Autorite ou education de jean houssaye

Autorite ou education de jean houssaye

FICHE DE LECTURE AUTORITE OU EDUCATION : Jean Houssaye ESF 2001 Entre savoir et socialisation : le sens de l’education INTRODUCTION L’auteur se demande s’il faut poser la question des modalites de l’autorite ( son bon ou son mauvais usage ) OU la question ( fondamentale ) de l’existence meme de l’autorite a l’ecole et sa justification. Autrement dit : l’autorite est-elle indispensable, necessaire a l’ecole ?

L’auteur explique ensuite sa demarche : partir de definitions pour repondre a cette question n’est pas possible car l’autorite est liee a des notions diverses telles que l’influence, le pouvoir, la contrainte, la violence, la discipline, vecues comme etant liees dans la realite scolaire. Houssaye se propose donc de penser l’autorite a l’ecole a partir d’eclairages differents et donne le plan de son ouvrage : – L’autorite a l’ecole aujourd’hui – L’autorite dans l’histoire de l’education – L’autorite par rapport a la psychologie – L’autorite sous l’angle sociologique L’autorite du point de vue philosophique – L’autorite et la pedagogie A chaque etape, l’auteur se propose de faire le point selon trois axes transversaux : – L’axe pedagogique : ( le triangle pedagogique permet de comprendre le fonctionnement de la situation educative ). Le triangle est constitue de trois poles ( savoir, professeur, eleve )

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et s’inscrit dans un cercle qui est l’institution. De ce triangle se degage trois processus pedagogiques fondamentaux : ( « Enseigner » : axe professeur-savoir ( « Former » : axe professeur-eleve « Apprendre » : axe eleve- savoir – L’axe de la socialisation : ( fonction de l’ecole ) puisque ce que met en ? uvre l’autorite, c’est le rapport a l’autre. – L’axe du sens de l’education : l’action d’eduquer est abordee par le biais de l’autorite. CHAPITRE 1 : La situation actuelle Comment se pose aujourd’hui la question de l’autorite ? 1ere partie : Quels constats fait-on ? 2eme partie : Quelles explications en donne t-on ? 1ere partie : Les constats Image contrastee de l’autorite : – Pour certains, on punit moins, mais pour d’autres, on ne cesse de sevir. Equilibre difficile entre l’apprentissage et la relation, ou comment se faire respecter tout en encourageant les initiatives ? Presence massive de la repression : – Recours aux punitions pour reguler les apprentissages – Lien entre autorite et violence a l’ecole La question de l’autorite a l’ecole jouit d’une realite universelle : – Parents et enseignants soutiennent l’injonction de l’autorite a l’ecole – Les problemes lies a l’autorite ne sont pas specifiques des annees 90, ils existaient avant. L’auteur conclut que l’autorite fait probleme, non pas dans ses manifestations mais dans son essence meme. eme partie : Les explications Elles relevent de 4 ordres : a) Le fonctionnement pedagogique b) Le fonctionnement des enseignants c) Le fonctionnement institutionnel d) L’enjeu de societe a) Tout acte educatif est conflictuel. Dans la forme typiquement scolaire de socialisation, mise en place par l’institution chretienne moderne, la tache premiere est la moralisation de l’enfant, l’autorite etant l’instrument et le symbole explicite de cette moralisation initiale, dont le plus haute vertu se nomme soumission ( la soumission et la patience sont plus recherchees que la curiosite et l’efficacite intellectuelle ).

Sur le plan pedagogique : L’autorite, la soumission, la moralisation et l’acquisition des connaissances fonctionnent de concert. Les problemes de discipline que l‘on attribue a l’intrusion des enfants du peuple dans le secondaire, tiennent tout autant aux changements des methodes d’education, parce que le rapport des enfants a l’autorite adulte a change. b) Dans le systeme scolaire francais, l’autorite des maitres reposent sur deux criteres : l’autorite du savoir et l’autorite de la preuve par soi.

Mais la recente demande de dialogue des lyceens, montrent que d’autres formes d’autorite doivent etre considerees. La question de l’ autorite rapportee au fonctionnement des enseignants est liee aux conflits de role, a la place du dialogue, a la maniere de conjuguer distance et proximite, a la culture de la gestion de la classe et a la justification de l’echec scolaire. c) La violence est d’abord un fait institutionnel.

