prof. Toufik Rahmouni Textes & Documents Thème : Les mobilisations collectives Philippe Braud, La science politique, PIJF, Que sais-je Source : 2009 Dans la société inter particulière, des confl tout moment car les or 8 an haque société tians surgissent ? certains suscitent chez d’autres des résistances ; des organisations s’affrontent qui élaborent des stratégies, mobilisent des ressources et forment des alliances ; dans un perpétuel processus d’actions et réactions, s’engagent des négociations, se déroulent des confrontations que ponctuent insuccès, défaites ou triomphes.
Quoique simplifiée, cette description permet de dégager les articulations majeures de la dynamique politique : tout d’abord, les conflits qui en constituent le point de départ ; en second lieu, les mobilisations de ressources qui permettent d’empêcher ou d’obtenir, d’enjoindre ou d’influer ; enfin, les stratégies susceptibles d’être mises en œuvre, soit directement par les agents soclaux soit en leur nom. 1 . Antagonismes et conflits subissent très différemment les conséquences du libéralisme économique à l’échelle mondiale.
Par ailleurs, les différences e traditions culturelles et historiques suscitent bien des désaccords d’interprétation sur des valeurs comme la démocratie ou le respect des droits de l’homme. Dans l’ordre interne, la différenciation des activités économiques, des statuts professionnels, des pouvoirs hiérarchiques fait naître
Les négalités de revenus ou d’avantages sociaux nourrissent les attitudes revendicatives ; les différences de cultures, de religions ou de croyances engendrent des modes d’incompréhension (et d’intercompréhension). On peut résumer ces conflits potentiels en les rattachant à trois familles principales. Les antagonismes de frustration tout d’abord, qui se nourrissent de la convoitise pour des biens difficilement accessibles ou hors de portée ; ils opposent potentiellement ceux qui en bénéficient (et chercheront à défendre les avantages acquis) à ceux qui s’en voient privés. ?? l’échelle mondiale, les standards de vie des occidentaux engendrent des réactions d’amertume ou de rejet dans de larges secteurs du reste du monde ; mais ces sociétés de consommation ont aussi leurs exclus. Les antagonismes de dépendance sont structurés par des relations, plus ou moins inégales, qui ont pour caractéristique dépendance sont structurés par des relations, plus ou moins inégales, qui ont pour caractéristique principale d’être à la fois avantageuses et coûteuses pour chaque partie prenante.
Les États fables qui échappent difficilement au statut de « clients » es plus forts y perdent en marge de manœuvre mais peuvent y gagner une certaine sécurité. Dans l’entreprise, patrons et ouvriers ont des intérêts opposés en matière de salaires ou de mobilité professionnelle mais un intérêt commun à la survie de la firme. Ces conflits potentiels s’inscrivent dans un système global d’interdépendance qui pose d’emblée des limites à l’aggravation éventuelle du conflit ; sauf à raisonner alors en termes de révolution.
Enfin, les antagonismes de concurrence concernent les situations où les partles prenantes sont en compétition plus u moins réglée pour obtenir les mêmes biens : des parts de marché s’agissant des entreprises, des emplois prestigieux ou lucratifs, des positions de pouvoir ou d’influence dans la vie sociale et politique. Depuis Simmel, on peut distinguer deux dimensions inégalement présentes dans tout conflit. Une dimension réaliste tout d’abord, c’est-à-dire une opposition qui porte sur des gains matérialisables à obtenir ou des coûts effectifs à éviter.
Mais il existe le plus souvent une seconde dimension d’ordre émotionnel et symbolique : l’ouverture d’un conflit sert aussi, de façon égligeable parfois, prédominante ailleurs, à libérer une tension agressive. De ce point de vue, le conflit apparaît, au moins en partie, comme une fin en soi et non plus seulement com vue, le conflit apparaît, au moins en partie, comme une fin en soi et non plus seulement comme un moyen orienté vers un but, 2. Dynamiques de mobilisation Il existe un certain paradoxe de l’action collective.
Les ouvriers qui se mettent en grève pour obtenir une hausse de salaires, les citoyens qui s’engagent lourdement dans un parti soucieux de protéger l’environnement, peuvent échouer, et, dans ce cas, eur action leur aura été coûteuse : non-paiement des jours de grève dans le premier exemple, gaspillage de temps et d’énergie dans le second. En revanche, si leur action est couronnée de succès, les résultats obtenus bénéficieront même à ceux qui sont restés passifs et n’ont couru aucun risque.
Il s’agit en effet de ce qu’on appelle des biens non divisibles : la revalorisation des rémunérations concerne grévistes et non grévistes, la protection renforcée des sites naturels ou historiques l’ensemble des habitants. Pourquoi des individus se mobilisent-ils pour agir collectivement ? Une première réponse (Oison) fait appel à la notion d’incitations sélectives. Outre les biens non divisibles, les acteurs sociaux ou politiques espèrent des bénéfices Individualisables.
Ansi les responsables syndicaux qui appellent à la grève peuvent-ils y trouver un moyen de légitimer leur représentativité ; les militants politiques rechercher des satisfactions d’ordre moral (se dévouer à une grande cause) ou d’ordre concret (entamer une carrière politique). Néanmoins, cette approche ne permet pas à elle seule d’expliquer pourquoi ils sont éventuellement suivis. Une seconde réponse PAGF