CM Politique Compar E

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-Politique Comparée s4-ue d’ouverture 2 au choix-semestre 4 Séance 1 On va s’intéresser à la construction d’un Etat bureaucratlque et la création d’un idéal démocratique. Comment ces phénomènes sont-ils réappropriés dans des territoires non européens ? Bibliographie Badie B Sociologie de l’Etat Plan du cours Introduction : pourqu la politique comparé science politique ? sociales ? pourquoi s-champ de la L’Etat comme objet de comparaison A. La construction de l’Etat en Europe B.

L’Etat au-delà de l’Occident : Importation et réappropriations institutionnelles L’émergence de la démocratie A. Définir la démocratie : débats et enjeux B. Les démocraties « d’ailleurs » : le cas de l’Inde C. Les transitions démocratiques en Europe du Sud et en Amérique latine La politisation au Nard et dans les Suds A. Le clientélisme : une caractéristique des Suds ? B. La démocratie participative : émergence et circulation des catégories. Ces catégories utilisées spontanément, conduisent ? hiérarchiser les personnes, les choses.

Ily a un processus de professionnalisation de la politique. B. L’émergence de la politique comparée La comparaison : une méthode qui préexiste à la politique comparée. Les auteurs qui se sont intéressés à la politique comparée se sont d’abord intéressés à l’Etat, etc. La comparaison est une démarche

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intuitive, transversale et pratiquée avant même que la science politique n’émerge. Les précurseurs sont des philosophes comme Aristote ou Platon. Ils vont prendre comme modèle la cité grecque.

Platon va essayer de définir le régime idéal qui assure le bon gouvernement. Leur démarche est normative. Montesquieu siisncrit dans une perspective normative car il défend la séparation des lois. Il propose une analyse plus systématique des processus de formation des différents modes e gouvernement. Pour lui le sens démocratique est un esprit de liberté en amérique. Absence d’aristocratie sur le territoire américain. C. Quatre bonnes raisons de recourir au comparatisme Badie et Hermet) Comparer c’est connaître mais surtout se connaître.

Comparer c’est comprendre Comparer c’est relativiser Comparer c’est se libérer de l’universel et de l’uniforme « Bien comparer, mal comparer » Sartori A. La classification : un problème politique la comparaison consiste souvent à réaliser des typologies : « ensemble de catégories mutuellement exclusives permettant de ramener un grand nombre de cas à un petit nombre de ypes » (Gabizo et Jenson, mparée p. 30) PAGF 3 norme qu’on définit est le point de départ. B. La classification : un défi méthodologique pour comparer il faut essayer de ne pas associer un phénomène à une réalité.

Dans le cas de la démocratie, il faut en donner une définition abstraite (idéaltype weberien) et ne pas considérer par exemple que démocratie = Etats Unis. Si on veut travailler sur les partis conservateurs, la droite, le socialisme, il faut déjà définir ce que c’est, et par exemple ne pas se baser sur seulement le Parti Socialiste en France. L’idéaltype ne orrespond pas à la réalité mais permet la comparaison, il permet de faire des catégories. On peut comparer des cas très similaires. On ne peut pas comparer le rôle du président en France et au Niger, il y a trop de choses qui diffèrent.

Il faut prendre des phénomènes comparables comme par exemple l’Espagne et le Portugal, qui ont une situation économique et une histoire semblable. On peut aussi comparer des cas très différents. Theda Skopol va comparer des révolutions dans des pays très différents, pour essayer de comprendre pourquoi un même événement a lieu. C. Les principaux axes d’analyse Approches institutionnelles Approches historiques Approches économiques Approches culturelles 3 être peuplé par des groupes partageant un même sentiment d’appartenance au pays qui les lie et les distingue des autres groupes. n pouvoir politique disposant d’une autonomie à l’égard d’autres institutions : l’autonomie se concrétise par l’existence d’un champ politique autonome, d’une administration, dune bureaucratie. la reconnaissance de l’État par la communauté internationale plus précisément par les Nations-lJnies. Ex : Somaliland Ce pays a toutes les caractéristiques d’un État moderne mais il n’est pas reconnu par la communauté internationale. ) une définition sociologique de l’État Définition de Marx Weber à partir de 3 critères Entreprise politique de caractère institutionnel, qui dispose du monopole de la violence légitime. ? Nous dirons d’un groupement de domination qu’il est un groupement politique lorsque et tant que son existence et la validité de ses règlements sont garanties de façon continue à l’intérieur d’un territoire géographique déterminable par l’application et la menace d’une contrainte physique de la part de la direction administrative (Économie et société, p. 96-97). Les lois, l’administration s’imposent sur un territoire où se rouve un monopole de la violence légitime. Ex : cas de la Colombie La Colombie est-elle un État ?

