1. 3. Caccusation L’affaire Dreyfus, la dictée Le 27 septembre 1894, la Section de statistiques (nom officiel du Service de renseignements) où Dreyfus vient d’effectuer un stage de deux ans, découvre dans la corbeille à papier de l’attaché militaire allemand à Paris un bordereau anonyme annonçant un envoi de documents concernant la défense nationale. Sous prétexte que le bordereau porte quelque ressemblance d’écriture avec la sienne, Alfred Dreyfus est accusé d’avoir livré des documents à l’Allemagne ; il proteste en vain de son innocence.
Le général Auguste rre, fait constituer par le commandant sur le capitaine ors Dreyfus essentiellem t • i est communiqué Sni* to View aux juges à l’insu de Dreyfus à lîle du Diable Le 22 décembre, Alfred Dreyfus est reconnu coupable de haute trahison par le premier conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris, qui le condamne à la dégradation et à la déportation dans ile du Diable Îlot de l’archipel des iles du Salut, près de la côte de la Guyane, il y fut détenu du 13 avril 1895 au 5 juin 1899. Cette affaire devient une affaire d’Etat lorsque l’écrivain Emile
Zola accuse des membres de l’état-major d’avoir fait condamner sciemment un innocent dans une lettre
Une affaire d’État ZI. La France coupée en deux La presse se divise. Plusieurs journaux Antidreyfusards publient alors des articles violemment antisémites. Les caricaturistes, eux aussi, sont divisés. On assiste a de vrais combats médiatiques. L’opinion se divise. À gauche, les dreyfusards, invoquant les droits de l’homme, la liberté individuelle, la recherche de la vérité et de la justice, pour eux, l’antisémitisme détruit peu à peu les principes d’égalité civile et politique qui leurs sont ouverts depuis a déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789) et réclament la révision du procès.
L’antisémitisme menace donc les principes de la république. Contre les calomnies, les injures, voire les actions violentes des adversaires de la révision du procès de Dreyfus, s’organisent des « intellectuels », comme les nomme Clemenceau ; des « Juifs et des protestants » à qui l’on reproche de favoriser les forces de dissolution de la nation. On trouve parmi eux des universitaires, des savants ( — Émile Duclaux) et des écrivains comme Lucien Herr, Anatole France, Charles Péguy, Jean Jaurès, Marcel proustet André Gide.
Les dreyfusards se regroupent d France, Charles Péguy, Jean Jaurès, Marcel Proustet André Gide. Les dreyfusards se regroupent derrière la Ligue des droits de l’homme, fondée à l’issue du procès de Zola par le sénateur républicain modéré Ludovic Trarieux. autour de Clemenceau et de Jaurès. À droite, les antidreyfusards mettent en avant l’intérêt supérieur de la patrie, l’honneur de l’armée et accentuent leur campagne antisémite ; ils forment la Ligue de la patrie française, avec Maurice Barrès, Albert de Mun, François
Coppée, Paul Déroulède, soutenue par le groupe de presse des assomptionnlstes la Crolx, qui dénonce un complot judéo- maçonnique. 2*2. La révision : nouvelle condamnation de Dreyfus La famille Dreyfus ayant déposé une demande de révision le 5 juillet 1898, le nouveau ministre de la Guerre, Godefroy Cavaignac, demande l’expertise du document accablant pour Dreyfus. En août 1 898, on decouvre que ce document est un faux fabriqué par le colonel Henry, qui se suicide peu après au mont Valérien. L’incident provoque une cascade de démissions, ont celles de Boisdeffre et de Cavaignac, hostiles à la révision du procès.
La demande de révision est jugée recevable par la Cour de cassation, mais, en septembre 1899, Dreyfus est ? nouveau condamné par le conseil de guerre de Rennes, avec des circonstances atténuantes, à 10 ans de réclusion. Gracié par le président Loubet, à la demande du gouvernement, il est libéré peu après, mais reste toujours reconnu coupable officiellement. 2*3. La réhabilitation Jean Jaurès, réélu en 1902, relance l’affaire. En 1903, Dreyfus demande la révision de son rocès ui lui est accordée en 1