Annoncer une mauvaise nouvelle Ce texte a pour objectif d’aider les professionnels à améliorer leurs pratiques pour mieux répondre aux attentes des patients. – Annoncer une mauvaise nouvelle – Sommaire 2 Introduction. Points de repère . 4 l. Introduction. orag Sni* to View Il. Annoncer, informer pour quoi faire ? Retentissement de l’annonce LJn effet traumatique…… — Ill . 2. Comment le patient se 7 V. 2. Les mécanismes de défense des soignants(5) En VI. I. Le temps — VI. 2. L’Ecoute . VI. 3. Les mots choisis • • • • • • • • • • • • • • • Le suivi de l’annonce
Des questions permettant au professionnel de mieux aborder l’annonce.. 12 l. Questions à se poser avant la rencontre avec le 13 patient . 12 Il. Des informations à obtenir lors de la rencontre avec le Quelques suggestions… …. …. Pour obtenir l’information PAGF OF minimum de la consultation d’annonce 14 Illustration de situations particulières . 15 Annonce de la maladie d’Alzheimer Dr Laurence Luquel, Dr Daniel Dreuil 15 Annonce d’un cancer Dr Fadila Farsi, Mme Roselyne Thiéry- Bajolet 17 Annonce du diagnostic d’une maladie génétique : la maladie de Huntington Dr Alexandra Durr, Mme Marcela
Gargiulo.
Cette annonce va changer radicalement le cours de la vie du patient et sa perception de l’avenir. La difficulté que les professionnels de anté peuvent ressentir pour l’annoncer est liée à cet état de fait, il est toujours difficile de dire à une personne que ses projets de vie sont remis en cause. Nous sommes convenus, avec les membres du groupe de travail, de considérer que l’annonce d’une mauvaise nouvelle était un processus continu tout au long de la prise en charge des patients et concernait tous les professionnels impliqués dans cette prise en charge.
Ce document a pour objectif de : donner aux professionnels des points de repère concernant les patients et eux-mêmes afin de mieux comprendre les difficultés que le professionnel peut essentir lorsqu’il doit faire cette annonce ; proposer des questions que le professionnel pourrait se poser avant de recevolr un patient ou des informations à rechercher auprès de lui, en vue dévaluer/améliorer ses pratiques nouvelle – Points de repère Il n’y a pas une annonce, mais une succession d’annonces, tout long de la prise en charge, au rythme des patients, à laquelle participe chaque professionnel d’une équipe.
Introduction Qu’est-ce qu’une mauvaise nouvelle ? Une mauvaise nouvelle est une nouvelle qui change radicalement et négativement l’idée que se fait le patient de son être et de son avenir». (2) Elle ne concerne pas uniquement un diagnostic, mais aussi les conséquences possibles de la maladie ou des traitements, à type, par exemple, de handicap ou de déficience. Elle peut être ressentie comme une condamnation à mort, mais aussi une condamnation à mal vivre.
Elle peut être certaine ou possible, immédiate ou future. Elle peut également poser la question de la transmission génétique aux descendants, d’une probabilité d’atteinte d’autres membres de la famille, de la contamination d’autrui. Elle reste néanmoins subjective, intimement liée ? l’histoire du patient. La perception de ce qu’est une mauvaise ouvelle peut donc être différente entre le médecin et le patient.
La perception qu’en a le médecin est parfois éloignée de celle qu’en a le patient : « Essentiellement individuelle, la réaction à la maladie est imprévisible et mouvante, à la fais dé endante et détachée de la sévérité de l’affection PAGF S du médecin face à l’annonce d’une telle nouvelle doivent également être explorées. Il s’agit de la difficulté à dire pour le médecin. Il doit pouvolr proposer tout type d’aide au patient en élargissant le champ du strictement médical à l’ensemble de la sphère médico-sociale.
Annoncer c’est « communiquer « faire savoir » que quelque chose existe et/ou va se produire. Ce n’est pas seulement informer, ni même « faire comprendre mais c’est transmettre quelque chose de complexe et d’élaboré. Les patients ne sont pas nécessairement familiers avec le savoir dont dispose le médecin. Annoncer, c’est cheminer avec un patient vers la connaissance qui le concerne. Les annonces, tout au long du processus d’accompagnement, doivent donc permettre aux professionnels de donner au patient les informations dont il a besoin.
