De l’esclavage des nègres – Montesquieu ( analyse )

De l’esclavage des nègres – Montesquieu ( analyse )

Le 18ème siècle est marqué par le mouvement des Lumières. En effet, il fa une transformation d’une société qui repose sur la tradition et les référence aux textes sacrées à une société qui privilégie la connaissance rationnelle et l’esprit critique. Parmi ces transformations, de nouvelles valeurs apparaissent tels que le doit au bonheur, le rejet du despotisme, la confiance en la raison humaine, la foi au progrès et le droit au bonheur. Nous retrouvons ces valeurs dans Pextrait De l’Esprit des Lois de Montesquieu écrit en 1748, est un ouvrage d’analyse qui est constitué de 31 livres.

Montesquieu qui est un essai contestant ertains aspects de la société du 18ème siècle Swp to page LECTURE org Cet extrait nous amè ? de position de Mont se trouver du côté d dans un premier tem cla quoi il est une prise e où l’auteur feint de age. Nous verrons e de plaidoyer et enfin nous verrons la maitrise du pamphlet. l- Une apparente défense de l’esclavage Le système de défense que développe Montesquieu est annoncé dès le premier paragraphe par l’indication de ses intentions soutenir le droit « ce que je dirais il s’agit clairement d’un plaidoyer en faveur de l’esclavage.

La thèse se

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trouve alors développee en neuf paragraphes faisant référence à des omaines différents. On peut, dans chaque cas, préciser le domaine envis envisagé et la logique apparente de l’argument. : argument historique : allusion aux guerres de 0 Argument 1 colonisation. La logique est soulignée par l’idée d’une nécessité impérative que traduit rauxiliaire « devoir » (« ont du » La situation est présentée comme incontournable. Argument 2 : argument économique ; la logique de la démonstration, qui associe prix du sucre et esclavage passe par un système hypothétique ( « serait si », irréel du présent qui implique la nécessité du maintien de l’esclavage. Argument 3 : argument esthétique : établissement d’une relation (logique) de cause à effet par une syntaxique consécutive ( si écrasé qu’il est presque impossible L’absence de réactions sensibles explicable par l’apparence justifie la pratique de l’esclavage. 0 Argument 4 : argument théologique : la logique mise en cause ici est celle du raisonnement (« On ne peut se mettre dans l’esprit » l. ) qui dissocie – nécessairement – la sagesse divine de l’association âme/noirceur de la peau. Le ton laisse passer ici, une sorte d’indignation toute intellectuelle ! 0 Argument 5 : argument ethnologique : rapport de cause à effet ?tabli par une structure syntaxique consécutive (« si nature que les peuples dAsie ) . En même temps on observe la référence empruntée aux civilisations asiatiques : le comportement des Asiatiques vis-à-vis des Noirs cautionne l’esclavage. Argument 6 : second argument éthologique.

Même façon de procéder par référence au comportement des Egy second argument éthologique. Même façon de procéder par référence au comportement des Egyptiens, mais le raisonnement est plus tortueux : il vite de montrer que l’on ne saurait considérer les Nows comme des hommes ( en suivant en cela es costumes des Égyptiens qui eux, refusaient de considérer les hommes roux comme des hommes Argument 7 : argument sociologique (étude du comportement et mise en relief d’un comportement considéré comme aberrant). Le caractère irréfutable de l’argument se révèle dans la formulation « une preuve.. ‘est que « et dans la comparaison avec les civilités, « plus de cas que » Argument 8 : second argument théologique ; mise en évidence d’une impossibilité majeure conduisant à nier le caractère chrétien des Européens, ce qui est , naturellement , une contre- vérité. La logique se révèle dans l’expression d’une causalité oublée d’une hypothèse inacceptable ( « parce que, si… on commencerait . Argument 9 : argument politique : système hypothétique (« si elle était « ) mettant en évidence l’absence de réaction des princes européens : raffaire de l’esclavage n’est donc pas importante. On observe à travers cette succession d’arguments une grande diversité de domaine envisagés et la volonté de convaincre par la mise en oeuvre d’une logique qui, à première vue, ne présente pas de taille. Pourtant, à l’examen, aucun des arguments ne tient réellement. La fausse désinvolture, l’ironie grinçante , le cynisme, les fautes de raisonnement par approchement fausse désinvolture, l’ironie grinçante , le cynisme, les fautes de raisonnement par rapprochement d’éléments qui ne vont pas ensemble, tout démontre que Montesquieu a fait là une brlllante et fausse démonstration.