A l’ecole elle resulte de l’allongement de la scolarite, de l’explosion demographique scolaire, de la concentration dans des etablissements geants, de l’arrivee d’eleves ayant interiorise d’autres regles de conduite que celles valorisees par l’ecole, de la presence d’eleves disruptifs qui reagissent a l’image dequalifiante renvoyee par l’institution scolaire. Les lycees et colleges qui epongent leur environnement ne tiennent plus. d) L’autorite releve des conceptions de vie :

Optimiste : Qui met l’accent sur la liberte, les ressources interieures et la motivation pour le developpement. Pessimiste : Pour qui l’acces au savoir et l’acceptation des regles sociales et morales ne se font pas sans contraintes et sans sanctions. Dans cette perspective, l’eleve doit etre malleable, assujetti a l’institution, parfait, ce qui est impossible sans l’arsenal repressif et l’autorite, qui servent a faire pression sur l’enfant pour le rendre conforme au modele. Par rapport aux axes transversaux :

Le triangle pedagogique : L’autorite se situe sur l’axe « former » ( rapport maitre-eleve ) mais son systeme justificatif releve du processus « enseigner » ( rapport maitre-savoir). C’est parce que le maitre detient le savoir qu’il regit les relations avec les eleves : l’autorite du savoir donne donc autorite sur les eleves. L’autorite est justifiee par « enseigner », est fondee sur « former » et finalisee par « apprendre », et les punitions apparaissent comme les reparations symboliques d’une deficience du rapport entre eleves et savoir.

L’axe de la socialisation : Bien souvent l’autorite est utilisee pour justifier l’axe « enseigner » au detriment de « former », ce qui provoque des dysfonctionnements dans les rapports entre maitres et eleves. L’axe du sens de l’education : Il y a urgence a repenser l’education car l’ancien systeme ne tient plus. L’autorite fait probleme dans son essence car elle ne peut plus exister pour elle –meme. Elle doit trouver une raison d’etre dans autre chose qu’elle-meme. CHAPITRE 2 : L’APPROCHE HISTORIQUE 1ere partie : le XIXeme siecle 2eme partie : le XIX et XXeme siecle. ere partie : Histoire de l’autorite = Histoire de la coercition En matiere d’education, le Moyen Age est organise sur le modele du compagnonnage. Puis, a partir du XVIeme siecle, l’enfant est un etre impur qu’il faut corriger pour son salut. La coercition est donc prise dans la coalition religion-education. Parallelement se developpe l’idee antagoniste de l’enfant en tant qu’etre innocent, candide, qu’il faut proteger, car en danger. Mais dans la realite, la discipline stricte fait loi, doublee d’une surveillance constante et de punitions corporelles.

Malgre les assertions des adeptes d’une discipline plus liberale, ( Locke, 1693, Rousseau, 1762, et Kant, 1785 ) l’ecole de l’empire, les ecoles militaires napoleoniennes, et meme l’ecole du XIXeme siecle resteront marquees par les chatiments corporels et autres . De l’antiquite au XIXeme siecle, L’autorite a l’ecole est une affaire de coercition meme si cela est souvent decrie et denonce. L’autorite designe a la fois la volonte de combler le fosse entre theorie et pratique, le moyen de le faire et l’impossibilite d’y parvenir. eme partie : L’etablissement du lien entre methodes pedagogiques et gestion de l’autorite dans la classe . La discipline s’inscrit dans la pedagogie en se depersonnalisant et en se referant a l’universalite de la loi dont le maitre n’est que l’instrument. A la fin du XIXeme siecle, c’est au maitre, incarnation de la loi, de l’imposer et de la faire respecter, pour que l’enfant puisse passer de la discipline tenue a la discipline de sa propre raison. Ce qui est requis, c’est une adhesion volontaire par l’interiorisation pedagogique de la loi.

Evolution : Jusque a la fin du XXeme siecle, L’ecole comme lieu de vie se heurte a l’ecole comme lieu de savoir avec, parallelement, l’uniformite de la regle qui se relativise de plus en plus et une discipline qui aborde aussi les conditions et les moyens de la production des savoirs, bien que les pratiques restent engluees dans un systeme ou deux logiques s’excluent : celle du dialogue et celle de la punition. Par rapport aux axes transversaux : Le triangle pedagogique : L’autorite et la discipline investissent progressivement le c? ur de l’acte d’enseignement et ne font plus qu’un avec l’acte pedagogique.

L’axe de la socialisation : Quand la socialisation est trop absorbee par le savoir, l’autorite ressurgit comme une question pratique et le quotidien fait probleme. L’axe du sens de l’education : Au XXeme siecle, sens de l’autorite et sens de l’education se dissocient. CHAPITRE 3 : COMMENT SE DEBARRASSER DE L’AUTORITE ? L’approche psychologique pour comprendre pourquoi l’autorite fait probleme a l’ecole. – La psychologie du developpement – La psychologie sociale – La psychologie clinique La psychologie du developpement : Le levier : La connaissance des lois de la construction de l’enfant.