Le médecin a un rôle particulier dans ce processus puisqu’il est souvent le premier ? nnoncer le diagnostic. L’annonce revient à définir une perspective pour le patient, elle a un effet structurant quand elle adaptée. 6 OF nommer la maladie. L’annonce a un effet fondateur de la relation médecin-malade. Le patient a besoin d’un référent. Il va le choisir comme la personne qui lui a donné les éléments de réponse dont il avait besoin. « La qualité des liens futurs entre les personnes concernées et le médecin dépend beaucoup de la communication qui s’établit lors de la consultation d’annonce. ?(4) III. Retentissement de l’annonce Ill. 1. Un effet traumatique Souvent l’émotion est tellement forte lors de la première annonce que le patient n’entend qu’une petite partie de ce qui est dit. On parle alors de sidération. Lors de la consultation où est réalisée la première annonce, tout ne peut être abordé, le patient a besoin de temps. Les différentes étapes du processus d’acceptation de la perte ou du deuil ont été décrites comme : le choc, la colère, la dénégation voire le déni, le marchandage, la dépression, l’acceptation.
Le déroulement de ce processus n’est pas uniforme, il varie selon les personnalités et les situations. Mais ce qui est constant chez le atient, c’est le besoin d’être entendu, compris et accompagné à son rythme. En fonction de son cheminement personnel, chaque patient a une aptitude particulière ? intégrer les informations, c’est pourquoi elles devront lui être redonnées par les différents intervenants, à différents moments. 111. 2. Comment le patient se défend Quelques éléments pour com rendre les mécanismes de défense des patients : PAGF 7 OF douloureuse. ?? Ils ne sont pas une preuve de pathologie mais une tentative d’adaptation du psychisme face à l’angoisse, ils tendent à rendre l’information plus tolérable. ?? Ils sont donc toujours à respecter. • Ils sont inconscients. • Ils se réorganisent en permanence, ils ne sont donc pas figés dans le temps. Service Evaluation des pratiques – Février 2008 En revanche, ils peuvent susciter une incompréhension dans la relation entre soignant et patient. Il est donc nécessaire de les prendre en compte dans son positionnement face à un patient.
Le patient peut adopter une des attitudes de défense suivantes, il peut passer d’une attitude ? une autre dans le temps(5). • L’isolation : la charge affective se trouve séparée de la représentation à laquelle elle était rattachée. Exemple : Mme A. reprend les explications précédemment fournies par le médecin, elle explique très clairement l’évolutivité de sa maladie et la mort inéluctable sans manifester aucune angoisse, comme si cela ne la concernait pas.
Ce mécanisme permet river à évoquer ce qui lui BOF qu’elle vit est trop angoissante pour Mme R. pour qu’elle puisse l’évoquer directement. Elle parvient malgré tout à parler de son angoisse face à la dépendance par un moyen détourné. Savoir écouter pleinement sans émettre de jugement hâtif. Rester vigilant à ce que le patient évoque même si cela nous paraît n’avoir aucun rapport vec l’objet de l’entretien. La projection agressive : l’angoisse se trouve projetée sous forme d’agressivité sur l’entourage, souvent le médecin ou l’équipe soignante.
Il est nécessaire dans de pareilles situations très difficiles pour les soignants d’essayer de ne pas se sentir personnellement mis en cause. Répondre sur une modalité défensive similaire ne pourrait qu’entrainer une majoration de la détresse du patient. La régression : permet au patient de ne plus avoir à assumer les évènements mais de les laisser à la charge de l’autre. Exemple : M. P. , malgré les sollicitations du médecin, laisse son ?pouse répondre à toutes les questions le concernant.
Dans ce cas précis il serait très anxiogène de mettre le proche à l’écart et obliger le patient à affronter seul les événements qui le concernent. et risques évitables Lors de l’annonce sont en présence un ou des soignants, le patient et éventuellement, à son inltiative, un accompagnant. L’annonce est un travail d’équipe dans lequel e médecin a un rôle spécifique. Il est préférable que le médecin qui réalise l’annonce soit expérimenté. Les professionnels de santé partagent le « processus » de l’annonce et cette situation rganisationnelle peut entraîner plusieurs écueils. . La dilution des responsabilités : le patient peut ressentir une absence d’annonce, un manque de référent, une dilution des responsabilités. Il peut considérer que les professionnels se «renvoient la balle» et avoir le sentiment d’une absence de soutien. 2. L’incohérence des messages transmis : il est important que, face au patient, la parole de l’équipe médicale et soignante soit cohérente. 3. Le retard à l’information : une information progressive ne doit pas signifier rétention d’information. Le rythme doit être adapté aux questions et aux esoins du patient. 4.
L’oubli, lors de l’échange, de la principale personne concernée (enfant, personne âgée, handicapée) au profit des proches accompagnants : exemple pour l’enfant, annoncer d’abord aux parents, puis directement à l’enfant en présence des parents. Quand un tiers receveur, accompagnant du patient, est impliqué, il est important de bien prendre en compte le soutien qu’il peut constituer pour le patient, mais aussi ses difficultés potentielles. Pour autant et dans tous les cas où un accompagnant est présent, il faut tou•ours permettre au patient de s’ témoin dans le cadre