corpus blaise pascal jean de la fontaine voltaire et jean-jacques rousseau

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Havet, éd. des Pensées, l, 1866, p. 118, renvoie pour l’interprétation de la formule Seconde partie, au fragment Ordre 4 (Caf. 6, Sel. 40) ; mais ce fragment semble donner une autre portée à la seconde partie : le fragment Souverain bien 2, qui montre que l’homme sans la foi ne peut connaître le vrai bien, ni la justice, paraît plutôt répondre à la Première partie du programme, Misère de l’homme sans Dieu. Première partie : Misère de l’homme sans Dieu. Deuxième partie : Félicité de l’homme avec Dieu. Autrement Première partie : Qu meme- Ernst Pol, Approches 168 sq. insiste sur l’i e la signification de or28 sca bl e, par la nature Duculot, 1970, p. ans la foi. Examen rtie. Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre et que les autres n’y vont pas est ce même désir qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues. La volonté [nel fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. Démarche : Jungo Michel, Le vocabulaire de Pascal dans les fragments pour une

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apologie, p. 57.

Selon Richelet, « ce mot au lguré est beau et nouveau Il est en vogue selon le P. Bouhours. Andry lui attribue « d’ordinaire une idée de s SWipe page soumission Pascal l’emploie dans un sens très particulier. Pensées, éd. Havet, l, Delagrave, 1866, p. 116. Pascal ajoute je n’écris ces lignes et on ne les lit que parce qu’on y trouve plus de satisfaction, qu’il barre immédiatement, sans doute parce qu’il a pensé que cette réflexion sur son propre travail n’était pas à sa place dans un développement d’ordre général. Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, p. 233 sq.

Deux constatations opposées tirées de l’étude de l’homme : es hommes cherchent le bonheur, et le bonheur leur est inaccessible. L’illusion qui les pousse à poursuivre leur recherche est semblable à celle qui anime le divertissement. Magnard Pierre, Nature et histoire… , p 257 sq. Sur le désir d’être heureux. La distinctlon entre le bonheur universellement convoité et la diversité des moyens mis en œuvre pour le conquérir est le fait fondamental autour duquel tourne le fragment. L’idée que l’homme est toujours conduit par la recherche du bonheur remonte à Platon, Euthydème, 278 e, éd. L Robin, Pléiade, l, p. 70. « Est-ce que, en vérité, nous ne souhaitons as taus, nous autres hommes, avoir du bonheur ? Il n’est personne qui ne le souhaite, dit Clinias Voir Canto-Sperber Monique (dir. ), Philosophie grecque, Paris, Presses Universitaires de France, 1997, p. 265 sq. Le bien souverain est « tout ce qu’il y a de plus parfait à quoi l’âme attache sa contemplation. Le bien souverain ne se divise ni ne se partage. L’idée peut être ratta OF attache sa contemplation. Le bien souverain ne se divise ni ne se partage. L’idée peut être rattachée au courant stoicien : voir Du Vair, La philosophie morale des stoiciens, éd.

Michaux, p. 63 sq. ? La fin de l’homme et de toutes ses pensées et de tous ses mouvements, c’est le bien Le raisonnement est analogue, mais entre bien et bonheur, il y a une différence. L’idée est reprise par saint Augustin. Voir Saint Augustin, Les Confessions, Bibliothèque augustinienne, t. 14, p. 567 sq„ note sur la volonté universelle de vie heureuse. Pour saint Augustin, le bonheur s’identifie avec la connaissance, la jouissance et enfin la vision de Dieu. Encyclopédie saint Augustin, article Bonheur, eudémonisme, Paris, Cerf, 2005, p. 173 sq. sur la notion augustinienne du souverain bien. Saint Augustin, De moribus ecclesiae catholicae, Lib. l, Ill. « Ratione igitur quaeramus, quemadmodum sit homini vivendum. Beate certe omnes vivere volumus neque quisquam est in hominum genere, qui nan huic sententiae, antequam plane sit emissa, consentiat. » Le Guern Michel et Marie-Rose, Les Pensées de Pascal, de l’anthropologie à la théologie, Paris, Larousse, 1972, p. 119, signale que ce texte a été traduit par Arnauld. Voir aussi Serm. 306, de diversis 112, 3, n. 3. « Omnis autem homo, qualiscumque Sitr beatus vult esse.