Ces deux définitions servent à comprendre ce qu’est un État et ce qui ne l’est pas. L’État moderne se différencie des « extra-États » (Empires), des « supra-États » (01, ex : UE), des « infra-États » et des « cités États » (Gazibo et Jenson, 2004, p-80-88). Genèse et diffusion de l’Ét ccidentale contractualiste de l’État : l’individu abandonne sa souveraineté en échange d’une protection. Le pouvoir politique est orienté vers l’intérêt général. Norbert O et Charles TILLY conçoivent l’apparition de l’État de anière différente : ils s’opposent à la vision contractualiste de l’État.

Pour eux, FÉtat n’est pas un contrat social mais « un racket » (Elias) ou « crime organisé » (Tilly) on vous prend quelque chose en échange d’une protection. a) Le processus historique de création de l’État L’État s’est structuré comme une structure de commandement monopolistique. Traités de Westphalie (1648) Met fin à la guerre de Trente ans (1818-1648) qui déchire l’Europe et qui repose sur une opposition sur le plan religieux par l’affrontement entre protestantisme et catholicisme et sur le plan olitique par l’affrontement entre féodalité et absolutisme.

Triomphe de l’État comme forme privilégiée d’organisation politique des sociétés, caractérisée par les principes de souveraineté externe (aucun État ne reconnaît d’autorité au- dessus de lui et tout État reconnait tout autre État comme égal) et interne (tout État dispose d’une autorité exclusive sur son territoire et la population qui s’y trouve, et aucun État ne s’immisce dans les affaires internes d’un autre État). Les traités de Westphalie prévalent dans la définition juridique de l’État. ) Les facteurs d’émergence selon Norbert ELIAS et Charles TILLY Norbert ELIAS dans La dyn ccident montre que : PAGF s 3 Analogie entre le racket et l’impôt Ex : mafias italiennes, gang de Chicago L’État est une domination politique qui instaure la paix intérieure. Les institutions vont participer à la légitimation du souverain. La nécessité de maîtriser le territoire conduit le dirigeant à partager le pouvoir avec d’autres (pouvoir bureaucratique, économique, etc. ).

Charles TILLY, Contrainte et capital dans la formation de l’Europe 990_1990 Comment se fait le processus de disparition de certaines formes d’organisatlon polltique ? Relecture globale de l’histoire de l’Europe à partir de deux ariables : la contrainte (z toute action concertée, réelle ou virtuelle, visant à provoquer des pertes ou des dommages à des personnes ou à des possessions d’individus) et le capital (z les ressources mobilières tangibles, ainsi que les revendications de ces ressources). En liant ces deux variables, il met en évidence la trajectoire différente des Etats en Europe.

En 990, trois types d’organisations politiques des grands ensembles faiblement contrôlés et intégrés (empire Ottoman, Russie) dans lesquels l’accent est mis sur la contrainte physique, ce sont des ensembles qui organisent peu l’économie. es systèmes de souveraineté fragmentée (cités-Etats) dans lesquels ont organise surtout la vie économique et non pas la contrainte des unités centralisées (France) Quatre périodes historiques : 990-1400 : patrimonialisme les dirigeants vont extraire des ressources des populations qui sont directement placées sous leur contrôle, relation de féodalité. 400-1700 : courtage les dirigeants vont passer par des intermédiaires pour trouver des ressources économiques et pour assurer la contrainte de leur territoire. Ex : dans le domaine milit des mercenaire PAGF 6 3 Ex : dans le domaine militaire recours à des mercenaires, pour la evée de l’impôt, recours aux fermiers, et – c. aide d’institutions 1700-1850 : nationalisation — l’appareil fiscal est pris en charge par l’Etat. A partir de 1850 : spécialisation Trois parcours d’Etats : certains parcours vont être plus efficaces pour la subsistance du dirigeant que d’autres.

Parcours à forte contrainte (Russie) : la contrainte est fortement utilisée pour assurer le consentement aux exigences royales. Ce sont des espaces qui vont créer une force militaire mais qui ne vont pas réusslr à créer des Instituions pour la levée d’impôt. Parcours à fort capital (Cité Etat de Venise) : l’Etat se développe our protéger et va promouvoir les intérêts et l’expansion des entreprises commerciales. L’Etat va s’organiser autour de l’économie, ce qui va générer des ressources disponibles pour la guerre mais pas de création de force militaire.

Parcours à contrainte capitalisée (France/Angleterre) : c’est une trajectoire mixte. Il y a conjonction de capital et de contraintes qui donne des moyens importants aux souverains. Processus de sélection naturelle qui élimination des empires et des cités-Etat pour laisser place à un Etat-nation qui a le monopole économique et militaire. L’Etat ayant suivi un arcours à contrainte capitalisée va s’imposer du fait des moyens qu’il a à sa disposition. P. CORRIGAN et D. SAYER vont critiquer l’analyse de C.

