1ère ST12D 3 SEQUENCE – POESIE ET QUETE DU SENS Problématique Quel sens peut avoir la création poétique ? Que cherche le poète ? Textes étudiés en lecture analytique Snipe to View – Hugo, « Le mendi or76 Baudelaire, « Corr 3 – Jaccottet, « Le tra 4 – Jaccottet, « Je sais L Effraie, 1953 4 groupements de textes s, 1856 rs du mal, 1857 t, 1957 ossède rien aler corpus. C’est le corpus que nous avons examiné au départ afin de dégager l’image que chaque poète donnait de lui et de ses « pouvoirs 9.
Il comprend: – « Fonction du poète » (2 extraits), de Victor Hugo, 1840 « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique Y, d’Eluard, dans Deux poètes d’aujourd’hui, 1947 – « Passage du poète », d’Alain Bosquet, issu du recueil Un jour après la vie, 1984 -Et le poème de Jaccottet « Le travail du poète », objet de la l. a. 3 deux extraits : 1 . de son essai consacré à Shakespeare et 2. e son poème « Ce que dit la bouche d’ombre un corpus qui pourrait s’intituler « Correspondances un corpus qui prolonge également l’étude du Mendiant »
S’il n’est pas en vers, que dira-t-on ? Quel type de strophe(s) trouve-t-on ? Quel(s) schéma(s) de rimes ? 1 ST12D3 SEQUENCEI – Textes pour l’exposé (1 ère partie) OF sur ma vitre; il s’arrêta devant Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile. Les ânes revenaient du marché de la ville, ortant les paysans accroupis sur leurs bâts. Cétait le vieux qui vit dans une niche au bas De la montée, et rêve, attendant, solitaire, Un rayon du ciel triste, un liard de la terre, Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu. Je lui criai : – Venez-vous réchauffer un peu.
Comment vous nommez-vous? – Il me dit: – Je me nomme Le pauvre. – Je lui pris la main. – Entrez, brave homme. Et je lui fis donner une jatte de lait. Le vielllard grelottait de froid; il me parlait, Et je lui répondais, pensif et sans l’entendre. – Vos habits sont mouillés, dis-je, il faut les étendre Devant la cheminée. – Il s’approcha du feu. Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu Étalé largement sur la chaude fournaise, Piqué de mille trous par la lueur de braise, Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé D’où ruisselaient la pluie et l’eau des fondrières, Je songeais que cet homme était plein de prières, Et je regardais, sourd à ce que nous disions, Sa bure où je voyais des constellations. Décembre 1854 2. Charles Baudelaire, « Correspondances Les Fleurs du Mal, 1857 paroles; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, – Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. 3. Philippe Jaccottet, « Le travall du poète dans le recueil L’Ignorant, 1957. L’ouvrage d’un regard d’heure en heure affaibli n’est pas plus de rêver que de former des pleurs, mais de veiller comme un berger et d’appeler tout ce qui risque de se perdre s’il s’endort.
Ainsi, contre le mur éclairé par l’été (mais ne serait-ce pas plutôt ar sa mémoire), dans la tranquillité du iour de, dans la ruelle? Fallait-il s’absenter sans personne avertir? ô dame! revenez maintenant parmi nous… Dans l’ombre et l’heure d’aujourd’hui se tient cachée, ne disant mot, cette ombre d’hier. Tel est le monde. Nous ne le voyons pas très longtemps : juste assez our en garder ce qui scintille et va s’éteindre, pour appeler encore et encore, et trembler de ne plus voir.
Ainsi s’applique l’appauvri, comme un homme à genoux qu’on verrait s’effo contre le vent de rassembler son maigre feu… 4. Philippe Jaccottet, « Je sais maintenant du recueil L’Effraie, paru en 1953. je sais maintenant que je ne possède rien pas même ce bel or qui est feuilles pourries, encore moins ces jours volant d’hier à demain à grands coups d’ailes vers une heureuse patrie. Elle fut avec eux, l’émigrante fanée, la beauté faible, avec ses secrets décevants, PAGF s OF r cer ixième sonnet extraits), Les Rayons et les ombres, 1840 Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l’homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs. Cest lui qui sur toutes les têtes, En tout temps, pareil aux prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue, Comme une torche qu’il secoue, Faire flamboyer l’avenir ! Peuples! écoutez le poète ! Ecoutez le rêveur sacré ! Dans votre nuit, sans lui complète, Lui seul a le front éclairé. Des temps futurs perçant les ombres, Lui seul distingue en leurs flancs sombres Le germe qui n’est pas éclos.