PIAGET s’oppose a Durkheim dont il pense la pedagogie autoritaire, car elle nie le developpement de l’enfant. D’apres Piaget, l’enfant passe peu a peu d’une morale de la contrainte au respect mutuel, si on n’entrave pas le processus de son developpement mais si au contraire on le facilite ( methodes des pedagogies actives ). Les problemes d’autorite viennent alors de la non adequation de la pedagogie au developpement de l’enfant. Or la collectivite scolaire en est restee a Durkheim, pour qui la discipline est la forme proprement scolaire de la moralite.

Dans la classe, les contacts d’autorite sont beaucoup plus frequents que les contacts d’integration, parce que l’enseignant a peur de l’autorite superieure, du groupe eleves, du dialogue… La psychologie sociale : Dans cette perspective, les mecanismes de l’autorite sont lies a chaque individu, aux rapports entre les individus et aux differences entre les individus. L’autorite est donc posee comme la question de la gestion de la classe, c’est a dire toutes les actions de l’enseignant et de l’ecole qui favorisent l’organisation des rencontres et interactions entre eleves. Theoris de FREINET ). La psychologie clinique : La situation des enseignants s’est fragilisee par la perte de prestige d’etre l’unique source de savoir. Or quand le savoir n’est plus lui-meme une promesse d’inscription dans la societe, la violence de la situation scolaire ( apprendre, se soumettre… ) parait gratuite, ce qui genere des situations delicates dans la classe. D’apres l’auteur, l’autorite est, dans son essence psychologique, une reaction et une attitude humaine face a autrui et a la nature.

Par consequent, se debarrasser de l’autorite signifie, se retrouver dans l’insecurite, renverser tout le fonctionnement social, renverser le fonctionnement pedagogique, sans plus avoir de reperes pour eduquer, mais toujours devoir vivre avec les autres. CHAPITRE 4 : LE SALAIRE DE LA PEUR L’approche psychanalytique. Elle propose trois niveaux de solutions : – Le masque – L’amour – Le refus Le masque : L’enseignant fonde une societe dans la classe ou il est le representant naturel de la loi. Face a cela, l’eleve doit se soumettre, sinon il transgresse les regles de ce contrat tacite.

Mais ce contrat est un artifice, il masque la violence de la domination du maitre sur l’eleve. Il convient d’entretenir les masques. L’amour : On ne peut eduquer un enfant qu’en l’aimant. Dans cette perspective, les punitions sont des pratiques qui servent a satisfaire les pulsions et desirs de l’adulte. L’amour libere, il autorise. Les problemes d’autorite sont resolus par la pratique de l’amour. Le refus : L’autorite designe la question centrale du vivre-ensemble, au-dela du rapport au savoir, mais elle ne fait que masquer une possibilite de reponse ou fournir une reponse illusoire. L’autorite designe la peur du vivre-ensemble.

Refuser l’autorite est ce qui permet de sortir de l’autorite. Par rapport aux axes transversaux : Le triangle pedagogique : Eduquer, c’est a dire comment realiser le vivre ensemble, ne se resout pas dans le rapport au savoir seul. L’axe « former » ( rapport maitre eleve ) doit etre pris en compte. L’axe de la socialisation : c’est a dire l’acces a l’autonomie, est concue comme le passage de l’obeissance au dialogue, comme l’apprentissage de la democratie, ce qui est incompatible avec l’autorite-controle. L’axe du sens de l’education : L’autorite protege chacun contre soi et contre les autres.

Son organisation repose sur la superiorite du maitre et l’inferiorite des eleves. Elle est la peur du vivre-ensemble, refus d’eduquer, refus de l’enjeu d’education. CHAPITRE 5 : L’APPROCHE SOCIOLOGIQUE. La sociologie de l’autorite a l’ecole se presente comme la sociologie de la resistance des eleves. Houssaye fait reference a A. PROST pour expliquer que la democratisation a accru la distance culturelle entre les professeurs et les eleves, que pour les parents et les eleves, les etudes ne constituent plus une fin en soi mais un moyen dont on escompte un rendement, et enfin que les jeunes ne se definissent plus par rapport a un modele d’adulte.

