Bac 2009 – serie s – philosophie – sujet 3 – explication de texte

Bac 2009 – serie s – philosophie – sujet 3 – explication de texte

Sujet : (Le corrige est juste en dessous) Expliquer le texte suivant : Les affaires generales d’un pays n’occupent que les principaux citoyens. Ceux-la ne se rassemblent que de loin en loin dans les memes lieux ; et, comme il arrive souvent qu’ensuite ils se perdent de vue, il ne s’etablit pas entre eux de liens durables. Mais quand il s’agit de faire regler les affaires particulieres d’un canton par les hommes qui l’habitent, les memes individus sont toujours en contact, et ils sont en quelque sorte forces de se connaitre et de se complaire.

On tire difficilement un homme de lui-meme pour l’interesser a la destinee de tout l’Etat, parce qu’il comprend mal l’influence que la destinee de l’Etat peut exercer sur son sort. Mais faut-il faire passer un chemin au bout de son domaine, il verra d’un premier coup d’? il qu’il se rencontre un rapport entre cette petite affaire publique et ses plus grandes affaires privees, et il decouvrira, sans qu’on le lui montre, le lien etroit qui unit ici l’interet particulier a l’interet general.

C’est donc en chargeant les citoyens de l’administration des petites affaires, bien plus qu’en leur livrant le gouvernement des grandes, qu’on les interesse au bien

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public et qu’on leur fait voir le besoin qu’ils ont sans cesse les uns des autres pour le produire. On peut, par une action d’eclat, captiver tout a coup la faveur d’un peuple ; mais, pour gagner l’amour et le respect de la population qui vous entoure, il faut une longue succession de petits services rendus, de bons offices obscurs, une habitude constante de bienveillance et une reputation bien etablie de desinteressement.

Les libertes locales, qui font qu’un grand nombre de citoyens mettent du prix a l’affection de leurs voisins et de leurs proches, ramenent donc sans cesse les hommes les uns vers les autres, en depit des instincts qui les separent, et les forcent a s’entraider. TOCQUEVILLE, De la democratie en Amerique La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprehension precise du texte, du probleme dont il est question. Le corrige : Les notions au programme : L’Etat, la politique, la liberte. La problematique :

L’interet des citoyens pour la vie politique et les conditions d’une bonne gestion du politique (developper la politique locale par une decentralisation du pouvoir). These de l’auteur : Il y a un desinteret pour la vie publique et l’action politique, parce que les hommes ne pensent qu’a leur interet prive et ils s’interessent a la vie politique que s’il y a un lien avec leur vie privee. Pour eviter cette separation du pouvoir de ceux qui devraient l’exercer, il faut developper les politiques locales. Axe critique : Difficile d’etre contre ce texte qui constate une esaffection qu’on peut constater aujourd’hui pour la chose politique. On peut simplement ajouter peut-etre d’autres armes pour lutter contre cela. Les difficulte/pieges a eviter : Une connaissance de Tocqueville ne pouvait etre que des plus utiles ! Celui-ci traite l’individualisme, le materialisme, la passion de l’egalite des societes democratiques. Les references pertinentes : Nietzsche est assez proche des analyses sur la societe democratique et l’Etat. Sur les derives de l’Etat : Hobbes (securite a tout prix), Rousseau (crise de la representation, probleme de la democratie…).

Le plan : De maniere generale, l’explication de texte peut etre faite soit selon un plan I. Explication, II. Analyse critique, soit selon un plan comprenant autant de parties que de parties dans le texte, la critique etant inseree dans l’explication. Les professeurs de philo tolerent les deux plans ! Premier paragraphe : Le texte s’ouvre sur une comparaison entre une politique au plan national et au plan local : la vie politique lie mais differemment selon le plan. La vie politique locale cree des liens plus serres et plus constants : gestion des soucis quotidiens.

Deuxieme paragraphe : Cet echelon local est necessaire, et Tocqueville en donne une premiere raison qui est aussi la raison de la desaffection de la vie politique : c’est l’absence de conscience de l’interet general. Le citoyen democratique ne voit que son interet prive. Ce qui a pour consequence l’individualisme (exemple du chemin au bout du domaine). Troisieme paragraphe : D’ou la conclusion de Tocqueville sur la repartition des affaires : laisser au gouvernement les grandes affaires et aux citoyens, au plan local, la gestion des plus petites.

Cela permet aux hommes de ne pas abandonner la chose politique et a prendre conscience du lien politique (naturel selon Aristote, fort dans les societes aristocratiques mais delie dans les societes democratiques). Quatrieme paragraphe : C’est aussi pourquoi un amour du politique peut renaitre : par la reconnaissance d’une action continue, reguliere, l’Etat n’est plus une entite etheree, eloignee. Critique du coup d’eclat. Cinquieme paragraphe : Tocqueville souligne enfin que c’est en recreant du lien social contre l’individualisme devenu seconde nature ou etant une consequence de la nature de l’homme (contre Aristote).

Sixieme paragraphe : On peut noter : le « forcent » qui souligne bien la perte du sens commun, la fin de « l’animal politique ». On pourrait ajouter que cette crise du politique vient peut-etre aussi d’un Etat qui tombe dans un paternalisme profitant de cette desaffection, d’un pouvoir qui rend fou, d’un materialisme qui fait qu’on prefere la securite a la liberte, mais aussi d’une passion de l’egalite qui ruine toute transcendance et donc tout pouvoir.