Partie du Papyrus mathématique RHIND (du nom de son détenteur), actuellement exposé au British Museum à Londres. Ce papyrus est dû au scribe AHMÈS, environ 1650 avant J. C. (période du Moyen Empire égyptien). Il s’agit vraisemblablement dune « copie » d’un document antérieur remontant à l’Ancien Empire. Les dimensions actuelles du papyrus RHINO sont 40 cm en largeur, et 513 cm en longueur. Il comporte près d’une centaine de textes m mathématique traduit de l’égyptien d’investigation dans I nature pour connaîtr secrets» (cf. 0 p g e ce papyrus r recte ue mystère tous les
Théophile OBENGA, La géométrie égyptienne, paris, Khepera/ L’Harmattan, 1993, p. 290 ; voir aussi Gay ROBINS and Charles SHUTE, The RHINO Mathematical Papyrus, British Museum Press, 1998). APPORT DE L’AFRIQUE À LA CIVILISATION UNIVERSELLE 45 APPORT DE L’AFRIQUE CIVILISATION UNIVERSELLE Communication de Cheikh Anta DIOP au Colloque international nourrissaient de viande et de lait ! De déformation en déformation, le continent, mère de la civilisation, passe aujourd’hui pour celui où l’esprit n’a jamais brillé. À la suite de nombreux travaux récents, ses fils, devenus amnésiques, ommencent à retrouver la mémoire historique.
En effet, l’Afrique est le continent producteur de valeurs de civilisation par excellence. À trois reprises,
APPORT DE L’AFRIQUE A LA CIVILISATION UNIVERSELLE DE LA HAUTE PRÉHISTOIRE AU DÉBUT DE L ‘ÉCRITURE : 5 MILLIONS D’ANNÉES À 4 000 ANS AVANT JÉSUS-CHRIST, AFRIQUE BERCEAU DE L’HUMANITE À la suite d’ARAMBOURG, on a souvent répété que le berceau de l’humanité est un berceau à roulettes, appelé à changer de continent avec les progrès de la recherche. En fait, il n’en est rien. Ce berceau avait été placé initialemen r trois raisons : la 2 OF SO de la terre glaise. Au fur et à mesure que les nouvelles découvertes s’accumulaient, berceau a glissé, il est passé de l’Asie en Afrique et ne semble lus devoir quitter ce continent.
Malgré les prises de position très prudentes de quelques savants tels que DARWIN au XIXe siècle, DART en Afrique du sud, l’abbé BREUIL, d’ARAMBOURG, TEILHARD de CHARDIN, LS. B. LEAKEY, les intuitions des auteurs anciens, il y a une trentaine d’années, à peine, il fallait beaucoup de témérité scientifique pour prendre au sérieux l’idée que l’Afrique puisse être le berceau de l’humanité. es jugements dévalorisants qui pesaient sur une Afrique colonisée au surplus n’y aidaient point. our être crédible, pour faire sérieux, our être dans le ton, il fallait se garder d’épouser une pareille opinion. De la part d’un Africain ce ne pouvait paraître, aux yeux des autres, que comme une folle prétention et un complexe de colonisé. Hominoïdes et hominidés Il existe deux grandes branches de singes, les platyrhiniens ou singes du Nouveau Monde, et les catarhiniens ou singes de l’Ancien Monde Afrique, Asie, Europe. La première branche des platyrhiniens, dont variétés sont attestées surtout en Amérique du Sud, est exclue du processus évolutif qui a conduit à l’hominlsation.
Donc, le Nouveau Monde (les trois Amériques) n’a as vu naître l’homme : celui-ci y 3 OF SC ci-apres. Seuls les catarhiniens sont impliqués dans le processus de l’hominisation. Rappelons que les hominoïdes regroupent l’homme et les grands singes, tandis que les hominidés comprennent l’homme et ses couslns australopithèques, Homo habilis, Homo erectus Il y a quelques années seulement, les paléontologues situaient la séparation entre hominidés et grands singes à une époque confinant ? 15 millions d’années environ.
Mais les progrès vertigineux de la biologie moléculaire donnant aissance à une nouvelle science, la «génétique des fossiles», ont permis de renouveler profondément les idées sur le processus de L’arbre phylétique de l’humanité est dessiné avec plus de preclslon. Grâce aux résultats de l’analyse biochimique utilisant les réactions immunitaires ou Ihybridation de l’ADN, on tient pour acquis maintenant que les grands singes africains sans queue – le gorille singulièrement le chimpanzé — sont plus proches de l’homme que grands singes asiatiques comme l’orang-outan et le gibbon.