TILLY : cette analyse ne prend pas en compte toutes les dimensions symboliques de l’Etat qui vont lui permettre de s’imposer. Ex : réglementation du mariage, instaurer des cartes d’identité, B. BADIE et P. BIRNBAUM 7 3 er à la dimension d’identité, etc. B. BADIE et P. BIRNBAUM vont s’intéresser à la dimension bureaucratique de l’Etat. Ils vont mettre en évidence que la création d’un système juridique s’accompagne d’une légitimité propre à l’Etat. La variable juridique permet une autonomisation de l’Etat.

Mais cette variable a un sens différent dans les pays de droit romain et les pays de common-law. Dans les pays de droit romain : distinction droit public/droit privé. La bureaucratie est du domaine du droit public. Ce droit est au service des institutions politiques et donc du souverain. Un principe d’égalité devant la loi s’impose. Mais cette loi est soumise car du domaine d’un Etat qui est le maître. En GB, la common-law organise différemment la relation droit public/droit privé et donc monarque/gouvernés. pas de distinction droit public/droit privé.

Les juges sont considérés comme une émanation de la société et non pas comme des agents d’une autorité souveraine. B) L’Etat au-delà de l’Occident : importation et réapprobations De l’Etat périphérique à l’Etat importé Intensification des échanges inter-étatiques qui ont des échanges économiques. Le XIX et XX sont des siècles d’expansion coloniale qui favorise la circulation dans le modèle de l’Etat. L’Etat comme objet d’importation va être un sujet de réflexion en SS à partir des 60’s, ce qui va de pair avec le processus de décolonisation.

Une question va s’imposer : quels sont les acteurs qui expliquent que les Etats des continents africain et d’Amérique latine, n’arrivent pas à instaurer un modèle similaire à l’Europe. Ce questionnement va être abordé d’une part, par la théorie de la dépendance et d’autre part, par la théorie de la modernisation. part, par la théorie de la modernisation. a) Les Suds sous dépendance Distlnction centre/pérphérie : ce qui explique que certains Etats n’arrivent pas à se moderniser, c’est leur dépendance par rapport à un centre. Ex : les Etats d’Amérique latine sont des Etats périphériques.

Théorie de la dépendance de EH Cardoso et E. Paletto : analyse économique du développement politique. Les institutions politiques sont l’expression de la dépendance économique (ex : des pays latino-américains). Approches de la modernisation politique (R. Bendix) : analyse institutionnaliste du développement politique. La faible centralisation du pouvoir politique dans les pays non occidentaux conduit à la subsistance de pratiques « traditionnelles » (ex des pays d’Afrique noire). b) Heurs et malheurs de la greffe étatique Bertrand Badie, L’Etat importé.

Essai sur l’occidentalisation de l’ordre politique, 1992. Comment l’Etat s’universalise ? Pour répondre à cette question, il faut analyser deux aspects Caractéristiques de ce modèle d’organisation politique : En Europe, centralisation du pouvoir et disparition de la société féodale. Processus qui peut être inversé dans d’autres régions du monde (Empire Ottoman), ou artificiel lorsque l’Etat est le produit d’un long processus de colonisation (ex de la colonisation espagnole et protugaise en Amérique latine). En Europe, pacte sécuritaire (Elias, Tilly).

Dans certains pays du Sud, résistance des structures communautaires ou faibles ressources des pouvoirs centraux (ex des « coroneis » au Brésil). Si en Europe l’Etat correspond à un processus de différenciation, de sécularisation et d’autonomisation du politique, dans les entités extra-euro éennes on constate que la sécularisation n’est pas né assurée, PAGF g 3 entités extra-européennes on constate que la sécularisation n’est pas nécessairement assurée, l’autonomisation des institutions politiques par rapport aux relations personnelles ne se fait pas. our Badie, dans ces deux théories, il n’y a pas suffisamment de prise en compte des logiques endogènes (z logiques internes) d’importation de l’Etat. A l’issu du processus de décolonisation, un odèle étatique s’impose. Les « bâtisseurs » d’Etat : les acteurs tirant profit de cette importation L’Etat n’est pas uniquement une importation. Certains acteurs nationaux peuvent participer à sa fondation.

Ces derniers, de par leur formation et leur éducation sont en général influencés par les idées et pratiques occidentales. Ils convertissent leurs ressources en politique (ex d’Atatürk qui participe à la création de la Turquie en s’inspirant du modèle occidental : réforme de l’organisation politique, de la langue, du système éducatif etc… ). Les titulaires du pouvoir central peuvent accélérer la ureaucratisation pour mieux contrôler le champ politique.

Cette perspective Invite à relativiser la distinction entre dynamique « exogènes » et endogènes Les deux précédents critères permettent d’établir une typologie des modes d’importation de l’Etat : Création d’un nouveau système politique : suite à la décolonisation (Burkina Faso) par une rupture avec les formes traditionnelles de légitimité (Koweit) par une rupture révolutionnaire (Eypte en 1952) Modernisation conservatrice par l’emprunt sélectif à des modèles étrangers (Empire Ottoman). L’Etat comme hybridation de Io i ues multiples