l- Le sujet se réduit-il à la conscience ? A) Le cogito est l’essence du sujet Descartes, Discours de la Méthode (1637) Remarque préliminaire : Sujet vient du latin subjectum ce qui signifie « jeter en dessous ». II faut attendre parlà, que le sujet sert de fondement dans le rapport de l’individu au réel. Il peut même, comme va le faire Descartes s’auto fonder. Le sujet serait alors son propre fondement et le réel, une project est entouré or21 d’objet, c’est-à-dire, d ru… Que faut-il entendre ce que le sujet -objet).
Ainsi le sujet Sni* to View nextggge oses : il s’agit soit de onstruit lui-même par le langage, soit de la manière dont il comprend le monde qu’il l’entoure. Dans les deux cas, il use du langage pour produire les objets qui constituent leur monde. Dans cet extrait tiré de la quatrième partie du Discours de la Méthode, Descartes s’interroge sur la valeur de la connaissance et voudrait parvenir à un fondement indubitable (dont on ne doute pas). Avec un tel fondement qu’il appelle premier principe, la connaissance serait solidement établie donc vraie.
Descartes par de l’idée que la connaissance doit se présenter ? Chaque proposition s’enchaine logiquement et rend source
Descartes nous invite d’ailleurs à nous doter d’une morale par provision, c’est-à-dire d’une morale provisoire en attendant mieux. Pour résumer, il s’agit pour le sujet de suivre les lois et coutumes de son pays et s’en remettre aux décisions prises une fois qu’elles ont été prises. En revanche, pour ce qui est de la recherche de la vérité, c’est-à- dire, le champ de la connaissance et du savoir, il faut procéder tout autrement : ce qui est douteux doit être considéré comme faux. Grâce à lui, Descartes espère parvenir à une vérité indubitable.
Et cette vérité sera alors le premier fondement ou le premier principe de sa philosophie, c’est-à-dire de la connaissance par excellence. De quoi faut-il d’abord outer ? D’emblée, les sens, c’est-à-dire la perception, est sujet au doute méthodique. Les sens en effet peuvent nous tromper. Par exemple dans les cas d’illusion d’optique. Puisqu’il PAGF 91 Les puisqu’il existe la moindre incertitude, quant à la fiabilité des sens, ceux-ci sont douteux et doivent être considéré en vertu du doute méthodique comme faux. Si les sens ne permettent de fonder une connaissance rigoureuse, du moins la raison peut-elle y parvenir.
En effet, la raison prend de la distance avec les sens et s’appuient sur des démonstrations solide, donc certaine. Mais Descartes note qu’il arrive parfois que même les meilleurs mathématiciens se trompent. S’ils se trompent alors je puis me tromper également en raisonnant. Dès lors les maths aussi bien que la raison sont douteuses donc fausses. Après avoir écarté les sens et la raison, il semble qu’il ne reste plus grand-chose pour élaborer une connaissance. Mals il reste le réel. Que les sens me trompent à son sujet ou bien que je raisonne mal à son propos, le réel n’en subsiste pas moins comme s’opposant à ma volonté.
De même le réel stimule mes perceptions. Cependant, je peux être en train de rêve et ême en train de rêver constamment une réalité qui n’existe pas. Là, il n’y a plus rien. L’entreprise de doute méthodique semble vouée au néant. Néanmoins, quelques soit ma puissance de douter, il demeure que c’est moi qui doute. Or douter, c’est penser et quand je pense, je suis : « je pense, donc je suis » apparait alors comme une certitude iné 91 quand je pense, je suis : « je pense, donc je suis » apparait alors comme une certitude inébranlable.
Certitude qui jouera le rôle de premier principe dans la démarche philosophique et scientifique de Descartes. B) Le sujet est-il incorporel ? David HUME, Traité de la nature humaine (1740) « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre. » Platon, sur le fronton de son académie. « Tout notre connaissance commence avec l’expérience. » formule de l’empirisme. Dans cet extrait du Traité de la nature humaine, Hume défend une thèse empirisme quant au sujet. D’après lui, le sujet se constitue à travers la somme de ses expériences, autrement dis grâce à la perception.
En effet, la perception est ce qui nous relie au monde par l’entremise de nos sens. Perception vient du latin per-capio qui signifie « prendre à travers c’est à travers les sens que nous renons et comprenons le monde. Ainsi Hume, s’oppose manifestement à la thèse cartésienne qui défend un sujet dégagé de toute expérience, un sujet incorporel. Les philosophes qui comme Descartes prétendent une conscience intime du « moi conscience permanant et certaine, à tel point qu’ils la prennent pour une évidence parfaite se trompent.
