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J’ai soif d’innocence Et autres nouvelles à chute Romain Gary Édltion présentée, annotée et commentée par carine PERREUR, docteur ès lettres Clefs de lecture Action et personnage e narrateur consi regard qu’il porte sur la nouvelle ? Réponse : orql Sni* to View e son égale ? Le de Taratonga vit sur une « petite île perdue », loin du monde que le narrateur veut fuir. Celui-ci dit apprécier sa générosité mais la suppose, en même temps, incapable de connaitre quoi que ce soit à l’art.

Lorsqu’il déclare ne pas vouloir lui donner « l’impression qu’elle était une sauvage qui e sewait des œuvres d’un des plus grands génies du monde pour faire des paquets il révèle en fait le fond de sa pensée. Taratonga est, selon lui, tout d’abord, son amie, celle qui accepte qu’il vive sur son ile sans devoir dépenser d’argent. Elle est ensuite celle qui lui offre jamais Taratonga comme son égale mais, selon les cas, comme une généreuse femme peu éduquée, comme une innocente sauvage ou comme une indigène sans importance.

Son regard change une dernière fois lorsqu’il apprend qu’elle n’est, en fait, pas du tout innocente, na•lVe et facile à tromper. Elle passe alors de 1’« un

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des ?tres les plus nobles » qui soit à un être méprisable avili par « les calculs les plus sordides ». 2. Taratonga est-elle aussi innocente et naiVe que le suppose le narrateur ? Que cherche-t-elle à faire ? Réponse Contrairement au point de vue restrictif du narrateur, Taratonga n’est pas cette sauvage aux seins nus qu’il se plaît à imaginer fermée à toute culture extérieure.

Elle connaît le monde moderne, l’a fréquenté et exerce un travail rémunéré qui la met en contact direct avec la civilisation moderne. Elle est cultivée, connait la peinture et son histoire et n’ignore pas on plus la valeur de l’argent. Elle est donc parfaitement capable de percer à jour le narrateur, de comprendre qu’il n’est pas honnête dans ses déclarations, que son dégoût de l’argent n’est pas réel et qu’il tente de profiter de sa générosité.

En lui offrant ses fausses toiles de Gauguin et en jouant son jeu, elle lui tend un piège et lui donne une leçon. 3. Comment comprenez-vous cette phrase : Mais tous les préjugés de notre civilisation, que je tenais malgré tout bien ancrés en moi, m’empêchaient d’accepter un tel cadeau sans rien offrir en échange. » Pensez-vous ue le personnage a d’autres préjugés ? Lesquels ? Le personnage s’attribue 7 1 lutôt positif : la Le personnage s’attribue ici un préjugé plutôt positif : la civilisation lui aurait appris qu’un échange doit être équitable.

Malgré ses tentatives de fuir la civilisation et le monde de l’argent, il se sentirait donc obligé d’offrir quelque chose à Taratonga en échange des objets de grande valeur qu’elle semble lui remettre. Les préjugés du personnage sont très apparents tout au long de la nouvelle. Ils concernent notamment la manière restrictive dont il envisage son hôte et son mode de vie. Ce qu’il lui offre en échange de son cadeau n’est d’ailleurs pas conforme à la valeur qu’il lui attribue.

Genre et thèmes 1 . Avez-vous Pimpression que le personnage est parfaitement honnête, qu’il donne ses véritables motivations ? Son récit peut il être perçu comme ironique ? Appuyez votre réponse sur des citations issues du texte. Le personnage se prétend noble et désintéressé mais la narration invite le lecteur ? comprendre qu’il est en fait loin d’être cet être idéal et sans goût pour le profit.

La nouvelle est, en ce sens, ironique : le lecteur doit décrypter les propos du ersonnage pour comprendre ce qu’il 2 pense réellement. Lorsqu’il déclare qu’a un domestique y est un salarié et non un ami et s’attend à être payé au bout du mois le lecteur distingue ce que cache son raisonnement : le personnage ne cherche p à retrouver une PAGF 31 les passages où le personnage parle d’argent. Quels sont les termes qu’il emploie ?

Comment son discours évolue-t-il ? Réponse . Dans un premier temps, le personnage déclare vouloir s’éloigner de l’argent, d’un « monde mercantile entièrement tourné vers les biens matériels » où la « lutte pour le profit » s’oppose ? on « âme d’artiste Il cherche le « désintéressement sans « mesquine considération d’intérêt » . Il est donc déçu de découvrir qu’à Papeete, l’argent a bien cours : « tout y a un prix. n salaire, un domestique y est un salarié et non un ami et s’attend ? être payé au bout du mois Son arrivée à Taratora répond cependant à tous ses espoirs puisque l’argent semble y être absent ; le narrateur décrit de manière négative tout ce qui a trait à l’argent, aux « considérations de notre capitalisme mesquin auquel il oppose cette vie simple où tout est accessible « sans ourse délier, sur la base de l’amitié et de la fraternité la plus simple et la plus touchante et dans le respect mutuel Le changement survient lorsque le personnage pense découvrir une toile de Gauguin.