Hoc nemo est qui non velit Diversis cupidinitatibus homines rapiuntur, et alius cupit oc, alios illud. Diversa genera sunt vivendi in genere humano ; et homines rapiuntur, et alius cupit hoc, alius illud. Diversa genera sunt vivendi in genere humano ; et in multitudine genreum vivendi alius aliud aligit et capessit Beata ergo Vita, omnium est communis possessio : sed qua veniatur ad eam, qua tendatur, quo itinere tento perveniatur, inde controversia est… » Le formule est conforme à l’eudémonisme antique et ? l’augustinisme. Voir saint Augustin, De Trinitate, XIII, 20 : « Beatos esse se velle omnes in corde sua vident… ? ; Serm. 17, c. 3 : « non enim amatur nisi quod delectat ». P. Sellier fournit aussi d’autres références : Confessions, X, 21 n. 31 ; In Ps. 32, Il, n. 14; De cil/itate Dei, VIII, 3 et XI, I ; contra Adimantum, 18, n. 2. L’idée n’est cependant plus originale au XVIIe siècle ; on la retrouve un peu partout. Voir Jansénius, Augustinus, P. N. l, c. 2 : « Beati omnes esse volumus. Quod ita verum et certum et medullis omnium infixum est… » Laporte Jean, La doctrine de Port-Royal, Les vérités de la grâce, p. 82, n. 62, insiste sur le fait que c’est par nécessité logique que l’on n’aime que ce qui semble bon.

L’âme n’a pas de puissance pour ‘opposé du bonheur. Mersenne, L’usage de la raison, éd. Buccolini, Paris, Fayard, 2002, p. 28-29. La volonté ayant le bien pour objet, ne peut se transporter hors de ses limites : et bien qu’elle puisse hair le mal, elle ne peut l’aimer. On ne fait le mal qu’en le prenant pour un bien ou en espérant obtenir un bien par ce mal. Voir Senault qu’en le prenant pour un bien ou en espérant obtenir un bien par ce mal. Voir SenaultJean-François, L’homme chrétien, VIIIe traité, Discours l, Que l’homme désire d’être heureux, et qu’il ne le peut être qu’en Dieu, p. 64, cité par M. e Guern, éd. des Œuvres omplètes de Pascal, Pléiade, Il, p. 1368 : « Quelque chose que fassent les hommes, quelques desseins qu’ils conçoivent, quelques entreprises qu’ils exécutent, ils veulent toujours être bienheureux ; s’ils s’engagent dans la guerre, ils cherchent leur bonheur dans la victoire ; s’ils s’accordent avec leurs ennemis, ils cherchent la félicité dans la paix L’idée se trouve aussi chez les auteurs libertins : voir Pintard René, Le libertinage érudit…. p. 482. Selon Gassendl, un seul principe semble inné et universel, le désir de bonheur.

On peut fonder sur lui une éthique, pas une théologie naturelle. Voir opera, Ill, p. 417-418. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu’? ceux qui vont se pendre. Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 83. Voir Souverain bien 1 (Laf. 147, Sel. 181), qul Indique que ce sont les stoïciens qui conseillent de se suicider lorsque la mort apparaît comme un bien Un peu plus bas dans le présent fragment, Pascal parle de la destruction propre de l’homme. Voir sur ce point le commentaire de Ernst Pol, Approches pascaliennes, Gembloux, Duculot, 1970, p. 173.

Et cependant depuis un si grand nombre d’années jamais personne, sans la foi, PAGF s OF 1970, p. 173. ersonne, sans la fol, n’est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent, princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes, forts, faibles, savants, ignorants, sains, malades, de tous pays, de tous les temps, de tous âges et de toutes conditions. Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970, p. 80 sq. L’ignorance du souverain bien. Le procédé de Pénumération est fréquent chez Pascal, lorsqu’il cherche à représenter une variété Indéfinie d’éléments.

Voir par exemple dans De l’Esprit géométrique, Il, De l’art de persuader, 11, OC Ill, éd. J. Mesnard, p. 17, l’explication de la difficulté de l’art d’agréer par la diversité des tempéraments des hommes : « La raison de cette extrême difficulté vient de ce que les principes du plaisir ne sont pas fermes et stables. Ils sont divers en tous les hommes, et variables dans chaque particulier avec une telle diversité, qu’il n’y a point d’homme plus différent d’un autre que de soi même dans les divers temps.

Un homme a d’autres plaisirs qu’une femme ; un rlche et un pauvre en ont de différents ; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, ous varient ; les moindres accidents les changent. » La diversité des conditions donne du relief à l’universalité du désir de trouver le souverain bien. Une épreuve si longue, si continue relief à Puniversalité du désir de trouver le souverain bien. Une épreuve si longue, si continuelle et si uniforme devrait bien nous convaincre de notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts.

Mais l’exemple nous instruit peu. Il n’est jamais si parfaitement semblable qu’il n’y ait quelque délicate différence, et c’est de là que nous attendons que notre attente ne sera pas déçue en cette occasion comme en l’autre. Et ainsi, le présent ne nous satisfaisant jamais, rexpérience nous pipe, et de malheur en malheur nous mène jusqu’à la mort qui en est un comble éternel. Le Guern Michel et Marie-Rose, Les Pensées de Pascal, de l’anthropologie à la théologie, paris, Larousse, 1972, p. 120.

