anthologie La Fontaine

anthologie La Fontaine

Le Laboureur et ses Enfants (livre cinquième, fable neuf) Travaillez, prenez de la peine : Cest le fonds qui manque le moins. û un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. û Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents. û Un trésor est caché dedans. 0 Je ne sais pas l’endro- Vous le fera trouver, Remuez votre champ 5 Creusez, fouiller, bêc Où la main ne passe gen orf Le père mort, les fils vous retournent le champo Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’ann II en rapporta davantage. ? D’argent, point de caché. Mais le père fut sageD De leur montrer avant sa morta Que le travail est un trésor. Dans cette fable, le père mourant et ses enfants sont mis en scène. Ces différents personnages ont une attitude différente. Le père, mourant, semble très attaché à sa terre et donc souhaite absolument la protéger : « Gardez-vous, leur dit-il, de vendre Laboureur instaure une stratégie afin que ses fils travaillent et ne vendent pas ses terres une fois qu’il sera décédé. Il décide de mettre en place une histoire de trésor pour appâter ses

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fils « un trésor est caché dedans » vers 7.

Nous retrouvons le champ exical de [‘argent « trésor, argent, héritage les fils réagissent promptement à l’appât du gain, puisque dès la mort du père, ils se mettent à travailler la terre. Comme le prouve l’accumulation « deçà, delà, partout les fils travaillent d’arrache-pied afin « d’inventer le trésor ». Les vers 14 et 15 « si bien qu’au bout de l’an il en rapporta davantage » nous prouvent que les fils ont réellement cru à l’histoire du trésor, mais de cette manière, il est possible qu’ils aient compris l’importance du travail.

La mort et le malheureux (livre premier, fable quinze) un Malheureux appelait tous les joursCl La mort à son secours. C O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle ID Viens vite, viens finir ma fortune cruelle. 0 La Mort crut, en venant, l’obliger en effet. D Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre. 0 Que vois-je! cria-t-il, ôtez-moi cet objet Qu’il est hideux ! que sa rencontren Me cause d’horreur et d’effroi N’approche pas, ô mort ; ô mort, retire-toi. D Mécénas fut un galant homme Il a dit quelque part : Qu’on me rende i mort, retire-toi. Il a dit quelque part : Qu’on me rende impotent,û Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme] Je vive, c’est assez, je suis plus que content. D Ne viens jamais, ô mort ; on tien dit tout autant. Dans cette fable, un homme qui connait tous les malheurs du monde est mis en scène. Seule la mort semble être la solution à ses problèmes. Il prie chaque jour pour qu’elle s’abatte sur lui. Cependant, le jour où ses prières sont entendues et que le malheureux est confronté à la mort, il la supplie de le laisser vivre.

Il n’a pas conscience de sa chance jusqu’à ce qu’il voit la mort. Les hommes préfèrent la souffrance à la mort, car ils en ont peur, et c’est ce que La Fontaine méprise dans la nature humaine. La mort est une guérison, mais les hommes sont lâches. Le loup et le chien (livre premier, fable cinq) Un Loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.

L’attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l’eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le Mâtin était de taille humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu’il admire.  » Il ne tiendra qu’à vous beau Slre, D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée : Tout à la pointe de l’épée.

Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. Le Loup reprit : ‘Que me faudra-t-il faire ? – Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bêtons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. Qu’est ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? peu de chose.

Mais encor? – Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. – Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Ou vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ? – Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. ‘ Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor. PAGF voudrais pas même à ce prix un trésor.  » Cela dit, maitre Loup s’enfuit, et court encor. Cette fable est fondée sur un dialogue laissant au lecteur le soin e tirer lui-même la morale.

Le plaisir que le lecteur éprouve à sa lecture tient à la réelle modernité de ce poeme. L’argumentation du chien échoue puisqu’il néglige les contraintes liées à la servilité et il insiste trop sur les avantages purement matériels. Il manque de tolérance vis-à-vis des autres modes de vie. Le loup reste fidèle à sa nature et opte pour la liberté, même si La Fontaine laisse deviner sa préférence pour le loup, mais il ne nous impose pas son choix afin de rester tolérant. D’un côté, nous avons le chien qui est attaché et dépendant du aitre pour sa nourriture et son affection.

Il appartient au monde des domestiques, de la servitude. Il incarne les cours serviles qui obéissent aveuglement au Roi pour obtenir des faveurs. Et d’un autre, nous avons le loup qui est libre, il va ou il veut. Il est valorisé par l’emploi de « Maitre Loup Il est dlplomate, Le loup représente celui qui sait rester lui-même, qui intelligent…. sait conserver son indépendance. Il est surpris des conditions de vie du chien . il est inquiet et le questionne. Le chien est gêné, il évite de répondre. On peut se référer à la morale et dire que Le bonheur ne doit pas

On peut se référer à la morale et dire que « Le bonheur ne doit pas nécessairement être matériel et que le véritable bonheur se trouve dans la liberté Le cheval et le cerf Un cheval bien soigné et à la robe peignée profitait de son dimanche de repos Pour batifoler dans son enclos Intrigué, un cerf musclé et élancé, La tête élégamment couronnée, A la lisière des bois, vint se renseigner. « Du bourrin, es-tu prisonnier de cette clôture ? viens profiter de la sauvage pâture ! Que nenni ! Ma vie est ici un paradis ! Mon picotin est toujours garanti, Et des bons soins de mon fermier, je suis l’objet

Mon travail quotidien est toujours apprécié Et du lendemain, je n’ai pas à me soucier. Comment fais-tu pour te nourrir dans ta forêt ? Du gîte et du couvert, tu es sans cesse privé ! Ne souffres-tu pas, toi, d’être toujours chassé ? Ta condition semble être intéressante, en effet. Mais quelles sont ces vilaines marques sur ton arrière-train ? Cravache et licol ont l’air d’être ton quotidien ! Oh, il n’y a pas de quoi se révolter ! Au contraire, ma liberté est sacrée, je ne suis pas le serf des champs, Mais je suis le cerf des forêts ! Et, sur ces mots, le cerf s’en alla en bramant.