Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux D’une famille originaire de Normandie qui avait fourni plusieurs senateurs au parlement de cette province, son pere Nicolas Carlet[1] est fonctionnaire dans l’administration de la marine de sa naissance jusqu’en 1698. En 1698, ce dernier emmene sa famille s’installer a Riom ou il vient d’etre nomme directeur de la Monnaie, puis a Limoges. De sa mere, Marie-Anne Bullet, on sait peu de choses. Il devient eleve des Oratoriens de Riom. Sa famille est de petite noblesse. En 1710, il ambitionne de suivre la voie paternelle et entre en Faculte de droit a Paris.
Apres sa rencontre avec Fontenelle, cumulee a la frequentation du salon de Madame de Lambert, Marivaux repere les esprits modernes et s’initie a la preciosite mondaine. Son premier texte est le Pere prudent et equitable, ou Crispin l’heureux fourbe en 1712. Il developpe alors son observation critique, s’engage dans la bataille contre les classiques et s’essaye a de multiples genres : roman parodique, poeme burlesque ou chronique journalistique. Le parodique est alors sa principale voie d’ecriture. Loin de denigrer les oeuvres classiques, il reprend cependant tout ce qui fait le patrimoine culturel des ecrivains classiques et le travestit en ? vres originales et
Sa rencontre avec Silvia Baletti est marquante. Marivaux revolutionne la comedie theatrale, genre qu’il expose au travers des deux Surprises de l’amour ou de La Double Inconstance. Ses comedies philosophiques surviennent. Elles sont placees dans des cadres utopiques a l’image de l’Ile des esclaves en 1725 ou de la Nouvelle Colonie en 1729. Il etudie ensuite les visages de l’existence sociale, de meme que les travers des contemporains. Il conclut que la realite qu’il observe est toujours plus complexe et fugitive que les cadres rigides dans lesquels on tente de l’enfermer.
Sa grande ? uvre romanesque est la Vie de Marianne dont la redaction s’etend sur environ quinze ans (1726-1741). A partir de 1733, il frequente le salon de Claudine de Tencin, qui devient pour lui une amie precieuse. Grace a elle, il est elu a l’Academie francaise en 1742. Il ne compose plus alors que quelques pieces jouees uniquement a la Comedie-Francaise, avec des reflexions sur la langue francaise en elle-meme. A sa mort d’une pleuresie, il laisse un testament avec un bien maigre heritage financier a sa fille.