Action collective On entend par ce terme, propre à la sociologie des minorités, des mouvements sociaux et des organisations, toutes les formes d’actlons organisées et entreprises par un ensemble d’individus en vue d’atteindre des objectifs communs et d’en partager les profits. Cest autour de la question des motivations, des conditions de la coopération et des difficultés relatives à la coordination des membres ainsi que de la problématique de la mobilisation des ressources que se sont historiquement orientés les travaux sur cette notion.
I – Les approches psy Le jeu de l’influence mentale et le rôle de roy ont été les premiers ncitant les individus ors to View nismes de contagion s et des frustrations xpliquer les raisons des entreprises collectives. Ainsi, Gustave Le Bon (Psychologie des foules, 1895) rend compte de la formation d’une foule par l’action de meneurs exerçant leur pouvoir hypnotique sur des êtres qui, ayant perdu toute individualité, s’influencent mutuellement.
Ramenant l’ensemble de la vie sociale à des processus d’imitation, Gabriel Tarde (L’Opinion et la foule, 1901 ) explique les comportements collectifs et la constltution homogène des publics par la réponse automatique et simultanée d’individus exposés, tels les lecteurs e journaux, à des stimuli identiques.
En voyant dans l’influence davantage une
La théorie de l’émergence des normes (Ralph Turner et Lewis Killian, Collective Behavior, 1957) approfondira cette perspective n montrant que la ligne de conduite collective retenue repose non pas sur un consensus obtenu d’emblée à l’unanimité, mais au contraire sur un système de références commun et construit par tâtonnement après une série d’objectivations successives des éléments de l’environnement jugés significatifs par les indlvidus. our leur part, les théories dites de la convergence, déjà perceptibles chez Alexis de Tocqueville, fournissent une variante en soulignant le poids du facteur subjectif, notamment la manière dont est individuellement perçue la situation objective, comme motif à l’engagement dans l’action. Ainsi, des travaux sur la frustration relative qui indiquent – sans toutefois statuer sur l’existence d’un lien mécanique – la relation entre l’insatisfaction, l’adhésion au mouvement de protestation et la propension à la violence collective (James C.
Davies, Toward a Theory of Revolution, 1962 ; Ted Gurr, Why Men Rebel 1970). Il – Penser les conditions de l’action collective Liinspiration psychosociologique qui souffle sur l’ensemble de ces développements théoriques a également animé les recherches sur les conditions structurelles préalables à la formation de l’action collective.
En rupture avec les schémas évolutionnistes pposant communauté et societé, et avec la thèse de l’avènement d’une société de masse selon la opposant communauté et société, et avec la thèse de l’avènement d’une société de masse selon laquelle la mobilisation se réduirait à la propagande (William Kornhauser, The Politics of Mass Society, 1959), les théoriciens des « petits groupes » se sont attachés à repérer l’existence de formes d’intégration, en déclinant l’ensemble de la gamme du lien social, du face- à-face intime au groupe organisé, et à montrer l’impact de l’information et des communications dans l’efficacité des ntreprises collectives. De même, la Network Analysis a offert des perspectives nouvelles en montrant comment l’action collective procédait de la création ou de la réactivation de chaînes relationnelles reposant sur des substrats variés (parenté, association, liens économques, religieux, etc. ). Parallèlement, les modélisations qu’offre la théorie mathématique des jeux ont fait l’objet d’applications empiriques (Thomas C.
Schelling, Stratégie du conflit, 1960 ; Theodore Caplow, Deux contre un, 1968) qui ont servi à l’analyse des phénomènes d’alliance, de coopération, de coalition et de conflits au sein et ntre les groupes – analyse que Georg Simmel (Sociologie, 1 908) avait déjà annoncée en indiquant l’importance du nombre sur la structuration du groupe et le rôle du tertius gaudens dans son équilibre général. Les théories du choix rationnel représentent une véritable alternative aux approches psychosociales de l’action collective. Ainsi, dans son travail sur le conflit entre un syndicat ouvrier et la direction d’une entreprise, Anthony Oberschall (Social Conflict and Social Movements, 1973) conçoit l’action collective comme le produit d’une décision établie, après analyse des différentes possibilités qu’offre la