De plus, les familles accordant de plus en plus de libertes aux ados, les pratiques scolaires sont jugees infantilisantes et subies par force, sans adhesion. La resistance des eleves peut prendre la forme : – Du chahut traditionnel ( desordre sain qui ne remet pas en cause le professeur ) – Du chahut anomique ( affaiblissement de la discipline generale, inefficacite des sanctions, provenant de l’accession dans le second degre, d’enfants issus de groupes sociaux qui n’ont pas recu la culture et les valeurs scolaires ). Cependant les chahuteurs croient encore a l’insertion et a la mobilite sociale. Du chahut endemique ( apparait dans une societe ou l’ecole ne debouche sur rien en terme d’insertion sociale, et represente un defoulement contre une obligation, un lieu, un discours ). Face a cela, le coup de force du maitre consiste a imposer la definition magistrale de la situation predefinie par l’institution scolaire, telle que la definit Durkheim : Le pouvoir des professeurs est legitime, et la resistance illegitime. Le maitre est la pour s’imposer, imposer la loi et le savoir. Le coup de force est donc justifie ainsi que le jeu des relations asymetriques. A contrario, P.

PERRENOUD cite par Houssaye, estime que la resistance des eleves est legitime face au metier d‘eleve, qui n’est pas retribue, pas choisi, dependant d’un tiers, et qui s’exerce en permanence sous le regard d’un adulte, et que des relations plus symetriques sont non seulement possibles mais necessaires lorsque l’autorite fait probleme pour tous les eleves qui n’aiment pas l’ecole et qui n’y reussissent pas. L’auteur souligne alors l’importance des interstices, de la vie scolaire, meme si elle est etrangere a l’apprentissage proprement dit. Par rapport aux axes transversaux :

Le triangle pedagogique : La tentative de legitimation du « coup de force » s’appuie sur le rapport entre maitre et savoir ( axe  «  enseigner » ) confondu avec l’institution ce qui genere de la resistance. L’axe de la socialisation : « Le coup de force » reste la legitimation de la socialisation a l’ecole faute de pouvoir s’operer par la construction et l’appropriation de la loi a l’ecole. L’axe du sens de l’education : Pour justifier le pouvoir, le maitre oscille entre autorite de competence ou de tradition, en osmose avec l’institution, et autorite charismatique.

Mais cela reste sujet a caution, car on refuse aux eleves la possibilite d’etre des acteurs sociaux a part entiere. D’apres l’auteur, le concept d’autorite vise a legaliser un coup de force, les resistances des eleves devoilent un tel coup de force, et le rapport d’autorite se nourrit de la gestion permanente et impossible du coup de force. CHAPITRE 6 : QUELLE LEGITIMITE POUR LA LOI A L’ECOLE ? L’autorite sous l’angle philosophique. Les demarches philosophique en education propose deux reponses pour la legitimite de la loi a l’ecole. La preeminence du rapport au savoir – L’elaboration du vivre-ensemble. La preeminence du rapport au savoir : Les contenus culturels et la loi morale servent a justifier l’autorite a l’ecole. Le maitre doit s’imposer parce qu’en education il y a a imposer des contenus culturels. Mais l’enfant a besoin d’une double rencontre avec la loi et les contenus culturels. Dans le cadre de la loi morale, Kant a ete le premier a releve l’antinomie de l’education, a savoir la difficulte d’unir la soumission sous une contrainte legale, avec la faculte de se servir de sa liberte.

En ce sens la discipline a l’ecole rend possible l’education dans un temps ulterieur en reduisant les influences nefastes d’un libre arbitre livre a lui-meme, mais avec ce risque que la loi morale « a venir »justifie la repression. L’elaboration du vivre-ensemble : La justification de l’autorite par les contenus culturels et la loi morale est insuffisant dans le contexte actuel de pluralisme ( multiplication des facons de penser ) et de secularisation ( laicite ). L’auteur explique la necessite de l’elaboration du vivre-ensemble par : La crise des fondements de l’autorite : La critique de l’autorite est liee a celle de la legitimite des piliers institutionnels. En raison de la deliaison autorite-tradition-religion ( ARENDT ) on ne peut plus fonder l’ecole sur un absolu, des contenus-modeles et l’imperatif de la loi morale. Cette crise capitale signe plusieurs manifestations telles que le sentiment de plus en plus fort que l’inegalite entre maitre et eleves ne peut plus etre une inegalite de droit, et une allergie de plus en plus forte a la violence dans le champ educatif. L’affirmation de la primaute  de la relation : C’est donc la relation humaine en education qui conditionne l’acces au savoir. Autrement dit, pour apprendre il faut que soit fonde le vivre-ensemble a l’ecole, sur un principe democratique relevant de vertus comme la concorde, la tolerance, le compromis, la justice. – La recherche de l’elaboration commune de mediations : La construction du rapport entre maitre et eleves s’avere legitimer et fonder la loi a l’ecole. Cette construction passe par la recherche commune de mediations, le refus de la repression et du laxisme.

