Corpus Chatiments Victor Hugo

Corpus Chatiments Victor Hugo

Corpus Les Châtiments, Hugo, 1852/53 Texte 1 : L’Expiation (extrait) Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. pour la première fois l’aigle baissait la tête Sombres jours ! Cempereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Mascou fumant. Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche. Après la plaine blanche une autre plaine blanche. On ne connaissait pl Hier la grande armée On ne distinguait plu Il neigeait. Les blessé Des chevaux morts ; ors to View salés On voyait des clairons leur poste gel s Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,

Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre. Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flacons blancs, Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d’être tremblants, Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise. Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus, On n’avait pas de pain et lion allait pieds nus. Ce n’étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre ; Cétait un rêve errant dans la brume, un mystère, Une procession d’ombres sous le ciel noir. La solitude vaste, épouvantable à voir,

Partout apparaissait, muett muette vengeresse. Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse Pour cette immense

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armée un immense linceul. Et, chacun se sentant mourir, on était seul. – Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ? Deux ennemis ! Le Czar, le Nord. Le Nord est pire. On jetait les canons pour brûler les affûts. Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus, Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège. On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige, Voir que des régiments s’étaient endormis là. O Chutes d’Annibal ! Lendemains d’Attila !

Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières, On s’écrasait aux ponts pour passer les rivières. On s’endormait dix mille, on se réveillait cent. Ney, que suivait naguère une armée, à présent S’évadait, disputant sa montre à trois cosaques. Toutes les nuits, qui vive ! Alerte, assauts ! Attaques ! Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux, Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves, D’horribles escadrons, tourbillons d’hommes fauves. Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.

Liempereur était là, debout, qui regardait. Texte 2 : Fable ou histoire Un jour, maigre et sentant un royal appétit, un singe dune peau de tigre se vêtit. Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce. 0 Il avait endossé le droit d’être férocell Il se mit à princer des dent fut atroce. n Il avait endossé le droit d’être féroce. 0 Il se mit à grincer des dents, criant : Je suis Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits ! Il s’embusqua, brigand des bois, dans les épinesû Il entassa l’horreur, le meurtre, les rapines, Égorgea les passants, dévasta la forêt,

Fit tout ce qu’avait fait la peau qui le couvrait. D Il vivait dans un antre, entouré de carnage. 0 Chacun, voyant la peau, croyait au personnage Il s’écriait, poussant d’affreux rugissements : C] Regardez, ma caverne est pleine d’ossements ; C] Devant moi tout recule et frémlt, tout émigre, C] Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre Les bêtes l’admiraient, et fuyaient à grands pas. n Un belluaire vint, le saisit dans ses bras, C Déchira cette peau comme on déchire un linge, Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n’es qu’un singe !