Hume leur répond en évocant sa propre expérience du « moi » : « pour ma 1 de ce que j’appelle le moi Et son expérience lui montre qu’il est impossible d’atteindre directement le moi, contrairement à ce que dit Descartes : « je bute toujours sur une perception articulière ou sur une autre », perception qui peut être une sensation de chaud ou de froid, de lumière ou d’ombre, une émotion comme le plaisir au la souffrance ou même un sentiment comme l’amour ou la haine. Cest comme si les perceptions faisant toujours écran au « moi » à chaque fois qu’on tente de le saisir en lui-même.
Mais si l’on écarte les perceptions, que reste-t-il ? Rien. une fois les perceptions écartées du fait d’un sommeil tranquille, du comas ou pire de la mort, le sujet n’a plus aucune conscience de lui-même et le « moi » disparais. Dès lors, la mort qui anéantie le corps, donc la source e toutes les perceptions, fait du « moi » un parfait « néant ». Notons au passage que même la pensée est non seulement tributaire de la perception mais qu’elle est elle-même une perception plus abstraite. Pour penser, il faut déjà avoir un cerveau.
Il-Qu’est-ce qui échappe à la maitrise du sujet conscient A) Le désir Le désir vient du latin desidus qui signifie « l’absence d’un astre Le mot désir caractérise donc l’absence, le man ue. En l’occurrence, ce serait le manque d’un PAGF s 1 l’astre comme une lumière lointaine, un soleil perdu, un absolu que nous regretterions. Si le désir parait être ssentiellement un manque, s’agiit-il pour autant du manque d’un absolu ? On peut manquer de beaucoup de chose à savoir de nourriture, de confort, dami…
Celui qui désir n’est pas satisfait et en souffre. Dès lors, il aspire à satisfaire son désir, à combler son manque en s’appropriant l’objet de son désir. Est-on cependant jamais satisfait ? La loi du désir est qu’un désir en appelle un autre. Pour être heureux il faudrait alors soit exhausser tous ses désirs, ce qui parait impossible, soit ne plus désirer ce qui parait difficile. Le mieux serait alors de maitriser ses désirs. Mais comment cela ce peut-il ? ) Peut-on maitriser ses désirs ?
Epicure, Lettre à Ménécée Dans ses Lettre à Ménécée, Epicure s’interroge sur le moyen d’être heureux, le bonheur étant compris ici comme la tranquillité de l’âme et du corps. Épicure insiste sur la nécessité de tenir compte du corps et de ses exigences pour parvenir au bonheur. Nous ne sommes, en effet, que de purs esprits mais composés de matière (atome). Epicure assimile le bonheur au plaislr sa doctrine est hédoniste (hedone du grec signifiant « plaisir Mais il ne s’agit pas de n’importe quel plaisir : c’est celui qui résulte d’une absence de désir la sérénité véritable.
Cette recherche du bonhe e la doctrine épicurienne désir, la sérénité véritable. Cette recherche du bonheur fait aussi de la doctrine épicurienne un eudémonisme (du grec eudalmon qui signifie « bonheur Comment y parvenir sachant que les désirs sont multiples et qu’ils nous plongent dans la confusion ? Epicure nous conseille de biens distinguer les désirs en trois catégories différentes : il y a les désirs naturels et nécessaires, les désirs naturels mais non nécessaires et les désirs qui ne sont ni naturels, ni nécessaires.
Afin d’atteindre la tranquillité de l’âme, ataraxie, et celle du corps, ponie, il convient de privilégier les désirs naturels et nécessaires. Ils permettent, en effet, d’atteindre le bonheur et par cela il est utile de philosopher et d’avoir des amis. De même boire, manger, dormir sont nécessaires pour la paix du corps à condition de boire de Peau, de manger des mets simples et de dormir sans exiger un confort excessif. Certains déslrs sont nécessalres par le simple fait de vivre comme de respirer.
La vie heureuse dans sa perfection tient au fait de se concentrer sur l’ataraxie et l’aponie. Les désirs naturels mais non nécessaires présentent un certains anger : celui de l’excès. Il s’agira alors de boire, manger ou dormir (désirs naturels) mais dans le luxe ou en ajoutant quelque chose de superflu : boire du vin, manger des mets raffinés ou dormir dans un palace. D’après Epicure, le désir sexuel fait partie de cette catégo PAGF 7 1 mets raffinés ou de cette catégorie.