Homme, il est doux comme une femme. Dieu parle à voix basse à son âme Comme aux forêts et comme aux flots. Cest lui qui, malgré les épines, L’envie et la dérlsion, Marche, courbé dans vos ruines, Ramassant la tradition. De la tradition féconde Sort tout ce qui couvre le monde Tout ce que le ciel peut bé PAGF OF dresse en monument, avec soudain le bras qui se profile, la lèvre et l’oeil aimants ; Le poète est passé : le ruisseau qui hésite, devient fleuve royal ; il n’a plus de repos ni de limites ; il ressemble au cheval.
Le poète est passé : au milieu du silence ‘organise un concert, comme un lilas ; une pensée se pense, le monde s’est ouvert. Le poète est passé : un océan consume ses bateaux endormis. La plage est d’or et tous les ors s’allument pour s’offrir aux amis. Le poète est passé : il n’est plus de délire qui ne soit oeuvre d’art. Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre. Il n’est jamais trop tard pour vivre quinze fois : si le poète hirsute repasse avant l’été, consultez-le car de chaque minute il fait l’éternité.
Paul Eluard, « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique Deux poètes d’aujourd’hui, 1947 La poésie doit avoir pour but la vérité pratique » À mes amis exigeants Si le vous dis que le soleil détours ma rue entière Et mon pays entier comme une rue sans fin Vous ne me croyez plus vous allez au désert Car vous marchez sans but sans savoir que les hommes Ont besoin d’être unis d’espérer de lutter Pour expliquer le monde et pour le transformer D’un seul pas de mon cœur je vous entraînerai Je suis sans forces j’ai vécu je vis encore Mais je m’étonne de parler pour vous ravir Quand je voudrais vous libérer pour vous confondre Aussi bien avec l’algue et le jonc de l’aurore Qu’avec nos frères qui construisent leur lumière 2ème corpus : « Epiphanies » TEXTE 1 – BRUNO HONGRE – Dictionnaire portatif du bachelier (Profil Hatier, 1999) EPIPHANIE. n. f. du grec epi-, « sur » et phaneia, « qui apparaît Sens religieux • dans l’Evangile, première manifestation de Jésus- Christ comme fils de Dieu, aux yeux des rais mages venus l’adorer à Bethléem. Jour commémorant cet événement, qu’on appelle aussi Fête des Rois (début janvier). Sens figuré, en littérature : moment d’intense révélation qui illumine, de façon souvent imprévue, le poète ou le romancier. our Joyce, ces moments privilégiés doivent nourrir l’inspiration de l’écrivain. TEXTE 2 HUGO – LE MEN 8 OF bâts. un rayon du ciel triste, un liard de la terre, je lui criai : – Venez vous réchauffer un peu. Le vieillard grelottait de froid; il me parlait, Doti ruisselaient la pluie et l’eau des fondrieres, Décembre 1854.
TEXTE 3 / BAUDELAIRE – À UNE PASSANTE (LES FLEURS DU MAL XCIII – 1861) A une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d’une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l’ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide o pan, PAGF plaisir qui tue. Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté Dont le regard m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ? Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car jignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
TEXTE 4/ RENE CHAR – CONGE AU VENT (FUREUR ET MYSTERE – 1948) A flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. ? l’époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endrolt, on fasse la rencontre extrêmement odorante d’une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l’auréole de clarté serait de parfum, elle s’en va, le dos tourné au soleil couchant. Il serait sacrilège de lui adresser la parole L’espadrille foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l’humidité de la Nuit ? TEXTE 5 / PHILIPPE JACCOTTET – LE CERISIER (CAHIER DE VERDURE -1990) Le cerisier 76