Ces deux derniers spécimens, eux non plus, ne sont pas impliqués ou le ont très peu dans le processus. Ils se sont séparés du tronc commun il y a environ 16 millions d’années, bien avant le gorille et le chimpanzé. Ce dernier présente une similarité génétique avec l’homme de l’ordre de 99 % 1 . On peut déduire de cette parenté biologique que le dernier ancêtre commun au gorille, au chim anzé et à l’homme vivait il y 4 OF SO mêmes analyses, contrairement à ce qu’on croyait, rangent le ramapithecus parmi les grands singes primitifs type sivapithecus ourang-outan, donc très éloigné de l’homme 3 Jerold M.
LOWENSTEIN, « La génétique des fossiles in La Recherche no 148, octobre 1983, pp. 1266-1270. 2 David PILBEAM, « Des primates à l’homme h, in Pour la science, mai 1984, pp. 34-44. 3 Jerold M. LOWENSTEIN, op. cit. , p. 1269. 48 La séparation des hominidés des grands singes se serait effectuée il y a environ sept millions d’années. La série des hominidés débute avec l’Australopithecus à ossature massive et au crâne surmonté d’une crête sagittaire. Il existe sûrement à partir de 3,5 millions d’années. cest l’âge que l’on attribue ordinairement à l’Australopithecus afarensis, baptisé « Lucy » et découvert en Éthiopie.
Les traces de pas ou « empreintes de Laetoli » en Tanzanie, découvertes par Mary LEAKEY et attestant de l’existence de la bipédie, appartiendraient à la même époque. L’origine de l’Aust st probablement plus SC Australopithecus, avec un crâne plus volumineux (700 cm3). Les rapports entre ces trois hominidés sont loin d’être clarifiés. Dans l’état actuel de la recherche, il semble que ces trois spécimens n’aient jamais atteint un potentiel d’expansion suffisant pour sortir de l’Afrique , mais il ne s’agit, peut-être, que d’une situation provisoire.
En 1982, une ?quipe anglo-américano-canadienne 4 fit à Chesowanja, au Kenya, une découverte qui serait capitale si elle était confirmée. Selon ces auteurs, l’Australopithecus robustus, l’hominidé le plus primitif qui inaugure la lignée, aurait fait du feu il ya 1,4 millions d’années. À côté du foyer et des reliefs de repas, une industrie lithique assez surprenante quolque rudimentaire, et une « poterie archaïque en argile » cuite, non moins surprenante. Jusqu’ici, on attribuait le premier feu à Ihomme de pékin de la grotte de Choukoutian (500 000 ans).
Les trois hominidés cités ci-dessus furent suivis par l’Homo rectus (anciennement appelé pithécanthrope), 1800 à 100 000 ans. L’ Homo 4 Composition de l’équipe : J. W. K. HARRIS, Université de Pittsburg en Pennsylvanie (États-uniS), J. A. J. COWLETT, université d’oxford (Angleterre) et D. WALTON, Université Mac Master Hamilton, Ontario (Canada), B. A. Wood, Middelsex Hospital School, Londres (Angleterr 6 OF SC d’années. Le volume de son cerveau était en moyenne de 800 cm3.
Il est le premier hominidé qui sortira de l’Afrique à des époques variées pour aller peupler l’Asie et l’Europe : pithécanthrope de Java, homme de Tautavel, etc. Son industrie typique est le biface et le hachereau, qu’il introduisit surtout en Europe méridionale. Sur le plan de l’évolution morphologique vers l’homme moderne, l’Homo erectus est suivi par l’homme de Broken Hill (Zambie), qui un néandertaloïde typique, daté de 1 IO 000 ans par les acides amines. Si cette date était confirmée, il en résulterait une remise en question de l’origine géographique du Néandertal.
En effet, l’âge le plus ancien communément admis est 80 000 ans, début du Würmien pour les spécimens européens ; mais ces âges, en dehors du fossile e SaintCésaire (35 000 ans) ne sont pas déterminés par des méthodes radiométriques. La nouvelle méthode de carbone 14, fondée sur la spectrométrie de masse et permettant de reculer sensiblement les âges Cl 4 aux confins de 70 000 à 80 000 ans, pourrait rendre ici des services appréciables. En effet, la méthode de datation par les acides aminés doit être calibrée par celle du Cl 4 pour que les résultats soient fiables.