Pascal note ici que le fait récurrent de l’échec des hommes dans sa recherche du bonheur devrait persuader l’homme qu’il est par nature incapable de le trouver. Il y a là un passage du fait au droit qu’il n’autorise pas toujours. Dans le domaine de la physique, d’après la lettre au P. Noël, Pascal pense que « pour faire qu’une hypothèse soit évidente, l ne suffit pas que tous les phénomènes s’en ensuivent, au lieu que, s’il s’ensuit quelque chose de contraire à un seul des phénomènes, cela suffit pour assurer de sa fausseté OC Il, éd. J. Mesnard, p. 524.

Comme il n’est jamais certain que ce fait contraire ne se présentera pas, toute hypothèse conserve quelque chose de provisoire, tant qu’elle n’est pas démontrée géométriquement, ou par l’impossible. 7 OF provisoire, tant qu’elle n’est pas démontrée géométriquement, ou par l’impossible. Ce n’est pas nécessairement à mauvais escient que l’homme refuse de se laisser convalncre par la force des exemples. Voir Mesnard Jean, « L’exemple dans les Pensées de Pascal », in Poétique de la pensée, Études sur rage classique et le siècle philosophique, En hommage à Jean Dagen, Paris, Champion, 2006, p. 569-585.

Théorie de l’exemple et de l’induction rhétorique p. 571 . L’induction n’est valide que si tous les cas particuliers sont pris en compte dans la lai générale qui s’appuie sur eux ; la découverte d’une exception peut la ruiner. Pour l’exemple, cette totalité est en général irréalisable ; on ne peut pas par l’exemple dépasser le domaine du probable. Pascal n’a pas hésité à transposer ce genre de raisonnement dans e domaine théologique dans le premier des Écrits sur la grâce, la Lettre sur la possibilité des commandements, Mouvement final, 6, Rédaction inégalement élaborée, OC Ill, éd. J. Mesnard, S 9, p. 95-696 : pour résoudre la « question de fait de savoir si aucun juste ne réduit en acte le pouvoir prochain qu’il a de prier Pascal convient que l’on « ne saurait répondre qu’en s’informant de tous les justes en particulier de quelle sorte la prière se forme en eux » , mais comme on n’est jamais certain si la prière ne peut pas se produire sans action de la grâce, « ce serait une témérité mpertinente d’assurer de tous les justes passés et à venir que jamais la p 8 OF ce serait une témérité impertinente d’assurer de tous les justes passés et à venir que jamais la prière ne se trouvera en eux [par] la réduction qu’ils auront faite de leur pouvoir prochain en acte comme le font saint Augustin et ses disciples. En d’autres termes, on ne peut pas passer sans imprudence de la constatation des faits à l’affirmation d’une vérité universelle. On pourrait opposer de la même manière à Pascal que la longue suite des échecs des philosophes pour trouver le souverain bien e prouve pas rigoureusement « notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts » Il semble pourtant que dans le fragment Souverain bien 2, Pascal semble suggère le contraire.

Mais c’est que, sur ce point, une très haute probabilité, telle que celle que donne l’accumulation des échecs depuis la haute Antiquité, permet de parvenir à une assurance suffisante, d’autant plus qu’aucun contre-exemple ne s’est jamais présenté. D’autre part, Pascal s’en prend implicitement à ce que Pierre Magnard appelle, dans Nature et histoire dans l’apologétique de Pascal, Paris, Les Belles Lettres, 1980, p. 261, le « jeu des petites ifférences », qui consiste dans la recherche obstinée des écarts les plus minuscules entre les exemples précédents et un cas présent, en vue de se donner l’illusion que telle petite différence permettra d’aboutir là où tous les autres ont échoué.

Il n’y a donc pas là de contradiction avec les principes proposés plus haut : en physique aussi, une « délic PAGF OF donc pas là de contradiction avec les principes proposés plus haut : en physique aussi, une « délicate différence » ne suffit pas ? invalider une hypothèse : il y faut un fait considérable, significatif, observé selon les règles et bien avéré. D’autre part, Pascal compte bien montrer qu’en effet, il existe une possibilité pour l’homme d’accéder à la connaissance du souverain bien, à condition de poser une différence vraiment essentielle : l’homme peut trouver le souverain bien non par ses propres forces, mais par la foi. Croquette Bernard, Pascal et Montaigne, p. 35, propose un rapprochement avec Montaigne, Essais, III, 13, éd. Balsamo et alii, Pléiade, p. 112 ; mais le contexte est différent, et touche la questlon des 1015 et de leur application : « La multiplication de nos inventions, n’arrivera pas à la variation des exemples. Ajoutez y en ent fois autant : il n’adviendra pas pourtant, que des événements à venir, il s’en trouve aucun, qui en tout ce grand nombre de milliers d’événements choisis et enregistrés, en rencontre un, auquel il se puisse joindre et apparier, si exactement, qu’il ny reste quelque circonstance et diversité, qui requière diverse considération de jugement. II y a peu de relation de nos actions, qui sont en perpétuelle mutation, avec les lois fixes et immobiles. Piper Vanité 31 (Laf. 45, Sel. 78). Ces deux principes de vérité, la raison et les sens, outre qu’ils manquent chacun de sincérité, s’abusent réciproquement l’un