Il ne faut pas s’attendre a l’harmonie en education mais a des conflits qu’il faut savoir gerer dans la classe. L’educateur a affaire avec les regles, en cela qu’il est le representant de la loi sociale, mais il n ‘est pas le gardien des codes et regles de la societe. Sa visee n’est donc pas de rendre conforme mais de mettre en pratique la loi. Etre en classe, c’est elaborer ensemble les mediations necessaires a la constitution et a la legitimation du vivre ensemble, car la loi est necessaire mais elle est detruite en cas d’obligation sans participation du sujet a son elaboration.

B. DEFRANCE : «  J’obeis a la loi parce que j’apprends a en devenir un de ses acteurs. Les regles ne sont que des outils, ceux de notre liberte ». ( Sanctions et discipline a l’ecole ) Par rapport aux axes transversaux : Le triangle pedagogique : Dans la philosophie traditionnelle il y a necessite de l’imposition ( processus « former » ) au nom de l’autonomie a obtenir ( processus « apprendre » ) par l’intermediaire des modeles culturels ( « enseigner » ). Mais dans le vecu quotidien, l’imposition genere des dysfonctionnement surtout quand le monde traditionnel s’effondre.

L’axe de la socialisation : Dans l’approche classique, la contrainte conduit a la liberte, mais dans la monde moderne, l’autorite pose elle-meme probleme, et la socialisation doit etre une entree privilegiee. L’axe du sens de l’education : Eduquer c’est apprendre a construire la loi ensemble, sur la base de la conciliation, de l’egalite et de la democratie D’apres Houssaye, la crise des fondements de l’autorite est le signe d’un effondrement du rapport au savoir comme preeminent, et le recours a l’autorite, la negation des problemes d’elaboration du vivre-ensemble.

Aujourd’hui, la situation est de plus en plus problematique, car une ecole fondee sur la preeminence du savoir est de plus en plus inaccessible tout en etant desesperement souhaitee, tandis que la necessite du vivre-ensemble ne parvient toujours pas a s’imposer, comme si les moyens pedagogiques manquaient pour cela. CHAPITRE 7 : SUR QUOI FONDER LE VIVRE-ENSEMBLE A L’ECOLE ? L’acquisition et la maitrise des savoirs reste la mission essentielle de l’institution. Il n’y a pas d’un cote la relation et de l’autre le savoir.

Mais quand on definit les modalites du vivre-ensemble, on definit en meme temps les modalites d’acquisition des savoirs. On peut substituer l’autorite et fonder le vivre-ensemble sur : – La nature ( ROUSSEAU ), mais on se heurte a l’oubli de la dimension sociale de l’education. – La science : Pedagogie fondee sur le respect des lois de developpement de l’enfant ( PIAGET ) ou pedagogie reposant sur les methodes d’organisation du travail scolaire ( FREINET ). Mais le formalisme peut remplacer l’autoritarisme et le discours de la methode peut etre tout aussi pernicieux. Le c? ur : Les eleves demandent aux enseignants d’etre savants et d’avoir des qualites de c? ur ( justes, comprehensifs…) ( SUMMERHILL ). L’affectif est au centre de la pedagogie. Mais l’amour du maitre ne suffit pas s’il ne rejoint pas l’amour du savoir. Toutes ces pedagogies ont leur limites mais elles ont tente de tracer des voies pour construire la loi. D’apres Houssaye, il y a aujourd’hui necessite d’une education a la citoyennete, pour designer une education civique qui se presente comme une education a la societe dans l’ecole elle-meme.

En ce sens, la loi est l’enonce des droits et des obligations qui s’imposent a chacun, elle mediatise les relations entre maitre et eleves et les relations eleves –eleves, et elle garantit la securite physique et psychologique de tous, tout en permettant les interactions dans la classe. Longtemps, les pedagogies ont denonce « l’ecole-caserne », elles denoncent aussi aujourd’hui « l’ecole-jungle », sans lois. L’ecole ne doit etre ni l’un ni l’autre mais une « ecole-chantier » ou chacun assume sa tache dans la necessite des rapports au monde ( choix ethique ).

CONCLUSION La plupart des pedagogues pensent que batir la socialisation sur l’imposition et la contrainte dans les rapports maitres-eleves, signifie detruire la possibilite de construire autrement ce meme rapport et egalement le rapport eleve-savoir. Or socialiser a l’ecole c’est unir, par l’acte pedagogique, le rapport au savoir et le rapport aux autres. Les pedagogies divergent dans les moyens de realiser un tel rapport mais elles ont en commun la croyance que la construction commune de la loi eduque. Les pedagogues ont tous pose que l’autorite est anti-educative.