Pour la première fois, il ne parle pas d’argent de manière négative mais s’exclame que cette toile, « vendue à Paris, devait valoir cinq millions » : Fargent et les biens matériels, qu’il prétendait dénigrer, réapparaissent dans sa VIe. Il se sentait prêt à refuser l’argent pour profiter de ce qu’on lui offre mais pas à rejeter ce qui lui permettrait de gagner de l’argent.

Lorsque Taratonga lui montre sa collection de peintures son exclamation est similaire : « cela devait aller cherche 1 son exclamation est similaire : « cela devait aller chercher dans les trente millions Il lui propose alors, tout d’abord sa « superbe montre en or » puis « un peu d’argent » : « sept cent mille francs La précision de ces sommes montre que le monde mercantile est encore bien ancré en lui. 3. Comment comprendre le titre de la nouvelle ? De quoi le personnage veut-il s’éloigner, en partant pour la Polynésie, et que pense-t-il y découvrir ?

Son vœu est-il exaucé ? Le titre de la nouvelle, « J’ai soif d’innocence » — qui apparaît également dans le texte renvoie ? la quête menée par le personnage. Il recherche un monde primitif et naturel idéalisé, qui ne soit pas perverti par la civilisation, où l’argent et la modernité n’existeraient pas. Selon son point de vue, il cherche à s’éloigner du règne de l’argent, de la compétition, de la recherche du profit pour retrouver des rapports humains plus simples et plus vrais.

Son discours laisse toutefois supposer qu’il cherche à s’éloigner d’un monde où les autres font plus de rofit que lui, où la fortune dont il rêve est difficile à obtenir, où la compétition joue en sa défaveur. En rejoignant les îles, il pense découvrir un paradis préservé. Sa quête se révélera être impossible : l’argent, la civilisation, le monde extérieur se manifestent toujours. Papeete est, pour lui, décevante parce qu’elle ressemble trop au monde qu’il connaît.

Quant à Taratora, elle semble, tout d’abord, correspondre à ses attentes, avant qu’il ne découvre que l’innocente Taratonga n’est finalement pas conforme ? l’image de la sauvage naiVe et facile à berner qu’il voulait vo PAGF s 1 n’est finalement pas conforme a l’image de la sauvage naiVe et facile à berner qu’il voulait voir en elle. Écriture 1 . Taratonga envoie une lettre au propriétaire de l’hôtel pour lui raconter sa rencontre avec le narrateur.

Rédigez sa lettre. Tandis que le personnage se donne, au fil de son récit, le beau rôle, Taratonga n’est pas dupe de ses manœuvres. Elle pourra donc décoder ses grands discours et son apparent désintéressement pour montrer ce qu’il cherche vraiment et s’amuser du bon tour qu’elle lui joue en lui faisant croire qu’il vient de découvrir des toiles inconnues de Gauguin. . En partant de la dernière affirmation du narrateur, inventez une suite au texte.

Le narrateur achève son récit en déclarant : « Il ne me restait vraiment qu’à me retirer dans une île déserte et à vivre seul avec moi-même si je voulais satisfaire mon lancinant besoin de pureté. » La nouvelle pourrait donc se poursuivre de deux manières différentes : soit le personnage choisit effectivement de partir pour une île vraiment déserte où il sera certainement encore déçu ; soit il retrouve, malgré tout, la civilisation, avec le souvenir amer de son expérience. 3. Préparez une présentation sur le peintre Gauguin : qui était-il, quel lien avait-il avec la Polynésie ?

Trouvez un 1 Gauguin, ses thèmes et couleurs et de sélectionner un ou plusieurs tableaux qui pourraient ressembler à la description qu’en fait le personnage : « Elle représentait un petit coin de la montagne tahitienne et des baigneuses au bord d’une source, et les couleurs, les silhouettes, le motif lui- même étaient à ce point reconnaissables que, malgré le mauvais état de la toile, il était impossible de s’y tromper. » Parmi les nombreux tableaux tahitiens de Gauguin pourraient par exemple être cités :

Femmes de Tahiti (Sur la plage), 1891, musée d’Orsay, Paris Arearea (Joyeusetés), 1892, musée d’Orsay, paris Fatata te miti (Près de la mer), 1 892, National Gallery of Art, Washington Matamoe (Le Paysage aux paons), 1892, musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou Pastorales tahitiennes, 1893, musée de l’Ermitage, Saint- Pétersbourg Hina Tefatou (La Lune et la Terre), 1893, Museum of Modern Art, New York pape moe (Eau mystérieuse), 1893, fondation Anda-Bührle, Zurich Mahana no atua (Le jour de Dieu), 1894, Art Institute of Chicago, Chicago Nave, Nave Moe, 1894, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

Te pape mave nave (L’Eau délicieuse), 1898, National Gallery of Art, Washington. 4 Un humaniste Action et personnages 1. Où et quand la nouvelle se déroule-t-elle ? À quels événements historiques renvoie-t-elle ? t les PAGF 7 1 Führer Adolf Hitler » (Hitler devient chancelier en 1933 puis Furher en 1934), se poursuit avec « les premières années du réglme « la guerre » (la Seconde Guerre mondiale de 1939-1945) puis « la chute du régime hitlérien » et, enfin, pannée 1950 autour de laquelle se clôt la nouvelle.