On peut alors analyser tous les procédés et les indices qui préviennent le lecteur que rien n’est ? prendre au premier degré. Le jeu de la double lecture est ici très révélatrice . – L’incohérence réelle des raisonnements mis en oeuvre Le lecteur, s’il y prend grade, est mis en condition par l’entrée en matière. Montesquieu pose en effet une hypothèse qui st un irréel du présent : « si j’avais à soutenir le droit » .

Or il est difficilement pensable qu’un philosophe se lance dans une telle apologie; il y a là un premier indice de décalage entre la pensée véritable de celui qui parle, et qui se met en cause personnellement, et le contenu de ses paroles. Ce décalage se répète ensuite dans chaque argument, qui se défait de lui-même par « vice de forme » . Ce sont ces « vices « , révélateurs du fait que Montesquieu ne prend à son compte aucune affirmation, qu’il convient ici d’analyse. 0 Argument historique : le décalage vient de ce qu’il n’y aucun lien écessaire entre des guerres et l’esclavage.

Le rapport logique établi n’a rien de logique. C’est un pseudo-argument qui n’a rien de logique. C’est un pseudo-argument qui n’a strictement aucune valeur parce qu’il n’entre dans un aucun système pertinent de démonstration. 0 Argument économique : la logique est apparente, mais aucun système pertinent de démonstration. 0 Argument économique : la logique est apparente, mais le fond est inacceptable, la relation établit consiste en effet ? justifier la nécessité de l’esclavage par le désir d’avoir du sucre à meilleur prix. Or le sucre n’est pas une denrée de première écessité.

L’argument associe donc l’esclavage à la gourmandise des Européens. L’association des deux termes est moralement inacceptable et économiquement discutable. 0 Argument théologique : il remet en cause la création en attribuant à Dieu ce que l’on pourrait considérer comme une erreur de jugement. Comme il est impossible de penser que Dieu s’est trompé en associant âme et noirceur (symbole du mal), l’esclavage se trouve justifié. En fait, c’est là le refus, facile, d’accoter une réalité (l’existence d’hommes nids) en prenant pour caution une interprétation religieuse acceptable.

Ce n’est pas Dieu qui est en cause, mais la manière dont les hommes jugent et utilisent, à leur profit, la création. 0 Argument ethnologiques : leur caractère irrecevable vient dans les deux cas de la caution sociologique ou historique trouvée auprès de peuples ( les Asiatiques et les Eyptiens) qui se comportement de manière incohérente et inacceptable ( les premiers font des eunuques, les seconds tuent sans raison les hommes roux). L’ironie vient ici du décalage entre l’importance accordée à l’exemple et le peu de valeur de cet exemple. Argument sociologique: il prend pour référence l’importance ue les civilisés exemple. Argument sociologique: il prend pour référence l’importance que les civilisés accordent à l’or pour refuser aux Noirs le statut de civilisés par suite de leur goût pour le « verre Ily a Ici sorte de perversion du raisonnement : en quoi est-il civilisé » de faire cassé l’or ? La supériorité qui s’affirme ici de manière dogmatique implique un jugement sévère sur l’attitude vis-à-vis de l’or et sur la relativité des gouts. 0 Second argument théologique : il ne remet pas en cause Dieu et son comportement de créateur, mais le statut de chrétiens des esclavagistes. Le raisonnement est simple… et faux .

Puisque l’Evangile interdit de rendre les hommes esclaves, il est plus facile de considérer que les esclaves ne sont pas des hommes que de remettre en question son propre statut de chrétien obéissant à l’Evangile. C’est là une attitude confortable intellectuellement et rassurante moralement : on peut continuer à pratiquer impunément l’esclavage – Argument politique : il est l’un des plus cyniques il repose encore une fois sur un décalage ironique : accorder de l’importance aux princes et à leurs décisions tout en soulignant le peu de valeur t d’intérêt de ces mêmes décisions («qui font entre eux tant de conventions Inutiles»).

De cette façon, si les princes n’ont pas décidé d’aborder entre eux le problème de l’esc avage, c’est que l’esclavage n’est pas un problème important. Chacun des arguments repose sur un raisonnement vicié qui fait qu’il se révèle inacceptable, incohérent, des arguments repose sur un raisonnement vicié qui fait qu’il se révèle Inacceptable, incohérent, perverti, inopérant ; mais en même temps chacun d’entre eux montre les moyens utilisés par les esclavagistes pour défendre fesclavage ; la mauvaise foi omine, mais les déviations intellectuelles sont nombreuses et graves.

