Bac 2009 – serie l – philosophie – sujet 3 – explication de texte: schopenhauer

Bac 2009 – serie l – philosophie – sujet 3 – explication de texte: schopenhauer

Sujet : (Le corrige est juste en dessous) Expliquez le texte suivant : Il n’y a pas de satisfaction qui d’elle-meme et comme de son propre mouvement vienne a nous ; il faut qu’elle soit la satisfaction d’un desir. Le desir, en effet, la privation, est la condition preliminaire de toute jouissance. Or avec la satisfaction cesse le desir et par consequent la jouissance aussi.

Donc la satisfaction, le contentement ne sauraient etre qu’une delivrance a l’egard d’une douleur, d’un besoin ; sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espece de desir qui, par son importunite, trouble notre repos, et meme cet ennui qui tue, qui nous fait de l’existence un fardeau. Or c’est une entreprise difficile d’obtenir, de conquerir un bien quelconque ; pas d’objet qui ne soit separe de nous par des difficultes, des travaux sans fin ; sur la route, a chaque pas, surgissent des obstacles.

Et la conquete une fois faite, l’objet atteint, qu’a-t-on gagne ? Rien assurement, que de s’etre delivre de quelque souffrance, de quelque desir, d’etre revenu a l’etat ou l’on se trouvait avant l’apparition de ce desir. Le fait immediat pour nous, c’est le besoin

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tout seul c’est-a-dire la douleur. Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connaitre qu’indirectement ; il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passee, qu’elles ont chassees tout d’abord.

Voila pourquoi les biens, les avantages qui sont actuellement en notre possession, nous n’en avons pas une vraie conscience, nous ne les apprecions pas ; il nous semble qu’il n’en pouvait etre autrement ; et, en effet, tout le bonheur qu’ils nous donnent, c’est d’ecarter de nous certaines souffrances. Il faut les perdre pour en sentir le prix ; le manque, la privation, la douleur, voila la chose positive, et qui sans intermediaire s’offre a nous. Schopenhauer, Le monde comme volonte et comme representation La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise.

Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprehension precise du texte, du probleme dont il est question. Le corrige : Les notions au programme : Le desir – Le bonheur La problematique : Paradoxe du desir : il semble aspirer a la satisfaction mais mene souvent a la souffrance. Alors, doit-on et peut-on satisfaire ses desirs ? These de l’auteur : Il est impossible de parvenir a satisfaire ses desirs et par la au bonheur. Axe critique : Peut-on en rester a cette vision pessimiste du desir ? Desirer, est-ce necessairement manquer ?

On peut ici opposer a Schopenhauer Spinoza et/ou Nietzsche. Les references pertinentes : Pour aller dans le sens de Schopenhauer, il faut une bonne connaissance de la theorie de Schopenhauer, quoiqu’on en dise. D’autre part, les references utiles sont Platon (tonneau des Danaides, desir comme manque), Freud (le plaisir n’est que par contraste), et « Malheur a celui qui n’a plus rien a desirer » de Rousseau. Pour le sens critique : Spinoza et le desir comme puissance. Le plan : De maniere generale, l’explication de texte peut etre faite soit selon un plan I.

Explication, II. Analyse critique, soit selon un plan comprenant autant de parties que de parties dans le texte, la critique etant inseree dans l’explication. Les professeurs de philo tolerent les deux plans ! Premiere partie : Texte : « La satisfaction, le bonheur, comme l’appellent les hommes, n’est au propre et dans son essence rien que de negatif, en elle, rien de positif. Il n’y a pas de satisfaction qui, d’elle-meme et comme de son propre mouvement, vienne a nous, il faut qu’elle soit la satisfaction d’un desir.

Le desir, en effet, la privation, est la condition preliminaire de toute jouissance. » La satisfaction ne vient pas seule (idee possible du bonheur pour Schopenhauer), il n’y a satisfaction que parce que d’abord desir, manque, et donc souffrance… Le plaisir n’est que la fin d’une souffrance. Deuxieme partie : Texte : « Or, avec la satisfaction cesse le desir, et par consequent la jouissance aussi. Donc la satisfaction, le contentement, ne sauraient etre qu’une delivrance a l’egard d’une ouleur, d’un besoin , sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espece de desir qui, par son importunite, trouble notre repos, et meme cet ennui qui tue, qui nous fait de l’existence un fardeau. » Le plaisir est aussi le debut d’une autre souffrance : « avec la satisfaction cesse le desir et par consequent, la satisfaction aussi ». Car le desir = le manque. Il y a aussi une certaine satisfaction. On se sent etre ou plutot, chez Schopenhauer, le desir est le « vouloir-vivre » qui nous devore. S’il y a desir, il y a satisfaction.

S’il y a fin du desir, il y a ennui et donc souffrance. Tout cela fait de l’existence un fardeau (« la plus douloureuse forme de vie »). Troisieme partie : Texte : « Maintenant, c’est une entreprise difficile d’obtenir, de conquerir un bien quelconque, pas d’objet qui ne soit separe de nous par des difficultes, des travaux sans fin, Sur la route, a chaque pas, surgissent des obstacles. Et la conquete une fois faite, l’objet atteint, qu’a-t-on gagne ? Rien assurement, que de s’etre delivre de quelque souffrance, de quelque desir, d’etre revenu a l’etat ou l’on se trouvait avant l’apparition de ce desir.

Le fait immediat pour nous, c’est le besoin tout seul, c’est-a-dire la douleur. Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connaitre qu’indirectement : il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passees, qu’elles ont chassees tout d’abord. Voila pourquoi les biens, les avantages qui sont actuellement en notre possession, nous n’en avons pas une vraie conscience, nous ne les apprecions pas, il nous semble qu’il n’en pouvait etre autrement, et en effet, tout le bonheur qu’ils nous donnent, c’est d’ecarter de nous certaines souffrances.

Il faut les perdre, pour en sentir le prix, le manque, la privation, la douleur, voila la chose positive, et qui sans intermediaire s’offre a nous. » Le bonheur comme etat de pleine satisfaction est donc inaccessible. Il y a des obstacles partout… Le plaisir n’est que negatif : en tant que simple cessation d’une souffrance. Le seul « fait », c’est donc la douleur, et ce n’est dans le plaisir que relativement (par rapport a bien d’autres souffrances), jamais absolument.

La seule chose positive et durable, c’est donc la douleur, et son retour (le tonneau des Danaides de Platon). Et c’est parce qu’elle revient qu’on se rend compte qu’on a ete moins mal, donc, qu’on a eu du plaisir. Bilan : – La souffrance est constante, avant, pendant et apres. D’ou l’idee que la seule voie est d’eradiquer le mal a la racine : ascetisme (inspire des stoiciens et epicuriens). – On peut revenir dans la partie critique sur cet aspect pessimiste de Schopenhauer avec Spinoza et le desir comme puissance.