On peut donc émettre un doute quant à l’exactitude de la date du fossile du Broken Hill. Mais il est devenu indispensable de soumettre, autant que faire se peut, tous les fossiles éandertaloïdes africains, européens, palestiniens etc. , à des critères sévères de datations radiométriques. éthode C14 n’est pas OF SC elle ne nécessite que quelques milligrammes de matière organique ou carbonatée. Un prélèvement sur le fossile donc concevable, bien que les ossements soient de mauvais matériaux pour la datation à cause des pollutions qu’ils peuvent subir, surtout en climat chaud et humide.
L’opinion est quasi unanime pour dire que le Néandertal est d’origine européenne. Cest très possible, mais cette idée est susceptible vérification scientifique. Si elle est exacte, les fossiles néandertaliens européens les plus anciens seront nécessairement plus anciens tous les fossiles néandertaliens du reste du monde. C’est là le seul critère vraiment scientifique qui permettra de déterminer l’origine 50 géographique du Néandertalien. Une mission américaine vient de découvrir un homme de Néandertal en Égypte ; cela fait deux fossiles datables.
Suivant les résultats de ces analyses, on sera fixé sur l’origine du Néandertalien. En attendant, le fossile africain semble plus ancien que les fossiles européens et palestiniens. Si on respecte raiment ce critère de l’âge des fossiles, on s’aperçoit que la Palestine ne peut être le point de départ d’un pe ‘Europe ni au stade de C intermédiaire entre l’Homo erectus et I’Homo sapiens, autrement dit un Homo sapiens sapiens archaïque comme Omo Il.
Selon toute probabilité, c’est bien cet Homo sapiens sapiens africain qui sortit de l’Afrique vers 40 000 ans, sous les traits du négroïde grimaldien, pour aller peupler l’Europe 6 . Si le grimaldien était entré en Europe avec son industrie aurignacienne toute faite venant de l’est comme on le suppose, l’âge des industries devrait écroître d’est en ouest ; or c’est le contraire que l’on constate plutôt. Les émigrants africains, partis de la région des Grands Lacs, avaient trois voies de sortie présentant des difficultés inégales. . La vallée du Nil, l’isthme de Suez, la Palestine et, à partir de là, l’Asie, l’Océanie, l’Europe, ou rester sur place. Cest sous cet angle lieu de transit que l’on peut envisager les premières présences humaines en Palestine. Il ne s’agit pas dune humanité née sur place. b. Le détroit de Gibraltar, l’Espagne, la France, l’Asie. l’Océanie, les 5 Yves COPPENS, F. Clark HOWELL, Glynn LI, ISAAC and Richard E. F. LEAKEY, « Earliest Man and Environment in the Lake Rudolf Basin in Prehistoric Archaeology and Ecology Series, Kari W.
Butzer and Leslie C. Freeman. Éd. , pp. 1920. 6 D’après la biologie moléculaire, le rameau négroïde s’est autonomisé il ya 120 000 ans, tandis que caucasoïdes et mongoloïdes se seraient séparés il y a 55 000 ans (cf. RUFFIÉ J. , De la biologie dl s, Flammarion, p. 398). d’idéologie, qui font remonter l’origine des négroïdes au Néolithique, car, pour eux, l’ancêtre de l’humanité doit en être plutôt le benjamin ! 51 Amériques par le détroit de Behring.
Nous savons, depuis le XIe congrès de Nice de l’UlSPP, que l’Australie est peuplée au Paléolithique supérieur, donc la navigation ne daterait pas du Néolithique et le détroit de Gibraltar pouvait être franchi — d’autant plus que l’étendue des mers était réduite par la glaciation. c. e cap Bon, la Sicile, l’Italie du Sud et l’Europe. Ainsi la chaîne des hominidés est formée de six spécimens, les trois premiers n’étant jamais sortis de l’Afrique et les trois derniers ayant acquis un potentiel dexpansion leur permettant de sortir de l’Afrique avec leurs ndustries pour aller peupler les autres continents.
Aussi les spécimens africains, vérification faite, sont toujours plus anciens que ceux correspondants dans les autres continents et régions du globe. En fait, la physiologie même de l’homme montre qu’il est né, non sous un climat tempéré, mais sous un climat chaud et humide de la région tropicale. Chumanité qui est née en Afrique était nécessairement pigmentée à cause de l’importance du flux des radiations ultraviolettes au niveau de la ceinture de l’é uateur terrestre. Cet homme, en émigrant dans les régions rd propressivement sa 0 DE SO