Le texte se revele ainsi une arme à double efficacité • non seulement il dénonce la pratique de l’esclavage, mais il analyse en détails les faux arguments sur lesquels s’appuient ceux qui le défendent. Il met donc en question toutes les pseudo- justifications de cette pratique. III / Le réquisitoire contre les nations esclavagistes De nombreuses responsabilités sont mises en cause à travers ce texte, ainsi que les manières de cautionner l’esclavage. A) La mauvaise foi Elle est dominante dans le texte et se révèle à travers es arguments intéressés et illogiques exploitant certains comportements.

Lier l’esclavage et la guerre ou l’esclavage et le sucre en est un exemple (argument 1 et 2) : cela consiste, sous couvert d’un raisonnement qui se tient, à faire jouer la corde nationale (argument politique) ou le souci de l’économie (le sucre), alors qu’en réalité on satisfait les ambitions et la gourmandlse. B) e faux appel aux sentiments religieux Montesquieu reproche aux esclavagistes de se «camoufler» derrière la religion et de s’en faire une véritable protection (arguments 4 et 8), ce qui est totalement contraire aux nseignements de l’EvangiIe.

C’est une véritable hypocr et 8), ce qui est totalement contraire aux enseignements de l’Evangile. Cest une véritable hypocrisie (une tartufferie) qui est dénoncée de cette façon en même temps que le cynisme qui l’accompagne. Il dénonce ainsi une véritable entreprise de détournement de la religion au profit des intérêts et des passlons. C) ‘appel à la culture et au confort intellectuel L’exemple des Asiatiques et des Égyptiens relève d’une démarche de pensée qui s’appuie sur des références considérées comme sûre parce qu’étrangères ou éloignées dans le temps.

C’est l? ne sorte de pseudo-argument d’autorité. On peut ajouter que le déploiement de raisonnements spéciaux que fait Montesquieu est tout à fait révélateur d’une manière de penser qui repose sur les principes logiques (comme Pangloss dans Candide) et aboutit ainsi à des conclusions absurdes mais satisfaisantes parce que correspondant aux intérêts défendus. Montesquieu met en relief tout un mode de raisonnements intéressé passionnel, irrationnel d) L’égoïsme et la sécheresse du cœur Ils sont mis à jour essentiellement dans l’argument 3.

Le faux appel à l’esthétique («sont si noirs», «nez si écrasé») justifie priori l’absence de pitié et d’émotion devant la condition d’esclavage. Le cynisme souligne la recherche, que les nations défendent un cynisme égal à l’intérêt qu’elles y trouvent. Les préjugés, les erreurs volontaires de raisonnement, les opinions erronées et les croyances dénoncés ici font partie de ce que non seulement Montesquieu mais aussi Volta erronées et les croyances dénoncés ici font partie de ce que non seulement Montesquieu mais aussi Voltaire traquent inlassablement.

La lutte pour les droits de l’homme, la dénonciatlon de toutes les formes d’intolérances requièrent des rmes efficaces : Montesquieu utilise ici celles de ceux auxquels il s’attaque (en particulier la mauvaise foi). L’ironie qui est liée aux constants phénomènes de décalage est l? pour signaler inlassablement qu’il faut prendre les affirmations au second degré. II revient au lecteur attentif de comprendre le jeu et de ne pas être dupe.

La complicité ainsi créée confère au texte une rare efficacité. ODCCONCLUSION Cet extrait de « De l’esclavage des Nègres » montre bien la position de Montesquieu, et donc des lumières par rapport ? l’idée de l’esclavage, du fait que la totalité du texte soit ironique, n comprend donc, par l’exagération, l’avis de Montesquieu, et ainsi donc la dénonciation des arguments invalides et absurdes des esclavagistes.

Montesquieu joue donc le rôle d’avocat il défend les esclaves et accuse les esclavagistes. Ce texte nous pousse à comprendre l’absurdité de l’esclavagisme et on peut approfondir cette idée dabsurdité à l’aide du texte de Diderot « Supplément au Voyage de Bougainville » qui nous donne une idée très détaillé de ce que pensent les esclaves. Cependant il faudra attendre 1848 pour que l’esclavage soit définitivement aboli en France.