Dissertation

Dissertation

La civilisation occidentale s’est souvent proclamée fille de la raison: en 1793, par exemple, la révolution française voulut substituer au culte de Dieu le culte de la Raison. Cest bien en effet à la raison que cette civilisation doit ses plus éclatant succès: ses prodigueuses découvertes scientifiques et techniques. Longtemps triomphante et sûre d’elle même, notre civilisation n’a pas songé à s’interroger sur la valeur de cette raison qui avait assuré son remarquable progrès. Mais ce dernier cachait aussi des échecs et ouvrat la porte à bien des barbaries ui, apparus au grand jour.

On peut se demander si il pouvait y avoir une mauvaise usage de la raison. Si en se posant la q u Ion ors la on enten pa.  » la possibilité de mett sait être mauvaise o to View n mauvais usage de une cause que l’on être bonne, il est claire que la r panse est positive: on peut bien évidemment mal user de la raison comme l’ont peut mal user d’un outil, d’un médicament, de la science etc.. Cest pourquoi il est plus intéressent de rechercher si la raison n’induit pas elle-même de mauvais usages. n raison réductrlce, la raison est une faculté d’ordre, en autres

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ermes, en appréhendant un phénomène, la raison le contraint à se soumettre à ses principes, à ses concepts, au risque de le déformer, de le mutiller, certains diront que quand un phénomène refuse de se plier à la loi, elle le nie ou du moins Swlpe to vlew next page l’ignore. Bergson a ains pu critiquer le concept et la logique du concept pur, tous deux constitutifs de la raison qui se définit comme la faculté de combiner logiquement des concepts et des propositions.

Nietzsche va encore plus loin que Bergson en voyant dans la aison l’expresson d’une crainte et d’une démission devant la vie.  » La logique, observe-t-il, ne s’applique qu’à des entités fictives, créées par nous. La logique est une tentative de comprendre le monde réel. Cependant Nietzsche, ce n’est pas l’être qui constitue la réalité, mais le devenir, abime où s’abolissent toutes choses, et qui exclut l’existence de vérités stables.

C’est la terreur de l’homme devant ce devenir que tente d’apaiser la raison en construisant un monde fictif de certitudes, celui de la science:  » à quoi sert, et, ce qui st pire, où vient toute science? demande Nietzsche, un symptôme de force déclinante, de vieilleisse approchante, de lassitude physiologique?  » Un raison totalitaire et dangeureuse, tout simplement car elle est normative, la raison, est aussi exclusive, elle rejette tout ce qui n’est pas elle comme faux, mauvaus, sans valeur.

Exemple: le désir et les passions, la raison proclame qu’il convient de réprimer, d’annihiler les passions, ou du moins de les soumettre à son contrôle: elle pose que les passions ne sont que « maladies de l’âme », désordreset déchéance. De même, elle appelle à la suppression du désir, lequel précisément ne se satisfait jamais de l’être, de ce qui est, mais est continuellement rongé par l’appel de l’autrement, de ce qui n’est pas.

L’enfant, le fou est, mais L’enfant, le fou, surtout tant qu’il ne parle pas, et donc qu’il ne raisonne pas, l’enfant est rejeté dans un monde inférieur, intermédiaire entre l’animalité et l’humanité, que la raison a longtemps considéré comme peu digne d’intérêt. Semblablement la raison repousse le fou et le met à l’écart de la société : M. FoucauIt dans son histoire de la folie, a montré que le « grand renfermement » des malades mentaux des asiles est contemporain du rationalisme cartésien.

Ainsi, en refusant de prendre en considération tout ce qui lui est étranger, la raison se fait totalitaire, et construit des mondes où elle règne seule. Mais ces mondes sont des univers clos, plaqués sur le réel qu’ils veulent masquer, monde sans vie ou aliant contre la vie. La raison critique d’elle-même, toutes les critiques qui on été formulées contre la raison ne sont pas fondement, mais il faut emarquer qu’elles ont toutes été émises par des esprits qui raisonnaient sur la raison.

A travers elles, c’est donc d’une Certaine manière, la raison qui se juge et se critique elle-même. Il faut distinguer la raison des formes qu’elle revêt à chacun des stades de son développement. Pour conclure, s’il peut y avoir de mauvais usages de la raison, ceux-ci paraissent surtout dus à des états constitués, historiquement sités et dépassables, de la raison, non à la raison en soi qui dénonce elle-même les limites et les erreurs de ces états.