Les éléments qui évoquent la guerre et le régime nazi sont ombreux : des termes comme « aryen P, « les proclamations antisémites du nouveau chancelier « tous ceux dont l’extrait de naissance laissait à désirer « l’uniforme nazi D, « des jeunes gens en uniforme « les bombardements s, « la chute du régime hitlérien » sont ainsi des références directes à la guerre et au régime mis en place.

L’Allemagne est également présente dans le nom des personnages (Karl Lœwy, une déclinaison du patronyme Lévy, qui souligne que le personnage est juif ; Schutz, un mot allemand qui signifie, ironiquement, « protection), le nom des lieux (Munich, Schillerstrasse) ou quelques termes de vocabulaire (« Herr » et « Frau s, qui signifient « monsieur » et « madame » ; l’adjectif « gemütlich » ; rexpression de salutation « Gross Gott » ; le « schnaps » que les personnages boivent). 2. Pourquoi Karl Loewy décide-t-il de se cacher ?

Que craint-il ? Le personnage de Karl Lœvy est juif et, en tant que tel, est menacé par le régime nazi et ses « proclamations antisémites Sa religion n’est mentionnée qu’une seule fois, à la fin de la nouvelle mais elle est évoquée lusieurs fois à demi-mot : Lœw. ny’ mentionne ses « frères de ppartient à « ceux dont Pextrait de naissance laissait à désirer P. Il décide donc de se cacher au moment où les lois antisémites se durcissent et où il commence à craindre d’être arrêté.

Lorsque l’accès à son usine lui est interdit et qu’il est brutalisé par des membres des jeunesses hitlériennes, il comprend que personne ne viendra le sauver. L’ami de Herr Karl qui, « revenu d’émigration » à la fin de la nouvelle, vient lui rendre visite est probablement également juif et il a choisi une autre option pour éviter la déportation : le départ ? l’étranger. 3. Quel est le projet de Karl Loewy ? Comment Herr Schutz l’exécute-t-il ?

L’idée de Karl Lœwy est de se cacher dans sa cave pendant toute la durée de la guerre ; optimiste, il est persuadé que la guerre et le régime nazi ne dureront pas et qu’il pourra, ensuite, retrouver sa vie tranquille. Il confie sa maison et son usine de jouets à son domestique afin que ses biens ne soient pas réquisitionnés par le régime, comme l’étaient ceux des Juifs allemands. À la fin de la guerre, il prévoyait de récupérer sa maison et son usine. Herr Schutz, dont on ignore s’il est foncierement mauvais ou s’il profite simplement de ‘opportunité qu’il découvre, exécute parfaitement la première partie du projet.

Il le fait ensuite dévier en chosissant de mentir à son ancien patron. En prétendant que la guerre n’est pas finie, il rend le retour au monde de Karl Lœwy impossible et peut donc continuer à profiter, en toute quiétude, des biens de celui-ci. La « vente fictive », dont la vé n’est connue que par dont la véritable nature n’est connue que par Schutz et Lœw. y, prend l’apparence d’une réelle transmission : « les papiers étaient là pour prouver qu’il était devenu le propriétaire légitime de l’affaire ». . Que se passe-t-il à la fin ?

Les nouvelles apportées par Herr Schutz sont-elles conformes à la réalité ? Les deux époux sont-ils vraiment les « fidèles amis » de Karl Loew. ny ? Le cours des événements bascule lorsque Karl choisit de se couper complètement du monde en se réfugiant dans la lecture des classiques de sa bibllothèque. Refusant la radio puis les journaux, il n’a plus aucun contact direct avec l’extérieur si ce n’est à travers le couple Schutz. Ceux-ci réinventent les nouvelles pour qu’elles ne puissent pas donner ? Lœwy l’envie de sortir de sa cachette.

Gary souligne bien la duplicité du couple en évoquant tout dabord la fin de la guerre et le retour de l’abondance, avant de parler des « mauvaises nouvelles » qu’apportent Herr Schutz. Celles-ci ne sont, évidemment, pas conformes à la réalité historique, l’Angleterre n’a jamais été occupee par Hitler. Karl Lœwy, parce qu’il fait confiance aux êtres humains et qu’il croit les informations qu’on lui apporte, peut voir dans les époux Schutz des amis fidèles. La réalité est bien différente. Langue 1. En quoi peut on qualifier cette nouvelle d’ironique ? Illustrez votre réponse par des cit -sant