La catégorie des désirs qu’il faut à tout prix évité est la dernière : les désirs ni naturels, ni nécessaires. Ces désirs sont assimilables à des passions c’est-à-dire à la maladie, au pathos que les Grecs considèrent comme de la folie. En effet, le désir de ichesse, l’ambition, la jalousie, le désir de vengeance, la soif de réputation et d’honneur, tout cela n’est pas de l’ordre du simple désir mais est entaché d’ubris et de démesure ; c’est leur dimension dénaturé qui les rend non naturel et qui poussent les hommes à la folie. ) Ne pas désirer est-ce souhaitable ? a) Il faut éradiquer le désir afin d’être heureux Epictète, Manuel Afin de ne pas souffrir du manque d’acuité par certains désirs, Epicure conseillait de maitriser ses désirs et de ne satisfaire que ceux qui sont naturels et nécessaire. Néanmoins, ces désirs-là correspondent plutôt à des besoins. Si l’on privilégie les besoins aux dépens de désirs c’est qu’au fond, on se méfie du désir. Dans ce sens, il serait peut-être souhaitable de ne plus désirer afin de ne plus souffrir.
C’est le choix que font les stoïciens, pour lesquels le sage doit s’efforcer de tendre ? l’apathie (absence de trou e de désirs). PAGF E 1 Manuel, Epictète nous invite à faire le partage des choses, c’est-? dire ? distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, en vue de nous concentrer sur ce qui dépend de nous. La finalité de ce partage est le bonheur compris comme absence de troubles et tranquillité de l’âme. C’est ‘ataraxie. Mais le bonheur est ici également synonyme de liberté. Le sage n’est pas entravé par ses désirs. Dès lors, il est libre ; donc heureux.
Ainsi il faut distinguer entre ce qui dépend de nous, à savoir notre intérlorité (jugement, désirs, l’impulsion, aversion) cela est par nature sans empêchement, puisque c’est nous qui décidons, et ce qui ne dépend pas de nous à savoir tout ce qui est extérieur à notre âme (le corps, l’avoir, la réputation, le pouvoir), tout cela est extérieur, étranger à nous et de fait, nous ne le maitrisons pas. Celui qui se souci de ce qui dépend de lui est libre et heureux, elui qui s’inquiète de ce qui ne dépend pas de lui est esclave (des événements) et malheureux (car troublé). ) « Malheur à qui n’a rien à désirer ! » Rousseau, La Nouvelle Eloise Si l’on en croit la sagesse stoicienne, l’homme le plus heureux serait celui qui ne désir plus. Rousseau s’oppose violement à cette thèse en affirmant que tout le malheur des Hommes viendrait lutât de leur absence de désirs. Sa thèse est la désirs. Sa thèse est la suivante : c’est le désir qui constitue en lui-même le réel bonheur et non le fait de le satisfalre. En effet, tant qu’on désire, on peut se passer d’être heureux puisqu’on ‘attend à le devenir.
Il s’agit dun bonheur accessible à tous car tous nous pouvons désirer. Et le désir est rempli d’espoir, tant que l’objet convoité n’est pas atteint, on vit de l’illusion de la satisfaction qui nous procurera. Dès lors, le désir est état qui se suffit à lui-même. Il n’est pas manque comme le croyait Epicure mais une sensation de plénitude. De sorte que l’on peut s’écrier avec Rousseau : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! b. Celui qui ne désire pas est comme dépossédé de tout car on jouit d’avantage de ce que l’on espère que de ce l’on peut avoir. Aussi on est heureux u’avant d’être.
Porté par Fimagination, nous peuplons notre monde d’objets agréables. « Le pays des chimère est le seul dlgne d’être habité Au fond, l’imagination vaut mieux que la réalité. une fois que nous aurons obtenu ce que nous désirons, l’objet perd toute séduction et nous désirons autre chose. Le désir est donc valorisé par Rousseau car c’est grâce à lui que notre existence ? un sens. Il faut cesser de considérer le désir comme une souffrance et comme un manque qui n’aspire qu’a sa satisfaction. Au contraire, il vaut mieux cultiver ses désirs et ne jamais les satisfaire afin d’être heureux.