle se hata de mettre en place des tribunaux locaux pour juger les crimes de ces collaborateurs.
Plus de 700 d’entre eux furent executes apres avoir ete condamnes a la peine de mort, 39 000 autres furent emprisonnes et 40 000 autres collaborateurs perdirent leurs droits civiques. Appel a la resistance par le general de Gaulle en 1940. Sabotage de la voie ferree par la Resistance Francaise. Resistant Francais : Jean Moulin. Arrestation de resistants. Liberation de Paris. Allocation du Marechal Petain, le 17 juin 1940. Execution par la Gestapo.